Une histoire de zèbre, lui aussi en 6ème avec 2 ans d’avance (partie 2/2)

Une histoire de zèbre, lui aussi en 6ème avec 2 ans d'avance( :arrow: suite & fin de ce billet en 2 parties, commencé ICI )

 

Propos discriminatoires à l'encontre des EIP

 

L'article 225-1 du code pénal stipule que :

 

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, etc. »

 

Je ne sais pas vraiment si le règlement intérieur traite du sujet, mais tout laisse à penser que les adultes intervenant dans le collège peuvent tenir des propos discriminatoires sans être inquiétés.

 

En effet au cours du premier trimestre, une surveillante a déclaré quelque chose du genre :

 

« Les EIP sont de petits cons qui devraient être scolarisés dans une école pour débiles mentaux ».

 

S'apercevant qu'un élève l'avait entendue, elle l'a menacé de sanctions si jamais il s'avisait de le répéter. Mais ce petit vilain a passé outre les menaces et les EIP informés se sont constitués en délégation. Ils sont allés se plaindre au coordonnateur. Ce dernier n'a eu aucune réaction !
Cette même surveillante a menacé Z2 de sanction sur son carnet de correspondance parce qu'il ne cessait de se retourner et de chahuter. Il faut dire que Z2 a des tics, des tocs, fait du bruit avec sa bouche, ne tient pas en place sur sa chaise.

 

Voici sa version des faits :

 

"Oui je me suis retourné et je faisais du bruit avec ma bouche. La fille de cinquième (NDLR :+3ans), derrière moi, m'a donné des coups de pieds. Puis celle devant moi (NDLR : 4ème - +4ans) m'a volé ma trousse et j'ai voulu la récupérer à voix basse mais elle ne voulait pas me la rendre. Elle me l'a rendue mais a gardé un crayon qu'elle n'a restitué que quand elle a vu arriver la surveillante."

La surveillante qui aurait, toujours selon Z2, rassuré la "voleuse de trousse" en spécifiant « qu'il allait voir la prochaine fois » et expliqué à Z2 qu'il n'avait rien à dire puisque la trousse lui était restituée. Elle a pris le carnet et l'a annoté.

Conclusion de Z2 : "Papa, elle m'a fait ça parce que je suis EIP".

 

Alors j'ai demandé à plusieurs reprises non pas des sanctions mais simplement que l'on rassure les enfants, une sorte de « débriefing » pour évacuer le traumatisme. Je n'ai pas obtenu satisfaction.

 

On peut donc supposer que c'est l'article 3 de la partie non écrite du règlement intérieur qui a été appliqué sur ce cas : « La raison du plus fort est toujours la meilleure. »
Z2 ne rentrant pas dans la catégorie des plus forts, nous verrons par la suite comment il a été l'objet d'une mesure d'exclusion.

 

 

Harcelé 3 mois durant

 

« La violence morale s’exerce à travers des moqueries, des quolibets, le plus souvent sur l’apparence physique ou le comportement, des rumeurs qui n’ont d’autre but que d’isoler la victime de ses pairs et de la fragiliser un peu plus, faisant d’elle un bouc émissaire. »

« Ce sont des histoires entre enfants, il vaut mieux ne rien faire au risque d’aggraver les choses : C’est une idée reçue contre laquelle il faut lutter avec énergie. L’absence de réaction des adultes renvoie les protagonistes à leur propre souffrance. Le sentiment d’abandon des victimes peut les conduire à retourner cette souffrance contre eux ou contre les autres. »
Agir contre le harcèlement à l'école

 

Un nouveau mot arrive sur le cahier de correspondance : « Z2 ne doit pas insulter ses camarades filles ». En fait Z2 a traité une camarade de « pute ». C'est choquant et le professeur y voit un propos sexiste. Vérification effectuée, Z2 ne connaît pas la signification du mot mais il est vrai qu'il en apprend tellement à la fois. Et puis sa justification apparaît incongrue. Elle l'aurait traité de « chou fleur », cela paraît dérisoire.

 

Z2 fait donc l'objet de remontrances et de sanction à la maison.
Mais on ne comprend pas. Les EIP sont rarement agresseurs, il y a la plupart du temps une explication. Alors il faudra faire raconter plusieurs fois et démêler l'histoire. Car ce n'est pas facile. Il y a les faits, le ressenti, ce que l'on en pense, les suppositions, les interprétations, tout cela est parfaitement clair pour lui mais il le restitue pêle-mêle. C'est toujours comme ça, il ne ment pas, mais il faut faire répéter l'histoire de nombreuses fois, si possible sous différents angles, pour parvenir à la vérité.

 

Il faudra plusieurs jours pour comprendre que cette petite fille a commencé à se moquer de la photo de Z2 dès la rentrée. Z2 a les cheveux bouclés d'où le quolibet « chou fleur ». La petite fille s'est constitué un fan club dont Z2 subit les moqueries journalières.
Quand on sait comment fonctionnent les EIP, c'est la pire chose qui puisse arriver.
Trois mois d'enfer jusqu'à la salutaire insulte !
Ayant découvert le pot aux roses, il est demandé que l'on y mette fin.

 

A ce jour, cela ne s'est pas reproduit. Une intervention a-t-elle eu lieu ? Peut-être. Mais Z2 n'ayant pas été informé, il pourra en retenir la leçon que traiter une fille de pute est redoutablement efficace.
Vive l'éducation !

 

Heureusement on veille.

 

Et bien sûr le règlement intérieur a été évoqué pour l'insulte... C'est si simple et reposant !

 

 

Il faut interdire la lecture : parole d'expert !

 

Je sens bien à quel point c'est énorme, je risque d'y perdre ma crédibilité, et pourtant …
Z2 finit le trimestre les lèvres gercées au sang de la racine du nez jusqu'à la pointe du menton . Il a le tic de se lécher le tour des lèvres dans les périodes de grand stress.

 

Les rencontres avec les professeurs valent leur pesant d'or. L'un tente de vous expliquer comment fonctionne le cerveau d'un EIP d'après ce qu'un HP de sa connaissance (suivez mon regard) lui a raconté. En plus il est sympa et essaie je crois de bien faire. Son récit me fait penser à une balle de ping pong qui rebondit à l'intérieur de la tête. C'est rigolo. J'étais venu lui demander quelque chose mais j'arrête, surtout qu'il me trouve inquiet. Inquiet cela revient souvent. C'est comme la souffrance ou la détresse auxquels nous parents serions en proie. On ne vous dit pas franchement d'aller vous faire soigner mais...
L'autre nous rassure, ils travaillent en équipe, et avec le coordonnateur lui même HP : c'est du vécu ! Même qu'elle laisse Z2 se mettre du baume pour les lèvres pendant les cours ! Grandeur d'âme quand tu nous tiens !
Mais vous ne comprenez donc pas que vous êtes pathétiques ? Que les images que l'on vous donne à comprendre ne sont qu'un pâle reflet de la réalité. Vous ne comprenez donc pas que vous essayez de nous expliquer des choses que nous seuls, HP, pouvons vraiment comprendre. ? Parce que nous les vivons ! Et que nous même, réciproquement, sommes bien incapables de comprendre, de façon intrinsèque, ce qu'est « être normal » !

 

« Et Z2 est-ce qu'il est suivi par un psy ? » Traduction : « on ne sait pas, on ne peut pas et pour certains on ne veut pas faire ».
Nous vous demandons simplement de nous écouter un peu et dans la mesure du possible d'essayer, rien qu'un peu, d'essayer de faire autrement. Mais nous ne sommes pas dupes ! Tout le monde sait ce qui se raconte dans les réunions d'enseignants sur ces terribles parents et pas que sur les parents...

 

Et puis Z2 a annoté son carnet de correspondance devenu le bureau des pleurs : « Cours de techno nul ».
Comme on dit : « ça fait désordre » !
Bien sûr le professeur qui découvre cela fait une remontrance sur le dit carnet. Mais nous avons déjà signalé au coordonnateur qu'il y avait des problèmes en technologie, avec un professeur qui, apparemment, fait preuve d'autoritarisme. « Que voulez-vous, on ne change pas des habitudes de trente ans ! » Voilà la réponse. Vous avez dit dispositif spécifique ?

 

 

On devrait le savoir, s'en rappeler, mais on oublie, pour se protéger peut-être. Quand Z2 rencontre de graves problèmes, dont-il ne parle pas, il devient ingérable à la maison. Plus rien ne marche. Il cumule les punitions et l'on ne sait plus quoi faire. Ce sont des moments de tension extrême que seuls les parents d'EIP peuvent imaginer. On comprend plus tard, quand on a reconstitué le puzzle dont pour l'instant nous n'avons pas la première pièce. Et la fin du trimestre est de ce point de vue particulièrement invivable.
Alors je commets l'imprudence d'en parler au coordonnateur.
Pour lui les choses sont limpides. « Il va bien falloir qu'ils comprennent que l'on ne va pas construire un monde pour eux ».
Autrement dit ils doivent s'adapter à la norme.
C'est un peu comme pour les gauchers autrefois, ils devaient écrire de la main droite.
Ils ont de la chance les gauchers aujourd'hui! Qu'est-ce que vous dites ? Sauf quand il sont EIP ? Ah, oui je n'y avais pas pensé !

 

Et puis « quand la règle est posée, toute transgression doit donner lieu à sanction, sans discussion ». Ça c'est pour les laxistes que nous sommes supposés être. Mais quand tu as un zèbre, t'en fais pas, tu apprends vite à les mettre les barrières.
Et les sanctions tu les mets aussi.
Mais cela ne m'empêche pas de penser que quand on en arrive à la sanction c'est que l'on a loupé quelque chose quelque part. Et puis c'est très satisfaisant pour l'esprit, la sanction. Cela évite de se poser des questions...

 

Bref je lui raconte que les punitions ne marchent plus en ce moment.
La réponse ? Je vous la donne en mille ! Vous n'allez pas me croire mais tant pis je me lance !

 

« Puisque Z2 aime lire, il faut le priver de lecture ! »

 

 

Ça c'est de l'expertise ! En voilà une idée qu'elle est bonne !

 

Alors que je raconte cela au principal : « ça pourrait peut-être marcher !» dit-il.
Cela dépasse mon seuil d'incompétence, je me rends !

 

Et devant tant de clairvoyance, je ne résiste pas à évoquer le pamphlet de Voltaire (comme il nous manque) :

 

« De l'horrible danger de la lecture […] Donné dans notre palais de la stupidité, le 7 de la lune de Muharem, l’an 1143 de l’hégire. »

 

Alors bien sûr, j'ai voulu dire tout cela à la réunion de fin de trimestre et je me suis énervé, ce n'est pas bien.

 

Pourtant je ne savais pas encore qu'au mois de janvier ils allaient prononcer une mesure d'exclusion...

 

 

Sus à l'étranger !

 

Meursault, l’Étranger de Camus, a mis le revolver de son ami dans la poche pour l'empêcher de tuer. Il repart se promener sur la plage et Camus fait une description très détaillée de l'atmosphère : le soleil, la chaleur, la lumière, etc. Puis il se trouve face à l'arabe qui sort un couteau et là encore le reflet sur la lame, le poids du soleil, il se crispe sur le revolver et le coup part tout seul; un monde bascule; après un laps de temps il va encore tirer plusieurs fois. Et quand on lui demandera pourquoi, il dira « à cause du soleil » ce que, bien sûr, personne ne peut comprendre. Il sait bien qu'il a commis la faute mais c'est suite à un enchaînement de circonstances qui le dépassent. Il ne se sent pas vraiment responsable. Mais jamais personne ne pourra comprendre ce qui, pourtant, reste pour lui logique.
Camus était HP, on le sait, il n'aurait pas pu écrire cela sinon.
C'est Camus qui est sur la plage.
Lorsque j'ai lu cela pour la première fois, il y a si longtemps, je m'y suis reconnu. Pas comme assassin, bien sûr. Mais mettez « transgression » à la place de crime et vous pourrez approcher, un peu, ce que peut ressentir, parfois, un EIP.

 

Et si vous voulez vraiment le comprendre il vous faudra chercher derrière le soleil.

 

Sacré défi n'est-ce pas ?

 

L'EIP est loin d'être un martien, contrairement à ce que certains voudraient faire croire, laissez tomber les étoiles, il n'est qu'un homme, un pauvre petit homme, pauvre parce qu'il est étranger. L'étranger c'est celui que l'on rejette faute de faire l'effort de le comprendre. Vous voulez un dessin ?

 

Donc Z2 était dans le vestiaire de la salle de sport du collège. Derrière la porte qui masquait sa vue il a entendu des « pchitts » et l'on s'amusait apparemment. Juste avant lui un autre EIP s'est rendu sur les « lieux du crime ». Et on leur a dit « faites le si vous n'êtes pas des mauviettes ». Alors ils l'ont fait. Ils l'on fait peut-être en partie parce que c'était rigolo, mais surtout parce que quand on est EIP, à plus forte raison à 9 ans, il est au dessus de ses forces de s'opposer au groupe, ce groupe dont on espère tant la reconnaissance.
« Et si je ne le fais pas et qu'ils se moquent de moi, qu'ils me tapent ? » Ils ont appuyé, comme d'autres avant eux, sur la gâchette de l'extincteur, pendu au mur ; extincteur dégoupillé par on ne sait qui... Par la suite on a cherché à connaître les coupables et bien sûr seul deux se sont dénoncés spontanément, ont assumé : les deux EIP. Et puis un troisième a été dénoncé par les autres. Et il semblerait, mais je n'en suis pas certain, les parents ayant été soigneusement tenus à l'écart de l'enquête, il semblerait donc que le principal protagoniste n'ait pas été pris.

 

Donc on leur a fait reconnaître les faits. Quand on sait comment il faut débroussailler les propos d'un EIP, on peut-être certain de l'objectivité de l'instruction...
Et on a jugé unilatéralement. Ici pas de droit à la défense. Le dialogue et la collaboration avec les parents promis au début de l'année ? J'ai dit un gros mot ?
Et puis le fameux règlement intérieur... Magique !

 

Lorsque je me suis rendu à la convocation dans le bureau du principal adjoint, je m'attendais bien à une sanction. C'était compréhensible. Des heures de colle, oui. Mais tout était déjà prêt. Il suffisait que je signe.

 

Une exclusion !
« Mais avec sursis », me dit-on, parce que je ne comprends pas !
Mais c'est le symbole de l'exclusion qui est scandaleux. Faites une recherche sur internet « exclusion, EIP », vous verrez...
Et si nous en sommes déjà à parler d'exclusion, même temporaire, même avec sursis, dans le cadre d'un accueil spécifique, connaissant Z2, il n'y a plus qu'à prévoir la date du Conseil de discipline pour l'exclusion définitive.

 

Surtout lorsque l'application du « règlement intérieur » tolère le harcèlement, la violence, les propos discriminatoires, etc.
Surtout quand aucune adaptation de la pédagogie n'est mise en place et que Z2 va de plus en plus au collège à reculons et qu'il est bien connu que dans ces cas là les comportements perturbateurs ne sont pas loin...
Et au fond, l'exclusion, il ne demande que ça !

 

Alors je n'ai pas signé. Qu'ils écrivent, on répondra.

 

Prononcer une exclusion d'EIP au bout de trois mois dans le cadre d'un accueil spécifique quel paradoxe !

 

Qui peut comprendre cela ?

 

Oui mais vis à vis des autres il ne peut y avoir deux poids et deux mesures !
Et avec un fauteuil roulant, il faut monter les escaliers à pied ? Vis à vis des autres ?...
- « Jocker... »

 

En attendant nous réfléchissons à une éventuelle déscolarisation.

 

« Il faut bien réfléchir , m'a déclaré le principal adjoint, car ce n'est pas une bonne idée. »
Merci je m'en doutais.
Mais entre deux maux, face à l'injustice, à une certaine forme de maltraitance, lequel est-il préférable de choisir ?

 

 

Tout ceci pour qu'un jour les ZÈBRES aient, eux aussi, droit à la République.

 

Merci d'avoir lu l'histoire jusqu'au bout.
Et ne vous inquiétez pas : notre cerveau d'anormaux nous aidera à nous en sortir d'une façon ou d'une autre.
Merci à tous.

 

 

Parce que je pense que le témoignage de ce père méritait vraiment d'être mis en lumière & relayé ! Parce que les difficultés de Zèbre 2 font partie du quotidien de tant d'autres petits zèbres en France. Et parce qu'il me semble indispensable de dénoncer ce type de faits, à l'heure où on ne parle que d'ouverture aux autres, de respect des différences...

 

En espérant que pour ce zébrillon & sa famille, la situation s'améliore rapidement au sein de ce collège, qui se veut EIP friendly :-|

 

 

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

54 commentaires à “Une histoire de zèbre, lui aussi en 6ème avec 2 ans d’avance (partie 2/2)”

  1. A bien y réfléchir, la température de mon salon n’y est pour rien. C’est bien cette histoire qui me glace le sang.
    Parce que j’imagine l’enfer quotidien de Z2. Quoi de plus insupportable que de se sentir pris au piège de l’injustice et de l’incompréhension. Pourquoi des sensations de Midnight Express, revu il y a deux jours, m’assaillent.
    Parce que j’imagine l’impuissance hallucinée des parents.
    Les solutions ne semblent pas si compliquées à mettre en place, elles semblent couler de source dans un collège EIP-Friendly
    et aussi parce que ma Zébrette a aussi deux ans d’avance, que l’intégration dans le CM2 du primaire choisi parce qu’il lui assure un eplace en 6° de ce collège EIP friendly, n’est pas aussi simple qu’habituellement, parce qu’entre son ressenti , la réalité et ce qu’elle veut en laisser paraitre, je ne sais pas où poser le curseur…

    brrrrr..
    Avant.. avant de savoir ce qu’était une zébrure, je pensais qu la desco était un choix de vie, que je ne partageais pas vraiment.
    Aujourd’hui, je sais bien que c’est l’ultime mode de survie de trop nombreux Zx. Mais Est-ce normal ? Dans quelle société vivons nous qui nous conseille cela, qui ne nous propose que cela ?

    Et quel est cet estampille EIP friendly qu’aiment à s’apposer les collèges ? Pour qui? Pour quoi ? si personne ne fait rien.

    Olivier Revol qui travaille cœur et âme pour la cause des EIP est optimiste sur l’EN, sur les progrès effectués, sur les avancées obtenues. C’est peut-être mon seul désaccord avec lui. Parce que sincèrement, il y a 30 ou 40 ans, il était plus simple d’être HP me semble-til.
    Est-ce la société qui évolue vers toujours plus de sauvagerie, d’exclusions en tout genre, d’individualisme, d’égocentrisme et d’intolérance?

    Mais j’ai vécu à une époque où avoir son bac à 16 ans était plutôt vu avec bienveillance, y compris par ses camarades de classe, où les « incivilités » n’étaient pas légion et où elles étaient sanctionnées et où l’école n’était pas le lieu de la violence ordinaire.

    J’ai pris en compte mon expérience heureuse et intégrée de l’école quand j’ai accepté les deux sauts de classe proposés à ma Zébrette… Je me demande sincèrement aujourd’hui si c’était une bonne idée. Pourtant, à chaque fois, il n’y avait pas d’autres solutions. Régler le problème du jour avant d’imaginer ceux de demain. Le pire n’est jamais certain.

    Je l’espère… qu’il ne soit pas certain…

    Que cette famille, et toutes les autres dans la même situation, soit assurée de toute mes pensées et mon soutien, même si cela parait dérisoire et inutile…

    Quel gâchis…

    • Cheval-dire-à-Papa dit :

      @ cheval-à-rayures : Tout à fait d’accord avec toi. Pareil chez nous en Belgique… Le ministère de l’enseignement nous publie une belle brochure « Enseigner aux EHP », mais sur le terrain, rien n’est fait. Même les profs et directions, à qui l’on transmets la brochure n’en ont cure.

      Quelques évocations à la lecture de ce long billet et des commentaires :
      – Exclusion : En 2ème (>CE1) mon petit Z. (non identifié à cette date) a également été exclus 1 jour par la direction de l’école pour comportement turbulent à une sortie scolaire encadrée (+ privé de sortie scolaire de fin d’année car jugé ingérable en groupe). J’ai reçu l’information par courrier postal alors que toute la cour de récréation était déjà au courant depuis plusieurs jours. « Z. avait été prévenu lors d’une sortie précédente qu’il serait sanctionné s’il ne restait pas sagement dans le rang. » Mais rien ne nous avait été communiqué à ce sujet. Communication école-parents = 0 absolu.

      – Exclusion au lieu d’une bonne retenue pour mon petit Z. : « Nous ne préconisons pas ce type de sanction. » (Traduction : nous n’avons aucun membre du personnel pour surveiller un élève en retenue en dehors des horaires de cours. Nous choisissons donc la voie de la facilité en l’excluant temporairement de l’école.)

      – Convoqué chez la directrice, elle me conseille de consulter la psychologue scolaire. Ce que je fais dans ma grande ignorance. L’aubaine dans l’histoire, c’est que la psy en question était sensibilisée au sujet. Du coup, elle relève les indices d’un caractère HP chez petit Z. (+ chez moi par la même occasion) et confirme par un bilan pédagogique. Résultat, saut de classe en 4e à 8 ans (>CM1) et de belles promesses : »On va en tenir compte dans son accompagnement scolaire ».

      – Comme pour Z2, l’enseignement ne s’adapte pas, on continue à leur placer les mêmes limites « normalisées ». A. Adda le confirme : il faut des règles claires et s’y tenir. Mais elle doivent être adaptées : (> métaphore du guépard) il faut pouvoir laisser le fauve courir à sa propre vitesse car il n’est pas un lion.

      – L’enseignement hors du système : j’en viens également à la même conclusion. Mais ce n’est pas toujours réalisable (familles monoparentales, …). Et puis, comment leur apprendre en même temps à vivre une zébritude heureuse au sein de la société, si l’unique voie trouvée est celle du proscrit, hors du système ?

      • Madeleine dit :

        bonjour,
        Pour répondre à votre dernier paragraphe: l’école n’est PAS La Société.
        L’instruction à la maison n’est PAS synonyme de désocialiser.
        Peut-être même l’inverse.

  2. Severine dit :

    Ce collège est un environnement abominable pour TOUS les enfants hélas. Il ressemble beaucoup à celui qui « accueille » le zèbre d’Alexandra. Cette acceptation de la violence verbale et physique par les adultes censés contribuer à leur éducation est révoltante.

  3. Sany Meï dit :

    très très parlant. merci bcp. de plus, les relations avec les profs sont très standard, jai lu les choses que j’ai vécu avec mes grands, et ca fait presque mal de sentir que dans tout ça c’est ben nous, les hpi, en fait, qui sommes a coté de la plaque pour eux.(parents et enfants)…on vit bien sur 2 planetes semble il…moi en ce moment ca me fait enormment cogiter.

  4. Anne-Cerise dit :

    J’ai vécu le harcèlement au début des années 90. Malheureusement je vois que rien n’a changé :-(

    Je suis bien triste pour ce petit garçon qui a l’âge de ma fille…

    La déscolarisation n’est pas une décision facile à prendre, mais elle peut changer la vie et vous n’êtes pas seul. Il y a des associations de parents, des groupes sur Facebook, beaucoup de solidarité. N’hésitez pas à entrer en contact avec moi si besoin, nous avons franchi le pas. C’est notre 2ème année d’instruction en famille et c’est beaucoup de bonheur.

    Merci aux tribulations d’un petit zèbre d’avoir relayé ce témoignage qui montre qu’il y a encore beaucoup trop de chemin à parcourir pour l’intégration de nos enfants par l’éducation nationale…

  5. lg dit :

    très bien écrit. Invraisemblable au sens propre, ce qui rend la situation impossible à expliquer à quiconque n’y est pas confronté, mais tellement vrai dans les exemples choisis.
    j’espère que Z2 va enfin trouver un endroit qui l’accueillera et le réconciliera avec le collège…

  6. diane dit :

    Ce texte est tellement bien écrit, comme il raconte ce que nous vivons parfois… Merci de l’avoir partagé!
    « C’est un peu comme pour les gauchers autrefois, ils devaient écrire de la main droite. » C’est vraiment ce que l’on ressent parfois. Un établissent spécifique pour EIP où il faut à nouveau mimer la « norme » et aplanir les différences, c’est vraiment le comble de l’hypocrisie! Comme je comprends la colère de ce papa…

  7. Et je dirais souffrance dans le monde..nous ne sommes pas en France..nous sommes dans un pays..ou tout ce qui ne rentre pas dans le moule on le cache..un pays bien propre..en apparence..mais parait que c est pire ailleurs..meme l apparence n est pas propre ( selon dire..de gens venus d autres endroits)..et ce fabuleux pays jouxte la France..devinez ou on vit ? Merci a papa de Z2 de ne pas avoir signe ce document si explicite de leurs competences.ou incomp…… oups j ai retenu le reglement interne donc je vous laisse finir le mot..COURAGE..

  8. Misse patrick dit :

    J’ai été très touché par ce témoignage . Je crois profondément que certains de nos enfants ont besoin de classes spécifiques , non pas pour devenir des petits génies, mais pour trouver un refuge et retrouver le sourire. maintenant, il est difficile pour des enseignants et une direction de mettre en place un enseignement vraiment adapté, il faut apprendre parfois des années, et une volonté importante… Il ne suffit de s’autoproclamer « accueil d’EIP » Mais quand on y arrive, c’est une possibilité d’épanouissement pour nos enfants comme j’en ai reçu de nombreux témoignages. Bon courage au zébrillon et à ses parents, il faut toujours garder espoir.

  9. Ariane dit :

    Ce témoignage est bien triste et malgré tout révélateur d’une réalité, il est quasiment impossible à l’Education Nationale de s’adapter, quel que soit l’effort demandé. Comme le dit très bien ce papa, il peut y avoir de bonnes idées, de bonnes initiatives, des intentions louables mais juste pour dire que l’EN peut s’adapter. Ca fait bien, sur le papier. Après il y a la réalité (d’ailleurs ne vient on pas d’être pointés du doigt pour notre taux de scolarisation d’enfants autistes ?) et les bonnes intentions sont rattrapées par la patrouille et par ses bonnes vieilles évidences si protectrices et déculpabilisantes : l’Ecole n’est pas là pour s’adapter, il y a des règles, on ne peut pas être partout, il ne faut pas provoquer… etc etc et on en revient toujours au même point : il ne vaut mieux pas sortir du moule.
    Moi je pense (de plus en plus) que la déscolarisation est LA solution… Il y a de nombreux blogs et sites très bien faits et finalement en y pensant avec nos enfants nous le faisons déjà. Nous leur proposons l’accès à des lectures, des expériences, des apprentissages auxquels ils n’ont pas accès à l’Ecole parce qu’ils ne sont pas au programme (encore une bête norme ces histoires de programmes, car bien évidemment les enfants ne sont pas tous prêts en même temps pour les mêmes apprentissages) bref c’est déjà ça l’IEF…
    Ici le petit dernier a un « projet de différenciation pédagogique » ce qui est déjà une bataille gagnée parce qu’il n’est qu’en CP mais nous nous interrogeons beaucoup sur la suite… Et j’en viens même à me demander si je ne vais pas ouvrir ma propre école tient !

  10. BVO dit :

    Scotchée !
    Merci pour cette verve qui décrit si bien notre quotidien et mes pensées bien impuissantes pour ce passage difficile.
    Un vrai travail de fond est à faire auprès de tout ces aigris qui pensent bien faire.
    Ça me donne encore plus envie d’être proactive, de travailler en profondeur sur le terrain et de porter un regard résolument bienveillant et encourageant sur mon enfant.

  11. duval dit :

    tout simplement scandaleux…ça fait froid dans le dos! bravo à ce papa plein de courage, qui répond à une situation ridicule avec un humour qui fait sa force…

  12. Myriam GRANIER dit :

    Merci pour ce témoignage dans lequel je retrouve bien des réactions et des interrogations face à mon zèbre (hélas phobique et enfermé chez moi depuis fin de 3ème). Si j’avais su plus tôt qu’il était zèbre, que je l’étais aussi et que ce que je ressentais de sa situation à l’internat n’était pas pure imagination mais réalité dure à vivre…peut-être aurions nous pu éviter toute cette souffrance aujourd’hui.

  13. Anike dit :

    Ce témoignage me rappelle tellement de choses.
    Souffrance, impuissance, incompréhension et j’en passe!!
    Si c’était à refaire, mes enfants n’iraient pas dans ce système destructeur.
    À croire que l’éducation nationale détruit des talents au lieu de les aider à s’épanouir!

  14. Natacha dit :

    Je me prend ce témoignage en pleine « face », car elle relate le parcours de mon fils au collège depuis la rentrée en septembre. Il n’est pas dans un dispositif EIP, mais je suis rendue au collège en juin afin de parler de la situation de mon fils avec le Principale. La réponse que j’ai eu « encore un qui va nous embêter pendant la récrée ». Je comptais sur l’école primaire pour faire son travail et présenter aussi la situation et au lieu de cela, ils ont juste dit que mon fils était un garçon agité. a aucun moment, ils n’ont parler de précocité (je l’ai appris de la bouche d’une de ses profs).
    C’est ainsi que mon fils a fini par se montrer violant, en réponse à des moqueries (sur son âge, sur ses cheveux…). Il est devenu, l’enfant dangereux du collège. On m’a donc convoquer, pour me signifier qu’il était exclu pour une journée et qu’ils envisageaient de faire un signalement, à qui je ne sais pas, car ils balancent des mots, comme cela, sans maîtriser ( je travaille dans l’accompagnement d’enfants en danger). Cerise sur le gâteau, une surveillante a interpellé ma fille qui fréquente aussi le collège, pour lui dire que son frère allait finir en prison. J’ai retrouvé ma fille le soir en pleur.
    Voilà comment, ils ont réussi à me mettre en colère, parce que oui je suis en colère. J’ai pris des dispositions pour qu’il passe le moins de temps au collège, j’ai avertit l’inspection académique, ainsi qu’une association de parent. Les jours d’école sont devenu des jours de stresse, pour lui pour ma fille, pour moi.
    L’éducation Nationale est vraiment une veille dame qui rend ses enfants malades. Mais aujourd’hui, je vais me battre, même si les personnes que j’ai en face de moi estime que je suis une mère trop envahissante. Ils ne me connaissaient pas mais là c’est fait.

  15. Fredauboulot dit :

    Quelle tristesse…
    Quelle que soit la solution trouvée pour la suite, j’espère que Z2 pourra retrouver la sérénité rapidement.

    PS: serait-il possible d’avoir le nom de ce collège (par mail, merci Alexandra ;) ) pour vérifier que ce n’est pas celui où je veux mettre ma fille l’an prochain.

  16. sandrine dit :

    C’est tellement triste pour ce petit bonhomme.
    C’est tellement pitoyable pour l' »Ecole »…
    Rentrer dans le moule ou… ou quoi en fait…quelles autres réelles solutions ?
    Plein de courage pour ce petit Zebre et sa famille !

  17. mamcoco dit :

    C’est si triste de lire cette histoire pleine des petits éclats d’humour si caractéristiques d’un grand zèbre dépité…
    La déscolarisation, j’y pense aussi pour mon zèbre de 8 ans, qui n’en peut plus depuis ses 4 ans et que j’emmène à l’école tous les jours en le poussant aux fesses et en pleurant intérieurement.
    Il a déjà manqué 15 jours l’an dernier, prémisse de phobie scolaire, Il a repris des forces et le courage de continuer, l’envie même d’accélérer son parcours. Seulement voilà, la maîtresse de CE2 ne voit vraiment pas ce qu’il aurait de plus que les autres (normal, être comme les autres est son unique crédo), elle s’oppose formellement à ce qu’il change de cours (elle enseigne pourtant les 2 cours, CE2 et CM1, dans sa classe…), tout comme elle s’était opposée au début d’année à ce qu’il manque des matinées d’école pour assurer son suivi spécifique, celui-là même qui lui permet de tenir un jour de plus, chaque jour…
    La directrice n’entend rien, ne voit rien, ne répond pas, tout va pour le mieux dans son école.
    Le médecin scolaire n’y peut rien, c’est du ressort de la psychologue scolaire.
    Et la psychologue scolaire me direz-vous? Et bien, elle n’a vraiment pas le temps de s’occuper des enfants qu’on lui signale, tout son temps est déjà pris jusqu’à la fin de l’année, elle ne pourra pas rencontrer le petit zèbre ou ses parents.
    Il y a pourtant des directives, des idées qui sont entrées dans la Grande Maison, non?
    Alors la déscolarisation et l’éducation à la maison, bien sûr, on y pense. Oui mais…
    Comme dans toutes les bonnes histoires, il y a une chute à la fin:

    Un projet de loi vient d’être déposé auprès du sénat, visant à interdire l’instruction en famille, sauf en des cas de maladie reconnue par un médecin de l’éducation nationale. Pour s’assurer de la bonne socialisation de tous les enfants de France et de Navarre.
    http://www.senat.fr/leg/ppl13-245.html
    Etre reconnu comme atypique dans l’intelligence et les émotions (=APIE, EIP, précoce…) n’étant pas une maladie, quel espoir reste-t-il pour nos enfants?

    Je suis désespérée, comme doit l’être le papa de ce garçon. Bien sûr je partage sa dernière phrase « notre cerveau d’anormaux nous aidera à nous en sortir d’une façon ou d’une autre », certes nous nous en sortirons, mais à quel prix? Combien d’enfants plus sensibles ou juste moins bien soutenus seront-ils broyés?

    Bon courage tous les enfants qui souffrent d’aller à l »école et à leurs familles, toutes ma sympathie vous accompagne.

  18. Rainbow dit :

    Alors pèle-mêle dans le désordre:
    -que ce monsieur écrit bien ! il devrait écrire des livres. :love:
    -les gauchers sont souvent des EIP, je l’ai lu quelque part, c’est lié à des trucs dans le cerveau qui ne fonctionnent pas comme chez le plus grand nombre, comme pour les Dys aussi. :roll: On peut être gaucher et Dys et pas EIP, mais on est quand même plus souvent gaucher ou Dys quand on est EIP… :roll:
    -je crois qu’il faut faire remonter tout cela au niveau de l’inspection académique et même du ministère de l’éducation et aussi celui de la santé. :-x
    -ARRRRGGGHHHHH, parfois j’aimerais être un boxeur ou un grand mec baraqué et taper sur tous les C… de la Terre…. :-x :-x :-x

  19. Lamygos dit :

    Je suis directeur d’une école élémentaire et aussi THQI. Nous avons quelques EIP dans l’école, certains vont très bien (les filles) d’autres moins et d’autres encore moins et nous préoccupent beaucoup. Il y a autant d’écarts de comportements entre les enfants non EIP qu’entre les EIP. Je n’ai pas de solution miracle, une chose que j’ai faite néanmoins et cela a fonctionné c’est avec l’accord des parents, présenter à toute la classe les particularités d’un élève qui était devenu la tête de turc. Nous sommes parti du principe qu’à l’école le handicap est toujours accepté par les élèves, et même ceux-ci apportent une grande aide aux élèves handicapés, les couvent. Alors pourquoi s’agissant d’un autre type de différence il n’en serait pas ainsi ? pour l’instant cela fonctionne et le petit gamin est beaucoup plus tranquille. Pour revenir à la discussion, le collège est certes très difficile pour les EIP mais aussi pour d’autres, la référence aujourd’hui c’est le mauvais élève, qui fait les pires conn…. c’est lui qui dirige le groupe, qui décide qui peut ou pas en faire partie et bien entendu là tête d’ampoule n’y est pas invité et est systématiquement visé. J’ai 3 filles, une grande polytechnicienne qui a réussi à se forger un caractère très dur, a force de moquerie, de brimades, d’exclusions des autres, elle a appris à être seule et à s’en sortir. La seconde en 1ère S est beaucoup plus fragile, je la maintiens à bout de bras. La troisième n’est pas EIP en tout cas elle n’en a aucune caractéristique. Cette année elle est dans une classe où l’on a regroupé les meilleurs. Ses résultats sont devenus tellement bons qu’elle est en tête de cette classe. Et elle m’a avoué que, enfin, elle pouvait être première sans perdre ses amis, sans se faire chambrer et finir totalement isolée. C’est dramatique. :-?

    • Fredauboulot dit :

      Et vous pensez toujours que votre 3e n’est pas eip…? ;)

      • Lamygos dit :

        oui je le pense, après je ne suis pas psy :roll: Elle vit très bien, elle est la tête d’affiche de son collège, pense à la mode avant tout, sort tout le temps, invite les uns, va chez les autres, passent des heures avec ses copines sur FB ou sur messagerie. Elle travaille tous les soirs, fait plus que ses devoirs, en sport l’échec la pousse à s’entrainer plus, elle est capitaine de son équipe. Oui je pense qu’elle n’est pas EIP. Il n’y a pas que des zèbres en tête de classe… ;)

    • Rainbow dit :

      « certains vont très bien (les filles) »
      Oui mais non je dirais; Elles s’adaptent mieux en apparence, mais cela leur coûte beaucoup:
      Beaucoup d’énergie, beaucoup de choses à passer sous silence (cf la BD « Alyssa »), beaucoup de chagrins et d’incompréhensions, beaucoup de souffrances psychologiques:
      Ma fille est THQI, elle s’en sort mieux que son frère aîné, qui lui, a souvent des comportements à la limite d’un demeuré, mais elle voit ces comportements du point de vue des normaux-pensants et en souffre encore d’avantage par empathie pour son frère, qu’elle comprend et ne juge pas. Elle a tellement d’empathie qu’elle souffre aussi pour ses camarades brimés, normaux-pensants mais physiquement disgracieux ou frappés de quelque handicap et autre TDHA.
      Les filles ont l’air d’aller très bien, mais leur souffrance n’est pas anecdotique, loin de là… :cry:

      • Lamygos dit :

        Bonjour,
        bien entendu que les filles souffrent, ce que je voulais dire c’est que dans le monde de l’école, elles savent beaucoup mieux s’adapter, je n’ai pas d’explications. Au collège en revanche elles sont en souffrance réelle. Je n’ai que des garçons repérés dans mon école, sur 230 gamins c’est statistiquement impossible. Pourquoi les voit-on ? parce qu’ils sont hors « norme ». Certains refusent d’écrire, certains se battent, certains arrachent le papier des murs pour ne plus s’ennuyer, d’autres encore sont dans un monde à eux, bien réfugiés, et impossible de les y en faire sortir. Je n’ai pour l’instant pas eu de filles dans ces situations, avec des troubles du comportement les empêchant de suivre une scolarité normale. Mais il y en a certainement, je dis juste que la proportion des garçons en très grosses difficultés à l’élémentaire est très largement supérieure. Je peux aussi témoigner de mon cas. j’ai un Qi sur l’échelle de Wessler de 153 (Waiss IV). ma fille ainée à sensiblement le même. Elle a eu son bac S mention très bien, est polytechnicienne, un an d’avance, le minimum là-bas, elle a ensuite un MBA d’informatique à Stanford. Moi j’ai eu mon bac C avec 1 an de retard, au rattrapage à 1 point près je crois et c’est tout ce que j’ai réussi à faire sans travailler avant de prendre la fuite des études, me retrouver sans rien après le service militaire et avoir ensuite par miracle trouver un job dans l’informatique. A l’époque il y avait ce genre de possibilités, aujourd’hui je serais SFD….

    • Z2_XL dit :

      « Nous sommes parti du principe qu’à l’école le handicap est toujours accepté par les élèves, et même ceux-ci apportent une grande aide aux élèves handicapés, les couvent. Alors pourquoi s’agissant d’un autre type de différence il n’en serait pas ainsi ? »
      Je vous nomme Ministre.

  20. Agnes dit :

    Moi ce que je ne comprends pas c’est pourquoi envoyer son enfant pour qu’il se fasse taper dessus, pour qu’il deviennent violent… la je ne comprends pas.
    Les profs on ne les changera pas – je ne tape pas dessus, il y en a des bons et des moins bons.
    L’EN on ne la changera pas – elle est faite de profs qu’on ne changera pas.
    Il ne tient qu’a nous de pouvoir faire quelque chose dans ces cas…. et je ne pense pas que d’envoyer ses enfants la est la solution si c’est si mauvais.
    En fait je trouve qu’il a de la chance d’etre exclus, au moins il n’a pas a subir le calvaire…

  21. Madeleine dit :

    LOL LOL LOL LOL LOL :-x :(

    interdire de lire…..hi,hi,

    ….excusez moi, je n’ai pu m’empêcher…Ne pensez pas que je sois cynique ou inconsciente, juste j’ai vécu la même chose et depuis j’ai pris le parti d’en rire, l’humour, même noir, aide à supporter. Et puis c’est du passé (pour moi seulement, hélas), je vous le raconte, mieux vaut en rire…:

    Première anecdote:

    Mon zébrounet, dans un collège, classe spé HQI bien sûr, est nul en histoire.
    On va voir la prof à qui je fais naïvement part des efforts que j’ai faits en mettant en place une lecture quotidienne des Malet Isaac avec mon HP pour combler ses lacunes en ladite matière. (Bien sûr, livres très rétro mais recommandés par mon prof d’histoire de l’art, du temps de mes années de fac, professeur sortant de l’Ecole des Chartes.)
    Cette merveilleuse prof me somme d ‘arrêter cette lecture démodée et inappropriée immédiatement, et finit son discours par un « moins on en sait, mieux on s’en sort » authentique, mon mari, présent à l’entretien a bien entendu la même chose…Car pour le coup, j’ai eu des doutes quant à mon audition, voire quant aux capacités de ma mémoire vieillissante…
    Grande lectrice je saute et crie: « si je comprends bien, je vais brûler ma bibliothèque, comme cela mon enfant sera bon élève chez vous! » J’avoue, en repensant à ceci, que tout l’humour que je vous conseillais si bien quelques lignes plus haut me fuit et…je ne dirai pas ce que j’ai envie de faire, je suis contre la violence, même contre les imbéciles (ils n’en peuvent rien), même méchants (ça, même s’ ils en peuvent quelque chose).

    Pour essayer de vous faire rire (même si ce n’est pas risible, je sais); d’autres anecdotes.

    Evidemment, la même prof d’histoire, celle-ci fait un cours de découverte de l’histoire de l’Art. Commentaire d’un œuvre célèbre dont j’ai eu également dans ma lointaine jeunesse le , je n’ose pas dire, même commentaire, par mon fameux et super (lui) prof sortant de l’Ecole des Chartes. Je découvre le dit commentaire en vérifiant les notes prises par mon zèbrounet. Mon sang ne fait qu’un tour devant tant d’insanité. Je hurle à mon zébrounet, muet et dans l’attente patiente de mon retour au calme, sans sourire au lèvre toutefois car connaissant mon impulsivité et non suicidaire, qu’en n’écoutant pas la prof et en écrivant des contre sens pareils, je ne m’étonnais plus de sa nullité crasse en histoire…A bout de souffle et devant reprendre ma respiration, je me tais un peu et mon zébrounet en profite pour me dire d’une petite voix toute calme, un petit sourire cette fois effleurant sa bouche: mais maman, ce n’est pas moi qui ai inventé ça, je n’ai fait qu’écrire ce que nous a dicté cette prof…En réfléchissant je comprends qu’effectivement il ne pouvait être l’auteur de ces inepties car n’ayant aucune culture artistique, ne pouvait faire un tel contre sens digne des plus mauvais élèves de ma fac de l’époque….Nouveaux cris de ma part, épargnant cette fois mon zébrounet mais tempêtant contre mon choix d’école…

    Autre anecdote;

    En digne fille de prof, je « dévorais » les livres, à leur grande satisfaction. Jusqu’au moment où les conseils familiaux apparaissent : »c’est bien de lire, mais là c’est trop, ce n’est plus normal, il faut lui interdire, et puis on apprend des choses(eh oui :-D :-P )…. » Je vous laisse déguster. Je vous rassure, tous les membres de ma famille n’étaient pas prof.
    On m’a donc refusé l’achat de livre (même avec mon argent de poche) sous prétexte que « elle lit trop vite, elle n’en profite pas, elle saute les passages qu’elle juge inutiles(c’était vrai, tous les livres ne sont pas Hugo ou Proust, j’avais des excuses)…et bla bla et bla bla…Je me suis bien rattrapée depuis, j’ai une belle bibliothèque et lis à mon aise, rassurez-vous…

    Mon zébrounet, hilare et doué d’humour, à qui j’en parlais,m’a rétorqué: mais maman, si tu choisis des titres pareils et que tu leur montres…faut pas t’étonner…
    Je lui parlais du Deuxième sexe, de Beauvoir…
    Il connait bien le niveau de sa famille…on y lit peu mais que des livres comme il faut….(ironique :roll: )

    dernière petite anecdote:
    Toujours à propos de cette prof d’histoire.
    Je dis: « je me demande pourquoi ils mettent de tels prof dans des classes EIP »
    zébrounet (10 ans à l’époque): Mais maman, elle est certainement placée là d’office par l’Education Nationale; il faut bien qu’on la mette quelque part…

    Non, encore une autre anecdote, toujours à propos de la même prof.
    J’essaie de lire un de ses cours et ne comprends rien. Décidément, j’ai beaucoup perdu de mes connaissances, c’est vrai je suis une vieille maman. Je fais part de mon désarroi à une maman plus jeune et diplômée, aussi une amie d’enfance. Je m’entends répondre: Mais enfin, Madeleine, je connais cette prof, moi non plus je ne comprends rien à ses cours, ils sont très mal structurés….
    Je respire, rassurée quant à mes capacités cognitives que je croyais défaillantes.
    Moins drôle, cette anecdote, j’avoue.

    J’espère vous avoir fait rire quand même un peu.
    Cela détend, fait du bien et vous aide à relativiser.

    Dans la vraie vie, l’intelligence est utile. Votre zèbre s’en sortira, comme le mien. Une seule règle: ne pas le laisser se faire détruire.

  22. Delphine dit :

    Et de là la conclusion qui s’impose à nous, celle, en tout état de cause, à laquelle nous sommes arrivés ici… Que les adultes (dont enseignants, HP) remontions nos manches en créant nos propres structures pour nos propres enfants.
    Pas pour faire du ghetto d’EIP… Que ne souhaiterions nous qu ils puissent être acceptés, reconnus, pris en compte dans le système ordinaire. Mais pour sauver ceux qui ne trouvent pas leur place, ceux qui passent à côté de leur enfance, entre brimades, incompréhension, violences ordinaires, échecs à répétition et estime et confiance en soi mis à mal.
    Les bonnes intentions de l’EN sont louables et ont le mérite d’exister. Il faut continuer à informer à former … Mais cela ne suffit pas.
    L’avenir de nos enfants dépendra toujours des bons vouloirs individuels.
    Et c’est la vie de nos enfants que nous jouons, chaque année, à pile ou face.

  23. agnes dit :

    c’est affreux ce qui est arrivé à votre fils.
    je vous souhaite bon courage

  24. Ingrid dit :

    Désespérant… Et ce sont des prof, proviseurs and co. Je compatis.

  25. Madeleine dit :

    C’est vrai.
    Ce serait super si des parents d’EIP, professionnels de l’éducation, professeurs, s’unissaient pour faire des écoles. Pas forcément seulement pour les enfants déjà abîmés mais pour tous.

    • Lamygos dit :

      Chiche ! j’en suis. Bon on doit tous venir des 4 coins de la France mais pourquoi pas ? en même temps des écoles privées pour EIP ça n’existe pas déjà ? Je participe avec des collègues de tous niveaux (inspecteurs, conseillers, directeurs) à un groupe de réflexion lancé par une inspectrice qui n’est pas issue du sérail (comme moi). Je vais tenter de devenir école pilote pour les EIP ce qui n’existe pas encore dans mon département. C’est pas gagné mais qui ne risque rien.

      • Madeleine dit :

        « Chiche? T’es cap? »
        Vous êtes déjà enseignant, directeur d’école d’après votre MSG.
        Bien sûr la pauvre stupide parent d’EIP ne peut pas…d’ailleurs il existe bien une école EIP près de chez nous…Si elle ne nous a pas été utile, c’est bien sûr notre faute à nous parents…
        D’ailleurs si mon enfant a été suivi médicalement c’est que je rendais mon « faux » EIP malade, dixit médecin scolaire…
        Je vous laisse commenter.
        Signé:
        Mère TRES en colère et lasse de l’ironie méprisante de certains (je souligne) personnels de nos écoles.

  26. Miky dit :

    Merci pour tous vos témoignages qui nous aideront à être vigilant car la 6è est pour bientôt chez nous.
    Nous réfléchissons desco et nous y préparons au cas où…
    Toute notre sympathie aux zèbres qui traversent tant d’épreuves.
    Le meilleur est Avenir !

  27. coordinateur sympa dit :

    Bonsoir

    Je crois qu’il est important dans n’importe quelle situation que les personnes puissent avoir les deux versions de la situation. Le coordinateur sympa qui essaie de bien faire, c’est moi.

    Premièrement, je tiens à préciser que ce message n’a pas pour objet de contrecarrer celui de ce papa. Je l’écris dans un souci de continuer à faire avancer ce projet qui n’en est qu’à ces débuts avec tous les tâtonnements que cela nécessite.

    Par contre dans tout ce qui est raconté je souhaite revenir sur quelques points, qui de mon point de vue ne se sont pas passés de cette façon.

    « Puisque Z2 aime lire, il faut le priver de lecture ! » : cette déclaration n’est pas de mon fait, d’autant plus que je ne suis évidemment pas d’accord avec cela.

    « Les EIP sont de petits cons qui devraient être scolarisés dans une école pour débiles mentaux ». S’apercevant qu’un élève l’avait entendue, elle l’a menacé de sanctions si jamais il s’avisait de le répéter. Mais ce petit vilain a passé outre les menaces et les EIP informés se sont constitués en délégation. Ils sont allés se plaindre au coordonnateur. Ce dernier n’a eu aucune réaction !

    À nouveau il est évident que ces propos m’ont dérangé autant que les enfants et que ce papa. Et j’ai mis en place toutes les actions possibles de ma place et dans la limite de mes fonctions pour que la situation soit traitée.

    En ce qui concerne les différentes situations de harcèlement, de moqueries et d’insultes, je n’ai pu en effet toutes les empêcher malgré la vigilance et l’attention que je m’efforce d’avoir avec énergie et conviction. J’ai cependant mis en place plusieurs rencontres allant dans le sens de la médiation et non de la sanction qui ne m’apparaît pas du tout comme la solution éducative première. Je crois qu’il faut être patient pour permettre que les choses bougent de manière significative (pour moi aussi la lenteur de mouvement et de changement de posture est parfois difficile).

    Quant à l’exclusion, je ne m’étendrai pas sur la décision. Je suis le premier à avoir exprimé mon désaccord à ce sujet.

    Pour finir, j’aimerais dire à ceux que cela intéresse que je mets toute mon expérience mon cœur, mon temps et mon énergie à ce que ce dispositif progresse, à ce que les structures Education Nationale avancent dans le sens d’un accueil bienveillant et réfléchi de ces enfants et d’autres pour qui l’école est difficile. Encore une fois le chamboulement nécessaire prend du temps. J’essaie de rester optimiste quant à la capacité de tous à faire que l’école devienne un lieu accueillant et positif.

    Je suis conscient que toutes mes actions ne sont pas toujours efficaces ou bonnes. Je prends beaucoup de temps à la remise en question et à la réflexion.
    Je fais partie de ceux qui pensent que l’action est plus importante que la parole et si je pense qu’il était important de donner un autre éclairage à cette situation, à l’avenir je garderai mon énergie pour faire évoluer ce dispositif.

    Merci pour votre attention, votre compréhension et peut être votre indulgence !

    • Z2_XL dit :

      Papa de Z2 ne veut pas faire de mal.
      Il sait bien qu’au fond, les responsables sont tout le monde et personne.
      Mais un très vieux copain lui a appris il y a très longtemps que le non acte était un acte en soi et que nous sommes responsables de tout.
      Et si l’action est plus importante que la parole, alors il faut agir!
      Parce que sinon on est complice.
      Et c’est bien pire que d’être coupable.
      S’extraire de la pâte molle des choses au risque de ne pas exister, ça ne vous dit rien?
      Et puis la parole, parler, c’est aussi un acte !
      Et quand il est nécessaire de recréer un monde, parce que celui là n’est pas beau et fait du mal?
      « Au commencement était le verbe », c’est de qui ça déjà?
      Et puis il savait bien que sa crédibilité serait mise en doute. C’est tellement incroyable !
      Mais il maintient son propos malgré ce tendon d’Achille; il n’a pas la mémoire sélective.
      Quant à l’indulgence… bien sûr.
      Merci à tous !

  28. benno dit :

    Merci, pour ce témoignage courageux et sensible, les références à Camus sont très bien vues. Je reconnais un de mes enfants et mon propre passé scolaire en plus d’un point. Ce qui m’a sauvé est ma discretion quasi autistique. Je ne faisais pas de vague et je me défendais des harcèlement par des vengeances purement imaginaire! Défoulement sans risque: La seule remontrance a été un rappel moral de mon père qui avait lu une lettre anonyme que j’avais écrite mais que je n’aurais sans doute jamais envoyée.
    Mais, je ne sais plus pourquoi je vous raconte tout ça!
    Enfin, peut-être en guise de conclusion, je vous souhaite de réussir à retrouver un peu plus d’anonymat. Mon fils a fini par nous demander de ne plus intervenir auprès du corps enseignant que ça ne pouvait rien apporter et 2 ans plus tard je crois bien qu’il avait raison!
    Entourez Z2 de beaucoup d’amour ne le punissez pas trop pour des faits scolaire (c’est leur travail apres tout) et continuez à l’écouter aussi bien ! Nous avons tous eu à nous endurcir, le défi c’est de garder la tolérance pour ceux qui ont le mur sur le fond de la caverne.
    Félicitations à Z2 pour ses saines lectures :)

  29. Zebra3 dit :

    Merci pour ce témoignage, tellement bien écrit et très justement analysé… mais que faire ?
    Obliger tous les profs, surveillants, CPE… à lire le bouquin de Jeanne Siaud-Facchin ?

  30. Gribouille37 dit :

    L’Education Nationale, dans son ensemble, n’aime pas la différence, quelle qu’elle soit, malheureusement…
    Ce matin, à la radio, j’écoutais justement le témoignage de cette maman d’un jeune ado roux qui s’est suicidé il y a tout juste un an, car il était continuellement persécuté au collège du fait de la couleur de ses cheveux… Et malgré toutes les démarches de ses parents, personne, dans le collège où il allait n’a pris la peine de prendre ses difficultés en compte. Jusqu’au jour où, déçu par une énième réunion entre ses parents et le proviseur, il a préféré se donner la mort…
    Ca fait froid dans le dos, quand même…
    Ses parents se battent, maintenant, pour qu’il existe une loi sur le harcèlement à l’école, de la même façon qu’il existe une loi sur le harcèlement au travail…

  31. Lamygos dit :

    Sans les obliger à lire ce bouquin, il faut les former. Très peu de mes collègues sont informés, j’ai assisté il y a peu à une conférence donnée par une pédopsy devant un amphi bondé (comme quoi les enseignants veulent savoir) de prof des écoles. Les questions posées montraient le niveau de connaissance 0 de l’assistance, les réponses faites étaient d’ailleurs du même niveau. Il y avait également la responsable de la classe EIP du collège de la ville (1 classe pour une ville de 400 000 habitants). cette femme appelait littéralement au-secours car ils n’y arrivaient pas. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait dans la tête de ces gamins. J’ai rencontré des parents d’un élève de mon école EIP dont le frère a suivi cette classe EIP au collège, il a commencé à la création de la classe et y a fait ses 4 ans. Au début la première réunion parents les profs ont demandé à ceux-ci ce que c’était exactement des EIP. Ca rassure. A l’issue de cette scolarité (50% de réussite au BDC), il a intégré un lycée « normal » et il est complètement largué. Nous sommes aux prémisses du traitement par l’éducation nationale de ce problème. Elle a montré par le passé qu’elle était incapable de gérer les élèves en très grande difficulté. Saura-t-elle le faire avec les EIP ? j’ai comme un doute.

  32. Aju dit :

    La déscolarisation n’est pas une solution?
    Oh que si.
    Quand je vois ma zèbrette de 13 ans passionnée par un cours universitaire d’astrophysique ( cette semaine, la relativité au programme…), qui fait des heures sup le soir pour y arriver, pour son plaisir, je n’ai plus de doutes.
    Quand je vois ma zèbrette qui a du temps pour faire du théâtre
    Quand je vois ma zèbrette qui se forme pour baguer les oiseaux
    Quand je vois ma zèbrette qui est bénévole au refuge pour les animaux sauvages du coin
    Quand je vois ma zèbrette qui survole le programme de seconde en parallèle, bah oui, que voulez vous, il faut bien rester un minimum dans le moule.
    Quand je vois ma zèbrette qui s’éclate à la piscine
    Quand je vois la zèbrette qui participe au la vie de famille, avec bonheur.

    Et surtout, quand je me souviens quand elle était au collège.
    Plus de rires, plus de temps, plus de vie.

    Et quand je regarde sa petite sœur qui elle, est au collège. Son vocabulaire fleuri, son comportement adolescent  » fiche moi la paix, casque sur les oreilles »

    Oui l’instruction à domicile est un bonheur!

    • A. Zebrounet dit :

      Mais alors pourquoi la petite sœur est-elle, elle, scolarisée au collège ??? 8-O

      • Famille à rayures dit :

        A mon avis tous les zèbres ne sont pas logés à la même enseigne. En primaire je n’ai de problèmes de violence que sur mon aîné, ma fille au contraire est copine avec toute sa classe elle a une horde de copines qui l’attend tous les jours. Quand au petit il fait parti des 30 pour cent qui s’intègrent, il adore l’école, les maîtres et les copains. Pa

        • Famille à rayures dit :

          oups je finis. Par contre l’aîné énerve les autres car il est « savant » et adore répondre, adore être l e premier, adore participé, fait des commentaires sur tout don cil prend des coups aux récrés… mais je reste aux aguets pour le collège pour lui et d’ailleurs je suis sur le qui vive pour le déscolariserau moindre pb après évidemment avoir fait une esclandre et porté plainte. Maintenant je n’attendrai plus car c’est lui qui reçoit les coups et les supporte il n’a pas à être une vicitme dans un établissement public?????????C’est le monde à l’envers les établissements scolaires aujourd’hui. Et non ça ne l’aidera pas à s’intégrer plus tard d’en prendre plein la figure. Au contraire ça lui fera du bien de le protéger. Ca lui laisse le tend de grandir et apprendre à se défendre car chez lui ça n’est pas aussi naturel que chez d’autre.

  33. MondesO dit :

    Bonjour,
    Mon zébrillon est également scolarisé dans ce collège.
    Je voudrais apporter mon témoignage. Non pas pour contredire Z2 ni conforter sa position. Non pas pour accabler « coordinateur sympa » ni le soutenir. Simplement parce que la perception des uns et des autres est personnelle et intime. Parce que nos enfants sont tous des personnalités uniques avec des vécus différents. Le mien aussi a eu un vécu scolaire jusqu’à présent compliqué, violent parfois, avec des événements traumatisants pour un si jeune enfant. La chance que nous avons eue (qu’il a eue) a été de bénéficier de l’accompagnement d’un psychologue parfaitement compétent, bienveillant et je dirai dévoué, en mesurant parfaitement le sens de ce mot. Nous en étions arrivés à envisager la déscolarisation comme la seule solution, lorsque nous avons entendu parlé de ce collège, plutôt éloigné de notre domicile.
    Voilà ce que je peux dire aujourd’hui : c’est la première fois que zébrillon va à l’école sans rechigner, sans mal au ventre sans supplications. Est-ce que cette victoire est suffisante ? Oui et non.
    Non parce que les choses sont loin d’être parfaites, très loin même parfois. En effet concernant la question du respect des règles, de l’adaptation des sanctions de discipline, de la relation parents-professeurs, le collège ne paraît pas aujourd’hui très différent d’un établissement lambda. La prise en compte des comportements spécifiques des EIP ne semble pas acquise et nous continuons d’être déçus ou choqués par certaines sanctions.
    Non parce que tous les professeurs ne sont pas volontaires dans ce dispositif et que certains ressemblent à s’y méprendre aux dinosaures que nous avons connus quand nous étions nous-mêmes au collège. Cependant, peut-être pour relativiser ( ?) nos enfants ne grandiront pas dans un monde adapté à eux, construits pour eux. Au sein de ce dispositif, ils font l’apprentissage d’un mieux-être au milieu d’un monde qui n’est pas bien taillé pour eux. C’est quand même déjà un progrès. On pourra me reprocher d’avoir des ambitions faibles pour mon enfant. Je rétorquerai alors que mon rôle de parent est de le protéger autant que faire se peut des dangers de l’extérieur, de le soutenir et de l’encourager toujours. Et de l’encadrer, dans tous les sens du terme, ce qui implique d’expliquer la règle, de souligner parfois son côté absurde et/ou arbitraire mais de la maintenir. La sanction du collège me répugne ? Oui mais la bêtise a existé et elle est de son fait. La sanction est démesurée ou injuste ? Oui, malheureusement parfois elles le sont mais l’important c’est que toi, tu te sentes droit dans tes pompes. Tu connais l’étendue de ta bêtise, tu as les capacités de relativiser la sanction, tu as tes parents de ton côté. Mais la règle reste la règle. Il n’aura pas son permis de conduire s’il brûle un feu rouge sous prétexte qu’il est HPI.
    Maintenant les Oui, c’est à dire les choses et événements positifs :
    Oui nous sommes satisfaits parce que ce collège est ce qui ressemble le plus à une garantie d’échapper au spectre effarant de l’échec scolaire. Oui nous sommes satisfaits, parce que l’école est le premier lieu de socialisation de l’enfant et que ce qu’il va y vivre et y apprendre est déterminant dans sa perception future de la société. Alors que ce soit placé sous le signe global de la bienveillance est important. Oui nous sommes satisfaits parce que l’équipe enseignante est en partie favorable et volontaire pour faire avancer les choses et que dans le désert actuel qu’est l’EN c’est une première victoire pour l’avenir. Et enfin, nous sommes satisfaits, parce que sans « coordinateur sympa » ce dispositif n’existerait pas et qu’il me semble compétent et à l’écoute des enfants qui le lui rendent bien. Il suffit de le leur demander.
    Le système n’est pas parfait mais donnons lui une chance d’évoluer et de s’améliorer sans tirer à boulets rouges dès le début de l’aventure. Ne condamnons pas une expérience qui est mieux que ce que nous avons tous connu nous-mêmes. Travaillons ensemble plutôt que contre, et ne gâchons pas les chances de nos enfants en projetant nos propres angoisses sur l’école.
    Voilà ce n’est que mon témoignage mais qui ne vaut ni plus ni moins que celui de Z2. Simplement, il montre que des faits similaires ne sont pas vécus de manière similaire. En tout, tentons de garder la mesure.
    Bien à vous tous.

  34. Anne charlotte dit :

    complétement d’accord avec Rainbow pour avoir cette situation à la maison

    beaucoup de choses ont été dites alors

    COURAGE
    C’EST UN COMBAT DE TOUS LES JOURS (on nous l’a bien répété alors on a retenu la leçon mais cela demande beaucoup d’énergie et de sacrifices)
    NE LACHEZ RIEN

    si la descolarisation même temporaire est la solution il faut la tenter mais là je n’ai pas d’expérience

    toutes mes pensées sont avec vous en epérant des jours meilleurs rapidement

    ça me révolte quand même

    tenez nous au courant de l’évolution des situation de Z1 et Z2

  35. cathy dit :

    Bon sang effectivement que ça glace de lire ce texte. Il est si bien écrit et réaliste. C’est un tel combat!!Courage à nous tous qui vivons ces situations et à vous qui avez écrit ce si beau texte et à votre enfant bien sur.

  36. marthe dit :

    ce concept de zebre a fait bien des degats.

    j’ ai un gamin deux sauts de classe dont la 6eme dans un college public non specialisé. j ai recu un excellent accueil a tous les echelons rectorat ecole puis college et cette année les professeurs ne lui ont fait aucune reflexion. il est integré a des bonnes notes rigole et a une bande d’amis (comme jamais).

    mais jamais je n’ai demandé autre chose que soit pris en compte le fait qu’il avait besoin comme les autres d’etre en situation d’apprentissage (c’est a dire de depasser ses connaissances) pour grandir.

    c’est au dela des mes esperances et je ne regrette d’avoir fui sur un mauvais pressentiment les reseau specialisé et associatifs (que je remercie quand meme grandement pour avoir participer a creer le support legislatif).

    ce concept de zebre est une catastrophe tant pour les enfants que les adultes.

  37. Zazou dit :

    Je réagis au « concept » de Marthe :

    Zazou (dérivé de zèbre) est simplement HP, en CE1, il n’a pas sauté de classe parce que pour l’instant il se complet dans l’apprentissage actuel et occupe son manque en dehors, à la maison avec ses envies du moment.
    A l’école, jusqu’à ces derniers jours, personne n’était eu courant du fait qu’il est EIP. Il ne s’est jamais vanté, n’a jamais pris les autres de haut, n’a jamais rabaissé qui que ce soit et propose la plus part du temps son aide en cas de difficulté sans émettre de différences entre eux (dixit zazou : « je vais t’expliquer ma méthode, mon astuce et tu verras c’est magique! »)

    Et pourtant, je ne sais pas comment les autres enfants ont fait mais il a bien été répéré…

    En CP, il était content d’apprendre de nouvelles choses, les premiers mois, il exprimait beaucoup son enthousiasme! Puis c’est au mois de Novembre que tout a basculé (il n’était pas encore déclaré EIP), il nous a fait une dépression suicidaire jusqu’au mois de mars. Un enfer, et je ne souhaite à aucun parent de vivre cela. Maintenant, je vis dans la peur constante qu’il mette fin à ses jours. Mais la grande question était pourquoi?

    Avec mon mari, nous nous sommes senti coupable et avons tout pris pour nous (peut-être ne passions-nous pas assez de temps avec lui, notre travil trop prennant a fait que la tension était trop intense à la maison…etc…) jusqu’au jour ou au mois de Février j’ai agit comme une folle suite à une de ses colères inconsolable. J’ai hurlé plus fort que lui et ensuite je l’ai pris dans mes bras malgré son refus et j’ai serré fort, fort et je lui ai dit : « maintenant, libères-toi, dis ce qu’il ne va pas, la raison est tout autre que ta colère et si tu ne me dis pas, je ne pourrais pas t’aider » et malgré notre luttre, lui à vouloir s’échapper et moi à vouloir le retenir, la joute fût verbale jusqu’à ce qu’il craque…Le verdict est tombé. Il a été passé à tabac, à coup de pied dans le bas du ventre jusqu’à se qu’il se fasse pipi dessus, par cinq enfants, loin des yeux des surveillants, Comment dénoncer le pantalon plein de pipi?
    Mon souffle a été coupé, j’ai cru que j’allais m’évanouir ce jour là. J’ai pleuré devant lui, de douleur.

    Pour résumé, on a enchaîné psy, convocation directrice qui l’a accusé de mentir, la maîtresse qui a fait un semblant de prise en charge. Du psy, on est parti chez une neuropsy, un psychomotricien pour finir sur un test de QI qui a révèlé son HP. On a fini l’année de CP dans la douleur.

    J’ai essayé d’anticiper l’année du CE1 en convoquant la maîtresse d’entrée de jeu, pas en annonçant ce qu’il était mais plutôt comment il fonctionnait. Et 2 semaines plus tard, de nouveau dépression, plus envie d’aller à l’école jusqu’à s’enfuir de l’école. Cette fois-ci courrier menaçant, où la directrice convoque toute l’équipe pédagogique, enseignants, médecin, infirmière, psy au final pour conclure « merci d’avertir plus tôt de son mal être » (c’est vrai 3 semaines après la rentrée ce n’est pas tôt…)

    Un des cinq enfants a avoué les faits de violence de l’année précédente dans les détails et le harcèlement moral qu’il faisait subir à mon fils. En guise de punition, ils ont eu un devoir à remplir et ont du s’excuser publiquement auprès de mon fils qui se trouvait une nouvelle fois en position de victime mais cette fois-ci devant toute une assemblée d’enfant.

    Et devinez quoi…il est toujours victime de harcèlement au jour d’aujourd’hui, il est épuisé, il rejette l’école, et nous n’avons plus d’armes pour l’aider.

    Et pourtant en réponse à « Marthe », le concept n’a pas été avoué à qui que ce soit dans cette école!

    Que devons-nous faire? C’est encore à la victime de fuir?…

    Je pense que ce sera le cas, un changement d’école pour le CE2. Encore fau-il qu’il ne soit pas repéré par les futurs « sages têtes blondes »…

    Pour l’heure, on se débat avec la souffrance…

  38. CarolineW dit :

    Bonjour,

    Je découvre ce témoignage que je mets de ce pas dans mes favoris.
    Très émouvant, drôle aussi.
    Cet homme devrait choisir l’écriture comme catharsis. Quel talent !

  39. fr dit :

    que devient ce garçon?
    a-t’il trouvé un peu de répit en dehors du système?

    nous traversons semblable épreuve et nous nous posons des questions sur IEF, etc etc devant le dépérissement évident de notre zébreau confronté depuis trop longtemps à la cruauté de ses pairs et le cautionnement des adultes…
    merci de nous éclairer!

    • Z2_XL dit :

      Les choses ont empiré par la suite et la déscolarisation au mois d’avril a été décidée. 5° avec le CNED en IEF, puis, lui aussi, nouveau saut de classe et reçu dernièrement au brevet avec trois ans d’avance. On ne doit conseiller cela à personne. C’est une expérience particulière parmi d’autres, lourde d’investissement familial, avec le sentiment que l’inadaptation du système scolaire vole des années d’enfance à ces gamins. Pour la suite, autant que faire se peut, nous allons essayer d’éviter un bac à 15 ans en sortant des sentiers battus et donc des programmes scolaires. Pas de retour pour l’instant à l’école, il reste 6 ans pour passer le bac…



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

Répondre à Ingrid