Attention aux « références » données dans certains articles !!!

Une amie m'a envoyé il y a quelques jours une page du journal Ouest France scannée contenant un article, consacré aux enfants surdoués, qui visait essentiellement à assurer la promotion du cabinet d'un psychologue.

 

Le gros souci étant que le dit psychologue, un certain Thierry Zalic (qui est également présenté comme "hypnothérapeute" :dots: ), tient des propos qui ont manqué de m'étouffer lorsque j'ai lu cet "échange" avec la journaliste, Nathalie Houdayer :down:

 

J'avais décidé de ne pas en parler, puisque l'article n'existait alors qu'en version papier... ne voulant pas ajouter une couche de pub à ce qui est déjà une publication à dessein propagandiste. L'article visant clairement à attirer une certaine clientèle, non-initiée & recherchant un bilan à moindre coût.
Or, l'article est finalement sorti sur le net... :-|

 

Je veux donc mettre en garde les novices qui liraient cet article ("Un surdoué ne réussit pas forcément mieux sa vie") & ne seraient par conséquent pas en mesure de comprendre que les propos de ce psychologue sont loin de faire l'unanimité parmi les véritables connaisseurs du sujet de la précocité intellectuelle.

 

En effet, comment discerner le vrai du faux quand on ne connait rien à un sujet ? Comment savoir si la "référence" que l'on nous vante est réellement une référence dans le domaine donné ou un spécialiste auto-proclamé !?
Distinguer le bon grain de l'ivraie demande des connaissances, des lectures, de l'expérience. Tout ce qu'un lecteur lambda n'aura précisément pas sur un sujet aussi spécialisé comme celui du surdouement :-?

 

Revenons aux propos tenus dans cet article par ce psychologue clinicien. Voici par exemple une phrase dramatiquement inquiétante :

 

Il n'y a aucune utilité à déceler un enfant surdoué si tout se passe bien.

 

Je trouve cette affirmation très grave (& très fausse, aussi).
Tous les vrais spécialistes reconnus du sujet que sont Arielle Adda, Jeanne Siaud-Facchin, Olivier Revol, Jean-Charles Terrassier, Tessa Kieboom ou Danièle Dufour pour ne citer qu'eux :!: (mais je pourrais continuer cette liste...) s'accordent à dire & répéter qu'il faut impérativement repérer les enfants (T)HQI le plus tôt possible, avant que les problèmes ou difficultés n'apparaissent :up:

 

La question de "tout se passe" bien n'ayant en fait rien à voir. Et du reste, qu'est-ce que la définition précise de "tout va bien" ? Sur quel plan ? Sur quels critères ? Jusqu'à quel point ?

 

Ainsi selon l'affirmation de T. Zalic, il faudrait attendre que l'enfant aille mal pour pratiquer un bilan psychologue (incluant un test psychométrique) ??? 8-O

 

 

On continue ! Il explique alors son point de vue en précisant que :

 

Cela pourrait développer chez lui des pathologies annexes, si par exemple ses parents le poussent à plus de résultats.

 

Bien sûr bien sûr...
On touche le fond là ! :-x

 

On pourra toujours trouver quelques parents (une infime poignée en réalité) qui ont ces comportements excessifs &/ou déplacés, mais faut-il pour autant faire de cette exception une généralité qui va dans le sens des idées reçues à combattre ?

 

 

Un peu plus loin, une autre affirmation totalement surréaliste :

 

En quelques séances, le problème peut être résolu. Parfois, le jeune est scolarisé dans une classe plus faible, le mettant alors dans une situation de réussite.

 

Lorsque j'ai lu l'article la 1ère fois, je failli tomber de ma chaise :-o
C'est donc ça, pour ce psy, la solution apportée à un enfant à haut potentiel intellectuel qui serait en échec scolaire ? Le placer dans une classe, je cite, "plus faible", pour lui donner l'impression de "réussir" !?

 

 

Depuis des années, j'ai lu & entendu nombre de bêtises, d'incohérences, d'absurdités, parfois risibles, souvent affligeantes. Mais là je dois admettre que les dires de ce psy viennent bouleverser mon classement & se hissent directement en tête de mon top-10 personnel, venant détrôner une psy du Nord de la France... :evil:

 

Je sais que certaines famille ont peu de moyens financiers, mais attention, on ne le répétera jamais assez : un bilan est TRÈS important lorsqu'il y a suspicion de douance, que la demande émane de la famille ou de l'école :round:
C'est la seule chose qui pourra confirmer officiellement le surdouement de votre enfant, il sera un atout précieux dans d'éventuels aménagements scolaires (saut de classe, décloisonnement, PPRE, etc.) !!!

 

Le prix ne doit pas conditionner votre choix quant au psychologue à qui vous confierez votre enfant !!! C'est un moment très important dans la vie de votre enfant, cela n'arrivera pas tous les mois ou tous les ans, considérez donc que c'est un moment essentiel qui demande un certain investissement.
D'autre part, il est toujours possible, lorsqu'on le demande, de régler en plusieurs fois.

 

Préférez donc un psychologue réellement connaisseur des enfants doués, même s'il facturera 250 ou 300 €uros ce bilan (qui va inclure l'entretien préalable d'1 heure, la passation sur 2 ou 3 heures, l'analyse & la rédaction d'un compte-rendu très détaillé & enfin l'entretien de restitution d'1 heure).
Tout travail (sérieux & fiable !) mérite salaire :)

 

Je vous conseille par ailleurs vivement la lecture des articles de cette rubrique : https://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/category/tests-bilans-surdouement/

 

 

Pour lire l'article sur Ouest-France :arrow: c'est ici :hypno:

 

 

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17 commentaires à “Attention aux « références » données dans certains articles !!!”

  1. Zangao dit :

    Bof, ça correspond tout a fait a l’esprit de l’époque, commerce, mensonges et faux semblant….

  2. Tigerlily dit :

    C’est assez désolant oui !!!
    Mais « mettre l’enfant dans une classe plus faible », c’est exactement ce que nous explique la maitresse de CP de mon fils qui dit qu’il a très peur de l’échec et que donc il ne faut surtout pas le faire passer par anticipation parce que sinon, il ne sera plus le meilleur et sera en situation d’échec justement. Oui mais il n’apprend absolument pas à travailler puisqu’il n’apprend rien et commence à ne plus vouloir aller à l’école tellement ça lui parait inutile. Et surtout ce n’est pas en évitant les difficultés qu’il apprendra à surmonter cette peur de l’échec et à prendre confiance en lui !!
    Mais bien sûr, nous sommes de méchants parents qui poussons trop notre enfant et tout est notre faute…

    • Zebrounet dit :

      Et oui ! Logique typique de qq’un n’y connaissant rien :(
      Mais autant de la part d’une instit ça ne m’étonne pas vraiment (elle n’a probablement eu AUCUNE formation &/ou information sur les EIP…), autant venant d’un psy qui se dit connaisseur, ça me gène nettement plus :evil:

    • Chrodegang dit :

      Wow alors là je ne l’avais jamais entendue celle-là… C’est même pas croyable!!!

      • Zebrounet dit :

        Ce n’est malheureusement pas la 1ère fois que j’entends (enfin, que je lis, essentiellement) une « proposition » pareille de la part d’un enseignant :oops:
        Plusieurs personnes m’ont rapporté cela en me demandant de l’aide. Les instits ont bien souvent une image totalement faussée du surdouement & certains imaginent (même si ça peut sembler délirant, ds leur tête c’est apparemment très logique !? :-| ) que mettre l’enfant ds une classe où tte difficulté lui sera épargnée l’amènera à mieux vivre l’école.

        C’est dramatique, mais le problème est plus profond qu’une simple idée idiote… il est à mon sens la démonstration d’une méconnaissance totale des EIP, de leurs besoins, de leurs réactions en cas d’ennui, etc. :-o
        Or, comment y remédier ? Que fait-on concrètement en France pour faire évoluer cette situation qui dure depuis des décennies ???

        • Chrodegang dit :

          En fait c’est un raisonnement typiquement pas surdoué qui est le fondement de l’école. Il faut surtout que tout soit facile pour ne pas frustrer les enfants. Et ma foi oui beaucoup d’enfants ne sont absolument pas stimulés par l’idée d’être mis face à une difficulté, ils aiment le facile, le connu. Par exemple moi j’ai du mal avec les plus petits qui sont plus motivés à rerererererefaire un jeu connu et archi connu qu’à apprendre un truc nouveau (ce qui ne signifie pas qu’ils ne soient pas curieux mais la différence est notable), même si c’est aussi sous forme de jeu. Autre exemple le coloriage, ils adorent! Les enfants précoces, souvent, ça les gonfle, mais les autres, ils passeraient leurs journées à colorier… Et je ne pense pas que ce ne soit imputable qu’à l’école, je pense que c’est très naturel, cette aversion pour la difficulté. Je pense d’ailleurs que la différence d’attitude entre le surdoué et la personne moyenne mériterait une étude assez approfondie…

  3. gabylane dit :

    bravo pour ton implication et ta vigilance…..
    Effectivement, quel amas d’âneries…….surtout, je suis d’accord avec toi, la rérérence à « une classe plus faible » … les bras m’en tombent!
    Peut-être serait-il bien que tu mettes le lien vers l’artcile en question , s’il est commentable, pour que nous puissions rétablir quelques contre-vérités?

  4. sapi dit :

    concernant la « peur de l’échec », la psychomotricienne m’a dit qu’elle pouvait faire quelques séances avec mon fils sur ce sujet, et sur le « lacher prise »
    je ne sais pas si cela est bien ou non (nous ne l’avons pas encore fait),mais cela peut être une piste.
    quand à l’article….. :-x y a t il un « droit de réponse » quelconque quelque part????

  5. isabelle dit :

    y’a encore du boulot… c’est horrible de les mettre dans une classe inférieure, c’est de la torture intellectuelle! :(
    la plupart des enfants que je reçois ne peuvent pas sauter de classe à cause de dyssynchronies (et ça m’énerve…)
    perso, je leur apprends à gérer leur frustration intellectuelle comme une autre émotion : acceptation et prise de recul pur pouvoir augmenter la tolérance à la frustration : intellectuelle ou autre

  6. Stéphanie dit :

    1h15 pour un WISC ?! Mais il prend le TGV !!!
    Moi, je prend au minimum 2h pour les 10 subtests, le temps de mettre en confiance, de déstresser et de faire des pauses. En général, je demande de revenir une 2nde fois pour faire quelques subtests supplémentaires du WISC et d’utiliser d’autres tests comme la NEPSY, Figure de Rey, K ABC… afin de compléter mon évaluation en fonction des forces et des faiblesses de ce que j’aurai vu.
    Et effectivement, dans ce cas, ça se rapproche plus de cet ordre de prix.

    Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout d’une évaluation psychologique globale et que le WISC n’est qu’un test parmi d’autres.
    Manifestement, ce monsieur n’a pas lu les recommandations pour la pratique de l’examen psychologique et l’utilisation des mesures en psychologie de l’enfant : http://www.consensus-examenpsy.org/pages/texte_jury.pdf

  7. Une amie commune m’a envoyé l’article que j’ai découvert avant de lire ton billet…
    Pffftttt…
    Effectivement, de la propagande pure et dure d’un gars (j’ai pas écrit psy ça me fait mal) qui n’y connait rien….
    Oui AVERTIR & PREVENIR…

    mais je me souviens très récemment d’une maman qui demandait conseil pour choisir son psy (tu la reconnait ras).
    Conseils qui lui ont été donnés par moult personnes sur le « bon » choix, sur le fait d’éviter les psy sco,etc..
    Au final, une psy sco, un bilan à moitié et une maman qui ne peut même pas récupérer les résultats…
    Quel gâchis pour le gamin qui aurait bien besoin d’une analyse professionnelle de ses résultats pour qu’on puisse lui proposer une aide adapter à son saut de classe bâclé qui ne se passe pas si bien que ça….

    Allez, Pénélope(s)…. encore une fois sur le métier remettons notre ouvrage……

  8. PYM dit :

    1 H 15 de passation, encore un stakhanoviste du test, il ne doit pas souvent rencontrer d’enfants surdoués à ce train là. 30 mn d’entretien post test, ça confirme la chose ! Sa méconnaissance et du surdouement et des enfants surdoués en fait un vrai danger public pour ce type d’enfants. Je passe sur ses préconisations aussi ineptes que hautement préjudiciables à l’enfant. Ce n’est pas cher, car un test passé dans de bonnes conditions avec un psychologue spécialisé tourne entre 250 et 350 €. Je ne parle pas des usines à tests où la pratique est courante, mais chez les indépendants c’est assez rare que ce traitement « industriel ».
    Il y a là une logique assez particulière : « un élève intelligente qui s’ennuie » – remédiation – le faire descendre d’une classe ! Sans doute pour qu’il s’ennuie encore plus et finisse par tomber en dépression ou développer une bonne pathologie mentale ou somatique qui justifiera une longue « psychothérapie » prescrite par le même hypno-psychologue. Il faut bien gagner sa vie, mais il y a des limites à l’incompétence ou au cynisme. UN DANGER PUBLIC !

  9. Gribouille dit :

    Bah, c’est le genre de personne « qui aime se faire mousser », passez-moi l’expression…Quitte à dire des âneries… Il suffit de voir sa photo pour comprendre à quel genre de personne on a affaire !
    Ma fille avait passé le WISC l’an dernier, elle avait mis plus de heures…

  10. Valérie dit :

    Dans ton billet tu dis: « venant détrôner une psy du Nord de la France… » euh… en off tu as un nom parce que j’habite le nord de la France…tu me fais peur là…. Cet article est en effet affligeant!!!!! Merci pour cette vigilance.

  11. Il doit durer combien de temps le test en fait? Mon fils l’a passé à 8 ans avec Arielle adda et a mis moins d’une heure! elle avait noté son incroyable rapidité. Mais je ne me rends pas trop compte??



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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