Le « décrochage » scolaire (France Culture, août 2017)

Hier, 30 août 2017, il était question de décrochage scolaire à l'antenne de France Culture :up:

 

C'était durant la chronique Le Journal des idées, présentée par Jacques Munier :)

 

Parmi ces élèves décrocheurs, des enfants #surdoués, des enfants avec TSA (pour Troubles du Spectre de l'Autisme), avec TDA/H (pour Trouble Déficitaire de l'Attention), avec troubles des apprentissages (Dys)...

 

Voici le texte qui accompagne cette petite émission :

 

C’est bientôt la rentrée des classes, et le ministre de l’Éducation nationale a présenté hier à la presse les grandes lignes de son projet.

Retour à la semaine de quatre jours, classes de CP et CE1 à 12 élèves en éducation prioritaire, rétablissement des classes bilangues au collège… En ligne de mire : le noyau dur des élèves en échec scolaire qui nous fait figurer dans les profondeurs du classement PISA des pays de l’OCDE.

L’hebdomadaire Le un consacre aujourd’hui son édition à la question lancinante du décrochage scolaire. Enseignante et cofondatrice du Clept (Collège-lycée élitaire pour tous), une structure qui ambitionne de ramener des élèves vers le bac et l’université, Marie-Cécile Bloch se refuse à esquisser une typologie du « décrocheur », tant les profils sont divers, et préfère étudier les causes du phénomène. « Bien sûr – explique-t-elle – le décrochage survient plus aisément dans une famille défavorisée, mais ce n’est pas l’origine sociale qui fait décrocher. C’est donc que la responsabilité de l’école est très forte. » Car – ajoute-t-elle – « La plupart des jeunes que nous accueillons au Clept sont des enfants qui, avant de décrocher, n’ont jamais accroché. »

Jeunes aux vies chaotiques, ou hyperactifs, éventuellement consommateurs de drogues, victimes de harcèlement scolaire, ou à haut potentiel, et qui s’ennuient… « Des enfants hors de la norme, qui se trouvent désarmés face à une école qui ne sait pas composer avec la diversité humaine, et dont ils se retrouvent mécaniquement exclus. Car l’école ne dispose au mieux pour eux que de dispositifs spécifiques, souvent perçus comme des lieux de relégation. » La professeure de SVT (Sciences de la vie et de la terre) préconise « la prévention au sein des établissements en surveillant certains indices souvent révélateurs : la chute des résultats scolaires, l’oubli récurrent du matériel, le silence croissant de l’élève, son isolement, son incompréhension face à ce que lui demande l’école » et elle insiste pour l’institution sur « sa capacité de bienveillance et d’accueil ».
Les dispositifs existants de réinsertion, « que ces jeunes acceptent de suivre car on leur promet une rémunération à la clé, que ce soit le service civique, la Garantie jeunes ou les écoles de la deuxième chance » sont plutôt « des lieux d’insertion ». Et l’écoute des enfants décrocheurs, bons analystes des insuffisances de l’offre scolaire permet « de mieux comprendre les processus de décrochage, et donc de développer des propositions pour les raccrocher ». Pour Marie-Cécile Bloch « La première mesure, c’est de les assurer du respect qu’on leur porte en leur proposant une éducation élitaire, que ce soit par l’initiation à la philosophie ou le développement des pratiques culturelles, comme dans les établissements huppés ». Ainsi, « le raccrochage peut permettre à ces jeunes de passer d’un présentéisme de survie à la possibilité de conjuguer leur vie au futur ».

« C’est l’enfant votre plus sûr auxiliaire, votre collaborateur le plus efficace » affirmait déjà Ferdinand Buisson, personnage clé de l’édification scolaire de la République à la fin du 19ème siècle

Les éditions Robert Laffont rééditent son Dictionnaire de pédagogie, véritable « cathédrale de l’école primaire » – référence au temps des cathédrales selon les termes de Pierre Nora qui l’a intégré à ses Lieux de mémoire.


Cliquez pour ouvrir les détails
du "Dictionnaire de pédagogie"
réédité le 24 août par Laffont

« À qui voudrait saisir – écrivait-il – dans toute la rigueur de son enchaînement, mais aussi dans l’infinie richesse de ses constellations, le lien absolu qui unit tout droit la Révolution à la République, la République à la raison, la démocratie à l’éducation et qui, de proche en proche, fait donc reposer sur l’instruction primaire l’identité même de l’être national », on conseillerait l’ouvrage. À l’entreprise encyclopédique, aucun des grands noms de l’époque n’a refusé son concours, de Durkheim à Ravaisson en passant par Camille Flammarion ou Gaston Maspero. « Une inépuisable circulation intérieure » s’organise entre les articles, de Carnot à Cartable ou de Vestiaire à Voltaire, qui « reconstruit le monde entier à travers celui des éducateurs et enferme le vaste univers dans les quatre murs de la classe ». Dans son adresse aux lecteurs, Ferdinand Buisson signale l’ancrage historique de l’entreprise, qui « a coïncidé avec le mouvement même de la rénovation scolaire en France ». Laïcité, éducation égalitaire, écoute et respect des enfants, on peine aujourd’hui encore à atteindre ses objectifs. D’objets minuscules comme la plume ou l’encrier on en vient à l’ennui, que « la mine maussade, éteinte » d’un grand nombre d’écoliers doit révéler à l’instituteur, qui se voit ainsi alerté d’un « vice de l’éducation ». Et l’auteur de la notice de citer Vauvenargues : « Quand notre âme est pleine de sentiments, nos discours sont pleins d’intérêt ». Tant il est vrai, comme l’affirme l’article suivant que l’Enthousiasme « est un des plus puissants moyens d’éducation ». Et il doit être partagé pour aboutir au sommet de l’art : « modeler ce qu’il y a de plus libre au monde, l’âme ».

D’ici à lundi, c’est encore les vacances… Le mensuel Soixante-quinze fait le tour des espaces accueillants pour familles et enfants dans la capitale

C’est une tendance anglo-saxonne : créer des espaces accueillants pour les familles. Restos, cafés, salons de coiffure se multiplient et même les grandes institutions culturelles s’y mettent. Le Musée d’art moderne a été le premier, avec des ateliers et une programmation adaptée.

 

 

Et voici le podcast du sujet, d'un peu plus de cinq minutes :

 

Le "décrochage" scolaire (France Culture, août 2017)

 

 

:idea: des idées lecture sur le décrochage scolaire :

 

- "« Que sais-je ? » Le décrochage scolaire", aux PUF
- "Le décrochage scolaire. Approche psychopathologique", chez In Press

 

             
Cliquez pour ouvrir                    Cliquez pour ouvrir

 

 

- "Mais qu'est-ce qui l'empêche de réussir?", aux éditions Odile Jacob

 


Cliquez sur la couverture pour ouvrir
les détails du livre de Jeanne Siaud-Facchin

 

 

 


🎄 LE TRADITIONNEL BILLET "sélection de NOËL" est en ligne ! 🎁🎉

 

 

 

 

:idea: Et pour aller au-delà du blog, je suis l'auteure de trois ouvrages parus aux éditions Eyrolles :

 

- "Les Tribulations d'un petit zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" paru en juillet 2016, préfacé par Arielle Adda & Gabriel Wahl :-D

 

Les Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog !

 

 

- "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres". Un regard unique en France sur le combo syndrome d'Asperger / haut potentiel intellectuel, paru en 2017 & préfacé par Laurie-Anne Sapey-Triomphe & Laurent Mottron ❤

 

- "L'Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force", paru en 2018 dans la collection très particulière (& en quadrichromie ;) ) "Parents au top" :smile:

 

          
Cliquez pour ouvrir                   Cliquez pour ouvrir

 

 

Tags: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

Commenter cet article