Instruction En Famille… partielle, avec enfant THQI scolarisé

L’Instruction En Famille (IEF) avec un enfant surdoué ?Voici le témoignage d'une amie facebookienne qui, bien qu'il n'entre pas dans ma proposition de formulaire, parlera j'en suis certaine à de nombreux lecteurs !!! :-D

 

Enfin, à moi, cela me parle réellement car je me retrouve beaucoup dans ce qui est exprimé ci-dessous & partage à 300% l'analyse & les choix de cette amie ;)

 

L’IEF, pourquoi on ne l’a pas fait totalement et en quoi on le fait un peu quand même…

 

Petite fille de 4 instituteurs, fille de prof, enseignante moi-même, je me suis un temps bercée dans l’illusion que l’Education Nationale était la solution à tous les maux. Une légère tendance chez l’éducateur à confondre la fin et les moyens et surtout pour moi à me limiter à un seul moyen : l’Ecole, sacro-sainte, vénérée dans le milieu familial dans lequel j’étais née… Enfin pas tout à fait. Dans ma famille depuis des générations on vénère l’instruction, pas l’institution (enfin pour la forme tout de même on honnit l’école privée catholique, c’est dire si la présence d’un zèbrillon dans une famille fait bouger les choses même dans une famille estampillée mammouth !).

 

Du coup quand Minimoi a commencé l’école et que d’emblée ça a merdé sec, j’ai pris une énorme claque dans la figure, je suis tombée et je me suis relevée avec la furieuse idée d’alter-éduquer mon poussin. Lui si friand d’apprendre était profondément déçu par ce qu’on lui avait présenté un chouilla comme le Saint Graal du savoir. En plus l’école comme il dit « c’est plein des Autres ». Le décalage est violent entre mon poussin et les Autres quand, à trois ans, il s’insurge contre une petite brute de cour de récréation qui pousse un plus petit : « Tu es Pa-thé-tique ! » , qu’il avait entendu dans un épisode de Harry Potter. La majorité fait loi, il en souffre, il s’éteint progressivement. A la maison, on retrouve cet enfant gai, dynamique et curieux. A l’école on nous le dit fermé, taciturne, bizarre mais brillant. Alors là on se dit que le problème c’est l’école, qu’à la maison tout va bien et l’idée de l’IEF qui lui permettrait d’apprendre en éliminant l’épineux problème de l’école pointe le bout de son nez.

 

L’IEF présentait un énorme avantage : s’adapter totalement à un seul enfant. Comme si l’école était vraiment le problème. C’était terriblement tentant et nous l’avons très sérieusement envisagé en nous laissant le temps de la décision. Pendant ce temps, je me suis énormément renseignée comme à chaque fois. Et puis les choses ont évolué : l’école de Minimoi a fermé (faute de moyens), il a intégré une nouvelle école. Le soir, je lui posais la même question : « Alors, c’était comment l’école ? » et Minimoi, tout triste, me répondait inlassablement d’un laconique « pas bien ». Mais là la différence c’est que sa maîtresse elle aussi s’en est préoccupée. Elle a reconnu en lui la précocité de son propre fils alors que nous nous posions plutôt la question de l’autisme puisque la relation à l’autre était si douloureuse. A 5 ans il lisait couramment, parlait comme un enfant de 8 ans. Elle nous propose un saut de classe. La psy-sco vient le voir. Elle nous annonce qu’il est précoce, très même, homogène. La décision de faire l’IEF est revisitée à l’aune de cette découverte.

 

Mais en fait l’IEF pour les enfants précoces, c’est juste génial ! Difficile même avec un saut de classe d’être au même rythme que les autres. Difficile pour une maîtresse de gérer l’écart entre la « maturité relative » de cet enfant et son désir d’apprendre en papillonnant. Ô combien facile ça devient en gardant notre fils chez nous et en prenant en charge la totalité de son éducation. Et puis le souci aussi c’est que Minimoi le réclame : il ne comprend pas pourquoi sa maman qui est « maîtresse » (pas tout à fait) ne lui fait pas apprendre à la maison. J’en ai envie, lui aussi, la situation n’est pas bonne. Alors pourquoi on insiste quand même ? Parce qu’on donne sa chance au saut de classe. Parce qu’on s’imprègne de ce qu’est la précocité pour ne pas prendre une mauvaise décision. Parce que mon corps, traître perpétuel, ne me permettra jamais d’élever mon poussin dans une fratrie piaillante et fourmillante. On a peur de lui imposer un choix parental qui ajoutera la solitude réelle à des difficultés relationnelles.

 

Mais pendant tout ce temps de la réflexion qu’on se donne, on commence déjà à expérimenter les principes non seulement de l’IEF mais encore de sa version un peu plus extrême : l’Unschooling. On « enseigne » des choses de la vie à notre zébrillon sans passer par des choses scolaires, sur papier. On part à la découverte de l’apprendre en mettant la main à la pâte. On ne lui apprend pas la numération, on l’utilise pour cuisiner, résoudre des problèmes, ranger le linge…

 

L’école primaire commence. C’est un peu mieux. Il commence à apprécier l’école. La décision de commencer l’IEF s’éloigne. Et puis il commence à mieux comprendre ces Autres, à se faire des copains. C’est toujours un peu difficile, un peu compliqué, source de frustrations, de blessures. Mais la souffrance recule. C’est difficile mais ce n’est plus douloureux.
A cette période, on trouve un excellent équilibre : on exige de lui qu’il apprenne à l’école les relations sociales, on n’a aucune exigence concernant le scolaire pour lequel de toute façon il est très à l’aise bien que peu motivé. On ne lui demande, comme aux autres, que d’avoir de bons résultats. A la maison, on fournit ce qu’il veut pour apprendre et on lui propose des choses variées : activités artistiques, visites, spectacles à gogo dans toutes les petites salles du coin. Souvent on lui dit « Si on te demande ton âge, tu dis 10 ans, la limite est à 12, tu es grand, souris surtout quand tu dis ça ! ». Il en a 7, personne n’est dupe, on passe quand même. Il est extrêmement demandeur, se plaint quand on ne fournit pas assez, compréhensif quand je suis allitée, il devient boudeur si la journée n’est pas marquée par de nombreuses activités, sorties et loisirs créatifs. On oublie la possibilité de l’IEF MAIS on continue à en appliquer les principes à la maison. Pourquoi ? Mais parce que ça marche pour lui. Il apprend, c’est son grand plaisir. C’est un moment de partage, on adore apprendre aussi, sur tout et surtout n’importe quel sujet. La « classe d’âge » n’existe pas à la maison, en famille. Ce compromis lui profite, à nous aussi. On ne touche pas au scolaire et on laisse la grammaire, l’orthographe et l’apprentissage « officiel » des opérations d’arithmétique à l’école. A la maison on admire l’étymologie des mots, la nuance entre deux choix dans les phrases de nos livres, on résoud des problèmes et des équations pour le plaisir de manipuler des abstractions mathématiques au milieu des carottes et des patates du dîner familial.

 

En fait, par ce parcours, on réapprend une chose fondamentale : non seulement l’instruction n’appartient à aucune institution et nous nous réapproprions cette relation à notre enfant, mais encore ce mode de fonctionnement offre un équilibre satisfaisant à un enfant à profil atypique tout en lui permettant de se maintenir en milieu scolaire. Bien sûr on peut se passer de ce milieu scolaire mais d’une part moi je voulais continuer à exercer mon métier et d’autre part c’est tout de même un premier modèle de milieu social en dehors du nid (enfant ou adulte) qui lui permet d’apprendre l’adaptation. Tous les ans, les institutrices de Minimoi ont trouvé que cet équilibre était un très bon compromis, que ça semblait bien lui réussir et qu’en plus ça ne bouffait pas leurs plates-bandes. Vrai, je préfère leur laisser les choses ennuyeuses ! Lol !
Toutes ? Non ! On est dernièrement tombés sur une irréductible gauloise que j’ai personnellement trouvée limite moyenâgeuse. Celle-ci, embourbée dans son anachronisme, ne comprenait pas pourquoi au bon Dieu (oui, car il est maintenant en école privée, c’te honte !) on n’avait aucune exigence scolaire avec lui alors qu’il avait des capacités pas exploitées du tout par ses bons soins. Bref, ses résultats étaient certes excellents, mais le petit bonhomme manquait de motivation, voire d’enthousiasme. Pis ! On lui avait montré comment faire une division alors qu’elle voulait qu’il « construise son savoir » (ah les lubies de l’EN, un vrai bonheur déjà quand on est parent d’élève, une torture quand on en fait son métier). Comme mon mari l’a fait remarquer, c’est vrai que Pythagore son théorème ça lui a juste fait « TILT » comme ça, POUM. Comme on nous bassine avec ceux qui auraient fait « Eureka ! », rien de surprenant. Mais enfin voilà, notre expérience de l’instruction en famille, c’est que Minimoi lui c’est plutôt le genre à déconstruire, à démonter… Du genre à jouer du tournevis sur ses jouets, voire nos affaires. Eh oui pratiquer l’IEF même en scolarisant son enfant, ça permet aussi de bien connaître les modes d’apprentissage de son bambin et de ne pas s’en laisser compter par une personne qui ne le voit qu’en contexte scolaire. Grâce à Dieu (oui, car on s’adapte à ce nouveau paradigme scolaire), cela nous conforte dans notre vision personnelle : à savoir qu’il rencontrera forcément d’autres enseignants comme celle-ci, rivés sur LEUR manière de fonctionner, celle dont ils ont trouvé qu’elle est la bonne puisque pour eux ça a marché (eh oui puisque si il y a un truc que l’EN fait magistralement, c’est de récupérer ses meilleurs éléments – ceux qui sont relativement bien adaptés à l’école-- pour en faire ses formateurs de demain), fermés aux modes de fonctionnement de certains enfants placés entre leurs mains expertes et totalement incapables de s’adapter suffisamment pour leur offrir une scolarité confortable. Il me semble qu’à la fin du délicieux entretien que j’ai eu avec cette institutrice, elle est repartie avec l’impression qu’encore une fois c’est la « faute aux parents » et que décidément on en avait strictement rien à carrer de notre fils et de son éducation, impression résultat donc du fait que, contrairement à beaucoup de parents, on ne confie pas l’instruction complète de notre enfant à l’école mais qu’on lui confie le minimum syndical sans s’en cacher.

 

Alors, en lisant ce billet, certains se diront sans doute que c’est un sujet pour les gens qui pratiquent l’IEF, pas pour ceux qui baignent entre deux eaux. Mais justement notre histoire et nos choix reflètent je pense un juste milieu plus facile à envisager. L’Ecole en soi est un principe génial, c’est juste que parfois ça flanche un peu sur les jointures et nos enfants relevant d’un profil atypique (je préfère ça à différent) sont de vrais révélateurs des petits/gros défauts d’un système dévoré par sa Mission et sa Corpulence. L’IEF en soi est un principe génial, c’est juste qu’on se coupe aussi des bons côtés de l’école. Et je ne parle pas de l’isolement, une des idées reçues de l’IEF, même si de fait il est souvent bien là. On fonctionne entre les deux comme ça depuis maintenant 4 ans et s’il y a une chose qu’on peut dire c’est que d’un côté comme de l’autre, l’équilibre apporte plein de bonnes choses. On mesure le chemin parcouru entre la déprime des années maternelle et le sourire de notre fils aujourd’hui à la sortie de l’école. A la question « Alors c’était comment l’école aujourd’hui ? », rarement il répond « pas bien », souvent il répond « bien » et maintenant il nous raconte sa journée, et parfois aussi il dit « C’était super ! On a fait ci et ça ! ». En faisant comme ça, son manque de motivation pour les répétitions, les exercices, sa frustration quant aux programmes (il a expliqué à son ancienne maîtresse que si ça ne tenait qu’à lui, il faudrait revoir le programme d’Histoire parce que bon attendre la 5ème pour voir la mythologie !), sont largement compensés à la maison. Quand il a besoin d’approfondir un sujet abordé en aparté à l’école, on est là. Et il profite aussi des avantages de l’école dont on se prive en restant chez soi.

 

Contrairement à ce qu’on pensait au départ, fonctionner sur ce mode ne place pas Minimoi en situation de décalage. Il suffit de ne pas tomber dans le « scolaire ». Ce qu’il apprend complète et nourrit ce qu’il fait à l’école et inversement. Fini Dr Jekyll et Mr Hyde, il est constant entre l’école et la maison. Bon on n’y est pas en termes de motivation. Il est souvent dans la lune (sa version c’est qu’il écoute deux fois la maîtresse mais après bon crotte, ça le soûle). Je crois parce que je le vois qu’on peut faire de l’IEF sans forcément sortir totalement du système scolaire. Je suis certaine qu’on peut faire une très bonne scolarité à l’école comme à la maison, mais je sais aussi qu’il y a moyen de tirer profit des avantages des deux côtés. Pourquoi se contenter de l’un ou de l’autre ? Tant que ça marche, on fera comme ça. Si un jour l’école ne va plus mais alors plus du tout, on fera une transition facile vers une déscolarisation temporaire, partielle ou complète et définitive. Au moins, on aura donné sa chance à notre fils au sein de l’école.

 

 

:arrow: REVENIR à l'article sur l'IEF pour les ENFANTS SURDOUÉS

 

 

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

11 commentaires à “Instruction En Famille… partielle, avec enfant THQI scolarisé”

  1. Gabrielle dit :

    Telle monsieur Jourdain, je fais de l’IEF sans le savoir…

    Et l’école ? Aller, on va dire que c’est pour la socialisation… Quoique. Même sur ce sujet là, l’Education Nationale se révèle bien déficiente : « Non, toi tu ne réponds pas, tu le sais déjà ». Top. Que dire d’une maitresse qui profère ce genre de discours en classe ? Qui laisse traîner un élève parce que les autres ne sont pas encore arrivés là où il en est ? On rigole. Mon fils a un niveau de physique-chimie de 4e. Le problème, c’est qu’il est en CE2.
    La même maitresse m’a aussi demandé, il y a 2 ans : « ce serait bien que vous le laissiez jouer, faire des activités de son âge ». Ouais. Sauf que lui, ce qui l’intéresse, c’est pas le foot, ni les toupies. C’est la mécanique, démonter tout ce qui lui tombe sous la main, et connaître la formule chimique du polypropylène. Et que ça le rend heureux.
    Avec ça…
    Et un saut de classe ? Noooon, ça va pas ? Il est nul en orthographe votre fils. Ok. Sauf que si il était avec des plus grands, il aurait peut-être envie de se la coltiner l’orthographe, alors que là, c’est juste un pensum.
    Sacré système…
    Du coup, nous, les parents, on assure comme des bêtes, on arpente les musées, les usines, on dégotte des émissions scientifiques, on herborise, on fait appel à des thérapeutes qui compensent les déficiences de l’école. Bref, on fait ça de notre côté.

    Ce que l’école nous reproche aussi ! Nous serions trop exigeants, trop à la recherche de réussite pour notre enfant, nous le poussons trop. « Il faut lui laisser vivre sa vie d’enfant à ce petit ».
    Mais oui, mais oui…
    J’ai décidé de ne plus aller aux rendez-vous donnés par la maitresse. L’impression de parler à une sourde, qui plus est sûre d’elle et de ses connaissances et persuadée que tout est de la faute des parents. Un mur.
    Vive l’Education Nationale !

    Après, il y a, en toile de fond la question, parfois angoissante, des limites de ce système. On se dit qu’à un moment, le combat se révèlera sans doute plus problématique. Qu’il faudra trancher entre l’ennui et le désir d’apprendre.
    Là, je sais que si il faut déscolariser notre fils, on le fera. Sans hésitations.

    • Nolwenn dit :

      En fait le souci c’est de croire qu’il est anormal pour une instit de dire à un enfant d’attendre, ou qu’on sait qu’il a la réponse et qu’on aimerait bien que les autres puissent la donner aussi. Attendre, laisser la parole aux autres font partie du fonctionnement normal du groupe. Il n’y a pas là lieu de se scandaliser. Le système tel qu’il est ne prétend d’ailleurs pas proposer autre chose. Ce sont nos attentes de parents qui sont déplacées.

      En ce sens, ça ne me choque pas du tout qu’on soit obligés de s’investir en tant que parents, ça fait partie de la charge normale de tout parent. Evidemment c’est plus intense pour nous, parents d’enfants HPI mais bon je ne vois pas pourquoi la charge de l’atypisme relèverait plus de l’EN que des parents. L’offre de l’école est TRES claire. Il n’a jamais été question de faire de l’éducation à la carte.

      Après le discours tenu par les enseignants sur le fait de laisser un enfant avoir son âge etc… ça fait bien longtemps qu’on n’en tient plus compte. On ne peut juste PAS tenir compte de l’âge indiqué pour ces bambins. Parfois ce sera âge-2 et ils joueront avec des trucs de petits, parfois on ira carrément taper dans les rayons ados/jeunes adultes. Nous sommes en tant que parents les seuls spécialistes de nos enfants, on est blessés des remarques des instits à ce sujet mais ces personnes ne sont que les enseignants de nos enfants et l’ensesignement n’a strictement rien à voir avec la parentalité. Si ça peut t’aider, tu peux imaginer que la personne qui te parle est boulangère et qu’elle t’explique comment ficeler un rôti.

      Pour l’histoire du « poussage », je crois que c’est le principal reprôche qu’on entend en tant que parent d’enfant HPI. C’est une confusion de motorisation: l’instit croit que les parents sont moteurs des choix, les parents savent qu’ils répondent à une demande de l’enfant. Dans le premier cas une croyance, dans le second une connaissance des faits.

  2. labelle bleue dit :

    Pareil ici, pour ma troisième (âgée de 6 ans) je me suis beaucoup renseignée sur l’IEF et je l’ai quand même mise à l’école. Finalement, nous aussi on fait les deux.
    Pour mes aînés, on a pu bénéficier des ateliers proposés par feue l’association Jeunes Vocations à Paris. Ca leur occupait utilement les neurones tous les mercredis et les samedis.

  3. Guifig dit :

    Belle expérience mais très concrètement comment le Zèbrillon arrive à supporter sa journée d’école ?
    Et comment envisagez vous la suite, le collège et le lycée ?
    L’expérience du mien : ennui à la maternelle, test et saut de classe pas de CP, primaire bof bof multiplications des activités extra scolaires reproches de tous cet enfant en fait trop mais il faut cela pour compenser son ennui à l’école … Arrive le collège, il intègre une classe de 6° à horaires aménagés musique (2 après midi il est au conservatoire au lieu de l’école) super jusqu’aux vacances de la Toussaint et là re-ennui, re-difficultés relationnelles malgré des résultat excellents. Nous tenons bon et il fait une 5° dans les mêmes conditions et là catastrophe une semaine après la rentrée réclame la déscolarisation nous parents contre, pratiquons le chantage musique / école, bref jusqu’aux vacances de Pâques où il fait une fugue … Négociations avec le Zèbre, le collège, la psy,on lui propose un saut de classe de 5° direct 3° mais le zèbre refuse il ne veut pas être la bête curieuse du collège qui saute une classe i veut juste apprendre plus …et plus vite. D’où son idée de suivre deux classes à la fois: il reste scolarisé en 4° dans son collège avec la musique mais à coté en autonomie complète il suit une classe de 3° au CNED (inscription libre) Il travaille deux fois plus, ne bénéficie d’aucun soutien du collège, ni du conservatoire, mais au moins il est heureux et épanoui…Il n’a arrêté aucune activité (escrime 2 fois par semaine, et 2 instruments de musique …)Il suit deux classe à la fois, ce qui officiellement n’est pas possible mais concrètement il le fait et le fait avec d’excellents résultats, mais surtout avec une motivation, une soif d’apprendre qui fait plaisir…Et le mais dans cette histoire car il y a toujours un mais, un soucis, un grain de sable : il nous faut nous battre pour l’année prochaine officiellement il passe en troisième. Quelles solutions ?

    • Nolwenn dit :

      Eh bien ça fait partie des objectifs et tout ne se passe pas mal. Par ailleurs, j’ai moi-même une expérience de la scolarité qui fait que je sais que ce n’est pas QUE du négatif. J’ai déjà répondu à votre question de départ à la fin du billet en fait. Nous gardons l’esprit d’autant plus ouvert qu’il est plus simple d’avoir un enfant qui suit le CNED au collège par exemple, passage particulièrement difficile. Ceci dit le souci c’est que j’ai vu les cours du CNED et ça permet certes d’aller plus vite mais ce n’est pas pareil que les cours qu’on peut proposer. Quand je vois le travail de certains collègues, je prie que mon fils ne tombe pas sur eux mais à l’inverse quand je vois le travail de certains collègues, je trouvais dommage qu’il ne tombe pas sur eux.
      Le fait est aussi que je trouve dommage de ne pas affronter un problème au moins un temps. Si les choses ne s’étaient pas améliorées, il est certain que nous n’en serions pas dans la situation que je décris.

  4. Ciboullette dit :

    J’aurai pu écrire de nombreux points de votre articles en revanche je ne suis pas du tout d’accord avec vous lorsque vous dîtes que vous pratiquez l’IEF. L’IEF est un terme pour dire que l’enfant n’est pas scolarisé (le terme école à la maison étant trop réducteur) il représente en anglais le homeschooling, home education ou unschooling, les différents termes essayant de représenter différentes pratiques aussi hétérogènes que les familles. Ce terme d' »instruction en famille » ne représente en aucun cas les sorties, visites de musées, discussion du soir, jeux, expériences menés en dehors du temps scolaire, car dans ce cas mes parents auraient pratiquer l’IEF ce qui n’est pas le cas. Oui vous instruisez votre enfant, oui vous le faîte en famille, comme de nombreux parents qui apprennent à leurs enfants de nombreuses choses de manière informelle. Mais faire cela et avoir à la maison toute la journée son enfant et justement trouver comment le motiver, préparer des activités, des jeux pour qu’il apprennent ces « choses ennuyeuses » cela n’a rien à voir.

    Lorsque j’ai lu le titre de l’article je pensais que votre enfant était un ado scolarisé à mi-temps en collège ou lycée comme cela se fait parfois, par exemple uniquement en français et math.

    Votre témoignage est cependant très intéressant, le terme IEF est juste mal employé pour tout ce qu’il représente.

    • Gaia dit :

      Bonjour Ciboulette, :)
      Tout à fait d’accord avec toi!
      Les parents dont les enfants sont scolarisés sont aussi là pour apprendre des choses à leurs enfants en dehors de l’école. Ils ne pratiquent pas l’IEF, puisque leur loulous sont à l’école toute la journée. Ils font comme la plupart des parents, des sorties, des visites etc, les weekends ou pendant les vacances… L’ief est un choix de vie décalé, à temps plein.
      :)

  5. D. dit :

    hello,

    Je suis papa d’une petite zèbre, et je me reconnais un peu dans le parcours familial pétri d’éducation nationale. Avoir une maman prof a sans doute téléguidé une partie de mes choix d’étude, et de formation professorale (sans finalement exercer, suite à des prises de conscience personnelles de jeune travailleur) . C’est dire néanmoins si l’école est une Institution dans l’histoire personnelle.

    J’ai toujours entretenu des relations étranges avec les profs de ma zébrette, qui en plus de son HPI a une santé un peu fragile: en gros, je ne comprenais pas que des gens formés comme moi aux même principes pédagogiques et humanistes que ceux qui m’animaient en début de fac, se révélaient de tels procéduriers avec un esprit si borné, si peu altruiste et aussi peu ouverts à développer les capacités des enfants qui « sortent du cadre ». Toujours cette impression que dès qu’il s’agissait de demander des aménagements liés à la santé ou au mode d’apprentissage, nous devenions suspects nous parents du crime de lèse institution, dès que nous demandions une adaptation du mode d’apprentissage des parents casse-c*** empêcheurs d’enseigner en rond, dès que nous demandions de prendre en compte la différence, des gens à gérer en dehors des strictes heures de travai de l’enseignant. Nous avons fini par choisir l’IEF, avec les aménagements un peu complexes que ceci implique sur les revenus, le regard de la « communauté » et des services de l’état, qui sont prompts à dégainer quand il s’agit de traquer la différence et nier les vraies détresses dans le milieu scolaire.

    Je me permets un commentaire, parce que peut-être à vous lire certaines personnes pourront penser que:

    – un HPI en IEF se DESOCIALISE, forcément. FAUX.
    Toi parent qui n’a pas eu la chance de trouver l’enseignant compréhensif de l’auteure et a opté pour l’IEF devant la détresse visible ou tue de ton enfant dans l’école de la république, ne stresse pas tout de suite. L’école n’est qu’un des moyens de socialiser. Certes notre zébrette souffre un peu de solitude pendant la classe (à la maison). Mais il ne tient qu’aux parents (et ce n’est pas toujours facile d’imaginer de nouveaux mode de rencontre d’autres enfants, je remercie la force de la maman à la maison tous les jours sur ce point) de favoriser l’alter socialisation. Notre zébrette entretient son réseau d’amies de l’école (mais ne flippe plus jamais des terreurs qu’elle détestait), et n’est jamais la dernière quand il s’agit d’entrer en contact avec d’autres enfants, que ce soit lors d’activités artistiques, sportives, associatives… Le web regorge de groupes d’enfants non scolarisés pour mille et unes raison. Et beaucoup de famille travaillent ensemble pour désenclaver les enfants qu’on prétend « isolés » par l’IEF. Et pour peu que vous ayez à la maison un zèbre qui maîtrise (forcément j’ai envie de dire) le web, les mails, les hangouts de Google…. Il y a fort à parier qu’elle se crée tout un univers de copains et copines similaires ou différents. La socialisation par l’école n’est pas une panacée. Il y a plein d’enfants « normés » qui ne se feront jamais d’amis à l’école, il y en a sans doute encore plus du côté des zèbres, à ne pas retrouver dans le troupeau d’enfants rassemblés par affinité géographique, les « amis » que l’état promet par l’école.

    – l’ IEF est une sorte d’EMILE de Rousseau, complément positif de l’école standard. FAUX
    Certes l’institution de l’école est en France une telle norme que tout se crée souvent autour ou en opposition d’elle. Ainsi enfant de prof, prof de formation, j’ai beaucoup flippé quand on a opté pour l’IEF sur tout ce qu’on ne dit pas mais qui arrive vraiment (les visites des services sociaux, les craintes pour l’avenir de l’enfant, la reconnaissance des employeurs pour son mode d’éducation, la rencontre de parents « babas » / bobos qui ont choisi l’instruction en famille parce que ça ouvre les chakras des enfants coincés par les règles de la société normée man). Mon vieux fond normatif m’a amené à pousser ma zébrette à être inscrite à une école par correspondance, une base de cours etc. Et… tout n’est pas tout rose du tout. C’est dur d’être à la fois le parent et l’enseignant, celui qui apprend, qui sanctionne et qui est censé rassurer. C’est dur de voir parfois le retard s’accumuler dans les devoirs à rendre, parce que la petite miss s’est soudain passionnée pour la lecture de romans et les figure mythologiques. Je stresse encore tous les jours de me dire qu’elle n’aura sans doute pas fini le sacro saint « programme » en juin de cette année, mais je me réjouis de recevoir des mails super construits sur mon lieu de travail, en provenance de ma zébrette qui raconte sa journée d’enfant avec un vocabulaire et une recherche stylistique qui n’aurait jamais été promu en classe. De la même manière, je m’effraie parfois de voir certaines des relations de ma fille pousser sans cadre scolaire du tout, et de me dire que peut-être un jour, ils seront rattrapés par le marché de l’emploi, les critères de sélection des grandes écoles et autres pourvoyeurs de diplômes. A lire le commentaire, je trouve que le tableau de ECOLE + IEF est un peu trop idyllique. Et peu laisser penser que la solution est idéale. Je la trouve quant à moi très sollicitante pour l’enfant qui s’enquille les huit heures d’ennui en classe certes avec un cadre et des copains mais aussi huit heures qui ne conviennent pas forcément à son rythme, cumulé ensuite à n heures d’instructions adaptées à ses besoins et envie à la maison. Ca fait beaucoup, même pour un HPI. Ils restent tout de même des enfants, avec des envies de console, de jeu, de télé ou tout ce qui fait aussi la « socialisation » d’un enfant du 21e siècle, même si son abord de ces choses là est sans doute incomparable à un enfant « Normal ». Voilà. l’IEF c’est dur, c’est se remettre en question chaque jour, de questionner le parent et le professeur, la force du couple à le faire pour son enfant aussi et remettre en question son mode d’enseignement au quotidien.L’école ne répond pas forcément au besoin de socialisation et de « bases de savoir nécessaires » du petit zèbre, et enchaîner des « doubles journées » n’est pas forcément un idéal duplicable sur chaque enfant.

    Bref… j’ai encore ouvert mon grand clapet. Pour nuancer un peu.
    Pour parler aussi à ceux qui ne rentrent pas dans le cadre du billet et qui se diraieant « merde moi j’y arrive pas avec mon gamin, je dois être une tanche ». En fait, ce dont je me rend compte depuis mon poste assez confortable de papa au travail tandis que maman encaisse tous les rôles, c’est qu’il n’y a pas de « règle établie » ou de norme quand on parle de l’instruction du zèbre. Et que cette instabilité permanente est crevante mais aussi d’une richesse humaine énorme.

    Courage et émerveillements.

    • Nolwenn dit :

      J’apprécie beaucoup la nuance que vous apportez à mon propos.

      Le fait est que la question de la socialisation dépend de l’enfant. Notre fils n’aurait pas été en mesure de conserver des relations avec d’autres enfants puisqu’il n’en avait pas. De même notre propre socialisation en a pris un gros coup avec mes problèmes de santé. Enfin, nous sommes mon mari et moi assez limités dans nos talents de socialisation. L’école lui donne certes bien des difficultés dans ce domaine mais aussi l’opportunité d’explorer et d’expérimenter. Nous avons d’ailleurs été agréablement surpris de le voir inviter son archenemy, le gamin qui lui posait le plus de problème à l’école, à son goûter d’anniversaire afin d’apaiser leurs relations. Cette occasion nous a permis de découvrir que le MONSTRE qui torturait notre fils dans la cour de récré était un gamin maladroit mais pas bien mauvais au fond. Depuis il n’y a plus de soucis entre eux. Avec le recul, il aurait été dommage de le priver de ces opportunités pour l’épargner totalement. Cela n’engage bien sûr que notre cas, il est des situations qui nécessite une sortie totale de l’école simplement pour préserver l’intégrité d’un enfant.

      Vous faites sans doute référence ensuite aux cours du CNED. Personnellement, je trouve que les cours proposés sont un peu « à l’ancienne ». Même si la plupart des enseignants aujourd’hui ne proposent guère mieux, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre a déjà évolué. Les cours dans ma propre matière me sidèrent tant ils sont dignes de ceux de ma propre époque.

      Alors bien sûr nous imposons un rythme intense à notre poussin. Parfois la fatigue est forte. Nous avons aussi la liberté de relâcher le rythme. Par contre, une intervenante indiquait qu’on ne pratiquait pas vraiment l’IEF. D’abord le terme est bancal pour traduire le homeschooling car tout le monde instruit ses enfants dans une certaine mesure avec des variations de degré. Ensuite j’ai reçu une instruction de mes parents quasi-similaire à celle que je transmets à mon fils et mes parents avant moi de mes grands-parents. C’est un point que je n’ai pas abordé. Enfin, cette instruction creuse la différence dès le collège entre ceux qui n’ont qu’une instruction scolaire et ceux qui reçoivent une instruction en famille. Et là c’est du vécu sur plusieurs générations. Mon frère avec lequel j’en ai parlé voit les choses ainsi également. Nous avions à disposition tout ce qui nous convenait et nos parents ont toujours eu conscience que l’école fournit un bagage minimum, le fameux « socle ». Ils ont nourri la même soif d’apprendre qui motive mon fils aujourd’hui et qui ne m’a d’ailleurs guère quittée. L’école a ainsi occupé une courte place dans notre instruction.

      Alors bien sûr ce n’est pas parfait. C’est dommage que je donne cette impression parce que ce n’était pas le but. L’idée était plutôt de montrer qu’il y a d’autres voies possibles que soit l’école soit l’IEF. Surtout sur le mode de l’unschooling que de l’homeschooling. Et surtout, comme le fond concerne tout de même le profil particulier de l’enfant précoce, je voulais montrer qu’on peut mieux vivre l’école si on abaisse nos attentes en ce qui la concerne et en compensant nous-mêmes ses faiblesses avec nos enfants atypiques. Il me semble que la gestion de la différence de nos enfants nous appartient plus à nous parents qu’à l’école. Mon enthousiasme tient au fait que nous gérons personnellement avec mon mari bien mieux la chose depuis qu’on l’aborde de cette manière. ;)

  6. D. dit :

    et je m’excuse pour l’orthographe, on ne peut pas rééditer le commentaire… zut

  7. Djack dit :

    bonsoir
    je lis votre page avec un an de retard , mais je suis dans la situation de beaucoup d’entre vous; enseignante, fille d’instit, et maman d’un EIP malheureux à l’école;et là, enfin, on a décidé de le déscolariser à moitié pour son entrée en 4ème avec le CNED pour qu’il reste en partie à l ‘école,car on a du mal à passer à l’IEF, plus par peur de ne pas savoir faire que par peur d’isolement… je veux bien écouter des points de vue et expériences sur ce statut intermédiaire, surtout en collège (on a réagi très tard, oui…par déformation professionnelle)!



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

Répondre à Nolwenn