Confrontation de deux points de vue sur la précocité intellectuelle

Au hasard de mes lectures sur le net, je tombe parfois sur des échanges entre enseignants dans lesquels des idées très hostiles au surdouement sont exprimées :oops:

 

Je ne généralise pas ! Soyons clairs : il y a aussi bon nombre d'instits ou de profs qui sont sensibilisés à la précocité intellectuelle (souvent parce que le sujet les touche personnellement d'ailleurs :dots: ).

 

Mais on sait tous ce que cela donne lorsqu'un EIP est confronté à un enseignant qui tient ce type de discours, malheureusement répandu dans le corps enseignant :down:

 

Posté par jamo, le 03-08-12 à 10:49 :

Maintenant, un petit mot à propos des élèves qu'on nous "vend" comme étant "précoces". [...] Et un enfant à qui on va raconter qu'il est surdoué, étant donné qu'il n'est pas à même de comprendre ce que cela signifie, il va faire de grosses confusions. [...] Pour lui, il est un être exceptionnel, à part, et au dessus des autres.
Ainsi, cela explique les problèmes de comportement qu'ils peuvent générer : attitude de mépris envers leurs camarades, ainsi qu'envers les profs.
Pour eux, ils sont supérieurs, pourquoi se plieraient-ils à ces règles faites pour le commun des mortels ?

Enfin, voilà à peu près ce que je pense de ces élèves qu'on dit "précoces", et tout ceux, sans exception, que j'ai pu avoir ont été en échec scolaire.

 

POUR LIRE le MESSAGE sur le FORUM d'ORIGINE :arrow: c'est ici !

 

 

Parallèlement à ça, hier l'excellent site Le Cheval à Rayures publiait un témoignage bouleversant d'une maman d'un petit garçon THQI (QI > 150) qui va aujourd'hui sur ses 8 ans, détaillant le parcours du combattant qui a été le leur :hypno:

 

Mur Facebook de la psychologue Jeanne Siaud-Facchin :

Bonjour, je viens de visionner cette vidéo de vous (Un enfant paresseux ça n'existe pas).
Parmi les choses qui peuvent empêcher les enfants de s’épanouir à l’école, à la fin de la vidéo vous parlez du manque de confiance qui engendre le décrochage scolaire.

C’est exactement ce qui se passe chez la majorité des enfants hp, dommage que vous n’ayez pas cité la précocité comme une handicap possible, car venant de vous cela aurait peut être pu ouvrir les yeux à un certain nombre d’enseignants qui n’ont toujours pas compris qu’un eip n’est pas obligatoirement l’enfant premier de la classe qui redemandera des exercices, portera des lunettes, sera mauvais en sport et n’aura pas d’amis ! Encore trop souvent les enseignants s’imaginent que les eip sont forcément les meilleurs élèves, ce qui est totalement faux !

Je vais vous relater le calvaire que nous avons vécu, et oui je peux vous affirmer que pour un eip non détecté la « douance » peut devenir une pathologie. Notre fils a passé un premier test à 5 ans et demi « négatif » à 108 avec pour commentaire de la psychologue qu’il avait refusé de faire ce qu’il jugeait lui-même trop simple ou infantile, et ne pouvait donc pas être considéré comme un enfant précoce.

Nous l’avions fait tester car il avait su lire seul à 4 ans et 4 mois, à 5 ans il faisait des multiplications comme 6×8=48, il était hypersensible et « s’enflammait » pour un rien, et nous avions constaté qu’il n’était pas du tout le même entre l’école et la maison, c’est à dire qu’à l’école il ne montrait rien, était calme, et dès qu’il en sortait c’était « une bombe ». Nous avons donc remis en question toute notre éducation en tant que parents, pensant que nous faisions quelque chose de mal.

 

POUR LIRE le TÉMOIGNAGE dans son INTÉGRALITÉ :arrow: cliquez là...

 

 

Confrontation de deux points de vue diamétralement opposés sur la précocité intellectuelle... :-|

 

L'un émanant d'un enseignant portant un regard extérieur & demeurant, à mes yeux, purement théorique. On le sent pétri de préjugés. Son discours froid tient plus du surréalisme & de la méconnaissance que de l'approche ouverte & neutre du haut potentiel intellectuel.

 

L'autre émanant d'une famille d'enfant surdoué, portant un regard intérieur sur cette question de la douance. Mais surtout, une famille ayant éprouvé la réalité pratique & quotidienne dans ce qu'il y a de plus terrible des difficultés liées au surdouement !
La souffrance, le "mur d’incompréhension de l’école", la solitude face à toutes ces épreuves.

 

Ce calvaire enduré sans réponses apportées ni aide véritable ne peut laisser quiconque indifférent :(

 

 

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17 commentaires à “Confrontation de deux points de vue sur la précocité intellectuelle”

  1. Hiéléna dit :

    Impressionnant ce témoignage ! Je ne savais que l’on pouvais rater le test. Par contre le calvaire, la bataille contre les préjugés, j’avoue que parfois je baisse les bras, et que le situation de ma fille n’est pas résolue. Cette maman me rappelle que je ne dois pas !! Une belle leçon !

  2. karen dit :

    J’espère sincèrement que le témoignage de la maman éclairera certaines lanternes :)
    J’ai l’impression que le monde de l’éducation gagnerait à écouter les parents, eux seuls connaissent intimement leur enfant, s’ils sont inquiets, il y a une raison.

    J’ai retrouvé des pans de mon vécu de cette année, sauf que la petite était dysfonctionnelle à l’école, elle avait même régressé, la prof me disait de ne pas m’inquiéter : les comportements déviants et le manque de concentration étaient dùs à un manque de maturité tout simplement. Or, je ne reconnaissais pas ma fille dans le portrait qu’elle m’en faisait et dans les comportements qu’elle adoptait arrivée à l’école. La petite posée et sage à la maison se mettait à taper ses camarades, à dire des pipis caca prout sans se lasser. Je la voyais dispersée, instable, nerveuse et surtout très anxieuse :(

    J’ai eu de la chance, l’éducatrice en garderie m’a demandé, 9 jours après son inscription, si la petite n était pas asperger car elle présentait les mêmes troubles anxieux et avait des tics. J’ai suivi mon intuition et je l’ai fait tester, THQI, profil homogène, recommandations de la psy (qui avait parlé avec la prof) ne pas surinvestir la sphère intellectuelle, baisser les attentes parentales..Nous avons continué à faire comme avant et la petite a retrouvé le bonheur car elle n’est plus avec une prof incapable, qui lui interdisait d’écrire son nom sous prétexte que les autres ne savaient pas (je l’ai appris plus tard :( Elle est dans une garderie éducative et son éducatrice sait l’écouter, la rassurer et surtout l’encadrer :) Elle bricole, joue, apprend à son rythme, bref, elle s’épanouit et redevient elle-même. Ce week end, elle a expliqué à un monsieur médusé qu’il existait des nombres avant 0. A-t-elle découvert ceci cet hiver avec les températures négatives ? je l’ignore mais je sais que maintenant je ne me sens plus gênée par ses réflexions « savantes  » en public, j’ai appris à faire fi des réactions admiratives ou méprisantes des gens qui pensent qu’elle sait des choses qu’elle ne devrait pas savoir.

    Tout ceci pour dire qu’il faut se fier à la connaissance intuitive des besoins de nos enfants et ne pas se laisser berner par les propos faussement professionnels de ceux qui pensent que la douance relève des déviances parentales.

  3. Chrodegang dit :

    Bonjour,
    je me demande quand même si les témoignages du type « prof froid et dubitatif » ne pourraient pas avoir une certaine explication assez facile à trouver. Pas que je sois d’accord ou que j’excuse, mais il faut quand même remettre les choses en perspective. Un parent de surdoué, finalement, il connaît en général son ou ses enfants. Je crois que de nombreux parents de tout type d’enfant ne se rendent pas forcément compte de ce qu’un prof peut voir dans sa classe. Alors je vais y aller franchement, quitte à vexer ou faire hurler, mais il faut quand même bien dire que de nombreux enfants ont un ego TRES (trop) développé. Surdoué ou pas d’ailleurs, quand un enfant est pourri gâté par ses parents, qu’on trouve toutes les excuses pour tout lui passer, qu’on le laisse devenir complètement incontrôlable de peur de le frustrer, je ne sais pas si on peut s’imaginer ce que ça peut donner multiplié par allez, 25 sur 30 enfants dans une classe.
    Et on peut dire tout ce qu’on veut, qu’un enfant surdoué manque au contraire de confiance en lui, qu’il est sensible, empathique et tout le toutim habituel… ce n’est pas du tout automatique. Comme les autres, l’enfant surdoué est un enfant, s’il n’est pas cadré, il devient infernal. Mon propre cousin qui, s’il n’est pas surdoué (on n’en sait rien, il pourrait l’être), me ressemble paraît-il beaucoup sous de nombreux aspects, est aussi infect qu’intelligent, hyper confiant en lui (je l’ai entendu dire, un jour, qu’il était un génie, sur le ton de la badinerie mais il en est réellement persuadé), insolent, égoïste et pourri gâté par ses parents. Qui pensent, cela va de soi, qu’il est hyper doué et le crient sur tous les toits. Quand on est formaté à entendre ça par ses parents, on s’en persuade et on trouve tout naturel de pérorer. J’ai plein d’amis surdoués heureusement bien plus modestes que mon cousin, ils n’en sont pas moins pas forcément emplis d’une sagesse de moine tibétain!! Alors pourquoi les enfants le seraient-ils?
    Je l’ai constaté dans plusieurs cas, et honnêtement je peux dire qu’un enfant surdoué qui est traité comme un petit dieu sur terre par ses parents est vraiment ingérable (j’ai eu un GSM qui disait « putain », mordait, piquait des crises de colère violentes et me pourrissait littéralement mes classes dès que je ne m’adressais pas directement à lui… et dans la même classe j’avais une petite fille brillante au plus haut degré mais qui regardait tout-le-monde, y compris les profs, avec un mépris impressionnant dans les yeux, et se comportait comme si elle était « une princesse »… son père faisait lever tous les enfants du car scolaire le matin pour que « sa princesse » puisse s’assoir à la place de son choix, effectivement). Alors qui sait, peut-être que le prof cité ci-dessus est réellement entouré d’enfants désagréables, et peut-être qu’il y a effectivement nombre de parents qui pensent que leur petit zèbre n’a pas à se plier aux mêmes règles de vie en communauté que les autres enfants. Il parle d’enfants surdoués en échec scolaire, c’est sûr que s’il en savait plus sur le sujet il se rendrait compte que cela n’a rien de surprenant. Mais… et si il y avait réellement un problème dans notre petit monde des HQI et autres bêtes à rayures? Et si certains d’entre nous, enfants ou parents, dégoûtions les autres, notamment les profs, de nous-mêmes?
    Parce que sur internet, nous entendons souvent parler des mêmes, mais il y a tous ceux qui ne se manifestent pas, tous ceux qui pensent qu’ils savent tout mieux que tout-le-monde, qui ont une confiance aveugle en leur douance (j’ai connu ça aussi), qui ont des vues sur l’éducation ou le rôle des profs (imaginez que soudain un parent d’un enfant franchement insolent vienne vous annoncer que finalement son enfant est surdoué et que c’est pour ça qu’il est vilain à l’école et ne fiche rien, mais que comme il a le potentiel, c’est forcément de votre faute à vous, prof, s’il a de mauvaises notes et vous parle mal et que vous n’avez qu’à vous adapter à lui – alors que vous en avez 30 autres, qu’il y a autant de profils de surdoués qu’il y a de surdoués, donc pas franchement de solution miracle sans un certain nombre d’expérimentations, comment vous sentiriez-vous, combien de parents – souvent aussi épuisés par le parcours scolaire de leur enfant – y pensent??) qui sont toutes théoriques mais ne collent pas avec la réalité pratique de l’école ou avec celle d’une vie collective.

    Alors je me pose franchement la question de savoir si les profs aigris ou dubitatifs le sont par pure mauvaise foi ou étroitesse d’esprit, ou par dégoût d’une certaine réalité du terrain dont nous ne nous rendons pas compte ou que nous refusons de voir, parce que nous pouvons TOUS être concernés, ce qui bien entendu n’est pas une vérité bonne à entendre )-: Après tout, en ce qui me concerne, je n’ai dans mon école AUCUN prof malveillant envers les surdoués, il y en a plein au contraire qui sont pleins de bonne volonté, et nous sommes une grosse école, avec pas mal d’instit donc… mais tous les profs ne travaillent pas dans les mêmes conditions, alors… n’oublions jamais de nous remettre en question en tant que surdoués, professionnels, parents… et n’oublions pas que notre point-de-vue personnel, aussi cultivé soit-il, ne peut embrasser complètement une aussi vaste réalité…

    • Zebrounet dit :

      Je partage entièrement ton point de vue sur les 3/4 de ton com’ :up:
      Et c’est pq je n’ai jamais voulu être prof LOL Je me suis tjrs dit (je me connais bien ;) ) que je supporterai ts difficilement tte la journée des classes entières de gamins pas forcément tjrs bien éduqués (à mes yeux), pas forcément respectueux des règles de vie en société, des autres gamins, etc.
      J’ai, moi, mis un point d’honneur à élever mon fils ds le respect d’autrui qd on va au cinéma, au musée, qd on prend le train, à l’école, … , mais je n’en ai qu’un (par choix) ! Les choses ont donc été simples. Mais pour autant, j’ai énormément de mal à comprendre que les parents n’interviennent pas qd leur petit braille 2 heures durant ds un avion, crient au cinéma, etc. Mon zebrillon lui-même est choqué qd nous assistons à ce genre de « spectacle » & généralement il souligne le caractère impoli ou dédaigneux du/des enfants responsables du vacarme avant même que je n’ouvre la bouche. Il est outré qd un gamin en classe
      ose répondre à l’instit ou faire des choses ds son dos.
      Ça lui a d’ailleurs svt valu d’être moqué de certains gamins à l’école. Être trop poli &/ou respectueux c’est comme être cultivé, aimer lire, bien travailler -> c’est la honte de nos jours :(

      Alors bien sûr que pour un prof, un « enfant-roi » (tel que je le perçois), ça doit être une plaie !
      J’ajouterai que je sais aussi que certains parents, qu’ils aient ou non des enfants HQI, st tout aussi irrespectueux des enseignants ! Ce qui, ds le cas d’un enfant doué, pour peu qu’il ait un comportement pas des + agréables en classe, contribue à exaspérer un enseignant qui, sans ce père ou cette mère dirigiste & envahissant aurait peut-être été + tolérant ou ouvert vis à vis du gosse !?

      « Alors je me pose franchement la question de savoir si les profs aigris ou dubitatifs le sont par pure mauvaise foi ou étroitesse d’esprit, ou par dégoût d’une certaine réalité du terrain dont nous ne nous rendons pas compte ou que nous refusons de voir, parce que nous pouvons TOUS être concernés, ce qui bien entendu n’est pas une vérité bonne à entendre )-:  »
      Je crois qu’il y a un peu des 2 tt de même ! Ma mère, prof de lycée & BTS, à svt eu à écouter ce type de discours en salle des profs (les vrais surdoués st rares, ce st les parents qui st convaincus d’avoir des génies & qui montent le bourrichon de leur gamin, le QI est un test non-valide, le psy privé dès lors qu’il est payé par les parents leur dira tjrs que le gosse est un prodige, les gamins surdoués st des emmerdeurs & leur parents avec, ce gamin n’est pas un vrai surdoué puisqu’il n’est pas 1er de la classe, etc.).
      Je crois qu’en France ds l’Education Nationale il y a encore une ts forte culture du « tous égaux » qui est svt opposé à la notion de haut potentiel intellectuel. Chez certains profs (comme je le disais ds mon billet + haut, nbreux st ceux qui st ouverts & compréhensifs ! Je ne veux en aucun cas généraliser ce type d’approche obtus de la précocité car ce serait mentir à mon sens), accepter qu’un enfant ait un haut QI revient à renier cette idéologie d’égalité des chances (qui est pourtant totalement utopiste… mais bon, c’est un autre pb !) sur laquelle l’école s’appuie en théorie :-?

      • Rainbow dit :

        Je suis d’accord avec vous 2 sur bien des points, mais peut-être plus encore avec la conclusion de Zebrounet, car notre expérience familiale se rapproche d’avantage de ce qu’elle décrit.
        Notre fils en CP s’est retrouvé face à une institutrice au demeurant très sympathique, qui a pris beaucoup de son temps pour nous recevoir à chaque trimestre pour parler du « cas » de notre fils. Mais je crois qu’elle était juste persuadée que nous étions des parents qui en demandions trop à notre enfant, qui ne le laissions pas vivre son insouciance enfantine et qui abordions avec lui des problèmes trop sérieux et trop angoissants pour un enfant de son âge quand nous évoquions ces angoisses métaphysiques et ses demandes poussées au niveau des mathématiques. Je pense qu’elle ne nous a jamais vraiment cru quand nous lui expliquions que les sujets abordés l’étaient à la demande de notre enfant et pas de notre fait.
        Elle nous a dit un jour avec moult précautions, que notre enfant était « tout juste moyen », qu’il n’était pas capable de reconnaître correctement tous les animaux de la ferme sur un dessin. Elle ne pouvait donc pas croire qu’il puisse avoir des connaissances quasi encyclopédiques sur les animaux exotiques ou encore les animaux disparus. Pour elle je crois que c’était tout bonnement inconcevable !
        Elle nous a très vite avertis, alors même que nous n’y avions jamais pensé, qu’un saut de classe était inenvisageable compte tenu de ses performances scolaires et du fait qu’il balbutiait à peine ses lectures à hautes voix en classe à la fin de l’année, Pour elle, il lui fallait du soutien pour maîitriser la lecture et l’écriture et ne s’arrêtait pas plus que cela sur le diagnostic de dysgraphie effectué par un médecin.
        Elle reconnaissait toutefois que c’était un enfant très sage, presque trop selon ses dires, pour être « normal » et excessivement poli au contraire de ses camarades.
        Le fait qu’il ait été testé à la demande de l’enseignante de GSM ne nous a été d’aucun secours.
        Face à ce mur d’incompréhension et face à l’hostilité à peine déguisée de la directrice, nous avons décidé de le changer d’école après avoir rencontré le directeur d’une petite école à faible effectif à 25 minutes de chez nous.
        L’enseignant directeur a semblé d’entrée ouvert et surtout curieux de recevoir un tel petit garçon dans son école. Il avait en main les compte rendu psychologique ainsi que le livret scolaire du CP. Dès les 15 premiers jours, en concertation avec l’enseignante de CE1 et le psychologue scolaire, ils nous proposait un glissement de classe vers le CE2, sans que nous n’ayons RIEN demandé de notre côté et nous rassurait: notre enfant savait parfaitement lire, notamment à haute voix.
        Les instituteurs étaient quant à eux terrifiés à l’idée qu’il ne s’ennuie ! Au début, il a fait des allers-retours d’une classe à l’autre pour écouter les cours d’histoires et suivre les mathématiques avec « les grands » et puis il retournait faire sa grammaire dans la classe « des petits ». Sa dysgraphie a été prise en compte et il s’est vu proposer des exercices à trous. Ses camarades lui notaient ses devoirs du soir à tour de rôle quand il était trop en retard.
        Le seul conseil que nous avions donné à notre fils en entrant dans cette nouvelle école était d’être lui-même, de ne pas se cacher intellectuellement derrières les autres enfants comme il l’avait fait l’année précédente. Nous lui avons demandé d’être honnête vis à vis des autres quant à ses capacités et de ne pas avoir l’air de nous faire mentir. L’accueil qu’il a reçu a achevé de le mettre en confiance:
        J’ai vu la petite étincelle enfantine se remettre à pétiller dans ses yeux le matin au moment de partir à l’école alors que depuis la GSM, ce n’était que maux de ventre et angoisses dès le coucher.
        Tout n’est pas réglé à ce jour, mais quels changements pour notre vie de famille !
        Alors bien sur, tous les enseignants ne sont pas obtus, la preuve, mais je crois sincèrement que le nombre d’élèves dans une même classe est un frein à toute pédagogie adaptée. Dans la « grande école » à 33 enfants par classe, on doit tout niveller, tout normer, tout formater pour le plus grand nombre.
        Dans la « petite école » à 8 enfants par niveau, on a le loisir d’adapter la pédagogie, de laisser s’exprimer un peu plus les individualités, de faire presque du cours particuliers. On a à faire à des enfants pas à des moutons que diable !
        Je ne dis pas qu’il serait réaliste en terme budgétaire de faire des classes de 10 élèves, mais il y a certainement la possibilité d’alléger de façon notable ces effectifs que l’on dit « surchargés » un peu plus chaque année depuis au moins 20 ans, afin de donner à chaque enfant, quelles que soient ses spécificités, ses caractéristiques, ses problèmes, ses aptitudes (appelez ça comme vous voudrez) la possibilité de progresser grâce à l’école et d’en faire un tremplin pour l’avenir qui ne soit pas biaisé.

      • Chrodegang dit :

        Oui, je me suis mal exprimée, je ne voulais bien sûr pas dire que TOUS les profs sont innocents et écoeurés contre leur gré les pauvres petits chéris. Ils restent des humains avec leurs limites propres et tous ne sont pas aussi bienveillants que leur profession voudrait bien le laisser croire. Nous ne devenons pas tous profs pour les bonnes raisons, malheureusement. L’autre jour, dans le train, deux hommes un peu plus jeunes que moi discutaient: l’un d’entre eux était en Master d’histoire et il allait s’inscrire à l’agreg. Pourquoi l’agreg? Parce que, selon ses dires, quand on s’entend bien avec son directeur de mémoire, on peut être pistonné directement sur un poste en fac, plutôt qu’au lycée. Parce que le lycée, OH LA LA, enseigner à des blancs becs qui n’en ont rien à faire, pfffffffffff (à chaque fois, je me marre d’entendre ça de la part de personnes qui ont quoi, cinq ans d’écart avec des bacheliers…). Ben oui mais si on a cette mentalité-là, on ne passe un concours de prof!!! Après tout, qui est-ce qui lobotomise les élèves à être dépendants du prof, à ne pas penser tout seuls, à avoir les réponses toutes cuites dans le bec? C’est l’éducation nationale, et ses profs (qu’on soit d’accord ou non avec le principe, en fait, le système tel qu’il est organisé laisse relativement peu de latitude – même si on déborde de créativité, si on veut vraiment faire quelque chose sur le long terme, c’est dans d’autres systèmes qu’il faut puiser…). Et après nous venons nous plaindre qu’arrivés au lycée ils sont benêts et incultes. Ils sont devenus ce que nous en avons faits. Mais si on devient prof avec la mentalité d’être blasé et de ne rien pouvoir faire d’emblée, c’est sûr qu’on va les aider, les élèves! Et que du coup, on va passer à côté des surdoués… (et des dys, et des autres) puisque notre seule ambition est d’avoir de gentils élèves qui font de belles dissert après avoir bien appris leur cours… Pourtant, les élèves les plus passionnants que j’ai eus étaient, et bien non, pas les surdoués (que j’aime beaucoup pourtant), pas les brillants,mais les dyslexiques. Des élèves lents, qui pigent rien, qui désassimilent plus vite qu’ils n’assimilent. Mais qui bougent quotidiennement des montagnes pour s’en sortir en se prenant des « allez tu peux faire mieux » sans se plaindre, qui vous font remettre tout en question, qui vous apprennent la patience et vous font donner le meilleur de vous-même (et qui par ailleurs sont capables de performances intellectuelles remarquables sans que personne ne s’en aperçoive et donc ne le leur dise). Mais voilà! Le bon élève c’est celui qui facilite la vie, dont on peut lire la copie en exemple, qui peut se formater facilement (à quel prix parfois…), qui sait apprendre par coeur tout en étant capable de sens critique alors qu’on ne lui a de sa vie jamais donné que le choix entre la bonne et la mauvaise réponse, la bonne et la mauvaise démarche/ méthode (par exemple: le psychodrame si un enfant n’apprend pas à faire une division avec LA méthode de l’instit…).

        Soyons honnêtes… pauvres enfants!!! Soyons encore honnêtes: de toute façon, en recrutant des profs sur leur capacité à produire des exercices académiques ultra-réglementés plus qu’à leurs qualités relationnelles et pédagogiques naturelles (l’histoire de râler qu’il faut une formation, ça me fait doucement rire, il faut avant tout de la jugeote et de la bienveillance, le reste on l’apprend en enseignant), c’est sûr qu’on s’expose à avoir des individus qui n’ont jamais vu de surdoués, de ceci ou de cela…

    • fics dit :

      Ce qui est clair,

      c’est que l’éducation nationale prévoit une classe et que tous les enfants de la classe avancent à la même vitesse. Que l’enseignant présente un « cours » pour toute la classe. Dès lors l’enseignant est devant une impossibilité à résoudre, comment gérer un groupe aussi disparate. Devant cette impossibilité, et devant la difficulté du métier d’enseignant qui demande que l’enseignant puisse se mettre au niveau de chaque élève et le comprenne pour le faire évoluer. Nombre d’enseignants abandonnent ce qui n’est pas à leur portée de toutes façons.

      Mais que ce soit des enfants qui sont condamnés à ne pas suivre, parce qu’ils vont plus lentement, ou des enfants condamnés à attendre, se voir ignorés et à s’ennuyer, il reste clair que les 2/3 des enfants n’ont pas ce dont ils ont besoin.

      Il n’y a pas de problème de surdoués, il y en a souvent plusieurs dans la même classe, mais un problème d’enseignement général.

  4. gene dit :

    j’ai lu le com de chroderang et je suis entièrement d’accord avec elle . Il est vrai que certains parents ne fixent aucune limite à leurs enfants et il faut le reconnaître certains parents de HP prennent leurs enfants pour des génies , ce qui d’ailleurs ne leur rend pas service . Mais ceci est un problème d’éducation . Je connais un HP de 14 ans qui passe toutes ses nuits sur son ordi , prend ses parents pour des boys , et croit qu’il va aller à l’ETNA . Sa mère lui passe tous ces caprices . Ca me rend triste pour lui car il va au devant de graves désillusions . Wilfried a un autre HP avec lui en classe , lui a passé les tests. Depuis , il fanfaronne , claironne qu’il est le plus intelligent de la classe , se permet d’interrompre les profs pour tout et rien , refuse d’écrire etc… Ses parents se dédouanent en mettant tout sur le dos de sa douance . D’ailleurs , il est très agressif envers Wilfried car il ne supporte pas la concurrence . Chaque fois que Wilfried a rencontré des HP, il a été très déçu par la suffisance, le mépris et l’agressivité de certains . Quand il a été agressé, il était dans le privé dans une classe spécifique pour enfants précoces , c’était par un autre HP , ça mère disait qu’il était un ange descendu du ciel et le voyait comme un demi dieu . ëtre HP c’est une aptitude , mais si l’enfant n’est pas éduqué ou mis sur un piédestal et sans limites , ça ne donnera rien de bon au final . Sans doute que les profs sont souvent confrontés à des enfants comme ça et de plus en plus mais il faudrait qu’ils veillent à ne pas mettre tout le monde dans le même sac . C’est important car quelle souffrance pour les autres et Wilfried en fait partie , il a l’impression que les profs lui font payer les mauvais comportements de certains HP et ça c’est pas bien du tout de leur part . bonne journée

    • Rainbow dit :

      Aïe Aïe Aïe ! Comme quoi un fort QI n’est pas forcément le gage d’une intelligence sociale ni de respect envers autrui….. :(

      • Zebrounet dit :

        Mon zebrillon a eu lui aussi une expérience décevante au contact d’un petit garçon THQI (le seul officiellement estampillé « surdoué » qu’il ait rencontré ds son parcours scolaire pour le moment) :-|

        C’était au CE1, ts 2 avaient un an d’avance (mon fils après un saut du CP & ce garçon après un glissement de MS en GS). Ils se st retrouvés ds la même classe, sans se connaître, & j’ai appris au hasard d’une discussion lors d’un anniversaire au mois d’octobre le parcours de ce petit. Sa mère était absolument ravie de pouvoir échanger avec une autre maman sur les difficultés qui avaient été les leurs & moi j’esperais que mon zebrounet puisse peut-être (enfin) se faire un VRAI copain en la personne de ce perit zèbre.

        J’ai vite dechanté (& lui aussi le pauvre ! :( ). De l’année entière, le courant n’est jamais passé. Ce garçon était à l’opposé du mien, en ts points. TRÈS agressif physiquement comme verbalement, très perturbant pour la classe, ts « meneur » & bagarreur (le mien n’a jamais su se défendre ou réagir à la moindre attaque, n’a jamais levé la main sur un gamin). Bref, il a fallu nous rendre à l’évidence : on peut avoir 2 THQI côte à côte, sans qu’ils n’aient un seul autre point commun que ce haut potentiel intellectuel.

        Comble de la déception : tous 2 étaient nés à qqs semaines d’intervalle. Mon fils, malgré une entente tt juste cordiale, avait voulu l’inviter à fêter son anniv’ (j’imagine par sorte de « solidarité » !?). Ce que n’a pas pris la peine de faire peu après l’autre garçon… :-?

        • Coralie dit :

          J’écrivais hier en plaisantant « les pommiers ne font pas des cerises ! », il semblerait qu’aujourd’hui si… The tree of 40 Fruits : http://www.treeof40fruit.com

  5. Bonjour
    j’ai remarqué qu’avec les enfants surdoués, il fallait vraiment les éduquer même plus fermement que les autres enfants, car tout chez eux est démultiplié. de la bienveillance , mais beaucoup de fermeté sont nécessaires car sinon il sont très angoissés et peuvent être odieux. Pour les parents c’est difficile parce que les enfants surdoués sont très fatigants et veulent toujours avoir le dernier mot , mais ils doivent savoir qu’ils ont besoin d’autorité. Sinon on a les dérives décrites ci-dessus.

    Nadine planetesuroues.fr

    • Coralie dit :

      Je plussoie ! Et plus encore !

      Maintenant, il ne faut pas non plus se leurrer, ce que l’on nomme éducation est un « dressage » ! Avec tout ce que cela sous-entend de différences dans les points de vues et les philosophies « éducatives ».
      J’en vois déjà avoir les cheveux se dresser sur la tête à me lire. Mais cela ne change en rien la véracité de la chose.
      Pour beaucoup des parents et ami(e)s de ma fille je suis une mère « sévère ». Ce qui sous-entend quoi ? Depuis toute petite je lui demande de dire « bonjour », « au revoir », « merci » et « s’il vous plaît ». De même qu’un leitmotiv qui revient sans cesse chez moi est « Si tu veux du respect commence par en montrer ! » (et cela va bien entendu dans les deux sens). Je lui ai posé les règles de cohabitation très tôt, mais comme tout enfant elle a besoin de tester et explorer les limites, vis-à-vis de moi et de ceux qui nous sont proches.
      Elle a un caractère très fort et volontaire (les pommiers ne font pas des cerises ! ) mais d’un autre côté je l’ai toujours poussée à explorer son environnement et à faire preuve d’indépendance, tout en sachant que je n’étais jamais bien loin si elle en ressentait le besoin. Et donc, bien entendu, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Et lorsque les choses se passent mal à l’école, alors les choses se passent mal à la maison aussi (décompensation du stress). Elle a de l’écoute, de l’amour, etc. Mais il faut également savoir se montrer ferme d’autant plus que la procrastination peut également s’exprimer dans le mode « tête de lard ». ;-)

      Maintenant, j’ai encore en tête le cas d’un des copains de ma fille qui sous mes yeux avait balancé tous les coussins (même ceux d’assise) des canapés, virés tous les vêtements de son armoire (pour rigoler et jouer à cache-cache…) et je l’ai vu pendu (littéralement…) à la tringle à rideau (aujourd’hui encore je me demande comment il est monté là-haut) et cela était parfaitement normal pour sa mère, qui me disait « c’est comme cela que l’on éduque les garçons en Espagne ». :-x !
      Tout cela pour dire que ceux qui ont/critiquent des enfants monstrueux d’ego et d’impolitesse ont plus à chercher du côté de la manière de les éduquer et non pas du côté de leur QI… :-?

      Maintenant, je ne cherche pas à dire que je suis parfaite (Ouh là ! Loin de là ! :-) ), surtout que je suis une mère célibataire, donc les découragements, doutes, fatigues et moments de ras-le-bol j’en ai aussi. Et il m’arrive aussi parfois de me montrer « injuste » avec ma Puce (ce qu’elle se fait fort de me souligner d’un retour de volée ;-) ), mais là encore je sais le reconnaître en moi et m’en excuser auprès d’elle (après coup ! ^o^ ).

  6. Stéphane dit :

    Il faut aussi comprendre qu’en réalité être traité en « enfant roi » en surdoué par vos parents n’est pas un confort, c’est une souffrance pour l’enfant. Etre vécu comme un être à part ca nous flatte dans les premiers temps de l’enfance, on veut le cultiver même, mais très vite avec l’âge on réalise que c’est le pire cadeau qu’on nous fait et on se retrouve à prendre trop de place au lieu de prendre notre place. On se rend compte qu’on étouffe les autres, surtout si en plus on nous met en concurrence avec les autres, comme ca été mon cas avec mon frère qui n’est pas lui un zèbre. C’est tout sauf nous faire un cadeau parce que dès lors on va passer notre vie à déconstruire cette image, quitte à tout foirer pour donner tort à cette image d’enfant roi, de génie, et je ne sais quel fadaise de cette espèce. On ne s’épanouit pas, et on s’épanouit encore moins quand on se retrouve devant des profs qui ont les réactions comme décrite dans le premier témoignage, quelque soit les bonnes raisons qu’on pourra donner à ce regard, en réalité plein d’à priori et de mépris qui traduisent immédiatement pour nous un complexe d’infériorité qui nous fait souffrir. Non la tâche n’est pas simple pour les profs, les égos dans une classe sont naturellement exacerbé, enfant ou pas, croyez moi. J’ai été formateur, j’ai remarqué cet aspect du groupe où pour exister l’individu surjoue de son égos, adulte y comprit. Elle n’est d’autant pas simple dans le cadre d’un programme académique trop ambitieux, confus dans ses intentions et qui change d’une année sur l’autre et qui est en réalité totalement inadapté pour les zèbres. De plus, à force d’insulte, de rebuffade, de rejet, on développe son arrogance, on bombe le torse, quitte à en remettre trois couches. Et là je vais faire une digression caractéristique de notre mode de pensée par association, c’est la tirade des non merci dans Cyrano qui se conclue « tu fais le fier mais dis plutôt qu’elle ne t’aime pas » et Cyrano de répondre « tais toi ». C’est ca que nous vivons.

  7. Stéphane dit :

    Cela étant je peu faire part de mon idée de l’éducation d’un surdoué. J’ai été adoptant, et j’avais deux gosses surdoués sur les bras, je vais faire court parce que c’est aussi un drame cette affaire… le garçon (une fratrie) a un jouet où il devait reproduire des schémas coloré, le principe : on dispose un carton sous une surface de jeu, et avec des clous de couleurs il suit le modèle. Mon zèbre, en pleine révolte, bien entendu pas question de faire pareil, alors il retourne le carton et veut faire les mêmes dessin à partir d’un carton vierge… et bien entendu il n’y arrive pas, et ca l’énerve. Alors je l’ai un peu grondé, à lui expliquer qu’il ne voulait rien faire comme les autres (venant de moi c’est un comble) et qu’il fallait qu’il apprenne à suivre des modèles donnés… en fait je lui ai parlé comme à un adulte, lui expliquant l’utilité du modèle même s’il voulait l’appréhender autrement…. en bon rebelle bien entendu il n’a pas suivi la méthode proposé par le jeu, il a posé le schéma en couleur à côté de lui, viré le carton blanc sous les clous qui était visuellement perturbant et hop c’était parti. J’étais super contant croyez moi parce qu’il a tenu autant compte de ce que je lui ai dit que de sa volonté propre à faire à sa façon, et la synthèse des deux a été concluante, il s’est un peu planté, mais le dessin était respecté, et il a accepté les termes de l’apprentissage non comme une contrainte mais comme une aide, comme j’ai essayé de lui faire comprendre.



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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