2 garçons dont un THQI & son frère, pas encore bilanté, en IEF

L’Instruction En Famille (IEF) avec un enfant surdoué ?Notre expérience de l’IEF est très récente puisque ça fait tout juste un mois que nous nous sommes lancés.

 

Du coup on est un peu limite pour ce sujet, mais je crois que notre exemple est assez classique dans la prise de décision d’une IEF pour des enfants EIP qui ne trouvent pas leur place en milieu scolaire, par refus de prise en compte de leurs besoins spécifiques (et oui, ce n’est pas parce que c’est écrit dans une circulaire que ça se passe bien dans chaque établissement !)

 

Fille / garçon ? 2 garçons (+ un bébé)

 

Age de l'enfant & classe fréquentée au moment de la déscolarisation :
- 8 ans et demi (CE2)
- 6 ans (GS)

 

Age actuel : 8 ans et demi, 6 ans

 

Durée de la déscolarisation & pays dans lequel vous résidez :Déscolarisation effective début avril 2014, pas de limite de durée envisagée
France métropolitaine

 

L'enfant avait-il déjà bénéficié d'un saut, d'un glissement ou d'aménagements quelconques proposés aux EIP ? Mon ainé s’est vu refuser tout net un glissement vers le CM1 (alors qu’il était dans une classe CE2/CM1) par son enseignante qui estimait qu’il ne méritait pas cet effort de sa part puisqu’il n’était pas demandeur de travail supplémentaire, n’était pas le meilleur et n’avait pas toujours tout juste (bonjour les clichés...)
Aucun aménagement envisagé, rien à attendre de la directrice qui ne voulait pas prendre parti sauf pour nous dire qu’on devrait quand même consulter un pédopsychiatre, un vrai médecin quoi (notre fils était suivi par un psychologue spécialiste EIP)

 

Test de QI : Test réalisé à 6 ans (début de CP) donc bien avant la déscolarisation, sur mon initiative et contre l’avis de tous (encore bonjour les clichés enfant atypique = enfant mal élevé = mère dépassée qui manque d’autorité)
Le deuxième n’a pas encore été testé

- résultat ? THQI homogène aucun point faible décelé
- quel test ? Test WISC IV

 

Type d'établissement : Ecole primaire publique

 

Déscolarisation à l'initiation de qui ? Déscolarisation à mon initiative sachant que mes enfants en parlaient depuis qu’ils avaient entendu que l’école n’est pas obligatoire, seule l’instruction l’est

 

Quelle fut la position de l'établissement ?
Très très hostile. Ils se croyaient totalement incontournables et donc pas obligés de s’adapter et ont très mal pris d’être juste rayés de l’équation.
Ils ont essayé de me convaincre que je n’étais pas capable d’instruire mes enfants (comme je suis mère au foyer ils m’ont toujours regardée un peu de haut, je devais être considérée comme peu instruite alors que je suis docteur en sciences…)

 

Motifs de la déscolarisation :
- vécu des parents :
mon aîné a commencé à s’éteindre vraiment au CP, un vrai sabotage intellectuel puis a été en dépression entre le CP et le CE1, il voulait devenir comme les autres.
Après de nombreux essais, on a réussi à trouver des personnes capables de l’aider au dernier trimestre CE1 (psy spécialisé + approche plurielle sur la spécificité des APIE, gestion des émotions…) (tout ça en dehors de l’école qui ne voyait aucun problème et ne me croyait pas quand j’évoquais son mal être…)
En début de CE2 il était prêt à investir les apprentissages et accélérer le rythme. La réaction de blocage absolu teinté de mépris de l’enseignante, le refus de se mouiller de la directrice, l’abandon du médecin scolaire (mon fils n’a pas de maladie, ça ne la concerne donc pas) et le refus de la psychologue scolaire de voir mon fils (pas d’urgence à son avis puisque l’école ne lui a rien signalé, il peut bien attendre l’an prochain si toutefois elle a plus de temps…) ne nous laissait plus rien espérer de l’EN (j’oublie l’inspectrice d’académie qui ne rappelle jamais, la secrétaire faisant barrage). J’ai eu un vrai raz le bol et l’impression très exacte de me battre contre du vent.
Un changement d’école envisagé aurait été sans effet tant mon fils a perdu confiance dans les capacités (et surtout les intentions) des enseignants. L’urgence était de supprimer la pression extérieure (la comparaison aux autres) et celle qu’il s’inflige (être comme les autres) pour qu’il s’autorise à apprendre à son rythme. Et qu’il retrouve du temps pour lui, pour écouter sa curiosité, retrouver sa petite flamme.
L’organisation avec un enfant à l’école et un autre à la maison était impossible à mettre en place, on a donc déscolarisé les deux.
Je vois ça comme une chance, un nouveau départ pour notre famille, la promesse d’une vie plus légère et plus joyeuse

 

- vécu de l’enfant : Mon aîné voyait l’école comme une ogresse lui dévorant tout son temps, un royaume de bêtise et d’injustice où il était soumis au bon vouloir d’enseignants qui ne voulaient rien savoir de ce qui se passait dans la cour…
Il avait très envie de ne plus aller à l’école qui « prend tout son temps et ne sert à rien du tout ». Il avait par contre peur d’être encore plus différent des autres et d’être rejeté de son seul copain.
Mon deuxième se sentait agressé par toutes les émotions des autres, adultes et enfants, qui l’envahissaient totalement, il ne pouvait pas du tout investir les apprentissages tant son niveau de stress était intense. L’annonce de la déscolarisation a été une libération pour lui

 

- point de vue du psy ou de l'équipe (CMP, etc.) : Mon fils n’a jamais été vu par la psychologue scolaire : et oui, elle n’a pas le temps de recevoir les enfants qu’on lui signale, son temps est déjà entièrement rempli dès le début d’année pour les orientations des « cas difficiles », CLIS etc… Comme mon fils est un gentil garçon et qu’il a à cœur de ne pas se faire remarquer, personne ne voit l’urgence de sa situation. Il s’éteint en silence, dans l’indifférence générale

 

Avez-vous un projet précis déjà établi ? Pas de projet établi. Je me demande juste si une réintégration en milieu scolaire sera possible si on suit un rythme d’apprentissage très accéléré (si c’est ce qui leur convient)…
On verra bien comment ça se passe

 

Qui instruit l'enfant ? C’est moi, la maman, qui instruit mes enfants pour le moment

 

Comment s'organisent vos journées ? On se lève un peu plus tard qu’avant, mon aîné a le temps de vaquer à ses occupations avant de commencer à travailler, ce qui le satisfait pleinement. Mon deuxième se lève plus tard, il prend le temps de déjeuner et peut rester en pyjama tant qu’on est à la maison, ce qui le met de bonne humeur (s’habiller est une source systématique de conflit intense avec lui).
On travaille chaque matin 2h-2h30, le mercredi on fait des activités plus ludiques (créations artistiques, bricolage, musique, poésie…)
En début d’après-midi on fait aussi des activités ensemble, dessins, peinture, visites culturelles, projets à long terme. Puis c’est activités libres et/ou sorties au parc, sport.
L’an prochain il y aura au moins une activité sportive obligatoire.
Mon plus jeune travaille moins longtemps, à la maison la concentration est plus intense (plus sereine) donc plus efficace mais aussi plus fatigante. Il fait plus d’activités libres le matin.

 

Suivez-vous le programme officiel ? Je ne pense pas le suivre mais ne pas le perdre de vue non plus, je ne voudrais pas oublier quelque chose d’important.
Je veux mettre l’accent sur l’écriture (avec des ateliers d’écriture), la curiosité intellectuelle, l’esprit critique, l’ouverture sur le monde, la capacité à trouver soi-même des réponses à ses questions et à les présenter (lapbooks)…
Peut être que nous nous rapprocherons de cours par correspondance quand une approche plus scolaire sera redevenue possible et si je me sens dépassée par la tâche...

 

L'IEF a-t-il permis une accélération ? Je suppose que ce sera le cas dès qu’ils seront libérés du carcan de la comparaison d’avec leurs pairs…
Je me demande surtout ce que ça va donner pour bébé qui va baigner dans tout ça et pourra prendre ce qu’il veut dès tout petit…

 

Comment se déroulent les contrôles annuels par l'Inspecteur Académique ? Pas encore vécu mais déjà un peu inquiétant…

 

Bilan aujourd’hui : Après 1 mois seulement, l’énorme pression qui nous écrasait tous a déjà disparu. Notre vie se résumait à respecter le rythme scolaire, c’était un enfer avec nos enfants opposants qu’il fallait forcer à se lever, se préparer, partir à l’heure. Le temps passé ensemble était rempli de conflits causés par la décharge de stress qu’ils réservaient pour la maison.
Notre maison a retrouvé de la légèreté, de la joie, du temps d’être ensemble. On discute à nouveau de plein de choses et les enfants n’appréhendent plus les dimanches soirs.
J’avais longuement réfléchi sur le fait de ne plus du tout avoir de temps pour moi, et en fait les temps libres de l’après-midi allègent un peu cette contrainte, le plaisir d’être à nouveau bien ensemble aussi. Bon, avec un bébé pour le moment c’est pas encore ça, mais ça viendra !

 

Avec le recul, qu’est-ce qui aurait pu être amélioré selon vous ? Quelles sont les éventuelles erreurs que vous ne commettriez pas aujourd'hui si vous en aviez la possibilité ? Si j’avais pu me lancer plus tôt je l’aurais fait. Je leur aurais évité ces années de souffrance en maternelle, ce que mon dernier ne connaitra pas (à moins qu’il le réclame…) Mais je n’étais pas prête à assumer la vie 24h/24 avec mes enfants qui ont développé un TOP (Trouble Oppositionnel avec Provocation), ce qui fait de la vie avec eux un véritable enfer pendant les périodes de crises. Il a fallu que je rencontre les bonnes personnes pour identifier et comprendre ce trouble du comportement, me déculpabiliser et retrouver confiance en mes capacités à m’occuper d’eux pour que ce soit possible.
Je trouve incroyable que personne n’évoque cette possibilité d’IEF alors que c’est un droit, et donc un choix au même titre que la scolarisation en établissement. Nos demandes n’ont jamais été prises en considération par l’EN et aucun de nos interlocuteurs ne nous a pris au sérieux.

 

Autres commentaires :
Rien ne nous destinait à nous lancer dans ce que je vois comme une grande aventure, un changement de vie intégral. Toutes nos références sont balayées et tout notre rythme de vie est à réinventer, c’est si rare dans la vie !

 

Bon, nos principes et croyances en matière d’éducation n’avaient déjà pas résisté à l’expérience « enfant THQI » (notre aîné), si atypique de toutes les manières possibles… Il n’est jamais rentré dans aucune case. Je suis restée à m’occuper de lui pour ne pas avoir à le confier à quelqu’un qui ne le comprendrait pas… J’avais peur des réactions possibles devant ses crises totalement ingérables.
Son petit frère est arrivé, complètement différent. Lui ne montrait aucune aptitude particulière, il me laissait perplexe, on a même cru qu’il était un peu lent.

 

En fait je sais maintenant qu’ils ont tous les deux développé un trouble du comportement (Trouble Oppositionnel avec Provocation), le grand de manière hyper explosive et le petit de façon silencieuse, en ne faisant RIEN. La vie avec eux était un enfer au quotidien. J’avais besoin qu’ils soient à l’école pour me ressourcer et tenir le coup un jour de plus.

 

Il a fallu que je parcours moi-même un long chemin (reconnaissance de ma propre douance, réconciliation d’avec la petite fille que j’ai été, compréhension de leur TOP, déculpabilisation et reprise de confiance en mes capacités) pour qu’on se lance enfin (bon, je suis toujours sur le chemin). Un incident de plus à l’école en mars (un de trop) a été le déclencheur pour se lancer sans attendre la fin de l’année scolaire. La décision étant prise, à quoi bon s’infliger ça 3 mois de plus…

 

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24 commentaires à “2 garçons dont un THQI & son frère, pas encore bilanté, en IEF”

  1. AntoineM dit :

    Bonjour,

    Merci, c’est passionnant et effrayant à la fois. Passionnant de voir comment la vie autour de la douance peut se réinventer en famille, effrayant de voir à quel point cela peut être rendu obligatoire par la surdité ou la lourdeur d’un système qui n’est pas vraiment capable de comprendre/accepter/adapter.
    Bravo en tout cas pour la prise de décision, et bon courage pour l’aventure.

  2. ptitelidie dit :

    Bonjour,
    C’est effrayant oui, effrayant…
    Encore une fois quel écho à ma propre vie!
    Bon courage, vous avez tous mon soutien.

  3. CM dit :

    Bonjour,

    Déjà, merci pour votre témoignage :)
    Ensuite, je suis toujours aussi outrée de voir que c’est pareil « ailleurs ».
    Mon Prem’s (bientôt 9 ans) est entrée en maternelle a tout juste 3 ans (un enfant du mois d’août), des la premières années, les maîtresses étaient sceptiques: « vous lui apprenez a écrire? A lire? A la maison… », non! Elles ne m’ont jamais vraiment écouter, je sentais qu’elles ne me croyaient pas et j’ai eu droit très tôt a des discours type « il ne faut pas le pousser, c’est un enfant » … Si acheter des cahiers de vacances, des livres ou des chiffres magnétiques était « le pousser », ok, je le poussais! ;)
    2ème année de maternelle en classe MS/GS, la maitresse remplaçante (super maitresse), m’a demandé l’autorisation de lui faire suivre les activités des GS car il était demandeur. De là, il a su lire complètement en qq mois.
    La GS, n’a servi a rien… Il est entré dans une longue attente, l’attente de la GRANDE école, celle où ils allaient le laisser apprendre…
    L’entrée en CP a donc été décevante, le but premier du CP dixit l enseignante: apprendre a lire et écrire avant la fin de l année, chose qu’il maîtrisait depuis bien longtemps,… Une année de plus a attendre, et c’est là que le changement arriva: cet enfant si entrain a aller a l école, si curieux, désireux d apprendre… S éteignait… Déprimait… Puis j’ai alerté l’école (je n’étais pas consciente de son HQI), l’école m’a répondu qu’il ne posait aucun problème, que c était un enfant intelligent qui était la locomotive de sa classe, que je n’avais pas a m’inquiéter… Mais que si les signes de déprime persistait et que ca m’inquietait tant que ca, il faudrait l’emmener chez un psy.
    Début de CE1, ça va pas bien… Moralement pas bien du tout, scolairement rien a redire mise a part qu’il fait souvent autre chose pendant que la maitresse fait son cours « madame, votre fils n’ecoute pas les cours, il tripote ses hommes, stylos… Il est dans la lune » (elle n’a pas su répondre a ma question: « commet fait-il alors pour avoir de si bons résultats s’il n écoute pas »… Là, je m’inquiète, mon fils rentre chaque soir de l Ecole, et part s allonger au sol dans sa chambre… Il scrute le plafond des heures, me dit qu’il va bien, juste il réfléchit … AIE!!
    Je cherche un psy, une amie m’en conseille un, je l’appelle, lui explique, il m’indique une collègue neuropsy + adaptée (?)… J’y vais. Elle m’explique être spécialisée dans la douance, elle reçoit mon fils plusieurs fois, bilan, votre enfant va bien, déculpabilisez, le bémol: l’école! (Pourquoi l école?)
    Elle me propose de faire un bilan (test wisc iv), intellect, émotion, personnalité… Ok, si ça peut être utile.
    Les bilans sont clairs, il est HQI. « Madame il va falloir ouvrir les yeux sur lui, sur vous.. Et ensuite les faire ouvrir a l’école! » …
    J annonce a l Ecole les résultats. Réponse du directeur « madame, on a assez de problèmes a gérer avec les enfants en difficultés, on va pas faire des aménagements pour un enfant qui va bien! » :O
    Le choc… Je m’en remets pas! Je demande RV avec psy scolaire… Surbookée!
    J’abandonne et le change d Ecole en cours d’année… Nouvelle école, qui a l’air plus compréhensive. Ça va un peu mieux, mais pas d’aménagement particulier.
    Puis arrive le CE2, la libération, une jeune professeur, fraîchement diplômée, avec tout l’enthousiasme et l’envie de réussir que ça suggère. Elle me contact, trouve que mon fils est « différent », je lui demande si elle a eu l’info de son HQI… NON! (Bravo la direction!), elle demande a voir ses bilans, m explique qu’elle connait le sujet.
    De la, elle approfondit ses cours tant que possible, elle ajoute des feuillets + explicatifs aux leçons de mon fils, elle finit par lui faire faire les maths chez son collègue de CM1, ne pouvant pas gérer ce côté la! Mon fils aime de nouveau aller a l Ecole, il s’y ennuie un peu, mais voit que sa maitresse se décarcasse, elle l’aide, elle l’apprécie… Lui l’adore!
    Fin du 1er trimestre, elle nous explique, qu’elle aimerait garder mon fils dans sa classe, mais qu’elle voit bien qu’elle est limitée pour lui permettre d avancer a son rythme, elle propose un saut de classe dans le CM1 où il faisait les maths, il fait les tests des CM1, il excelle.
    Mon fils hésite, les grands veulent pas de lui, puis il l’aime bien sa maitresse! Il finit par choisir le saut de classe! Depuis ça se passe très bien, beaucoup mieux! C est pas l idéal, parfois il s’ennuie un peu mais moins, il a le challenge de devoir être a la hauteur des autres!

    Voilà mon récit… A l’heure actuelle, il est dans ce CM1, 1er livret scolaires de CM1, magnifique! Le prof est content, mon fils aussi, passage en CM2 a la rentrée. Ouf, on peut respirer.

    Pourquoi raconter tout ça?! Pour dire que oui, l Ecole est bien trop souvent fermée a nos petits zèbres, que oui on doit trop souvent se battre pour que leur détresse soit reconnue! QueNON, ce n’est pas normal au 21ème siècle, dans un pays développé, et dans cette Ecole de la république qui fait tant de « circulaire » pour l’accueil et l’épanouissement des enfants « differents »… Mais que se battre mène parfois a de petites victoires si délicieuses!
    Et puis aussi pour dire, qu’il y en a qqn des profs ouverts! Que sans cette maitresse de CE2, fraîchement diplômée, toute « neuve » dans le système EN, on en serait peut être venu a la déscolarisation (on y pensait!).
    Tout n’est pas fini, loin de la! Mais on se battera chaque fois que necessaire!

    Bonne continuation dans votre IEF. (Et pardon pour le pavé et les fautes!) ;)

    • mamcoco dit :

      Bonjour

      En effet, la situation de votre garçon ressemble à celle du mien, sauf qu’on a abandonné avant de tenter un changement d’école. Je ne pensais pas que ça suffirait pour le mien, mais c’est une question qui restera en suspens. Ceci dit, le problème avec l’école, c’est que tout est à refaire chaque année, selon l’enseignant, puis au collège avec toute une brochette d’entre eux…

      Nous avons connu aussi notre petit bonhomme rentrant de l’école et s’allongeant par terre dans sa chambre, sans parler et sans bouger pendant des heures. Plus eu aucune discussion avec lui pendant des mois, il était vraiment éteint, il ne s’intéressait plus à rien de rien. Quel choc quand on sait ce que donne un petit zèbre préscolaire!
      Et l’école qui ne veut pas s’occuper d’un enfant qui ne pose pas de problème (pendant les heures de cours), d’ailleurs si les problèmes de comportement s’expriment seulement à la maison, c’est que c’est la faute des parents, forcément!

      Bonne continuation à vous avec votre petit zèbre et bravo pour avoir tenu jusqu’à la solution qui vous convenait!!!

  4. Cerisebio dit :

    Merci pour votre témoignage dans lequel je me retrouve beaucoup (le mien est celui « 3 enfants en IEF, bilan très positif »).

    Pour nous aussi ça a été une libération l’arrêt de l’école, nous avons l’impression d’avoir retrouvé nos enfants. Les crises ont largement diminué.

    Pour votre bébé, si c’est comme mon troisième vous allez vous émerveiller de le voir apprendre « comme ça », sans en avoir l’air, avec beaucoup de plaisir ! Les grands adorent lui apprendre des choses aussi.

    Bon voyage en IEF ! ;-)

    • mamcoco dit :

      Bonjour!

      Oui, j’avais lu ton témoignage avec intérêt et même avec envie, puisque vous avez un peu d’avance sur nous!
      Je n’ai pas encore réussi à m’affranchir complètement du rythme scolaire imposé depuis presque 6 ans à notre famille mais j’y travaille, la réussite de notre nouveau projet de vie s’y trouve j’en suis de plus en plus convaincue, surtout quand je lis des témoignages comme le tien, avec un rythme qui s’adapte et des enfants heureux qui progressent quand même…
      Pour notre bébé, oui je me réjouis de pouvoir lui offrir cette vie dès le début.
      On a tellement changé depuis les débuts de notre aîné, quels parcours personnel et familial!

      Merci de vos encouragements et bonne continuation à vous

  5. marion dit :

    Bonjour,
    merci de votre commentaire…et de votre honnêteté sur « l’enfer au quotidien », cela fait franchement écho à notre propre quotidien (4 enfants de 9 ans à 18 mois, 2 testés…les 2 autres pressentis…et l’opposition, la négociation, les refus…dès le lever…). Et l’idée de l’IEF me tente, ou du moins une scolarisation « différente », car je ne me sens pas le courage d’être avec eux toute la journée.
    Merci et bonne continuation.

    • mamcoco dit :

      En effet, je sens que cette expression vous parle…
      C’est sans doute une bonne idée de réfléchir à une alter-scolarisation, car ça risque de ne pas s’arranger en grandissant, surtout s’il y en a 4 à suivre!

      Bon courage à vous et merci de vos encouragements

  6. mamcoco dit :

    Bonjour

    Je suis la maman qui a témoigné ici.
    Pour être tout à fait honnête, je dois ajouter qu’au milieu de cette école délirante, l’enseignante de mon deuxième, qui l’avait eu en MS, s’est montrée à l’écoute de ses problèmes (en particulier son incapacité à gérer les émotions envahissantes des autres) et avait tenu à le garder dans sa classe cette année pour continuer à l’accompagner (en MS/GS, donc c’était possible).
    A l’annonce de mon intention de le déscolariser elle ne pouvait m’encourager mais a compris que j’en arrive là si j’estimais que c’était le mieux à faire pour mes enfants.
    Notre décision était surtout liée à la situation sans issue de l’aîné, or cette maîtresse n’avait pas de pouvoir en élémentaire… Mais je me devais de préciser ce point!

  7. mamcoco dit :

    Je réponds ici aux commentaires facebookiens, je préfère conserver l’anonymat du blog du Petit Zèbre…

    Merci à Eric Sandra pour sa proposition, malheureusement (ou pas) nous sommes loin de l’IDF, en Bretagne en fait.
    Mais je suis preneuse si des familles finistériennes souhaitent faire des sorties communes…

    A Odile Maigrot; je partage ta sensation de voir nos enfants si extraordinaires au sens premier du terme éteints et abîmés par le système. Les dommages me paraissant difficilement réversibles, c’est la raison pour laquelle je les en ai sortis.
    Ne laisse pas tomber ta fille, tu es la seule qui pourras l’aider (même si c’est en trouvant les personnes qui sauront l’aider…)

  8. Zebrao dit :

    Bonjour, j’ai les larmes aux yeux en lisant votre temoignage, un déclic car j’ai l’impression de lire un bout de notre histoire au travers de votre récit, mais en étant encore à la phase précédente: la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et le moment où l’on se dit, après très très grande réflexion, que l’on ne peut plus laisser faire tout ( devrais- je dire plutôt Rien) et n’importe quoi…
    Mais, plus concrètement , pourriez- vous m’expliquer plus précisément comment procéder,quelles sont les démarches à faire et le temps que cela a pris? J’ai eu très récemment l’Academie qui a complètement fermé le sujet et a tenté de me déstabiliser par des menaces !!! Merci

    • mamcoco dit :

      Bonjour

      Vous pouvez dans un premier temps vous rapprocher d’une association de familles non scolarisantes, il en existe plusieurs visibles sur internet. Vous trouverez facilement avec un moteur de recherche, voyez laquelle semble vous convenir le mieux mais toutes pourront vous renseigner.

      L’IEF est un droit, il n’y a pas d’autorisation à obtenir avant de se lancer, vous n’êtes même pas obligée de prévenir l’école (c’est mieux de le faire à mon avis, car sans nouvelles de votre enfant ils peuvent compliquer la situation). Votre seule obligation est d’envoyer une déclaration de déscolarisation à l’inspecteur général départemental de l’EN et surtout à la mairie de votre lieu d’habitation, dans les 8 jours qui suivent une désco en cours d’année puis chaque année dans les 15 jours qui suivent la date officielle de rentrée (vous pouvez trouver des modèles de lettres sur les sites des assos)… Et c’est tout!

      Concrètement donc, vous pouvez décider de ne plus envoyer votre enfant à l’école dès demain (bon, vendredi du coup) et vous avez 8 jours pour envoyer les courriers. Le plus long est de prendre cette décision.
      Courage à vous et n’hésitez pas si vous avez d’autres questions, je suppose qu’on pourrait se parler en mp.

      • Zebrao dit :

        Merci beaucoup pour votre réponse. Effectivement j’aimerai beaucoup échanger avec vous en mp, comment fait- on?

  9. Cat dit :

    Bonjour,
    Je me retrouve dans retrouve témoignage… Les TOP sont épuisants… Moi j’ai vu plusieurs psy pour ça, dont 2 spécialisées dans la précocité. Aucune aide de leur part. Elles ont toutes deux prôné la punition, ce qui ne fait que mettre de l’huile sur le feu… La lutte de pouvoir est plus intense, l’escalade de la violence est terrible. La dernière psy était totalement dépassée par la situation. La psy scolaire, je n’en parle même pas. Nulle. Pour elle tout se résume au complexe d’oedipe! elle me soutiens que son comportement y est lié…
    Pour l’école, mon fils 8 ans y va avec des pieds de plombs depuis toujours. Ma fille 2 ans y rentrera l’an prochain. Je pense à l’IEF depuis pas mal de temps, mais je ne suis pas du tout soutenue par mon entourage, ni même par leur père. Et puis nous travaillons tous les deux et je ne vois pas trop comment gérer tout ça… Mais je m’y prépare petit à petit et je sais que si un jour cela devient vraiment catastrophique, je passerai le pas, me mettant probablement à dos ma famille entière (composée de prof et d’éduc spé!!).
    Merci pour ce témoignage qui montre que vivre autrement est possible.

  10. virginie dit :

    Bravo pour votre décision. Votre histoire me parle beaucoup. Vous avez beaucoup de courage.

  11. rayures*5 dit :

    Votre histoire est en effet anormale et triste…Mais il reste que vous vous sacrifiez pour vos enfants…où est votre « carrière »? votre épanouissement à vous la maman? Je suis restée à mi-temps pendant 3 ans avec mes 3 (1 (T)HQI testé et rès TOP, 2 pas encore testés mais dans le même profil) quand n°3 n’allait pas à l’école. Je n’en pouvais plus…impression de ne plus exister, d’être mangée…je vais mieux depuis la reprise à 80%, et mes enfants aussi du coup^! (et ils grandissent….) Je précise que j’ai un métier gratifiant, mais pas particulièrement lucratif ni glorieux. Comment allez-vous faire pour vous préserver? et par exemple pour les choses simples mais compliquées avec des enfants: coiffeuse, RDV gynéco, etc…

    • mamcoco dit :

      Si je vous ai bien compris, vous aviez un boulot avant de voir débouler votre première tornade… Vous avez donc gardé ce travail à mi-temps puis à 80%.
      Ce n’était pas mon cas, je n’avais pas de boulot, pas droit à un quelconque congés de maternité, rien. Et pas de famille pour me garder mon enfant. Et pas de place en crèche. Et pas pu trouver de nounou en urgence le jour où j’ai failli trouvé un boulot.
      Voilà, il y a des choix à faire dans la vie.
      Franchement je ne vois pas comment j’aurai pu faire garder mon premier, même le centre de loisirs s’est révélé infaisable (il s’est échappé 1 fois de l’école et 2 fois du centre de loisirs avant d’avoir 5 ans et demi).

      Je me sens mangée oui, surtout dans les périodes où les crises de TOP s’enchainent et que je suis seule avec eux. Mais j’ai travaillé sur moi justement pour pouvoir supporter ça et pouvoir continuer à les aider à adapter leurs comportements, pour trouver une place dans la société.
      Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour eux et ce sont de gros sacrifices, qui coûtent du temps et de l’argent.
      Et voir qu’un enseignant qui n’y connait rien dans le domaine des HPI puisse nous casser notre petit bonhomme sans que personne n’ait le moindre pouvoir, ni les autres enseignants, ni la directrice, ni le médecin scolaire, ni la psy scolaire, ni l’inspecteur d’académie ni même le référent académique pour les enfants aux besoins particuliers, qui n’est là que pour faciliter les choses quand l’école veut bien faire quelque chose, mais qui ne peut rien imposer, voir ça m’a été insupportable.

      Mon fils mérite mieux que ça et je ne pourrais pas me préserver ou m’épanouir à l’extérieur en sachant qu’il est abîmé chaque jour un peu plus mais que mon bien-être l’exige. Ce n’est pas ma façon de fonctionner.
      J’espère bien trouver un nouvel équilibre qui satisfera tout le monde comme ça, le temps que mes enfants soient assez forts pour retourner dans un établissement scolaire s’ils le désirent, ou se lancent dans la vie.
      Et tant pis pour le coiffeur, de toutes façons c’est déjà quelque chose que je ne faisais plus depuis des années…

  12. Prune dit :

    On dirait mon fils ! On dirait les réactions des instit de mon fils ! On dirait les mêmes clichés ! Mais on ne dirait pas la même mère. Pas le courage de déscolariser… Bravo à vous .

  13. Liz dit :

    Merci pour ce témoignage. J’y retrouve mon fils aîné (en fait, les 2). Nous venons de retirer le « grand » de l’école (3 ans 1/2) pour exactement les même raisons. Et depuis qu’il sait qu’il n’y retourne plus cette année (on cherche une école plus compréhensive pour septembre), ce n’est plus le même enfant. Nous n’avons plus été confronté au « Jumeau Maléfique » depuis vendredi.
    Nous espérons, avec le temps, pouvoir réparer tout ce qui a été détruit: propreté, sentiment d’abandon, un début d’anorexie, bégaiement, TOC, cauchemars le nuit…
    Et l’école ne nous a jamais écouté. On a été convoqué pour nous entendre expliquer que notre fils n’avait qu’un problème: Nous! « Il va bien, il n’est pas HP (un diagnostique qualitatif a été posé à 2 reprise par psychologue spécialisé, il va trop mal pour un test de QI), on doit nous remettre en question et ouvrir les yeux sur la réalité ».
    Et Miniature n°2 (11 mois) est un enfant actif mais d’un silence absolu. Nous n’avons quasiment jamais entendu le son de sa voix. Depuis le retrait de l’école de son frère et la disparition du « jumeau maléfique » qui prenait beaucoup de place, Miniature n°2 se fait entendre, tient de longues « conversations », demande de l’attention.
    En à peine 3 jours, la tension familiale a nettement baissé et les sourires sont réapparus. On a encore un long chemin à parcourir, mais je n’ai plus peur d’être confronté à mon « grand » une journée entière, en tête à tête.

  14. Lana dit :

    Bonjour à vous et je vous remercie pour ce témoignage.

    Je nous y reconnais dans beaucoup de points; en particulier refus total de l’EN de faire des efforts pour des enfants qui se sentent « bien » et ne posent pas de problèmes.

    Comme vous, j’ai vu mon aîné s’éteindre petit à petit: enfant très curieux, à quatre ans, quand on lui demandait ce qu’il voulait faire comme métier, il répondait… inventeur! Très enthousiaste à rentrer à l’école, dès la petite section il s’était plaint des « grands qui l’embêtaient », problème démenti en bloc par la maîtresse; nous avons pas mal déménagé l’année suivante, si bien qu’en GS il atterrit dans une nouvelle école (après un bref passage ailleurs); j’évoque sa possible douance; la réponse de la maîtresse, pourtant, super, impliquée en classe et elle-même maman d’un enfant différent (malentendant) est « oui, il apprend vite. Oui, il sait beaucoup de choses. Non, je ne pense pas qu’il soit précoce ». Pas de soucis particuliers à l’école, sinon une grande agressivité et opposition à la maison, des crises de nerfs avec hurlements, roulades par terre et j’en passe qui deviennent invivables dès l’âge de 5 ans et auxquelles les punitions ne font rien, cela se transforme en une guerre de pouvoir entre mon fils et nous. Les années suivantes se passent un peu pareil, toujours excellent élève à l’école, des phases plus ou moins aiguës d’opposition à la maison; des punitions en escalade qui ne font qu’empirer les choses; une tristesse qui s’installe dans le regard, la curiosité qui s’estompe… mais tout va « bien » quand je tente d’aborder le sujet, le problème vient forcément de la maison. Jusqu’en CM1, où il est pris pour cible par des camarades et commence à être traité d’intello – pour les maîtresses, pas de quoi s’inquiéter, il est juste un peu sensible, par ailleurs elles affirment gérer parfaitement la situation. A la maison, il prend pour tête de turc ses petits frères sur qui il passe allégrement les nerfs; les crises de nerfs sont quotidiennes, pas une consigne n’est exécutée sans être discutée, remise en question de tout, négociations interminables qui aboutissent toutes à un point mort – il nous assomme avec un flot de paroles et au final.. fait ce qui lui chante!!; pas une punition n’est acceptée; des gifles pleuvent; mon mari est beaucoup absent pour son travail; je suis seule avec quatre enfants dont un bébé, dans une maison loin de tout, à me débattre entre le besoin de sommeil, les activités et l’opposition systématique de l’aîné. J’en veux à mon homme de nous laisser dans la merde et de s’en laver les mains en se cachant derrière son travail; lui, de son côté, fuit les cris, la situation de conflit permanent à la maison et les crises de nerfs – les miennes cette fois-ci . Un cauchemar; notre couple et notre entreprises n’y résisteront d’ailleurs pas… une connaissance me conseille dei faire passer le test à notre fils: c’est officiel: il est HQI: enfin, je peux en parler à la maîtresse en ayant quelque chose de tangible à montrer , je suis écoutée mais aucune solution n’est proposée. Mon fils se met à avoir des TOCs: notamment, il compte et recompte ses frères à chaque déplacement en transports en commun… je lui explique petit à petit ses différences de fonctionnement par rapport aux autres, notamment son hypersensibilité qui peut parfois poser des soucis d’interprétation de certains mots ou gestes ; il me demande s’il existe des écoles spécialisées pour des enfants comme lui; je lui dis que pas dans notre ville mais il pourrait éventuellement sauter une classe, l’idée lui plaît… nous traversons une tempête pendant l’été qui suit: on perd notre entreprise, notre logement, on passe à deux doigts de se séparer avec le papa; l’aîné se met à avoir des idées suicidaires ce qui nous pousse à tout mettre en oeuvre pour apaiser les tensions et à se donner un nouveau départ coûte que coûte, c’est une question de survie pour nous tous… à la rentrée il est dans une nouvelle école: dès le mois de septembre j’harcele la directrice avec son bilan; j’obtiens à ce qu’il soit dans une classe à double niveau CM1/CM2; son maître est zébré lui-même, il a deux enfants zébrés; la directrice est quant à elle aussi maman d’un zèbre… malgré cela, la communication reste difficile. Après un début d’année compliqué il finit par prendre ses marques, notamment, il apprécie que le maître leur fasse faire nombre d’activités supplémentaires comme par exemple l’écriture d’un livre… toutefois, quand je viens le voir pour dire qu’il s’ennuie, non, ce n’est juste pas possible: d’ailleurs il n’est pas toujours le premier à finir, il est mal organisé et NON il ne s’ennuie jamais! Mon fils, lui, demande toujours ce saut de classe, il se verrait bien en sixième l’année prochaine… Au mois de janvier on organise une rencontre de l’équipe éducative; le maître est contre, ses résultats sont bons mais pas exceptionnels et ne justifient pas un passage anticipé, la directrice est contre, même la psy qui l’avait testé et qui nous l’avait suggéré… revient sur ses paroles!! On en sort abattus; rien de nouveau, sinon une nouvelle commission scolaire prévue pour mai « juste au cas où ». J’en parle à mon fils, il est visiblement déçu mais il encaisse. Et là, le déclic se produit! Il se met à travailler à la maison (avant, bien qu’avec de très bons résultats scolaires, il n’ouvrait pas ses cahiers et me disait avoir déjà fini ses devoirs en classe); son comportement s’améliore en classe et aussi à la maison; il retrouve une partie de sa curiosité qui s’était évanouie… bref, il est très motivé et surtout, il se sent enfin au défi, entendu, pris en considération, voit une possibilité d’ouverture! En mai; nouvelle réunion de l’équipe pédagogique: gros progrès sur le comportement, le travail, même sur l’organisation de ses affaires sur le bureau; une culture générale exceptionnelle pour son âge; quelque faiblesses en maths (où il a juste le niveau des autres bons élèves de son âge) mais scolairement, le passage anticipé se tient! Wow! Reste qu’il est hypersensible et a encore besoin d’être encadré et rassuré, on évoque son manque de maturité affective… on en sort avec un délai pour réfléchir. Je me tourne vers des collèges privés, et je trouve une petite structure très riche en activités diverses et qui est très sensibilisée aux enfants précoces sans toutefois l’afficher en gros titres! Ils travaillent même avec une association et font des sorties entre eux; et aussi il n’y serait pas le seul à débarquer en sixième après le CM1: au moins deux autres enfants seront dans le même cas. La directrice est ouverte, me rassure, j’ai occasion de rencontrer d’autres personnes lors d’une journée portes ouvertes et elles semblent toutes avenantes et au courant du fonctionnement des EIP; il y a même des élèves de quatrième qui viennent à la rencontre avec mon fils et nous rassurent et lui proposent son aide en cas de besoin. Mes doutes s’envolent; j’annonce notre décision à la directrice et au maître actuel. Mon fils est ravi, son comportement va beaucoup mieux; les tensions s’apaisent et il tend à accepter enfin notre autorité malgré des petits frottements mais qui ont enfin des proportions NORMALES des conflits classiques qu’on puisse rencontrer dans les familles. L’année prochaine, on attaque donc une nouvelle étape dans cet établissement après un long parcours où l’EN nous avait fixé un boulet aux pieds sous prétexte qu’il ne dérangeait pas les cours et n’avait pas de résultats en chute!

    Mon deuz, HQI testé au profil très homogène; excellent élève et avec une grande intelligence relationnelle fait de son mieux pour ne pas se faire remarquer… il a des copains, sait faire des multiplications de tête (il est en CP); il va bien; mais cette année il est plus énervé que les précédentes et puis il ne montre pas ce qu’il sait faire, et ne fournit aucun effort si bien qu’alors qu’il déchiffrait déjà des mots à la rentrée il a un niveau de lecture en cette fin de CP tout à fait comparable à celui de ses camarades non-HP: d’ailleurs, la directrice elle-même -qui par ailleurs a une grande sympathie pour lui – a remarqué cette volonté de ne jamais se mettre en avant et de cacher ses capacités plutôt que de sortir du lot – elle considère que c’est très bien ainsi, pas la peine de l’aider à s’affirmer ni travailler à la vitesse qui est la sienne!! Comme il va bien, rebelote: pas de dialogue possible donc (mieux vaut attendre qu’un enfant soit en difficulté plutôt que de s’arranger pour qu’il ne le soit jamais, non?); mais on le « surveille » m’a affirmé la directrice.

    Troiz, une tornade… très motivé pour rentrer à l’école; il se montre extrêmement introverti et effacé pendant l’année de la petite section – à Noêl, sa maîtresse me confie qu’il est tellement sage qu’elle n’est pas sûre avoir déjà entendu sa voix – alors qu’à la maison c’est le genre d’enfant à sauter sur les murs et partir dans tous les sens, et surtout à rire, rire, rire!! On parle bien du même là??? Il pleure le matin pour ne pas y aller; aux problèmes avec le grand s’ajoutent les crises de nerfs du matin du troiz qui refuse de s’habiller pour aller à l’école… Cette année; ça va mieux: il est en moyenne section, il a des copains… mais à 5 ans il a la capacité de suivre le programme de CP (il déchiffre des mots simples, fait des additions et sait doubler les nombres et ce sans travail -non, je ne le pousse pas; oui, je le laisse jouer) or sauter la GS est inenvisageable: il n’a absolument pas la maturité affective nécessaire, fait encore la sieste et surtout, il est incapable de rester assis sans bouger durant de logues périodes!! On voit bien là les limites de la structure même de l’EN pour des enfants au fonctionnement atypique… Je rêverai le mettre dans une école type Montessori si j’en avais les moyens…

    Le quatrième aura trois ans en décembre prochain… mais ne rentrera pas en septembre: l’école étant surchargée, la directrice ne prend que des enfants ayant trois ans révolus. Alors, avec celui-ci, après l’incompréhension et la déception, je vais tenter une expérience: une année d’IEF pour un enfant que l’EN refuse de prendre faute de moyens: on verra bien ce que cela donne, si j’en suis capable, si ça se passe bien… et au pire, cette solution pourrait être adoptée pour la suite pour lui ou même pour ses frères en cas de soucis ou même en cas de résultats meilleurs d’un pointe de vue d’apprentissages et de relation. J’ai contacté une ancienne maîtresse de mon grand -une des rares dans la classe de qui il n’avait pas de soucis, une personne calme, douce et à l’écoute; elle me soutient et me propose son aide en cas de besoin!

    Voilà pour nous; c’est un peu long mais ça du bien de vider ce sac car les gens jugent sur ce qu’ils voient mais n’imaginent pas que la difficulté pour un enfant engendre la souffrance pour toute une famille et intensifie tous les problèmes présents par ailleurs; on a tendance à voir un regard suffisant et prétentieux quand je parle du haut potentiel de mes enfants et on trouve excessif que je guette en permanence, que je surveille, je « surprotège »… mais ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir? On sait comment ces enfants « fonctionnent », pourquoi ne pas mettre en place des choses avant qu’ils ne soient en souffrance?? je crois qu’il y a certains dogmes que je ne comprendrai jamais…

    • Bob dit :

      Merci pour votre témoignage. C’est très touchant et cela fait tout à fait écho dans notre vie.
      Bon courage

    • Rainbow dit :

      P…in ! Que c’est dur !
      Je vous souhaite de vous en sortir avec vos quatre zèbres. Moi je n’en ai que deux ( avec dysgraphies associées toutefois et ordinateurs en classe, histoire de compliquer les choses), je suis très aidée par mon mari et toute la famille s’implique et pourtant, quand JE ne vais pas bien, tout menace de s’effondrer tel un château de cartes…
      Comme je vous comprends !

  15. mamcoco dit :

    Lana, quel parcours pour votre famille, et comme ça fait écho aussi chez moi!
    Bravo d’avoir continué à creuser jusqu’à ce que vous trouviez une solution pour votre aîné, et courage pour les autres frères, car, comme dit la thérapeute qui s’occupe de nous, dès que l’un va mieux les autres s’autorisent à aller mal et à le montrer…
    C’est le passage de relai permanent, mais on prend de l’expérience et on affine ses approches et ses réactions!
    L’IEF avec votre dernier pourrait bien vous donner envie d’élargir l’expérience, je vous souhaite d’y prendre beaucoup de plaisir et une année plus sereine…
    Bon courage à vous tous

  16. Florence dit :

    Bonjour à tous et merci pour vos précieux témoignages.
    J’ai 3 enfants : 8 ans, 5 ans et 18 mois. L’aîné a été diagnostiqué HPI, et avec des TOP.les 2 petits sont probablement HPI. Les maîtresses des 2 grands parlent de saut de classe mais nous sommes réticents. J’envisage l’IEF, étant moi-même enseignante mais je redoute d’avoir à gérer les oppositions de mon aîné sans le répit des journées d’école. En vous lisant, j’ai l’espoir que cela puisse au contraire l’aider à apaiser ses crises. Avec le recul des 2ans 1/2 d’expérience, j’aimerais beaucoup savoir quel est votre bilan : comment vont les TOP, poursuivez-vous toujours l’IEF et comment allez-vous vous-même en tant que maman à plein temps ?
    Merci d’avance pour votre réponse et au plaisir d’échanger avec vous !
    Merci également à ce blog qui est une mine !
    Bonne journée



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