Un zèbre à la maison partie 1 & 2 (blog poule-pondeuse.fr, mai 2010)

Extrait d'un billet en 2 parties publié sur le blog de la Poule Pondeuse... à propos des petits Zèbres ;)
A la fois complet, présenté simplement & intéressant !

 

La partie 1 :

 

Cette semaine place aux zèbres et à Suzie et Fleur, les poules à rayures, qui viennent nous parler de leurs enfants différents. Un grand merci à elles de s’être lancées dans cet exercice à quatre mains avec tout le sérieux qu’on leur connaît !

Mais un zèbre, c’est quoi ?

Je n’habite pas dans un zoo (quoique, parfois, avec trois enfants, ça y ressemble un peu). Non, le zèbre, c’est mon fils aîné. Ce n’est pas un petit mot doux, c’est juste le nom donné par Jeanne Siaud-Facchin, psychologue, aux enfants surdoués. Ça y est le grand mot est lâché. J’entends déjà certains commentaires : « Encore une qui se la pète avec son môme ! » Et bien, non, je ne me la pète pas justement parce qu’un zèbre est un animal difficile à domestiquer. Un zèbre ressemble beaucoup à son cousin le cheval, mais au milieu d’un troupeau équin, il se remarque pas mal avec son pyjama à rayures. Les clichés et les tabous sont légion en ce qui concerne les petits surdoués et l’ignorance et les remarques font souffrir parents et enfants. Chaque enfant est différent de son voisin et c’est pareil pour les zèbres dont aucun n’a exactement les mêmes rayures que son congénère. Pourtant, ils ont beaucoup de points communs dont nous parlerons plus bas.

Voici en parallèle les histoires du Zèbre et de Puce1, racontées par leurs mères Suzie et Fleur.

La petite enfance

Le Zèbre était un bébé très sage et très sérieux. Il passait son temps à observer d’un œil scrutateur son entourage. A sept mois, il a prononcé ses premiers mots, les mêmes que les autres bébés : Papa, Maman, merci, au revoir, coucou, etc. Puis à 10 mois, il savait nommer chat, chien, fleur… et ensuite il n’a fait que progresser jusqu’à dire à 2 ans à l’heure du petit déjeuner : « Dis maman, les mamans porcs-épics, ça met des bébés de combien de kilos au monde ? ». A 3 ans, alors qu’on lui attachait ses chaussures pour aller en petite section : « Hein maman, l’univers ça a commencé par une grosse explosion qu’on appelle le big bang… » Et hier soir à table, alors qu’aujourd’hui il a 8 ans, en réponse à son frère de 6 ans qui se demandait comment dormaient les tricératops : « Tous les grands herbivores dorment debout, même le cheval et la vache. Ce qui est curieux c’est que l’indricotherium, qui était plus grand que l’éléphant, dormait lui couché. » Je ne vais pas vous faire un florilège, c’est juste pour vous donner une idée.

Le Zèbre a eu très tôt une passion pour les livres. A 10 mois, il restait une heure assis dans sa poussette à feuilleter son imagier du Père Castor (très pratique, pour aller dîner au resto tranquille !). A 18 mois, il pouvait regarder pendant un ¼ d’heure un livre de poèmes d’Eluard sans image… Nous avons constaté qu’il savait lire le jour où à 5 ans et demi, il a sorti le dictionnaire Larousse (il adore les dictionnaires et les encyclopédies), et s’est mis à lire les légendes des images !

A 2 ans, notre Zèbre faisait des puzzles de 100 pièces et quand il en avait marre, il les faisait la tête en bas (le puzzle, pas lui, c’est un zèbre pas un acrobate !).

 

 

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Et la partie 2 :

 

Du diagnostic aux solutions

Bon OK, et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Eh bien, on lit, on cherche, on se renseigne… on apprend plein de choses et on commence à sentir que les choses vont être très compliquées, mais qu’il faut faire quelque chose pour lui.

La psychologue préconise le saut de classe, les enseignants ne veulent pas, le Zèbre non plus. Nous ne sommes pas très chauds : il est petit physiquement, de la fin de l’année et gauche et maladroit sur le plan moteur (un intello quoi !). On ne peut pas dire qu’il soit super à l’aise dans ses baskets, surtout avec les autres enfants de son âge. Il passe donc en double niveau l’année suivante avec l’idée qu’il ferait deux années en une. Ca ne marche pas : trop de lenteur et de problèmes à l’écrit. Le Zèbre n’arrive plus à s’endormir le soir : il est malheureux et angoissé. En plus le Zèbre n’aime pas l’école. Sa phrase favorite : « l’école c’est mon pire ennemi » (Une semaine après son entrée en CP, le Zèbre nous a gratifié d’un : « Pfff, ça dure longtemps le CP… ») ! Hum, que du bonheur… Sauf que l’école on est un petit peu obligé d’y aller. En fait non, on n’est pas obligé. Ce qui est obligatoire c’est l’enseignement scolaire. Il y a un certain nombre de zèbres en souffrance qui sont déscolarisés. Nous ne voulions pas aller jusque –là, parce que en plus d’être déscolarisé, il risque aussi d’être désociabilisé. Il existe aussi des écoles spécialisées ou des écoles où des classes spéciales EIP (enfants intellectuellement précoces) ont été mises en place. Mais ces écoles sont rares et souvent payantes car privées. Bref, nous nous voulons qu’il aille à l’école et si possible dans celle de notre quartier. C’est plus pratique et c’est plus sympa pour les copains.

On consulte une autre psy dans un centre spécialisé (Cogitoz) : diagnostic de dysgraphie. Dysquoi ?? Dysgraphie ou problème lié à l’écriture. Il faut savoir que les zèbres sont les spécialistes des problèmes en « dys » : dyslexie, dysorthographie, dysgraphie… Les troubles de l’écriture (crispation graphique, lenteur d’exécution, etc.) sont très fréquents chez les enfants surdoués et notamment chez les garçons. Cela s’explique, entre autres, par le fait que leurs pensées vont beaucoup plus vite que leur main et ils finissent par perdre le fil de ce qu’ils voulaient écrire et renoncent ainsi à s’exprimer par écrit à cause de la frustration engendrée. Ce blocage est souvent la cause d’un refus de saut de classe par l’école. Les zèbres n’aiment pas perdre leur temps et ne comprennent pas qu’on leur demande certaines choses qui leur semblent inutiles. En plus d’un problème de crispation scriptuelle, le Zèbre faisait un blocage sur l’écriture. Nous avons tenté de convaincre le Zèbre de l’utilité de l’écriture : « Bah, ça ne sert à rien d’écrire, il y a des ordinateurs ! ». Un jour que je faisais un chèque, je lui fais remarquer qu’il faut écrire pour rédiger un chèque : « C’est pas grave, je paierai toujours avec ma carte ! » Les zèbres ont toujours des arguments pour défendre leurs points de vue. Cependant, nous connaissons l’origine de ce blocage. En grande section de maternelle, le Zèbre n’arrivait pas à terminer ses pages d’écriture (problème dû à ses difficultés psychomotrices ; en plus le Zèbre, comme beaucoup de précoces, est gaucher). La maîtresse en a déduit qu’il était fainéant et faisait preuve de mauvaise volonté. Elle le punissait : elle l’envoyait dans les classes de Petite section parce que « c’était un bébé », elle le privait de récréation. Le comble c’est que le matin à l’arrivée en classe, au lieu de jouer, dessiner ou faire des puzzles comme les autres enfants, le Zèbre devait s’assoir tout seul à sa table et terminer sa page d’écriture de la veille. Ensuite, il embrayait sur la page d’écriture du jour… Un cauchemar pour un enfant qui n’y arrive pas ! Du coup, parfois, il restait un ¼ d’heure devant sa page sans même commencer à écrire. Pour lui écrire une page représentait la même chose que pour vous si je vous demandais de gravir l’Everest ; vous n’allez même vous y lancer, vous savez d’avance que vous n’y arriverez pas. Le Zèbre a alors décidé qu’il n’écrirait jamais. Donc, après le diagnostic de dysgraphie, à l’école du Zèbre un PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Educative) est mis en place : le Zèbre aura moins à écrire. On lui proposera des exercices à trous, l’enseignante écrira la consigne, la date, etc. Il pourra n’écrire que les 3 premières phrases de l’exercice. Un autre enfant sera nommé « secrétaire » pour lui écrire ses devoirs dans son cahier de textes. L’enseignante et les autres élèves jouent le jeu jusqu’à la fin du CE1. On entame la rééducation de l’écriture avec une psychomotricienne. 25 séances de rééducation et 5 séances de psychologue plus tard (et beaucoup d’argent en moins parce que rien de tout cela n’est remboursé), le Zèbre, entré en CE2, commence enfin à écrire correctement et il doit encore acquérir toute l’expérience de l’écriture qu’il n’a pas eue jusqu’ici. Il va enfin bien. Il a abandonné l’idée d’avoir des copains garçons bagarreurs et joue avec les filles. Sa nouvelle maîtresse le comprend très bien et est très sécurisante pour lui. Ses résultats sont enfin brillants. Mais nous savons que tout cela reste fragile et qu’il suffira d’un nouvel enseignant peu compréhensif pour que des problèmes resurgissent.

Bilan détaillé et chiffré en mains, face à la souffrance de notre fille, nous demandons un saut de classe. L’instit qui jusque là nous avait assuré qu’en effet Puce1 avait de très grandes facilités d’apprentissage (haut potentiel) et un vocabulaire extrêmement riche (son niveau de langage est en effet alors évalué à deux à trois ans de plus que son âge civil !) fait volte face et assure à présent que « Puce1 travaille bien, mais il y en a d’autres qui travaillent aussi bien »

 

 

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3 commentaires à “Un zèbre à la maison partie 1 & 2 (blog poule-pondeuse.fr, mai 2010)”

  1. SUZIE dit :

    Bonjour, je suis l’auteur de cet article et je suis très contente de le voir ici :smile: Et je suis aussi surtout très contente de voir que tu l’as trouvé intéressant ;) Merci

  2. broquet dit :

    bonjour
    mon zèbre a moi a 16 ans.c’est une belle demoiselle qui souhaite être comme les autres… mais qui s »ennui a mourir dans l’enseignement proposé par le système scolaire.âge mentale 19 ans, affectif 14 ans, une ado très mal dans sa peau dû à la non reconnaissances de ses besoins ‘elle s’ennui et le signale déjà depuis 2 ans » et au bon système français qui dit qu’on est majeur à 18 ans sans tenir compte de l’âge mentale.

    quand elle était petite, je lui disait que la lune couchait le soleil et que la fêtarde allait se coucher à l’aube le matin quand le soleil se levait(il n »avaient qu’un lit pour 2).a 4 ans un soir, très sérieuse, elle me prend par la main et me dit « viens voir » elle lève son index vers le ciel et me dit le soleil est parti et la lune n’est pas là pourquoi ?mes réponses ne lui convenais pas, j’ai dû attaquer l’explication sur… le système solaire……

    le test national de ce2 signalais ses capacités de ….cm2.
    ce n’est pas facile d’être un zèbre, quoi que l’on fasse on est repéré. on ne vois pas pareil,ne pense pas pareil,on n’a pas les même centre d’intérêts.. on a l’air plus superficiel parce qu’on comprend plus vite
    et que tous nous interpelle, on n’a besoin d’informations complètes et détaillés.
    et notre système scolaire…n’est pas franchement adapté, ni le personnel formé…
    essayer de parler de leurs besoin c’est à risque, moi j’ai bien cru que j’étais une extraterrestre…et mon zèbre un ovni…
    bonne chance



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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