TDAH: l’hypothèse sociale (Le Devoir, septembre 2015)

TDAH: l’hypothèse sociale (Le Devoir, septembre 2015)Le site québécois Le Devoir publie un article sur le TDA & TDAH (le Trouble Déficitaire de l'Attention, pouvant être avec ou sans Hyperactivité) :-|

 

Le papier, intitulé "TDAH: l’hypothèse sociale" s'appuie notamment sur les écrits du Dr Patrick Landman, parus en février 2015 aux éditions Albin Michel : "Tous hyperactifs. L'incroyable épidémie de troubles de l'attention" :!:

 

Livre qui en France a beaucoup fait parler (souvent pas en bien d'ailleurs...) & a soulevé nombre de réactions indignées.

 

Psychiatre, pédopsychiatre, mais également docteur en Droit, Patrick Landman est sans conteste un homme brillant. Mais il est aussi psychanalyste & a dirigé un CMPP (pour Centre Médico-Psycho-Pédagogique) ; ce qui (me) donne certaines indications (pour ne pas dire des indications certaines) sur son orientation (psychanalytique) :(

 

J'avais lu son livre à sa sortie & avais projeté d'un faire un billet (pour dire mon écœurement). Puis j'ai estimé que ça n'en valait pas particulièrement la peine, préférant utiliser mon temps pour vous parler de choses qui m'ont touchées & séduites :up:

 


Cliquez sur la couverture du livre pour
ouvrir les détails de "Tous hyperactifs ?"

 

 

Car c'est peu dire que "Tous hyperactifs. L'incroyable épidémie de troubles de l'attention" m'a déplu :-x

 

Pas tant pour ses opinions (que je ne partage certes pas mais qu'il est tout à fait libre d'avoir & surtout, que j'étais curieuse de découvrir), que pour son ton péremptoire & agressif :-o

 

Quelques exemples pour illustration. L'auteur parle sans détour de pseudo-maladie pour qualifier le TDA/H & résume lui-même, page 23 son ouvrage à la question :

 

Le TDAH/H existe-il ?

 

 

Question qui appelle chez lui une réponse définitive & sans nuance, qu'il écrit noir sur blanc, page 213 :

 

J'ai commencé cet ouvrage en demandant : le TDA/H existe-t-il ? Au terme de mon travail, je suis affirmatif : le TDA/H n'existe pas.

 

 

Un peu plus loin :

 

Le TDA/H est une invention de la psychiatrie américaine & précisément du DSM qui, reprenant l'ancienne catégorie de l'hyperactivité, a fabriqué une chimère adaptée à la prescription de psychostimulants

 

 

Arguant que le TDA/H est, je cite, une construction sociale, une fiction (du bon vocabulaire de juriste ;) ), Patrick Landman le compare à une simple mode qui cédera sa place très bientôt & sera remplacé par une nouvelle maladie fictive...

 

Mais le psychanalyste ne se prive pas d'égratigner au passage l'autisme :

 

J'ai vu dans ma pratique des familles avec 3 enfants qui se développaient normalement & un 4ème qui souffrant d'autisme. Rien dans l'histoire de la famille ne pouvait raisonnablement expliquer ce drame.

 

 

... le haut potentiel intellectuel :

 

Le 2ème facteur qui met gravement en cause la validité & la sensibilité du diagnostic de TDA/H concerne ceux qu'on appelle les enfants intellectuellement précoces, anciennement appelés « surdoués ». L'existence même de cette catégorie est très discutée et très problématique à bien des égards.

 

 

Bref je comprends pour ma part ce livre non comme une enquête ouverte, mais comme un brûlot purement à charge ayant pour seul objectif de casser ce qui exaspère son auteur (& peut-être aussi, de faire du buzz en étant écrit de manière si incisive :hypno: ) :down:

 

Personnellement je suis nettement plus proche des convictions du pédopsychiatre Gabriel Wahl, dont je vous conseille les 2 excellents bouquins sur le TDA/H :
- "« Que sais-je ? » Les enfants hyperactifs"
- "« Mon frère a une tornade dans la tête » L'hyperactivité"

 

     
Cliquez pour ouvrir          Cliquez pour ouvrir

 

 

:idea: & pour aller plus loin sur les enfants twice exceptional (comprendre par là les enfants & ados cumulant surdouement & ... quelque chose d'autres. Comme surdouement & TDA/H, ou surdouement & syndrome d'Asperger par exemple), je vous invite aussi à lire mon immense coup de cœur : "« Que sais-je ? » n° 3698 - Les enfants intellectuellement précoces" dont j'ai fait par ici la critique ;)

 


Cliquez sur la couverture du livre pour ouvrir
les détails de ce "Que sais-je sur les EIP"

 

 

Je referme donc cette large parenthèse & partage les premières lignes de l'article du Devoir, signé Louis Cornellier.

 

Article contestant les origines biopsychiatriques du TDA/H & privilégiant une explication qui trouverait sa source dans les dysfonctionnements sociaux, économiques & scolaires selon la thèse du philosophe Jean-Claude St-Onge développée dans son livre (à paraître en novembre) : "TDAH ? Pour en finir avec le dopage des enfants" :-|

 


Cliquez pour ouvrir

 

 

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) continue de susciter le débat. C’est une bonne chose. Le sujet est important et soulève des enjeux éducatifs, médicaux, sociaux et éthiques de premier plan. Récemment, le psychiatre et psychanalyste français Patrick Landman a relancé la discussion en publiant "Tous hyperactifs. L'incroyable épidémie de troubles de l'attention", un essai dans lequel il qualifie le TDAH de « fiction ».

Ce mois-ci, au Québec, le philosophe et socio-économiste J.-Claude St-Onge, spécialisé dans la critique de l’industrie pharmaceutique, prend la balle au bond en corroborant la thèse de Landman dans "TDAH ? Pour en finir avec le dopage des enfants". « Jusqu’à preuve du contraire, écrit-il, le TDAH est une construction sociale. »

St-Onge, comme Landman avant lui, ne nie pas que l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité existent et affectent des enfants. Il conteste toutefois l’idée selon laquelle les causes de ces comportements se trouveraient dans une pathologie du cerveau. Les enfants qui ont ces problèmes ont besoin d’aide, reconnaît le philosophe, « mais pour que l’aide soit appropriée, il faut cibler adéquatement la source du problème ».

 

 

POUR LIRE l'ARTICLE en INTÉGRALITÉ :arrow: c'est ici !

 

 

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

14 commentaires à “TDAH: l’hypothèse sociale (Le Devoir, septembre 2015)”

  1. Laurence dit :

    Voilà tout à fait l’exemple de psy qui démonte 30 ans de recherche et qui n’aide en aucun cas ces enfants et leur familles.les dys sont une mode(pour excuser les Difficultes scolaire ,et fait marcher la profession des ortho) :-x ,les HP sont le phantasmes de parents trop prétentieux LOL ,les autistes sont le RESULTAT d’une maltraitance, :( et les TDA sont les cas sociaux démunis de parents séparés !!!!!! :-P

    Quand ce genre de psychanalyste sortira de ce champs le monde se portera bien mieux,les détracteurs font leur bisness comme ils peuvent,quelle désastre!!!!!

  2. Elsa dit :

    Le plus dramatique est que des personnes en souffrance sont passées et passent encore par les mains de personnes comme celles-ci…

  3. Marie dit :

    Je ne dirai pas que je suis d’accord avec cet article mais il faut être vigilant par rapport à ce diagnostic de TDAH car les symptômes peuvent masquer une maladie telle que la dépression ou d’autres problèmes plus graves ou tout simplement une précocité intellectuelle . Je suis assez étonnée de la facilité avec laquelle certains médecins diagnostiquent ce TDAH et de la facilité avec laquelle ils prescrive Ritaline, Concerta, Quazim et autres. Il a fallu quatre séances de 30 minutes avec un médecin hospitalier dans un Cmpp pour me retrouver avec un diagnostic de TDAH sans hyperkinésie et troubles anxieux dépressifs avec une ordonnance de Concerta dans la foulée. Mon fils, EIP a refusé de prendre ce médicament. Il présente effectivement des troubles anxieux et dépressifs. Je reste persuadée que ses problèmes d’attention et de concentration sont liés à son état anxieux dépressif qui sont apparus de façon significative, en 4 ème et à la suite d’un long calvaire à l’école où aucun enseignant n’a souhaité ou pu, prendre en compte sa précocité intellectuelle. Les Eip peuvent présenter des troubles de la concentration et de l’attention ou une certaine hyperactivité mais je pense que cela est du à leur fonctionnement particulier. De là à leur prescrire des amphétamines …pour rentrer dans le moule.

    • Marie dit :

      Désolée pour les fautes !!! il faut lire ils « prescrivent ».

    • Laurence dit :

      Bonjour marie,
      Ritaline,concerta,quasym ne sont pas des amphétamines,c’est un dérivé proche de,mais rien à voir avec l’amphétamine pharmacologique,

      Ce n’est pas non plus similaire à la cocaïne comme j’ai pu le lire sur certain torchon,
      Ce n’est pas le medecin qui prescrit cela(sinon prenez la fuite)c’est un NEUROPEDIATRE en centre référencé des troubles des apprentissages,ou NEUROPEDIATRE spécialisé .
      Et certainement pas en cmpp!

      Ce n’est pas délivré au bout d’une demi heure de consultation,il y a un questionnaire de 3 pages pour les enseignents,pour les parents.
      Une anamnèse d’une heure avec les parents,puis l’enfant,généralement la premiere prise est mini dosé puis apres observation et selon le poid le neuro augmente,j’ai mis un an avant de me décider,je ne regrette rien aujourd’hui pour mon fils,il a pu enfin sortir la tete de l’eau.il l’a pris pendant 18 mois,et nous avons stoppé,car le suivi en gestion mental a apporté un supplément et un grand mieux,,et bien-sûr nous avons revu l’éducation,POUR UNE EDUCATION POSITIVE,les parents dont je fait parti passe leur temps à punir,gronder,râler,répéter,et nos enfants en souffre,alors stop au préjugés sur le TDAH.

      • Laurence dit :

        J’ajouterais,que le TDAH n’apparaît pas a 13 ans,on le repère des la maternel et devient handicapant des la primaire,mon expérience et le recul me fait réagir,car nous ne sommes pas des parents laxiste,bien au contraire.et c’est là que le mal aise s’installe.
        Cordialement.

        • Marie dit :

          Je suis désolée que mes propos aient été mal interprétés. Sans doute ai-je un peu abrégé le long parcours de mon fils. Je voulais juste parler de ma propre expérience. Loin de moi l’idée de critiquer les parents qui ont un enfant avec TDAH et qui justifie d’un traitement. Je sais combien c’est une situation difficile pour l’enfant et pour la famille.
          Dans le cas de mon fils, je souhaitais juste témoigner de la facilité avec laquelle on l’a étiqueté. Je précise que le médecin dont je parlais est un médecin hospitalier (pédopsychiatre) qui est habilité à prescrire ces médicaments. J’ai, bien entendu, effectué le protocole de diagnostic du TDAH, tel que vous le décrivez si bien dans votre commentaire.
          Mon fils n’a pas de TDAH. Juste quelques problèmes d’attention et de concentration, liés à un autre problème. Mais, si j’avais écouté certains médecins, il serait en train de prendre du méthylphénidate, proche, d’un point de vue pharmacologique, des amphétamines.
          Cordialement.

  4. Naturelle dit :

    Moi, je dis : « vive les neurosciences !!! » Et l’IRM…

  5. Bettina dit :

    Je ne parlerai pas du livre de M. Landman (que je n’ai pas lu ^^) mais de l’article québécois que je viens de lire avec beaucoup d’intérêt. Je ne vois pas ce qui est choquant ou agaçant dans cet article… Oui, un enfant qui a faim est incapable de se concentrer en classe ; oui, un enfant dont les parents divorcent et se jettent la vaisselle à la figure tous les soirs peut s’agiter en classe ; oui, un enfant qui subit constamment des remarques désobligeantes et des insultes de la part de ses camarades (et parfois, malheureusement, de ses professeurs) peut « péter les plombs »… Cet axe d’approche est très intéressant et n’est, à mon avis, pas suffisamment creusé à l’heure actuelle.
    Cela n’empêche pas qu’au-delà des paramètres sociaux, économiques ou familiaux, il y a des enfants qui ne parviennent pas à se concentrer en classe, passent à côté de leurs apprentissages et se retrouvent souvent sur des « voies de garage » désespérantes parce qu’un diagnostic n’a pas été posé (ou l’a mal été) – et là, nous pourrions élargir la réflexion aux différents dys-, aux HPI, aux TSA et même aux banals examens de la vue ou de l’audition.
    J’ai été ravie de lire le commentaire de Laurence qui me rassure, après celui de Marie – terrifiant ! – : poser un diagnostic de TDA/H doit être fait consciencieusement par des professionnels qui maîtrisent le sujet et qui évoqueront avec les parents et l’enfant TOUTES les aides possibles, sans se contenter de la simple prescription de médicament (mais sans l’exclure non plus). Rien n’est simple et chaque situation est unique : c’est aux professionnels de s’adapter et de savoir faire la part des choses… et à tout un chacun de s’informer et de se nourrir d’avis différents pour développer son propre point de vue.

  6. Claire Graillot dit :

    Merci, énormément pour ce poste, et ces commentaires d’une grande qualité. Maman de 3 extraordinaires HP et d’un -non moins extraordinaire Hyperactif, je confirme l’importance de considérer chaque cas comme étant unique, que chaque diagnostic à été posé par des professionnels (neuropediatre entre autres pr THADA), que nous avons usé (et perdu) notre temps dans des CMP diverses, et qu’heureusement que le THADA est reconnu comme handicap par la MDPH pour avoir la chance d’être écoutéS et accompagnés en milieu scolaire (ce qui n’est malheureusement pas le cas pr les HP).
    J’en profite pour exprimer toute ma gratitude à l’auteure de ce blog extraordinairement intéressant, grâce auquel j’apprends à mieux accompagner mes enfants à grandir en harmonie avec ce qu’ils sont..

  7. rainbow dit :

    Clairement : la psychanalyse est quelque chose d’infiniment dangereux.
    Aucun fondements scientifiques, un ramassis de bêtises et d’inventions proche du sectarisme.
    Ce qui est hallucinant, c’est que ce ne soit pas interdit de nos jours. mais j’ai les même « à priori » vis à vis de toutes les professions qui prétendent soigner sans s’appuyer sur la science et la recherche, je pense particulièrement à l’homéopathie. ce n’est pas interdit parce que cela rapporte….

    • lesas dit :

      En ce qui nous concerne, l’homéopathie a eu un effet spectaculaire sur la timidité de notre fils. Peut être est ce du à l’effet placebo mais peu m’importe : l’essentiel, c’est que cela l’a aidé et je serais très désappointée si on l’interdisait!

  8. Brioche dit :

    Bonjour, pour ce qui est de la psychanalyse, je vous enjoint à visionner les documentaires sur DRAGON BLEU TV, et en particulier celui s’intitulant  » dans l’antre de la mère crocodile » ainsi que  » le phallus et le pas tout ». Pour ce qui est de la ritaline, j’ai emmené mon fils en CMP voir un pédo-psy pour des problèmes de comportement. Au bout d’une 20aine de mn, ( ayant largement exposé les problèmes d’agressivité au sein de l’école maternelle de la part des maitresses sur mon fils mais aussi une séparation conflictuelle où l’on m’accuse d’être folle entre autres), le pédo-psy veut me vendre sa ritaline, je refuse, puisque de toute façon, étant à l’initiative de ce rv, le père dont je suis séparée me l’aurait reproché puisque pour lui, la psychologie, c’est de la M..
    Mon fils est précoce et tdah, les écoles ne veulent aucun dialogue avec moi et me tiennent à l’écart de tout, de surcroît,



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

Répondre à Claire Graillot