Numéro 9

numero9Après les excellents "L’étrange Noël de Mr Jack" & "Les noces funèbres" :bigheart: , Tim BURTON s'aventure une nouvelle fois dans le monde du film d'animation avec Numéro 9, dont il est le producteur.

Ce film avait fait une entrée vraiment très remarquée dans l'animation.
Il était attendu avec ferveur suite à la diffusion sur le Net de l'intrigant court métrage en 3D & de sa nomination aux Oscars en 2006 ;) Les créateurs devaient nous livrer un film d’action épique dans un univers original & poétique.

 

Numéro 9 est en effet la transposition grand écran du court métrage de fin d'étude du réalisateur, Shane ACKER. Pour le cinéaste, le passage au long métrage marque l'aboutissement d'une 10aine d'années de recherches. Car si le concept de départ est resté le même, il a su s'entourer de collaborateurs de talent, d'un producteur (Burton) connu pour son goût de l'originalité, & d'un distributeur indépendant.
Pour le style visuel le cinéaste s'est inspiré de plusieurs maîtres du "stop-motion" comme Jan Svankmajer, les frères Quay, & les frères Lauenstein.

 

A l'époque de la conception du court métrage, S. Acker était encore étudiant à UCLA, où il terminait sa maîtrise d'architecture & s'apprêtait à suivre une formation en animation – en s'appuyant sur ce fameux petit film comme sujet de fin d'études.
Pour son passage au long métrage, il a du adapter ses méthodes de travail : alors qu'il n'avait que 3 collaborateurs pour son court métrage, il dirigeait désormais plusieurs 10aines de personnes.

 

numero9_2

 

Le synopsis du film :

 

Dans un futur proche, la Terre a été ravagée par une grande guerre entre les hommes et les puissantes machines qu'ils avaient créées. Sachant l'humanité condamnée, un scientifique fabrique 9 petites créatures, fragiles et sans défense à partir d'objets divers ramassés dans les décombres. Incapables de s'opposer aux machines, ils ont formé une petite communauté survivant au jour le jour dans les décombres. Mais le dernier-né de cette famille, le Numéro 9, a une mission. Il détient en lui la clé de leur survie et devra convaincre ses camarades de quitter leur refuge de fortune pour s'aventurer au cœur du royaume des machines.

 

Très vite le décor est planté, l'histoire esquissée & le premier film du jeune réalisateur peut à la fois s'inscrire dans la continuité de son court-métrage au titre éponyme (qui avait fait sensation il y a 3 ans) tout en l'enrichissant à maints égards.
Tout d'abord - & c'est là qu'il va en estomaquer plus d'un - par la qualité de son animation. Si l'on ne compte plus les morceaux de bravoure, c'est en fait plus dans le choix de la mise en scène que Numéro 9 détonne. Avec des plans à couper le souffle, toujours nantis d'une profondeur de champs phénoménale, une richesse dans l'expressivité des visages & un concept design absolument unique (qui oscille entre ambiance âge de fer façon révolution industrielle & architecture néo Art déco osée).
Ce qui ajoute à l'impression de fin du monde angoissante...

 

Pourtant, malgré de très gros moyens & en dépit d'un travail d'animation réellement magnifique que l'on ne peut qu'applaudir & admirer, le film long métrage - rallongé d'une petite heure - a beaucoup perdu de son originalité à mon goût ; & la sauce ne prend pas vraiment :-?
A la fois bien trop simple pour les adultes, très (trop ?!) sombre pour les enfants, ce conte fantastique tendance heroic fantasy dont les héros sont de sympathiques marionnettes en tissu, ne séduit pas plus que ça.
Je l'ai ressenti comme prévisible & peu passionnant. Tout le film s'articule autour d'une seule & unique métaphore : tuons la technologie qui engouffre nos âmes.
Bon... une fois ceci évoqué, lorsque l'idée maîtresse est effectivement intégrée & comprise (& il est bien difficile de passer à côté, tant elle est lourdement suggérée) le film est malheureusement répétitif. Ses auteurs n'ont pas su, selon moi, rebondir pour aller vers autre chose. Ils auraient pourtant pu nous permettre de nous questionner après ce message, mais ils en restent là.

 

Cette seule métaphore peut aisément alimenter (sans lasser) un court métrage , mais se révèle trop étroite pour une adaptation plus longue au cinéma :cry: Et au final, le film sonne creux.
Il pourrait se résumer, au bout d'un moment, à une succession de combats sans intensité ni nouveauté créatrice.
Et c'est bien dommage ! Personnellement j'ai été déçue par ce manque d'ouverture qui aurait tant apporté au dessin animé 8-O

 

De plus le tableau dépeint d'un futur post-apocalyptique rappelle énormément la planète poubelle de Wall-E & ce n'est pas à l'avantage de Numéro 9, qui ne peut sérieusement soutenir la comparaison, tant les idées foisonnent & les émotions se succèdent dans le film de Pixar.

 

Tout est affaire de goût me direz-vous, car nous sommes allés le voir à 3 & j'ai été la seule à rester sur ma faim.
Le zebrounet, lui, a seulement regretté qu'il n'ait pas été plus long & qu'il n'y ait pas eu plus de combats (il n'y a pourtant que ça, du début à la fin) :smile:
Et son papa a, lui, trouvé le film très abouti & le message "suffisant", bien construit :)

 

En résumé, pour moi ce film s'est avéré relativement décevant par rapport aux promesses du court-métrage :( Pas assez travaillé sur le plan des idées, de la direction dans laquelle l'orienter. Des images & un décor époustouflants, mais au détriment d'un scénario trop peu étoffé.
A vous de juger !!! :-D

 

A noter qu'il sort en France en avant-première, 3 semaines avant la date de sortie aux Etats-Unis.

 

 

 

Tags: , , , , , , , , , , ,



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

Commenter cet article