Deux articles autour du Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (décembre 2014)

Deux articles autour du Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité (décembre 2014)En faisant mon petit tour sur les actus du Net ce matin, quelque chose m'a frappée en lisant 2 articles, parus le même jour, sur le même thème : le Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité (TDA-H) :!:

 

Comme avec l'autisme il y a quelques jours (voir ce billet) force est de constater que c'est le grand écart entre ces 2 publications :-?

 

L'une, française (dans le Télégramme, sous le titre « Le pédopsychiatre m'a recadré vite fait »), donne la parole à la pédopsychiatre Marie-France Le Heuzey... mais aussi à la psychologue & psychanalyste (pourquoi ne suis-je pas étonnée !?? 8-O ) Marika Bergès-Bounes qui tient un drôle de discours sur les enfants surdoués, sur les Dys & finalement, sur ceux atteints de TDA-H :

 

« Dans les années 80, nous avions aussi eu droit à la vague des surdoués. Dans les années 90, c'était plutôt la mode des "dys" (dyslexiques, dysorthographiques, dyspraxiques). Toutes ces vagues sont en chute libre. »

 

Vilains parents qui suiviez déjà les modes successives des années 80 & 90, désormais vous osez vous fier à Internet (le grand méchant qui laisse à dispo des questionnaires de Conners) & donc vous permettre de former, seuls face à votre écran, l'hypothèse que votre enfant puisse possiblement être touché par un TDA-H &, comble de l'horreur, consulter pour valider ou invalider cette piste.
N'avez-vous pas honte !?? :hypno:

 

Le plus drôle, l'article prend soin de préciser :

 

Les cas de TDAH sont en fait peu nombreux, puisqu'ils ne concernent que 5% [...] soit, en moyenne, un enfant par classe »

 

Ça alors !?
5% ? Comme les Enfants Intellectuellement Précoces (quand on prend comme seuil de surdouement un QI Total de 125, comme le préconise par exemple le spécialiste Jean-Charles Terrassier :up: ). Ces enfants existent donc bel & bien ? :-D

 

Un enfant par classe, ce n'est pas rien ! C'est une réalité tangible au delà d'une vague... ou d'une mode me semble-t-il ;)

 

Au début, Marc était persuadé que Marie était hyperactive : « Je suis allé sur le web et j'ai trouvé le questionnaire de Conners, qui sert à diagnostiquer les troubles de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Je suis arrivé avec mon diagnostic chez le pédopsychiatre qui m'a recadré vite fait. Non, Marie ne souffrait pas de TDAH ! Nous avons entamé une psychothérapie en famille et les choses se sont calmées ».

À chaque époque ses troubles, reconnaissent les psychiatres et les psychanalystes, fatigués de voir des parents qui leur donnent des verdicts catégoriques.

« Ils remplissent des QCM sur internet et arrivent en consultation en assénant : "Mon fils est hyperactif", raconte la pédopsychiatre Marie-France Le Heuzey (auteure de « L'enfant hyperactif », Odile Jacob, 2003). Alors que c'est rarement le cas : l'enfant peut être opposant, dyslexique ou souffrir d'une pathologie plus lourde, comme l'autisme »

 

POUR lire la suite DE l'ARTICLE :arrow: c'est par là !

 

Deux articles autour du Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité (décembre 2014)

 

 

Outre-Atlantique, voilà ce que l'on peut lire dans le NewYork Times : « Et si l'hyperactivité était une chance ? » par le Pr Richard Friedman, psychiatre & professeur à la faculté de médecine Weill Cornell à New York, relayé e ce début décembre 2014 par L'Express :roll:

 

Quelle différence dans la façon de regarder ces enfants, de les valoriser au lieu de les écraser sous une chape de "handicap" comme on le fait encore en France (en égratignant joyeusement les parents, au passage...) ! :-o

 

Etre hyperactif n'est pas un handicap mais un atout dans une société très connectée où l'on doit sans cesse passer d'un sujet à l'autre, assure un éminent spécialiste dans le New York Times.

Et si on changeait de regard sur les enfants hyperactifs? Leurs difficultés à se concentrer perturbent leur scolarité, au point que leur manière d'être est considérée comme une maladie (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, TDAH).

Mais un psychiatre américain, le Pr Richard Friedman, les voit tout autrement. "Dans le bon environnement, ces traits de personnalité ne sont pas un handicap et peuvent être un réel atout", décrète-t-il dans le New York Times (lire l'article en français)

Les hyperactifs, multitâches, stimulés par la nouveauté, sont même particulièrement adaptés à l'ère 2.0. "Notre monde en pleine mutation et en accélération est fait pour eux", estime lui aussi le Dr Dominique Dupagne.

Ce généraliste s'inclut dans la catégorie des adultes "zappeurs", épuisants pour l'entourage mais résolument créatifs.
Il y range également l'inventeur de l'iPhone, Steve Jobs, l'animateur de télévision Antoine de Caunes ou encore la journaliste de radio Pascale Clark.

 

POUR lire l'ARTICLE traduit en FRANÇAIS :arrow: c'est ici !

 

 

:idea: & pour lire l'article original (in english) :arrow: c'est ici !

 

 

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11 commentaires à “Deux articles autour du Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (décembre 2014)”

  1. Denat dit :

    Bonjour
    et félicitation pour ce blog très instructif et passionnant.

    Je viens de finir de lire dans le journal le Monde daté du mercredi 3 décembre dans son cahier Science & médecine, une double page sur
    « Pollution le cerveau en danger » ; article de Stéphane Foucart dans lequel, entre-autres, la biologiste Barbara Demeneix y étudie l’impact des polluant sur le développement cérébral.
    Cet article s’interroge sur le risque que la présence de plus en plus importantes de molécules créées par la chimie moderne fait courir aux capacités cognitives des enfants.
    On y évoque le danger des expositions in utero et pendant la petite enfance à certains marqueurs chimiques. A partir de mesures collectées aux USA on y souligne l’évolution du nombre de cas d’autisme (vingt à trente fois plus  » que dans les années 1970) et on y associe les syndromes de Rett et d’Asperger ainsi que l’hyperactivité et les troubles de l’attention.

    Un deuxième article dans cette double page est intitulé « les coûts faramineux de la perte de QI » et chiffre les points de QI « chimiquement » perdus et estime le coût financier (modèle développé par Joël Schwartz 1994) ; un point de QI perdu est un manque à gagner de 15200€ pour un individu et pour sa vie entière. D’après cet article il semble que de nombreuses études ont été faites sur l’impact économique des ces perte de QI en France, en Europe et aux USA.

    Un troisième article est un entretien avec Philippe Grandjean, professeur de médecine environnementale à l’université Harvard et à l’université du Danemark-Sud, qui est l’un des pionniers des études des effets de la pollution sur le cerveau en développement. On y décrit les effets avérés de ces divers polluants et, en fin d’article, on y liste les substances posant problème pour le cerveaux en développement
    Ces quelques notes ne sauraient se substituer à la lecture complète de ces trois articles qui pourraient fortement intéresser les lecteur de votre Blog que je trouve passionnant.
    Christian

    • A. Zebrounet dit :

      Articles déjà évoqués sur le blog -> https://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2014/12/02/2-articles-sur-les-effets-de-la-pollution-sur-le-cerveau-lemonde-decembre-2014/ :)

  2. Frédérique dit :

    Bah ouais tiens! Une bonne thérapie familliale et tout disparaitra!
    Mais au fait, la thérapie familliale, ce ne serait pas une mode aussi? ;)
    Si on pousse le raisonnement à l’absurde, avant, on s’en sortait très bien sans les psys, non? ;)

  3. Frédérique dit :

    Et le SIDA, et la SEP, et Alzheimer, ce sont des modes aussi. Bah ouais, avant, on n’en parlait pas!
    Pfff
    Bon, je sais que tes lecteurs le savent aussi mais ça me défoule de le dire: on n’en parlait pas parce qu’on ne les avait pas encore diagnostiqués!!! Bande de c****! J’aime pas les gens qui font de l’intox en prenant les autres pour des idiots!

  4. jesuisdecellesqui dit :

    De toute façon, tout cela est de la faute des mères ! C’est parce qu’elles culpabilisent ! Je suis une maman qui a culpabilisé un an de trouver son enfant en avance avant qu’il ne soit diagnostiqué Thqi. Puis qui a culpabilisé 2 ans de le penser Tdah avant qu’il ne soit diagnostiqué Tdah. A l’heure actuelle je culpabilise de trouver qu’il a des traits autistiques (j’ai même pensé « psychopathe » ). Alors je ne vais aller voir personne parce que j’ai compris que c’était de ma faute : je le suis aussi. Je fais le deuil, enfin, de tout ce que j’ai dû être. Parce que pour être à la mode ou en mode « socialement acceptable » je me suis rongée… euh ! Rodée !

    • A. Zebrounet dit :

      Un billet que j’ai écrit en février dernier, sur l’autre blog :arrow: http://les-tribulations-dune-aspergirl.com/2014/02/23/que-ma-apporte-le-diagnostic-du-syndrome-dasperger/ :roll:

      • jesuisdecellesqui dit :

        Ah oui, en effet. J’y ai trouvé mes mots. Je veux essayer de travailler seule là-dessus, sans diagnostic officiel donc. C’est un défi gigantesque dont le départ est très raide : me croire, me convaincre et me faire confiance. Je ne me suis pas trompée jusqu’à maintenant et puis mon mode de vie se modèle déjà naturellement dans ce sens. J’ai 2 cousins autistes, une officiellement diagnostiquée et je l’ai su il y a peu. Ce sont les personnes d’avec lesquelles, sans verbalisation, je me suis sentie très proche. Mon cousin n’a pas de diagnostic mais c’est « visible » (le ton de sa voix et son attitude) de tout le monde.
        Nous venons de vivre un événement terrible dans notre entourage et qui me fait dire STOP. Au travail.

  5. Après21h dit :

    Oui, Comme d’habitude…

    Ma fille est autiste, je me suis battue pour que l’on lui pose un diagnostique, afin de lui apporter la meilleur prise en charge. Aujourd’hui elle va bien, mais vraiment bien, elle ressemble à toutes les petites filles de son âge, et son CP se passe sans AVS, et il se passe merveilleusement.
    Ou en serait t’elle aujourd’hui, si j’avais écouté les psy que j’ai consulté ?
    J’étais en proie à des interrogations sur son développement, et je cherchais des réponses que tous les professionnels de santé refusaient de me donner. La réponse était globalement la même : « Votre fille va bien, c’est vous qui avez un problème, peut-être devriez vous suivre une psychothérapie familiale? Vous savez l’autisme c’est la mode aujourd’hui… »

    Mon fils est HP, avec un TDAH, et pour lui aussi j’ai du me battre, mais pas contre les médecins qui pour lui ont rapidement posé le diagnostique, mais contre les enseignants… Tous me disaient que mon fils était juste mal élevé, feignant et stupide, c’est d’ailleurs parce qu’une maitresse a évoqué un éventuel retard mental (HAHAHHAHA), que nous avons fait des test d’efficience intellectuelle… Mais étrangement quand nous sommes revenus avec les résultats personne n’a voulu nous croire, cette même maitresse qui était prête a entendre que mon fils avait un retard et devait quitter le système classique, m’a dit « Oui… de l’avance… enfin, quand on les paye les psy vous disent ce que vous voulez entendre !…. », quand au TDAH, même discours « Les psy diraient n’importe quoi pour que les parents ne culpabilisent pas, le TDAH est une invention pour déculpabiliser les parents défaillants, aujourd’hui c’est la mode, dès qu’un enfant désobéit, il est hyperactif ! »

    Alors moi je dis à tous les parents faites vous confiance, vous êtes de bons parents, parce que vous vous interrogez sur votre enfant, parce que vous chercher des réponses. Les mauvais parents n’en n’ont rien à faire, ils se fichent des diagnostiques, et écoutent les personnes qui les culpabilisent.
    Et si quand vous vous interrogez sur votre enfant, sur son développement, un médecin vous culpabilise, ou nie ses difficultés, dites lui simplement ça : « Il est très important d’écouter les parents qui s’inquiètent du développement de leur enfant, car dans 99% des cas c’est un indicateur important qu’il y a au moins un problème à examiner et au minimum des stratégies accrues de stimulation à mettre en place, quant au 1% restant, il s’agit de pathologies émotionnelles grave des parents (syndrome de Münchhausen inversé par exemple), et il est indispensable de faire une déclaration au services sociaux… alors, vous faites une déclaration ou vous m’aidez a aidez mon enfant? »…

    Bon courage à tous les parents qui cherchent et qui sont arrivés ici.

    • Je suis absolument parfaitement d’accord avec votre conclusion : en tant que parents il faut se faire confiance. Nous sommes les personnes les plus proches de nos enfants, les plus sensibles à ce qu’ils sont, ce qu’ils ressentent. Il n’y a pas de fumée sans feu : si un parent sent que quelque chose cloche, a l’impression que les professionnels (qu’ils soient bienveillants ou non d’ailleurs) sont passés à côté de leur enfant, ils doivent insister, persévérer, chercher, discuter, changer d’interlocuteur. Ce sont eux qui ont raison, même s’ils n’ont pas les mots, le diagnostic, ils ont déjà mis le doigt sur un problème.
      Bon courage et bravo pour votre persévérance ! :)

  6. Eric TURON-LAGOT dit :

    Bonsoir,
    Bon… A croire que j’en redemande… Je termine une consultation d’un petit « agité »… et je veux me détendre en lisant vos pages (je suis acro…). Je vais devoir finir de m’irriter contre l’obscurantisme psychanalytique dont les praticiens restent incapables de formation tout au long de leur vie, d’agréger à leurs savoirs obscurs les progrès de l’imagerie médicale, des neurosciences, de docteurs (excusez du peu…) qui travaillent en équipe à comprendre. NON : les psychanalystes n’ont pas besoin de comprendre ni d’apprendre : ils savent ! On peut cependant déplorer qu’à Sainte Anne il est encore des consultations à base de psychanalyse… Mais rassurons-nous : de plus en plus d’hôpitaux refusent carrément les psychologues dès lors qu’ils sont « cliniciens » ou d’obédience « analytique ». OUF ! Il était temps.
    Si les modes des surdoués, des Dys et des TDA se succèdent, celle de l’œdipe, des stades bucco-sphinctériens et autres mythologie psychanalytique ne passe pas, ne lasse visiblement pas, et du même coup n’évolue pas, laissant par là croire qu’elle n’est pas une mode mais une vérité intemporelle, indubitable.
    L’autisme a gagné en enjoignant les analystes de ne plus s’occuper si mal de ces enfants et de ces familles. Gageons que le TDA et les Dys parviendront rapidement à la même injonction !

  7. lechalote dit :

    Les traduction des symptômes et l’usage que font les gens de ce type de dénomination sont consternantes…Dernière en date dans l’école de ma fille. Un gamin tape, étrangle, harcèle. A bout d’arguments, l’instituteur suggère une mettre collective pour les parents et le directeur. Lettre que ma fille écrit, que tous les enfants signent, et qu’elle remet en mains propres à la mère pour que ça ne se « perde » pas en route.
    Intervention du directeur : ‘Vous devez lui pardonner car il est hyperactif ».
    Ma fille interloquée : Et ça excuse qu’il nous étrangle?
    Non mon coeur, ça n’a rien à voir.
    Quand au directeur, avec son grand pardon, il juste a loupé sa vocation de prêtre catholique peut-être, mais directeur d’école, c’est une erreur à mon sens.



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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