Sauter une classe : un choix délicat (La revue des parents, novembre 2015)

Sauter une classe : un choix délicat (La revue des parents, novembre 2015)La revue des parents, qui est le magazine mensuel de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves), aborde la question de l'accélération scolaire : "Sauter une classe : un choix délicat" :!:

 

L'article est à retrouver page 15 du n° 402 du mois d'octobre 2015.

 

Il est signé Dante Sanjurjo & tient sur une page.

 

Alors que la rentrée a eu lieu, enseignants ou parents peuvent s'apercevoir que le niveau n'est pas adapté à l'enfant. Devrait-il sauter une classe ? Comment aborder ce choix, dans l'intérêt de l'enfant ? Quelles sont les démarches à suivre ?

Quand un enfant, à l'école primaire, a une capacité d'apprentissage manifestement plus importante que ses camarades, s'il n'a pas d'efforts à produire pour obtenir les résultats attendus, il peut rater une marche importante, celle qui consiste à « apprendre à apprendre ».

 

 

Sauter une classe : un choix délicat (La revue des parents, novembre 2015)

 

Rien de très palpitant... Rien de très faux, mais rien de très détaillé non plus (où sont les "démarches à suivre" promises ? 8-O ).

 

Oui, un saut de classe est un pari sur l'avenir comme je déclare Gilles Langlois (directeur d'école primaire dans le XIXème arrondissement de Paris). Et comme je l'écrivais en août 2014 dans ce billet :)

 

Mais comme toute décision prise par des parents, pour leur enfant ! C'est le quotidien de parent que de faire des choix, sans pouvoir avoir la certitude qu'ils soient "les bons" ;)

 

Le journaliste est ainsi allé interviewer Marie-Noëlle Gérolami, psychologue auteure de "L'enfant précoce & sa souffrance", datant de 2004 :-?

 


Cliquez pour ouvrir

 

 

Elle déclare notamment :

 

Plus tôt on peut adapter l'apprentissage & l'obliger (l'enfant !) à fournir des efforts pour suivre, mieux c'est.

 

 

OK, jusque là je plussoie :up:

 

Mais la question est aussi celle de la maturité de l'enfant, de sa taille, de son envie d'être ou non avec des enfants plus âgés que lui. Comme on a souvent une immaturité affective ou une hyper-sensibilité, il peut avoir du mal à trouver sa place.

 

 

Sa taille ??? Je suis toujours stupéfaite par ce type de considérations, sans aucun lien avec la douance intellectuelle :down:

 

Il serait par conséquent juste, & justifié (si on suit cette logique) de faire redoubler un enfant en âge normal sans problème scolaire particulier, au prétexte d'une petite taille :-?

 

Et oui... afin qu'il reste avec des pairs en termes de hauteur, & ne se sente pas perdu parmi ces "grands" :-|

 

De même, on devrait pouvoir refuser un redoublement pour un enfant grand en taille... :-x

 

Et je ne parle même pas de la sacro-sainte prétendue immaturité, si souvent brandie par les enseignants pour refuser un saut (comme si les autres élèves étaient tous bien plus "matures", & comme si, encore une fois, cette estimation purement subjective entrait en ligne de compte dans la scolarité des enfants dans la norme :-o )

 

J'invite les lecteurs à consulter mon "Florilège d’idées reçues sur les enfants intellectuellement précoces" :hypno:

 

Sauter une classe : un choix délicat (La revue des parents, novembre 2015)

 

 

Et histoire de finir de s'énerver en ce dimanche brumeux, en tournant la page on a une jolie demie-page d'interview de Joël Clerget, psychanalyste : "L'ennui est-il problématique à l'école ?" :evil:

 

Accrochez-vous, la culpabilisation des vilains parents arrive (écorchant au passage les EIP) :

 

Souvent, quand un enfant s'ennuie, on pense qu'il est précoce. C'est une tendance fâcheuse, un phénomène qui n'est pas du tout prouvé. Les parents ont tendance à saturer leur progéniture d'activités alors que les enfants sont demandeurs de temp de repos, qui peuvent par exemple les mener à une création.

 

 

En une phrase tout est lâché !

 

Les enfants intellectuellement précoces ne doivent sans doute pas vraiment exister aux yeux de cet homme qui se délecte à véhiculer l'idée qu'ils ne sont que le produit de parents qui les poussent.

 

Ces mêmes parents qui pensent avoir un petit génie (sont-il prétentieux quand même :!: Ils osent imaginer avoir un enfant surdoué...), puisque le psychanalyste s'empresse de souligner que c'est une tendance fâcheuse, ne reposant selon lui sur aucune réalité :oops:

 

Pour ma part, je suis affligée de lire de telles inepties dans un magazine de fédération de parents !!!

 

Inepties pourtant très courantes dans la bouche de praticiens d'obédience psychanalytique :(

 

:idea: voyez par exemple la courte chronique de Claude Halmos sur France Info il y a quelques semaines, là encore à propos du saut de classe...

 

 

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5 commentaires à “Sauter une classe : un choix délicat (La revue des parents, novembre 2015)”

  1. MariRêve dit :

    Merci merci merci!
    Pour cet œil critique et éclairé d’experte. Moi petite maman novice dans ce nouveau monde ( jungle?) de zèbres, je pourrais très bien prendre ces propos pour argent comptant, et me torturer encore plus l’esprit pour le bien-être de mon présumé zébrion de 7 ans . En effet j’attends les résultats du de son test, car enfin une maîtresse nous a permis d’avancer dans nos démarches en suspens depuis la maternelle… Faute de réactivité ou de clairvoyance ou tout simplement de bienveillance des enseignants passés.
    Je vous lis régulièrement afin de débroussailler tout ça, merci!

  2. Tesrathilde dit :

    « Les parents ont tendance à saturer leur progéniture d’activités alors que les enfants sont demandeurs de temp de repos, qui peuvent par exemple les mener à une création. »
    Je note que pour ce monsieur il n’est absolument pas question non plus de communication entre parents et enfants… :/
    Je ne suis pas non plus ces histoires de maturité – jusqu’à une certaine limite, on va dire. Q’un parent commence à s’inquiéter de voir son petit bout de 11 ans encore assez enfantin perdu avec des « grands » de 14 ans qui vont commencer à s’intéresser à d’autres choses, admettons… Je comprends que dans le cas de sauts multiples le regard du parent puisse se faire plus prévenant et protecteur, concernant certaines classes, et selon la personnalité et l’avancement psychologique de l’enfant également ! Ceci dit dans toutes les classes il y a des enfants plus matures que d’autres, c’est absolument inévitable. Refuse-t-on les redoublements sous prétexte que l’élève est trop grand ou trop mature ? Non, alors pourquoi dans l’autre sens ?

  3. Vrancg dit :

    Ah ben voilà! Je connais un petit major de MPSI qui va retourner en 3ème histoire de lui donner quelques années à créer (et à se faire un peu molester accessoirement)… merci Monsieur Clerget!
    Alors voilà pour les psychanalystes, sinon les astrologues, les numérologues, les raëlien, les gourous cosmogoniques etc. ils en pensent quoi du saut de classe?
    Cordialement
    Vrancg

  4. Tigerlily dit :

    Moi j’ai un ainé très grand et une 2è toute petitoute, hé bien on y a eu droit ! « Lui ça ne se verra pas, mais elle ce n’est pas une bonne idée » Alors qu’elle était demandeuse à fond et lui beaucoup plus prudent ! Au final, ils ont été ravis de sauter une classe parce qu’ « enfin (gros soupir de soulagement) on fait quelques trucs intéressants » !! Et ils ont plus de copains (surtout la petite qui était tellement frustrée qu’elle tapait tout le monde et n’avait donc aucun copain/copine (forcément !)) et pour le grand les brimades se sont arrêtées.
    Alors la taille on s’en contrefiche, l’important c’est l’enfant dans sa tête !!
    Là ils ont par bonheur tous les 2, déjà depuis l’année dernière, des enseignants ouverts, heureux de leur curiosité et de leur enthousiasme et d’accord pour les occuper ou pour qu’ils s’occupent autrement dès que les travaux « normaux » ont été expédiés (dans une petite école publique de campagne à 5 classes de la maternelle à CM2, quel coup de chance de tomber sur 2 comme ça !), et du coup pas besoin d’en sauter une autre pour le moment (la question avait été posée par les enseignants en début de l’année dernière).
    C’est aussi une solution géniale quand elle peut être mise en place avec les instits !

    Bref, à nous les parents de faire au mieux, et tenir bon surtout…

  5. Titectec dit :

    Bonjour,

    Lors de l’équipe éducative, la psychologue scolaire a refusé d’officialiser le saut de classe de mon fils, raison: pour qu’il reste avec ses pairs, pour lui laisser le temps d’être enfant de maternelle, et pour une question maturité.
    La psychologue en libéral qui le suit (ancienne instit, ancienne psy scolaire), est montée au créneau, argument:
    – en réalisant le saut de classe officiellement, il sera toujours avec ses pairs puisque c’est un double niveau
    – à quoi ça sert de lui laisser le temps d’être en maternelle, s’il ne trouve pas sa place? 2014-2015: 3 ans en petite section, janvier en moyenne section. 2015-2016 4 ans grande section bilingue… il n’est toujours pas à sa place.

    Depuis son entrée à l’école, les enseignants savent qu’il a au minimum 2 ans d’avance. En petite section, l’enseignant me disait « je ne connais même pas les capacités de votre fils puisque pour moi il a acquis déjà tout le programme de maternelle ». A 3 ans, en maths, il a un niveau de fin de CP… en vocabulaire niveau cycle 3… en sciences cycle 2…

    Aujourd’hui que faire? Il a fait 2 fugues de l’école. « L’école = horrible » je reprends ses termes.
    On fait quoi? on le change d’école? je fais l’école à la maison? Mais je ferai comment une fois qu’il aura un niveau collège?
    Au niveau de l’éducation nationale, il y aurait des solutions:
    – un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) : l’inspectrice m’a dit qu’on n’en fait pas pour les enfants en avance)
    – un décloisonnement (aller faire quelques disciplines dans une classe à côté): il n’y a pas d’entente entre les enseignants…
    On ne peut pas obliger les enseignants à faire de la différenciation!



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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