[VIDÉO] La précocité intellectuelle à l’honneur de La Maison des Maternelles (France 5, octobre 2017)

Hier soir le pédopsychiatre Gabriel Wahl m'informait de sa présence ce matin 02 octobre sur France 5 :)

 

Il sera sur le plateau de La Maison des Maternelles pour évoquer les enfants surdoués :!:

 

Un peu moins d'un an après la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, dans ce numéro de la même émission : Mon enfant est-il précoce ?, le voici invité d'Agathe Lecaron pour parler douance :up:

 

Espérons que le praticien qu'est Gabriel Wahl parle des enfants qu'il reçoit & accompagne, qu'il y mette de l'humain... & qu'il laisse les statistiques à la place relative qu'elles doivent avoir, comme lui avait très justement rappelé la psychologue Monique de Kermadec sur France Inter :-?

 

Le programme d'une heure est à suivre ce matin, à partir de 09h20, ou en replay sur ce billet dans la foulée ;)

 

Agathe Lecaron, entourée de Marie Perarnau et Benjamin Muller, nous accompagne pour l'un des plus beaux moments de notre vie, devenir parent !

Pour cette nouvelle saison, Agathe accueille deux nouvelles expertes : Anna Roy, sage-femme, et Laurence Rameau, puéricultrice. Et Karim N’Gosso, le coach bien-être, continuera à prodiguer ses bons conseils.

 

 

 

 

POUR (re)VOIR l'ÉMISSION :

 

 

 

POUR RETROUVER la PAGE FaceBook de l'ÉMISSION :arrow: c'est par là !

 

 


 

 

:idea: Gabriel Wahl est l'auteur des « Que sais-je ? » sur la douance, parus aux PUF (dont je vous parlais dans ce billet :) ) :

 

- n° 4076 sur "les adultes surdoués" ;

 

- n° 3698 sur "les enfants intellectuellement précoces" (par là...).

 

        
Cliquez pour ouvrir                Cliquez pour ouvrir

 

 

Mais aussi de ce livre sur "Les adultes hyperactifs" paru chez Odile Jacob (ma critique est à retrouver sur cette page)

 

Les adultes hyperactifs
Cliquez sur la couverture du livre pour
ouvrir les détails des "Adultes hyperactifs"

 

 

:arrow: à noter enfin que le Dr Wahl est l'un des préfaciers (avec la psychologue Arielle Adda) de mon livre, "Les tribulations d'un petit zèbre : Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" paru en 2016 aux éditions Eyrolles :-D

 

Les Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog !

 

 


 

 

Et voici quelques articles du blog qui vous aideront à comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle d'enfants (ou d'adultes !) surdoués (... ou zèbres, ou (T)HPI, ou intellectuellement précoces, HP, etc. Tous ces termes ne sont que des synonymes :up: ) :

 

- "Pourquoi le nom de « zèbre » ?"

 

- "Qu'est-ce qu'un « zèbre » ? un surdoué ? le QI ? Définitions utiles"

 

- "Florilège d’idées reçues sur les enfants intellectuellement précoces"

 

- "Les 6 profils d’enfants intellectuellement précoces"

 

- "Je soupçonne un Haut Potentiel Intellectuel chez mon enfant, par où commencer ?"

 

- "Peut-on être à la fois surdoué & touché par le syndrome d’Asperger ?"

 

- "Et si elle était surdouée ?"

 

- "Codes implicites"

 

- "Questionnements parmi les plus répandus à propos de surdouement, tests, sauts de classe, …"

 

- "Être parent d'enfant intellectuellement précoce..."

 

 

✔ & parce qu'un enfant (T)HPI restera à haut ou très haut potentiel toute sa vie, voici également des billets spécifiquement sur les adultes :

 

- "Florilège de préjugés autour de la douance & des adultes à Haut (ou Très Haut) Potentiel Intellectuel"

 

- "Moi, surdoué ? Vous plaisantez ! (Migrosmagazine.ch, août 2012)"

 

- "Adulte surdoué, questionnements à propos du test"

 

- "Ces drôles de zèbres (France Culture, novembre 2015)"

 

- "Rencontre avec Alexandra Reynaud : « Je suis Haut Potentiel & Asperger » (Marie-France, novembre 2016)"

 

- "Coming-out intellectuel… faut-il parler de son surdouement ?"

 

 

✔ une sélection de billets qui vous parlent spécifiquement des tests de QI passés face à un (neuro)psychologue (c'est à dire des tests psychométriques, qui vont mesurer l'efficience intellectuelle) :

 

- "Petit lexique en lien avec le surdouement à l’usage des néophytes"

 

- "Qui consulter pour un bilan psychométrique ?"

 

- "Coût d’un bilan psychologique ?"

 

- "Comment est construit un test de QI ?"

 

- "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Wisc-V" (test psychométrique pour enfants en âge scolaire, sorti en octobre 2016)

 

- "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Wisc-IV" (test psychométrique pour enfants en âge scolaire, dans son ancienne édition)

 

- "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Wais" (test psychométrique pour grands ados & adultes)

 

- "Le chiffre rond !?"

 

- "Petit lexique en lien avec le surdouement à l’usage des néophytes"

 

- "Table de conversion percentile-score de QI"

 

- "Distinction importante entre échelle de Wechsler & échelle de Cattell"

 

 

✔ enfin, sur ce billet, ma sélection perso des meilleurs ouvrages, selon les attentes & la position de chacun : "Quels livres choisir sur le surdouement ? Et pour quel public ?" :round:

 

 


 

 

 

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41 commentaires à “[VIDÉO] La précocité intellectuelle à l’honneur de La Maison des Maternelles (France 5, octobre 2017)”

  1. Hélène dit :

    Hâte de voir ça ! Ça va me permettre de me replonger dans le bon souvenir de mon passage dans l’émission l’an dernier ;) Merci pour tous ces articles Alexandra, toutes ces alertes… si utiles ! Bonne journée !

  2. sam72 dit :

    J’avoue que j’ai jamais entendu autant de conneries de la part d’un pédopsy spécialisé HP…

    • KreveTTe dit :

      Merci Sam, je me sens moins seule…

      Je suis, moi aussi, restée dubitative devant ce déni du besoin d’un accompagnement spécifique, celui là même qui m’a manqué, enfant.

      – Une enfance en réussite scolaire ne protège en rien de la violence, ensuite, du monde du travail si on n’a pas été accompagné(e) tôt.
      – Recommander de mettre la douance de côté pour mieux aider ces enfants, je ne comprends pas ce point de vue

      • sam72 dit :

        Exactement, heureux ou malheureux, qu’on le veuille ou non, la douance fait partie de leur personnalité… et ne peut être écartée. Quant à cette histoire de mal de ventre et d’appendicite, c’est juste ridicule et extrême… J’ose espérer que cela n’arrive pas si souvent que ça !!!

        Que les enfants précoces ne sont pas hypersensibles mais qu’ils savent mieux exprimer leurs émotions ?? Je doute que ce monsieur vive avec des enfants précoces au quotidien…..
        Et que 90 % des EIP sont heureux et sans difficulté ??? Je connais beaucoup d’enfants précoces autour de moi, et c’est plutôt 90% des enfants précoces que je connais qui sont en difficultés scolaires à cause de Dys ou qui se sentent mal dans leur peau, qui sont harcelés à l’école, etc….

        • titouan dit :

          Bonjour,

          Je suis hallucinée par certains propos de ce psy. C’est grave ce qu’il dit. Les HP ne vivent pas dans le pays des bisounours loin de là.
          Et le reportage fait avec cette petite fille fait état de tout ça, les difficultés avec les paires, Les difficultés avec un système éducatif qui n’est absolument pas adapté (école adaptée donc hors système et souvent cher)
          Je suis d’accord qu’il y en a un certains nombres qui vivent sans difficultés apparemment seulement je pense car ils sont obligés de jouer les caméléons inconsciemment et lorsque pour X raisons, le moule dans lequel ils ont voulu rentrer se fendille, c’est la catastrophe

          • sam72 dit :

            Très vrai. Moi-même je suis rentrée « dans le moule » scolaire étant jeune mais au bout d’un moment ça a été la cata… Ma fille, elle, suit le même chemin donc pour l’instant ça va mais je suis ça de très près !!!

  3. Memepasmal! dit :

    Un enfant qui a acquis la lecture mais pas l’écriture ne peut accéder à un saut de classe car risque d’échec scolaire?!? Bizarre quand même,heureusement que mon ado dysgraphique (entre autre) malgré son haut potentiel est passé en classe supérieur sinon il serait encore en cp……bon c’est sur qu’il faut bousculer un peu L’E.N pour mettre ne place un accompagnement.un comble pour eux qui ont un enfant HP.

  4. GABRIEL WAHL dit :

    Bonjour Sam72, bonjour à tous,
    je ne suis pas un spécialiste HP exclusif. Mes premiers écrits ont porté sur la dépression chez l’enfant, mon premier livre grand public sur les échecs scolaires, les suivants sur le TDAH (hyperactivité) et depuis peu, sur les surdoués.
    J’ai donc une patientèle tout-venant et j’observe que l’anxiété, la dépression, les phobies scolaires, les relations avec les pairs, le perfectionnisme, l’hypersensibilité, et même les tourments existentiels … semblent se distribuer dans des proportions identiques sur toute l’échelle du QI, en conformité avec ce que la littérature médicale internationale retient invariablement sur le sujet.
    Il me semble donc légitime de s’interroger sur la réalité d’une spécificité pathologique liée au surdon,
    Mais jusque-là, il ne s’agit que d’une interrogation théorique, en revanche et là, c’est beaucoup plus concret, je reçois très régulièrement des enfants à haut potentiel, présentant des symptômes très explicites de troubles, notamment de TDAH, mais qui n’ont jamais été diagnostiqués comme tels car leurs symptômes ont été attribués au seul surdon.
    Cette « sur-attribution » peut donc représenter un obstacle à la possibilité d’un bon diagnostic et d’une aide spécifique.
    C’est la raison pour laquelle je préconise, afin de contourner le risque d’un biais d’attribution, de s’inquiéter dans un premier temps, des difficultés psychologiques d’un enfant indépendamment de son QI, mais bien évidemment de réintégrer, dans un second temps, le haut potentiel, comme facteur d’influence.
    Bien à tous
    Gabriel Wahl

    • Flo dit :

      « Vingt minutes de télévision pour dire aux parents que c’est un bonheur d’avoir un enfant surdoué… L’émission les Maternelles qui laissait la parole au Docteur Wahl, pédopsychiatre, mettait en exergue la facilité d’avoir ce type d’enfant au motif qu’il n’est finalement pas tellement différent des autres. Quel leurre !
      Certes, je ne suis pas médecin et mon propos n’est pas de remettre en question les études, l’expérience et le regard de ce monsieur.
      Toutefois, j’ai la chance de diriger un établissement scolaire, 1er et 2nd degré avec un projet spécifique sur ce que l’on nomme la précocité. D’aucuns reprocheront qu’il s’agit-là d’une belle occasion d’augmenter les effectifs avec un projet racoleur. Ceux-là ne vivent pas le quotidien d’un établissement où les équipes pédagogiques mouillent la chemise plus qu’ailleurs.
      Ceci posé, je suis d’accord avec le Docteur Wahl : avoir un enfant APIE est une chance. Des discussions intéressantes, des centres d’intérêt originaux, des interrogations sur le sens de la vie sans fin, une capacité à argumenter qui force l’admiration. Tout ceci est fort bon mais cela ne suffit pas.
      J’ai du mal à comprendre que l’on puisse attester qu’ils ne sont pas plus angoissés que les autres, voire moins, lorsque dans la même phrase l’on précise qu’ils ont des tourments métaphysiques et qu’ils mesurent avant les autres les enjeux du bien et du mal. De façon toute personnelle, je me réjouis rarement d’être tourmentée.
      Quant au fait qu’ils ne soient pas plus sensibles que les autres mais qu’ils aient plus de talents pour exprimer leur sensibilité, j’y vois un raccourci susceptible de les faire passer pour des comédiens.
      Les statistiques réduisant à 1% d’échec au brevet ces élèves-là sont sans doute le fruit du décrochage scolaire tellement plus présent chez eux. Du coup, ils ne se présentent pas, scolarisés à domicile ou orientés sur une voie différente dans les meilleurs des cas.
      Alors … je vous invite. Je vous invite à venir passer une journée, une semaine, un mois dans cet établissement. Vous pourrez y observer que ce que vous dites peut être vrai pour les plus petits : globalement ils arrivent à faire face aux exigences posées par l’école, parfois avec douleur cependant.
      Vous verrez que les choses se compliquent au collège.
      Vous verrez que la chaîne alimentaire du monde animal les fait pleurer à chaudes larmes, vous observerez qu’il mettent du temps à se remettre d’une dispute avec leur meilleur copain et qu’ils sont bien incapables de faire l’exercice de maths demandé tellement ça les parasite. Jouent-ils la comédie ? Je veux bien le croire concernant l’exercice de maths mais quid de la chaîne alimentaire ?
      Du coup, vous verrez des enseignants prendre du temps pour leur expliquer, temporiser « On va traiter ça à 11h, pour l’instant on fait des maths. », rester à midi, le soir pour discuter avec eux, pour les rassurer, pour leur imposer de travailler parce que le sens de l’effort … ils ne l’ont pas, contrairement à la curiosité qui leur est plus innée. Vous verrez ces enseignants prendre du temps pour les faire écrire quand ils refusent tant ils ont peur de laisser une trace, s’opposer quand ils débordent. Peut-être, simplement, leur apprendre la vie.
      Vous verrez des professeurs parfois épuisés par ce quotidien mais heureux de leur être utiles, heureux de partager avec eux.
      Vous verrez des parents agressifs parce qu’ils ont peur pour leur enfant qui ne fonctionne pas comme les autres, peut-être aussi parce qu’ils rejouent leur histoire scolaire durant laquelle ils n’ont pas été compris, vous les verrez lutter pour être entendus.
      Vous verrez une équipe pédagogique chercher avec eux plutôt que contre eux, discuter, imposer, parler, tenir compte…
      Vous verrez que non, ils ne sont pas tous heureux et que leurs tourments métaphysiques les amènent, plus que d’autres j’en témoigne, à remettre en question leur existence, et qu’ils soient dyslexiques, TDAH ou dyspraxiques en plus ne change rien à l’attention que nous leur devons parce que nous avons décidé de travailler avec eux et de les accompagner au mieux.
      Je me réjouis, docteur, que vos petits patients entrent dans les cases et dans le flot de vos statistiques mais je me réjouis plus encore que certains de vos collègues qui travaillent le sujet depuis des années comme le docteur Revol, reçoivent des jeunes depuis longtemps, se tiennent disponibles pour les enseignants ou éducateurs que nous sommes afin d’avancer ensemble sur des pistes innovantes. Le mot important dans la phrase précédente est ENSEMBLE. Ces médecins ou psychologues ont l’humilité de reconnaître que nos métiers sont différents et qu’ils n’ont pas à faire face à vingt-cinq ou trente personnes mais à une seule qui est donc leur patient. Dans une classe nous accompagnons vingt ou trente impatients. Le regard est donc très différent, la posture et les besoins également.
      Et pour vous être agréable, puisque les statistiques semblent votre carburant, je me permets de vous adresser les miennes :
      Sur les 600 élèves que j’ai l’honneur d’accompagner dans les apprentissages, 35% de collégiens et 65% d’écoliers. Au total, 28% soit 168 élèves sont identifiés « précoces », « haut-potentiel » ou « surdoué ». Ils ont passé le test psychométrique qui l’atteste.
      A la fin du collège, sur les 9,33% que représentaient les 3e, le taux d’échec de 5% ne concernait pas ces élèves. Nos APIE ont globalement réussi !
      Et je gage que c’est précisément parce que nous avons tenu compte de leurs spécificités, de leurs particularités et qu’ils se sont sentis reconnus, appréciés, oserai-je dire aimés, dans un établissement prêt à y mettre une énergie peu commune mais nécessaire.
      Oui, les « précoces » heureux existent et tant mieux mais j’avais besoin de vous dire que ceux qui peinent sans trouble associé et que vous semblez balayer d’un revers de statistique méritaient mieux que vingt minutes de télévision pour dire qu’ils n’existaient pas.
      Venez, vous verrez ! »

      • stéphanie dit :

        Bravo Madame !
        Vous venez d’exprimer avec force, intelligence et lucidité ce que tous les parents d’enfants à Haut Potentiel en souffrance ont ressenti devant leur poste de télévision. Vous m’avez émue aux larmes.
        Merci infiniment …
        Dr Wahl, je vous estimais… mais permettez moi de vous dire que vos propos non nuancés ni étayés nient absolument et totalement la réalité ! Et je me permets de vous le dire en tant que femme à Haut Potentiel Intellectuel, en tant que maman d’un enfant à Haut Potentiel Intellectuel et tant que professeur qui a eu l’occasion durant sa carrière de rencontrer des enfants à Haut Potentiel Intellectuel. Ce que j’ai pu observer en presque 15 ans c’est que leur fonctionnement cognitif et leur hypersensibilité les rendaient plus vulnérables que les autres et qu’ils avaient besoin d’un accompagnement pédagogique adapté pour prendre possession et laisser émerger leur plein potentiel .
        Je vous conseille vivement de vous rapprocher des Associations de famille d’enfants à Haut Potentiel Intellectuel et de l’Association Phobie Scolaire afin de « passer de l’autre coté du miroir » !
        Cela vous permettra de « peaufiner » vos interventions médiatiques qui normalement ne devraient servir qu’à une seule chose ; apporter un éclairage, un soutien, alerter, conseiller. Le « je vais bien, tout va bien » est parfaitement inaudible pour nos familles et nos enfants en échec scolaire, en phobie scolaire, en dépression, en déscolarisation ou en scolarisation à domicile, quand ils ne sont pas en hopital ! Et c’est à cause de propos et posture comme les vôtres que les initiatives mises en place par cette formidable directrice resteront minoritaires, voire exceptionnelles.
        Par ailleurs, qu’est ce que réussir, pour vous ? Cela mériterait débat !
        Enfin, un «  »élève brillant » pour reprendre vos termes, peut avoir fait une scolarité exemplaire jusqu’au Bac puis s’effondrer à l’Université, ou quelques années plus tard faire un Burn-out en entreprise, usé, désabusé par des années de suradaptation pour rentrer dans le moule trop étroit de la normalité.
        Oui la douance est une force, mais pas que…

      • GABRIEL WAHL dit :

        Bonjour Flo,
        je viens de lire votre commentaire. Je ne voudrais pas vous faire de tort, mais pour l’essentiel, je suis d’accord avec vous.
        1/ Le bonheur.
        Vous écrivez que le bonheur d’avoir un enfant surdoué, est un « leurre », mais vous ajoutez que c’est une « chance ». Et bien j’en conviens, j’ai péché par lyrisme : être ou avoir un enfant surdoué, c’est seulement une chance.
        2/ Scolarité.
        Mais ce péché, je le dois à tous ces enfants à l’intelligence déficiente ou simplement médiane, qui me confient leur scolarité harassante, leurs bulletins éreintants et leurs ambitions brisées. Je crois que si on le leur demandait, ils échangeraient bien leur sort avec celui des surdoués, et que même, ils le payeraient volontiers de tourments métaphysiques sur la chaîne alimentaire, musaraigne comprise.
        3/ Hypersensibilité.
        Si vous avez la gentillesse de réécoutez l’émission, je n’ai pas dit que les enfants précoces n’étaient pas hypersensibles, j’ai juste introduit le doute qu’ils ne l’étaient peut-être pas plus que les autres enfants. Je reçois des enfants en consultation de toutes conditions cognitives et je ne perçois pas de différence majeure, sauf sur les thèmes et la finesse de l’expression. Je me demande notamment si notre écoute ne souffre pas « d’adultocentrisme » (nous donnons d’autant plus d’importance aux tourments d’un enfant que la thématique concerne aussi les adultes, la vie, la mort, la souffrance, …).
        4/ Statistiques.
        Tout à fait d’accord aussi pour considérer les statistiques avec précaution. Peut-être pourrons-nous commencer par le fameux  » 30% des enfants surdoués sont en échec scolaire », parfaitement absurde et infondé, que nombre de psys apocalyptiques colportent à l’envi.

        Je reçois parfois des parents au seul motif qu’ils ont lu sous la plume de « spécialistes » de la précocité intellectuelle les plus sombres prédictions pour les enfants précoces*.
        Bien à vous
        Gabriel Wahl
        * Florilège à découvrir sur « La pseudoscience des surdoués » (internet).

      • Lauranne dit :

        Merci pour votre témoignage.. je pleure à chaudes larmes à la fois de tristesse parce que j’aurais aimé que mon fils (qui fait partie des 1%) ait la chance d’avoir cet accompagnement. et de joie de constater que ça existe et que d’autres puissent en bénéficier !!!… je pense très sincèrement que cela aurait changé la donne dans mon cas perso !!!

  5. Maréchal dit :

    On voit que cette directrice connaît bien son sujet Non ce n est pas simple d avoir un enfant HP à la maison. Qu il réussisse bien ou pas…C’est une chance pour certains enfants et pour d autres c’est un véritable cauchemar. Pour les parents c’est un monde d interrogations qui s ouvre devant eux. Ces enfants sont terriblement déconcertants parfois . Alors non ce n est pas toujours la joie. Je suis l heureuse maman d un enfant Hp. Il a 14 ans et est en 1ère comme on dit en France. Il réussit très bien mais les débuts ont été difficiles. Cela ne venait pas dite lui mais des adultes enseignants mal informés qui lui ont fait vivre un enfer . Jusqu à ce que nous rencontrions une association qui en avait marre dites système et un psychologue spécialisé hp.Aujourd’hui dans un bon établissement notre fils s épanouit.Voilà notre ressenti

  6. Fleuranne dit :

    Merci madame la directrice pour cette description dans laquelle je retrouve mon fils.
    Où se trouve l’établissement dans lequel vous travaillez? Je rêve d’enseignants qui le comprennent.
    Je vous remercie.

  7. chrislag dit :

    Merci Alexandra de relayer ces débat et merci Flo pour votre témoignage. J’en ai pleuré… Et je rêverais que mes enfants puissent s’épanouir dans un tel établissement.
    Je suis l’heureuse maman de trois enfants : le 1er de 7ans diagnostiqué THPI l’an dernier et pour lequel j’ai la chance de pouvoir dialoguer avec le directeur de son école afin de mettre en place des (petits) aménagements pour lui redonner l’envie d’aller à l’école; le 2ème qui ne pose pas plus de problème que ça et qui mine de rien nous rapporte tous les jours son bon point pour travail réussi et comportement sans remarque, et le dernier de 2,5 ans (né en janvier), à la crèche, pour qui j’aurais aimé obtenir une entrée anticipée à l’école. De l’avis de tous les adultes qui le côtoient, il parle très bien, réfléchit plus vite que les autres, sait compter, apprend actuellement à reconnaître les lettres de l’alphabet… Et mon ventre de maman se tord depuis le mois d’avril. date à laquelle il a commencé à me demander tous les matins de l’emmener à l’école car « c’est fini la crèche, maintenant c’est l’école ». Le refus de l’inscription anticipée est venue : 1) de la directrice de l’école de notre secteur dans laquelle pourtant les 2 grands sont allés (le 2ème y est toujours), 2) de la mairie (pour des raisons comptables de nombres de classes ouvertes ???), 3) de l’inspecteur du secteur qui n’a même pas pris le soin de nous accorder un entretien que pourtant nous lui avons demandé et qui nous a sèchement fait savoir par téléphone que dans notre secteur, pour avoir une dérogation, il faut que l’enfant soit dans un milieu socio-culturel défavorisé dans lequel on parle mal français pour qu’il entre avant l’heure à l’école parce que l’école va le tirer vers le haut… Et que donc notre demande ne rentre pas dans le « cadre institutionnel » (sauf qu’il ne connaissait pas le motif de notre demande puisqu’il ne nous a jamais proposé d’entretien pour le lui expliquer…)
    Alors oui, aujourd’hui, je suis triste, en colère et un peu envieuse des parents qui peuvent connaître un peu de répit (quoi qu’en disent tous les « spécialistes ») grâce à des dispositifs comme le vôtre.

  8. GABRIEL WAHL dit :

    Bonjour,
    le débat est âpre, mais il est utile et je dois dire que je me suis rarement fait aussi copieusement « engueuler »,
    Quel est donc le débat ? Il peut se résumer au rôle du surdon intellectuel dans la souffrance psychologique ? Les intéressés (associations, blogs, témoignages, …) ont tendance à lui donner une grande place alors que les études scientifiques lui donnent une place minime ou même concluent souvent que le surdon représente un facteur de protection.
    Les premiers mettent en avant « l’humain » et les les seconds les statistiques. C’est à mon sens, une opposition factice, mais elle fait mouche car implicitement, elle suggère que les statistiques et leurs auteurs sont déshumanisés …
    Mais pourquoi finalement attacher de l’importance à cette question ? Tout simplement parce que si l’on attribue trop d’importance à l’influence du surdon intellectuel sur les troubles psychologiques, on risque de passer à coté de diagnostics bien réels et donc, in fine, de n’apporter aucune aide. C’est ce que par exemple, mon expérience me dicte, il ne se passe pas une semaine sans que je ne reçoive en consultation, un enfant surdoué pour des difficultés souvent présentées par les parents comme étant étant en étroite relation avec le surdon, alors qu’ils en sont presque toujours indépendants !
    Dans mon Que sais-je ? sur les adultes surdoués, j’ai développé cette question dans un chapitre intitulé Les « risques » du surdon. ( notez les guillemets ).

    Quelques extraits :

     » La logique eut voulu que ce chapitre n’exista pas ou que l’on se contenta de quelques paragraphes, car si nous considérons les études sur le sujet, il en est peu pour confirmer sans conteste que le haut potentiel favorise en soi un risque psychopathologique. Mais toute une littérature sentimentale de témoignage a pris le pli de dramatiser le surdon intellectuel et de lui attribuer tous les malheurs petits et grands de l’existence. »
    (…)
     » Il faut dire que le vocabulaire psychologique ne favorise pas la rigueur. Il semble logique, par exemple, de considérer que les surdoués sont plus anxieux que les non-surdoués, ils s’interrogent en effet plus tôt et plus intensément sur les grandes questions existentielles, sur le sens de la vie et sur le (non-)sens de la mort. Mais l’on confond peut-être l’anxiété du quotidien avec les tourments métaphysiques. Il n’est pas interdit d’être intelligent et heureux : « J’écrivais joyeusement, sur notre malheureuse condition. Dogmatique, je doutais de tout sauf d’être l’élu du doute; je rétablissais d’une main ce que je détruisais de l’autre et je tenais l’inquiétude pour la garantie de ma sécurité; j’étais heureux », Jean-Paul Sartre, Les mots. »
    (…)
     » Il existe une étude suédoise* sur laquelle chacun devrait s’accorder et ce pour au moins deux raisons : la taille de l’échantillon et la longueur du suivi. Cette étude a concerné plus de 1 million de jeunes adultes (1.049.663 très exactement) pour une moyenne de suivi de 22,6 années. Ces jeunes suédois ont tous passé un test de QI avant la conscription et selon les résultats, ont été classés en 9 catégories gaussiennes d’intelligence. Le suivi recensait le taux d’hospitalisations en psychiatrie et le diagnostic établi à l’admission. Pour la schizophrénie, les autres psychoses, les troubles de l’humeur, les troubles névrotiques, les troubles d’adaptation, les troubles de la personnalité, l’alcoolodépendance et les autres toxicomanies, le taux d’admission était d’autant plus élevé que l’intelligence était faible et d’autant plus faible que l’intelligence était élevée. Les variations du taux d’hospitalisation sont extrêmement contrastées. Entre le groupe le plus intelligent et le groupe le moins intelligent, le taux d’hospitalisation varie de 1 à 8 pour la schizophrénie, de 1 à 5 pour les troubles de l’humeur, de 1 à 10 pour les troubles névrotiques, de 1 à 20 pour les troubles de la personnalité, de 1 à 20 pour l’alcoolodépendance et de 1 à 30 pour les autres toxicomanies. Ce sont des chiffres sans appel … »
    (…)
     » Les échecs professionnels des surdoués – notamment pour ce qui est de la progression hiérarchique – sont parfois d’autant plus éprouvants qu’ils ne s’observent pas seulement en dépit du surdon, mais en raison du surdon. C’est ce que nous enseigne la loi de Putt, du nom du pseudonyme, Archibald Putt, de l’auteur américain d’une série d’articles parus en 1976 dans le magazine « Research/Development » et dans un livre publié en 2006*. La loi de Putt est la sélection négative, par laquelle les cadres tentent d’écarter des postes de responsabilité, les employés les plus talentueux, afin de garder leur statut de leader. »

    Bien à tous
    Gabriel Wahl

    * Catharine R. Gale, G. David Batty, Per Tynelius, Ian J. Deary, Finn Rasmussen, Intelligence in early adulthood and subsequent hospitalisation and admission rates for the whole range of mental disorders: longitudinal study of 1,049,663 men, Epidemiology. 2010 Jan; 21(1): 70–77.

    • sam72 dit :

      Tout d’abord, merci de vos réponses et de ne pas faire « l’autruche ». Mais j’ai un avis concernant 2 choses dans votre réponse.

      Pour ce qui est de l’anxiété, mon fils est très anxieux mais cela n’a rien à voir avec son questionnement métaphysique mais plutôt avec son surdon en lui-même et ce que la société (en l’occurrence les autres enfants) lui font ressentir. Cette « différence », qu’il ne perçoit pour l’instant pas comme un don mais plutôt comme un poids. A son âge, quand on se sent différent, et que les autres vous le font également ressentir, on pense que cette différence ne peut être que négative car synonyme de mise à l’écart et de souffrance… Si je suis rejeté car différent, c’est forcément moi le problème et non la tolérance des autres… Je suis forcément plus bête que les autres, plus nul… Sans parler de l’attitude de certains professeurs qui ne font qu’aggraver le mal-être de ces enfants-là….Peuvent s’ajouter les troubles des apprentissages très présents chez beaucoup de HPI hétérogènes.

      Le 2ème point c’est pourquoi aller dans l’extrême et parler de psychopathologies lourdes, de psychoses, d’hospitalisation?? Alors que de ce que je vois, et là je parle concrètement ( pas de statistiques), beaucoup sont souvent en phobie scolaire, ont des troubles anxieux, des troubles du sommeil, somatisent, etc. Même si ce sont des problèmes suffisamment graves pour s’en inquiéter, nous ne sommes pas la plupart du temps dans la pathologie extrême dont vous parlez…

      Dernier point, il existe également une souffrance très concrète quant au cas des enfants HPI victimes de harcèlement à l’école. En effet, ils vivent pour la plupart, à un moment ou à un autre du harcèlement scolaire…. Ce sont les cibles « idéales » en raison de leur différence et de leur hypersensibilité (qui je vous assure est bien réelle !!) Demandez à des parents de HPI ou des adultes HPI eux-mêmes si leur enfant n’a pas un jour souffert de ça et vous serez étonné de voir que très peu ont eu la chance de ne pas avoir été harcelés.

      Pour conclure, beaucoup de souffrance vient du surdon en lui-même et de la façon dont l’enfant va le vivre, mais cette souffrance est énormément liée à la société qui les entoure, au regard des autres et à l’acceptation de leur différence, ils ne sont en rien différent à ce sujet d’un enfant handicapé face au regarde de cette société….

    • Eve-Marie Klima-Koehler dit :

      Cher Docteur Wahl,

      Je dirige depuis près de 10 ans une école pour enfants et adolescents à haut potentiel que j’ai fondée en Suisse. J’ai été amenée à accompagner plusieurs centaines de jeunes HP depuis que je me consacre à ce domaine, que j’ai étudié à l’Université Paris V. Je connais bien les (rares) études qui sont faites dans le monde sur le sujet, et je sais la difficulté de valider telle ou telle hypothèse, notamment en ce qui concerne la question des émotions.
      Je dois dire que je comprends le choc de certains parents devant vos affirmations lors de l’émission de La Maison des Maternelles. Comme tout sujet qui touche des enfants, leur santé, leur bien-être, il a un fort impact sur ceux qui y sont confrontés. Autant je vous suis dans votre révolte face à certains propos de « psys apocalyptiques », à ceux de gens qui se croient spécialistes alors que ce n’est pas le cas, ou encore à ceux de certains spécialistes qui mélangent tout et qui en font un sujet de discussion de comptoir, sans donner aucun fondement scientifique sérieux à leurs dires.
      Autant je ne peux pas vous suivre sur d’autres points, entre autres quand vous évincez complètement la notion de troubles associés au haut potentiel, qui ne sont pas avérés dans 100% des cas mais qui existent, ou que vous partez du principe que face à une problématique exprimée par un enfant, il faut d’abord mettre de côté le haut potentiel. Vous avez certes nuancé cela dans une de vos réponses, en disant que dans un second temps vous reconsidériez le haut potentiel. Néanmoins, cela me paraît très hasardeux.
      Je ne veux pas entrer ici dans le débat, qui est long et complexe. Car le tableau n’est ni blanc ni noir dans la question du HP.
      Mais il y a de vraies spécificités chez les HP, dans leur manière de penser, de percevoir le monde, d’être tout simplement. Cela ne se résume pas à un vocabulaire précis ou à une façon de parler, cela va beaucoup plus loin, et je peux vous citer des centaines d’exemples en ce sens.
      Je serais très heureuse de pouvoir échanger avec vous et faire avancer la discussion, car elle est utile. Je pense qu’Alexandra Raynaud pourra vous communiquer mon email, si vous êtes d’accord pour échanger avec moi.
      A bientôt peut-être, avec plaisir en tous les cas si vous le voulez bien.
      Cordialement,
      Eve-Marie Koehler

    • phil dit :

      bien d’accord avec vous, cher docteur !
      quid du vrai « surdoué » pour reprendre l’expression d’une psychologue selon vous ? que pensez vous de l’engouement depuis plusieurs années maintenant autour de ça ainsi que le bilantage « tous azimuts » de certains cabinets florissant ?

      cordialement

  9. lauranne dit :

    A la maison, j’ai 3 enfants HP (2 filles, 1 garcon)… La première, a marché très bien en primaire puis moyennement en secondaire (Bac avec 10,53 de moyenne), bref on sentait bien un peu en sous efficience … La deuxième carbure depuis l’âge de 6 ans (je n’ai jamais mis le nez dans ses cahiers depuis cet âge là, le rêve pour des parents), pour elle ça continue de rouler… et enfin mon fils pour qui l’école est un calvaire depuis le CM1…
    Je me suis souvent demandée ce qui les différenciait autant sur le plan de l’école (car le fonctionnement émotionnel était très similaire), outre le fait que ce soit un garcon…(puisqu’il y a des garçons HP qui réussissent très bien)
    Au départ, je m’expliquais ca par que par le niveau d’anxiété… Maintenant j’ai une vision un peu autre depuis que ma fille du haut de ses 15 ans, les larmes aux yeux (et limite en colère), me dit « parce que tu crois que je n’ai pas peur, que j’angoisse pas.. bien sûr que si mais je me force à dépasser mes peurs, parce que sinon je ne fais plus rien, les peurs c’est fait pour être dépassé, c’est un défi »… Ca m’a cloué parce que je ne me rappelle n’avoir jamais abordé ce sujet là avec elle, donc je ne sais pas où elle l’a pris…Bref tout ce que je peux observer c’est que mes 2 autres enfants n’ont pas l’envie ni même de de se dépasser ni même de dépasser les autres, ni d’affronter leurs peurs et curieusement ce sont ceux qui ont le « moins » bien réussi à l’école…
    Voilà mes observations de maman…. Donc pour ma part, je pense que même les HP qui vont bien, sont tout autant anxieux (et pour ma part, j’ai la conviction qu’ils sont plus anxieux que la norme, quand même) que les HP qui souffrent mais n’utilise pas les mêmes stratégies pour y faire face

    • Sam72 dit :

      J’ai le même sentiment avec ma fille… Et j’avoue que moi-même étant petite fille, j’étais aussi anxieuse mais je contenais tout à l’intérieur et personne, pas même mes parents, ne se doutaient de ma souffrance… Même si parfois j’aurais bien voulu qu’on s’en préoccupe… C’est pour cela que je fais extrêmement attention avec ma fille.

  10. lauranne dit :

    Je rajouterais une chose… Je ne sais pas comment les statistiques auprès de ces enfants ont été faites pour mesurer l’anxiété…Est-ce qu’on leur a demandé également s’ils faisaient de l’eczéma, de l’asthme ou autres manifestations corporelles ?
    Je me souviens juste (j’ai 45 ans) en ce qui me concerne des réflexions de ma mère concernant des pb à l’école… « Ca ne va pas, ca prend trop de place… C’est pas normal… tu prends les choses trop à coeur »..Un pb d’entente avec des copines prenait très vite de grande proportion dans la culpabilité « Qu’avais je dit ou fait qui avait provoqué ça, est ce que j’avais été méchante » et je restais bloquée là dedans plus longtemps que les autres enfants « dans la norme » qui eux passaient plus vite que moi à autre chose et n’en faisait pas toute une sinécure…
    C’est avec la découverte du surdon de mon fils, que j’ai découvert le mien… J’ai donc fonctionné 40 ans dans « la norme » en m’ignorant et me coupant de mes émotions pour faire face tout ça en « réussissant (très bien au départ, moyennement ensuite) à l’école »… j’en ai payé le prix cash bcp plus tard

  11. GABRIEL WAHL dit :

    Bonjour Eve-Marie Koehler, bonjour à tous,

    je vais de façon plus personnelle, tenter de vous exposer « mon » problème. Vous savez, je suis pédopsychiatre et j’exerce somme toute un métier assez concret : des parents viennent me consulter parce qu’ils sont inquiets pour leur enfant. Et en principe, mon rôle, c’est soit de les rassurer si le motif de consultation ne mérite pas réellement d’inquiétude, soit de les aider, s’il se présente un trouble réel.
    J’exerce depuis une trentaine d’années et j’observe des changements dans les motifs bénins de consultation, certaines inquiétudes semblent avoir complètement disparus (jalousie dans la fratrie, masturbation, …) et d’autres ont pris leurs places, et au premier rang d’entre elles, la précocité intellectuelle. Cela ne me pose aucun souci de rassurer des parents qui s’inquiètent parce que, par exemple, ils ont lu sous la plume de « spécialistes » que 30% des enfants précoces seront confrontés à l’échec scolaire, connaîtront la plus extrême solitude, ou que sais-je encore … Je me fais même un plaisir de leur dire que tout cela est pure invention de psys à l’imagination tragique et qu’aucune étude sérieuse n’est jamais venue conforter de tels dires. Mais je ne peux m’empêcher de penser, que pour quelques parents rassurés, d’autres resteront des années dans l’inquiétude, après avoir lu un article apocalyptique sur le sujet. C’est ce qui a un peu inspiré mes propos dans La maison des maternelles : asséner un contrepoint !
    Mais que des parents s’inquiètent à tort ou à l’excès pour leur enfant précoce, là n’est pas le plus grave. Non, ce qui me fâche le plus, c’est de constater que le fait d’avoir chargé à ce point la précocité de pathos, fasse écran à de bons diagnostics et obstacle à des traitements efficaces. S’il est anxieux, c’est parce qu’il est précoce. S’il est déprimé, c’est parce qu’il est précoce. S’il est agité, c’est parce qu’il est précoce. S’il est opposant, c’est parce qu’il est précoce. S’il est inattentif, c’est parce qu’il est précoce. S’il est …, c’est parce qu’il est précoce.
    Il ne se passe pas une semaine sans que je ne reçoive un nouveau petit patient intellectuellement précoce, suivi par ailleurs pendant des années au seul motif de la précocité intellectuelle, par un « spécialiste » ou un « centre spécialisé », sans qu’aucune autre perspective n’ait été soulevée, alors même qu’un trouble bien patent existe. Ce sont donc, de fait, des enfants laissés sans aide et sans soins.
    C’est la raison pour laquelle j’insiste pour que, lorsqu’un enfant précoce présente des difficultés psychologique ou comportementales, il est impératif – dans un premier temps* – de prendre la précaution de s’en inquiéter indépendamment de la précocité intellectuelle, c’est-à-dire indépendamment du fatras d’idées reçues sur le sujet. C’est une question de pure méthodologie : il faut décrire avant d’expliquer, et donc il faut analyser les troubles psychologiques d’un enfant, sans se précipiter sur un contexte prétendument explicatif, par exemple une veille de rentrée scolaire (c’est l’exemple que j’avais donné), le divorce des parents, ou … la précocité intellectuelle. Parce que sinon, on prend le risque d’inventer des causalités imaginaires !
    Notons incidemment que lorsqu’un enfant « normo-doué » présente des difficultés psychologiques, on ne se précipite pas sur son QI médian, pour tout expliquer. Qui sait, peut-être accorderons-nous un jour aux enfants surdoués le même privilège ?
    Il fut un temps, où les enfants précoces étaient abandonnés à leur sort et à leurs soucis, sans que la moindre considération ne leur fut apportée. Les temps ont cependant changés, notamment – bien qu’encore timidement – au sein de l’Éducation Nationale, avec par exemple la nomination de référents académiques. Pour autant, doit-on accepter sans réagir, qu’un discours catastrophiste se soit substitué au silence. Entre ces deux maux, je ne saurais dire quel est le moindre. C’est toute ma question.
    Cela dit, comprenons-nous, loin de moi, l’idée de contester qu’il existe des caractéristiques psychologiques propres aux enfants précoces et aux adultes surdoués et que certaines recèlent même des fragilités. Mes deux Que sais-je ? les décrivent longuement. Mais là, n’est ni le sujet, ni la discorde.
    Au plaisir, madame Eve-Marie Koehler, d’échanger amicalement
    Gabriel Wahl

    • LittleWitch dit :

      Bonjour,

      C’est assez amusant car je suis d’accord avec vos deux discours, que je ne trouve pas si contradictoires que cela.

      Je suis enseignante en lycée, je vis très régulièrement les situations décrites par Mme Koehler. Les réactions excessives des élèves à haut potentiel est souvent assez flagrante (l’hypersensibilité en fait).

      Au premier abord, lorsque j’ai écouté l’émission des maternelles, j’ai été assez choquée par les propos du Dr Wahl, qui contrastaient avec l’image que j’avais a priori de ce monsieur (au travers d’écrits et par réputation). Puis au bout de quelques minutes, j’ai réalisé que si le discours me paraissait maladroit (pour des gens qui réagissent de façon extrême au quart de tour ;-) ce qui est souvent le cas de la population concernée par le reportage), c’était finalement plutôt sage.

      Si je peux donner un exemple concret pour expliquer comment j’ai compris, avec mon vécu, ce discours : il y a 2 ans, j’ai eu une élève très mal dans sa peau, et qui présentait de nombreuses « caractéristiques des élèves HP ». J’ai donc demandé aux parents de faire tester leur fille, ce qu’ils ont fait assez vite. Il s’est avéré qu’elle était en effet à haut potentiel, mais avec une énorme perte de confiance en elle et une grande anxiété. Au fil des semaines, j’ai réalisé qu’en réalité, il s’agissait de quelque chose de BEAUCOUP plus profond qu’une simple anxiété liée au haut potentiel. J’ai essayé de discuter avec mon élève, avec ses parents, et j’ai essayé de les inciter à consulter un psychiatre et non psychologue, afin d’avoir un avis médical (les choses me semblaient potentiellement graves : scarifications, mails suicidaires, etc… mais en tant que prof, il est toujours très délicat d’évoquer les problèmes « psychiatriques » qui sont très mal vus par les familles… il faut être extrêmement délicats pour que la famille ne pense pas que l’on traite de fou leur enfant !). En parallèle, j’ai évidemment fait un signalement partout où j’ai pu (ma direction, l’infirmerie, l’assistance sociale du lycée). Les parents et la jeune fille m’ont assuré que non non, le suivi avec la psychologue était largement suffisant, et que selon cette psychologue, le problème venait uniquement du fait qu’elle « réfléchissait trop » à cause de son haut potentiel (tous les mails de mon élève tournait autour de ce « soi-disant » mal-être parce qu’elle était si différente des autres). C’était d’autant plus étonnant, qu’elle était maintenant détectée à HP (avec un HP pris en compte par l’ensemble de l’équipe : nous sommes nombreux à être formé dans notre lycée), dans une classe avec un grand nombre d’élèves également à HP (le hasard des options) : certains en échec, d’autres très bien dans leur peau (même si toujours à fleur de peau pour n’importe quel petit problème), mais aucun en si grand désarroi psychologique. Et son discours me dérangeait, car il me donnait l’impression d’une jeune fille se complaisant dans cet état de « personne malheureuse car si spéciale ». Je ne l’exprime pas très bien… mais était moi-même THP qui a eu de grosses difficultés sociales dans mon adolescence, si j’ai souvent eu très peu confiance en moi, je n’ai jamais pensé que c’était parce que j’étais « brillante et incomprise »… au contraire, j’essayais de faire en sorte de comprendre ces codes implicites pour les autres qui ne l’étaient pas pour moi. En fait, je trouvais sa façon de réagir « prétentieuse » et cela me gênait. Mais après tout, chacun réagit différemment donc pourquoi pas, sauf que j’étais persuadée qu’il y avait autre chose que le HP dans son mal-être. Pendant deux ans, je me suis battue, aidée par l’assistante sociale et ma direction, pour qu’il y ait un suivi psychiatrique. Cela n’a pas abouti. Finalement, le bac en poche, cette élève a quitté le lycée… mais a continué à m’envoyer un grand nombre de messages très inquiétants… N’ayant de fait, plus l’aide de ma direction (en réalité je n’ai pas cherché à l’avoir : ce n’était plus une élève du lycée), je me suis tournée vers des amis du milieu médical qui était aussi en contact avec cette jeune fille (attirée par le médical, donc qui avait, suite à mes conseils, pris contact avec eux pour discuter de son orientation). Avec leur étiquette « professionnels de la santé », ils ont réussi à convaincre les parents de se rendre en CMPP pour avoir un suivi MEDICAL cette fois: je n’ai pas eu la suite car je n’ai plus eu de nouvelles depuis, mais il est évident, selon eux, qu’il y a un problème psychiatrique en plus du HP, qui se soigne très probablement avec le suivi adéquat, mais cela n’avait jamais été pris en compte à cause précisément de ce haut potentiel… Cette jeune fille est actuellement en rupture avec le système scolaire (elle a abandonné médecine au bout de 3 semaines à cause de la pression et n’a rien entamé d’autres en échange), cela n’aurait pas dû être le cas avec son dossier scolaire et ses capacités, si seulement les parents avaient accepté dès le début un suivi psychiatrique (et si la psychologue avait fait correctement son boulot…).

      Voilà un exemple (un peu long désolée…) qui me semble assez bien illustrer les propos du Dr Wahl, même si je suis la première à être persuadée des caractéristiques liées à l’hypersensibilité et aux réactions extrêmes des personnes à haut potentiel.

      Autrement dit, ce n’est pas parce que l’on cherche à aider les EIP pour les problèmes qu’ils présentent en parallèle (et parfois indépendamment) du HP, que l’on nie forcément ce HP ni les caractéristiques associées (que ce soit démontré ou non… mais vécu en pratique lorsque l’on a un peu l’expérience de ce type de public !!).

      Bonne soirée !

    • Une zébrelle dit :

      Loin de moi l’idée de remettre en question 30 ans de pratique de la psychiatrie…mais vos propos ne semblent pas tenir compte du rejet social que vivent une grande majorité des surdoués.
      Ce n’est pas le haut QI qui cause en lui même anxiété, SSPT, phobies, TOC, dépression…mais plutôt les réactions des autres, dès l’enfance : moqueries, harcèlement scolaire, mise à l’écart et j’en passe.
      Tout comme le fils de l’auteur de ce blog, j’étais une enfant parfaitement équilibrée et socialement « apte » en rentrant en primaire. C’est dès le secondaire que tout a commencé à déraper, avec le harcèlement, les insultes, les menaces et l’ostracisme dont j’ai été victime pendant 7 longues années ! Avant cela, je n’avais pas spécialement de troubles du comportement, pas d’attaque de panique, pas de TOC, pas de somatisation. J’allais parfaitement bien, avant d’être traitée comme un monstre pendant 7 ans !!!
      Donc même si je suis d’accord avec vous sur le fait que le surdon en lui même n’est pas forcément responsable de psychoses, je suis en désaccord sur l’idée qu’il n’y aurait pas de facteur de risque. Ce facteur de risque existe, il vient de l’intolérance des autres à la différence…

      • GABRIEL WAHL dit :

        Bonjour Une zebrelle,
        vous avez raison, zebrelle, c’est plus élégant que zebrette.
        Dans une précédente réponse, j’écris ceci :  » loin de moi, l’idée de contester qu’il existe des caractéristiques psychologiques propres aux enfants précoces et aux adultes surdoués et que certaines recèlent même des fragilités. Mes deux Que sais-je ? les décrivent longuement. Mais là, n’est ni le sujet, ni la discorde. »
        Aux premiers rangs de ces fragilités, on peut citer les dyssinchronies, l’ inadaptation scolaire (influence majeure du décor socio-culturel … ) , les relations avec les autres enfants (non-partage de centres d’intérêt, de valeurs intellectuelles, de l’intensité dans l’amitié, …) et aussi, de facteurs de personnalité possiblement spécifiques, sensibilité émotionnelle, etc …
        Pour autant, il existe des adolescent(e)s au QI médian qui souffrent le martyre au collège et au lycée, pendant que d’autres jeunes gens surdoués, s’épanouissent très paisiblement. C’est ce que j’observe chez mes jeunes consultant(e)s.
        Qu’il existe des risques de violence à l’école, cela ne me paraît faire aucun doute. Dans un livre co-écrit en 2007 sur les échecs scolaires, (Odile Jacob), nous consacrons un plein chapitre à la violence scolaire et nous citons une étude sociologique canadienne. À la question : « Citez ce qui vous rendait le plus malheureux dans votre enfance et votre adolescence », 9% – tous QI confondus – citaient des brimades en famille pendant que 37% désignaient des brutalités infligées par leurs camarades.
        Si je devais cependant désigner un risque spécifique chez les hauts potentiel, je placerais en tête le cadre social de l’établissement scolaire. Là aussi, j’observe que les élèves surdoués sont souvent comme des poissons dans l’eau dans les collèges et les lycées des beaux quartiers alors que – et je l’écris à regret – ils sont beaucoup plus éprouvés dans les établissements des quartiers déshérités, où l’ambition scolaire et intellectuelle peut être, surtout au collège, perçue comme une contre-valeur.
        Vous citez « le fils de l’auteur de ce blog », mais n’est-ce pas un contre-exemple qui devrait inciter à l’interrogation ? Le livre « Les tribulations d’un petit zèbre » censé décrire les désarrois d’un enfant à haut potentiel, se révèle de fait être le parcours d’un Asperger (ce n’est évidemment pas mon diagnostic, je m’en tiens seulement à ce que ce blog nous apprend).
        Bien à vous
        Gabriel Wahl

        • Une Zébrelle dit :

          Bonjour et merci beaucoup pour votre réponse.

          Je comprends mieux où vous vouliez en venir. Effectivement, on peut légitimement se poser la question des raisons des difficultés d’un enfant quand il y a comorbidité entre le QI et d’autres facteurs psychologiques. Je me souviens notamment d’une ancienne connaissance, qui était HQI, dans le spectre autistique, et qui n’a été pris en charge que très tardivement pour un trouble de la personnalité borderline car les médecins qu’ils avaient vus auparavant imputaient tout soit à son QI, soit à l’autisme…

          Je me pose souvent la question de savoir dans quelle mesure le « surdon » ne serait pas une manifestation du spectre autistique, ce qui pourrait expliquer la part non négligeable d’Asperger avec haut QI. Mais je ne suis pas chercheuse en neuropsychiatrie, ça reste une simple interrogation.

          Cordialement.

  12. GABRIEL WAHL dit :

    Bonjour,
    nous avons tendance – je ne fais pas exception – à voir ce que nous croyons, plus qu’à croire ce que nous voyons. De nombreuses expériences en psychologie l’ont bien montré. L’une des plus célèbres a été réalisée en 1986 par Le Poultier ( Rennes II, 1987) : il a projeté la vidéo d’un enfant en train de jouer à deux groupes de participants. Au premier groupe on annonçait que l’enfant souffrait de troubles psychologiques, au second on ne précisait rien. Les participants du premier groupe donnaient à nombre des gestes de l’enfant une signification pathologique, tandis que le second groupe n’observait rien que de très anodin.
    Cette expérience décrit ce que l’on appelle le biais de confirmation.
    Je crains que la description standardisée (échec scolaire, anxiété, etc …) du surdoué s’est à ce point imposée, qu’elle a fini par balayer tout esprit critique. Par exemple, si un enfant surdoué est en échec scolaire, on se précipitera sur l’explication du surdon, puisque « comme chacun sait » 30% des enfants précoces sont en échec scolaire, si un enfant surdoué est anxieux, on se précipitera également sur le surdon, puisque « comme chacun sait » ils sont prédisposés à l’anxiété.
    L’exemple donné par M. Littlewitch, je le connais bien, mais en fin de parcours. Je reçois souvent des enfants surdoués qui présentent des troubles psychologiques ou comportementaux et que l’on a privé pendant des années de soins appropriés, faute de discernement diagnostique.
    Outre le parcours initial d’évitement diagnostique, cet exemple montre aussi que sans les troubles psychologiques, cet élève n’aurait pas été soumis à un test de QI, et donc probablement jamais identifié comme tel. Ce qui illustre assez bien ce que l’on appelle le biais de recrutement.
    La confusion diagnostique la plus fréquente, est l’association du haut potentiel et du TDA/H, car le surdon atténue pendant les années du primaire et parfois même du secondaire, les conséquences du TDAH. Il n’est pas rare alors de voir « débarquer » au lycée ou au-delà, un échec scolaire retentissant, mais bien évidemment attribué au surdon, alors que c’est très exactement l’inverse : le surdon a représenté dans les premières années de scolarité un facteur d’atténuation du TDAH !
    Pour ce qui est de la question posée par M. Phil, je veux m’en tenir à un échange d’idées sur le fond, même si quelques idées ad hominem me démangent un peu … et qu’il m’arrive de penser que florissant rime parfois avec défaillant.
    Encore une fois, le fait que j’exprime des nuances sur les aspects adverses de la personnalité des enfants précoces (hypersensibilité, perfectionnisme, émotivité, exigence éthique, etc …) signifient seulement – notamment parce que nous manquons d’études concordantes et déterminantes – que je m’interroge d’une part sur leur prévalence (minorité ou majorité de surdoués ?) ou leur importance (quelle incidence ?). Ceux qui ont des certitudes ne me le pardonneront pas. Je tenterai de m’en accommoder.
    Bien à tous
    Gabriel Wahl

    • LittleWitch dit :

      Bonjour M. Wahl,

      Je voudrais simplement rebondir sur ce « biais de recrutement » qui m’aurait inciter à faire tester cette élève plutôt qu’un autre. En tant qu’enseignants, et je pense que c’est aussi ce que voulait dire Mme Koehler, notre « population de base » est beaucoup plus large que la population que vous rencontrez à votre cabinet (et c’est bien logique).

      Si, dans ce cas particulier, ce sont bien des « problèmes » qui m’ont conduit à faire tester cette élève, ce n’est pas le cas à chaque fois. Et lorsque je dis que dans cette classe il y avait un grand nombre d’élèves à haut potentiel (au moins 6, dont 2 non testés, donc cela reste de la supposition, c’est vrai), ce n’était pas tous des personnes ayant besoin de consulter un psy (-chologue ou -chiatre peu importe), et pourtant, si je les ai repéré, c’est bien qu’ils présentaient des « caractéristiques » (hypersensibilité, perfectionnisme, mode de raisonnement particulier, sens aiguë de la justice, avec une façon pas toujours très diplomate de l’exprimer d’ailleurs… (ce qui ne plaît pas à tous les collègues…), etc). Parmi eux, certains avaient été testés en primaire par un instit attentif ou des parents au courant, et tout va très bien pour eux. Deux n’ont pas été testé, je ne l’ai pas demandé aux familles puisque « tout va bien », mais j’ai uniquement glissé que peut-être, si à un moment ils en ressentent le besoin, faire un test pourrait les aider à mieux comprendre leurs réactions excessives. Je me trompe peut-être, et bizarrement, moi qui ai si peu confiance en moi en général, pour le coup je suis presque sure de moi à leur sujet.

      Il est évident qu’il y a un biais de recrutement, que certains élèves passent inaperçus. Mais je pense qu’il est moins flagrant avec la population large que nous avons en tant que prof qu’en tant que psy. Même si je ne prétends aucunement avoir les compétences me permettant de faire une étude poussée sur la question… C’est plus un sentiment général (obligatoirement influencé par ma propre histoire) et aucunement des certitudes de ma part.

      Cela étant dit, je crois que vous avez raison, et que beaucoup de personnes ont tendance à tout mettre sur le dos du haut-potentiel, oubliant de traiter les autres problèmes, et cela mérite en effet de le dire haut et fort afin de prévenir ce genre de comportements qui conduisent à un « refus de soins adaptés ».

      • LittleWitch dit :

        Oups, j’ai cliqué sans m’en rendre compte…

        Je vous souhaite une bonne journée, et merci pour ce débat fort instructif !

    • phil dit :

      bonsoir dr,

      concernant la confusion diagnostique dont vous parlez, dans le sens d’une surefficience attenuant un tdah, je me demandais dans quelle mesure l’inverse, un tdah attenuerait-il une sur efficience ?? quelle est le profil psychométrique dans ce cas ? comment faire un diagnostique differentiel ?

      • GABRIEL WAHL dit :

        Bonjour Phil,

        Je réponds avec plaisir à vos questions sur les liens entre la précocité intellectuelle et le TDA/H (Trouble avec Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité).

        Je vous propose quelques pages sur le sujet :

        « Le TDA/H associe dans des proportions diverses l’ inattention, l’ impulsivité et l’ agitation. La logique qui lie à tort l’hyperactivité et la précocité relève d’une intuition et d’une illusion. L’intuition nous dicte qu’un enfant précoce qui s’ennuie, a toutes raisons de se disperser et de s’agiter. L’illusion procède de la confusion entre la minorité précoce et hyperactive qui consulte et qui se retrouve donc sur le devant de la scène et la majorité silencieuse des enfants précoces qui ne consultent jamais. Les statistiques montrent qu’il n’est pas plus d’hyperactifs chez les précoces et pas plus de précoces chez les hyperactifs. Nous avons mis en référence ces études au chapitre sur les « risques de la précocité intellectuelle ». Le fait qu’il existe des symptômes « faux-amis», c’est à dire des signes communs entre l’hyperactivité ou la précocité, ne justifie aucunement une assimilation diagnostique, d’autant que ces signes ont souvent une expression contextuelle chez l’enfant précoce, et un caractère persistant et hors d’atteinte chez les enfants hyperactifs, pour lesquels les troubles s’observent « depuis toujours et en tous milieux ». Ainsi, l’enfant précoce peut se distraire ou s’agiter en classe, mais si on lui offre un cadre scolaire stimulant, les progrès peuvent être immédiats. L’enfant précoce parvient à se contrôler ou à se justifier , alors que l’hyperactif exprime souvent son incapacité à maîtriser son impulsivité. »
        Chapitre V,
        Les enfants intellectuellement précoces,
        Que sais-je ? PUF

        (…)

        « Certes, il existe des symptômes apparemment communs entre l’hyperactivité et la précocité intellectuelle, mais l’inattention et l’agitation prennent une place centrale dans le TDAH alors qu’ils ne sont que réactionnels et circonstanciels chez l’enfant précoce, notamment à l’école si la curiosité intellectuelle de l’enfant est bridée, par désintérêt (en classe, les surdoués comprennent vite et s’ennuient le reste du temps*) ou par coercition (le sens critique passe pour de l’arrogance et le sens de l’humour pour de l’insolence). Les statistiques, cependant, semblent indiquer que les prévalences du TDAH chez les surdoués ou du surdon chez les TDAH, ne diffèrent pas de celles rencontrées dans la population générale. Citons notamment une étude** portant sur 400 enfants diagnostiqués hyperactifs issus d’ une cohorte de naissance de 5718 enfants. Ceux-ci ont été classés en trois groupes, selon leur niveau de Q.I. : faible ( QI inférieur à 80 ), normal ( entre 80 et 120 ) et élevé ( supérieur à 130 ). Entre ces trois groupes, il n’est observé aucune différence significative pour la prévalence du TDAH.
        La prévalence du TDAH chez les enfants précoces semble donc identique à celle des autres enfants. Pour tous les écoliers, précoces ou non, le TDAH représente un obstacle à la réussite scolaire d’autant plus élevé qu’il n’est pas diagnostiqué. Mais il est vrai que pour les enfants précoces, le TDAH peut passer inaperçu car le surdon peut compenser les troubles de l’attention et maintenir les notes à un niveau satisfaisant. Cette compensation s’observe surtout à l’école primaire mais il ne se poursuit que rarement dans le secondaire. Le diagnostic de TDAH, cependant, est loin d’être assuré : Il sera bien plus simple d’invoquer la crise d’adolescence pour expliquer la chute des notes ! Le schéma selon lequel les enfants précoces s’ennuient en classe et donc sont inattentifs du seul fait de leur surdon, mérite aussi d’être considéré avec quelque circonspection. Ce schéma a toutes les apparences du bon sens sens, en effet un enfant brillant peut s’ennuyer en classe faute d’une stimulation intellectuelle suffisante, mais il faut aussi retenir l’éventualité d’un scénario inverse : l’enfant TDAH est dans l’incapacité d’être attentif et de se concentrer, donc il s’ennuie. Et lorsque l’enfant est à la fois TDAH et précoce, il est souvent difficile de démêler le jumelage de l’ennui par l’inattention et de l’inattention par l’ennui.
        Tout, cependant, ne semble pas négatif dans l’association entre le TDAH et le surdon, quelques études ont montré que cette alliance pouvait favoriser la créativité. Par ailleurs, nous savons que le TDAH élève le risque d’un usage de substances toxiques ou de comportements antisociaux, la bonne nouvelle étant que ce risque est faible chez les surdoués hyperactifs. Le haut potentiel, qui offre un supplément d’états d’âme, atténuerait la tendance aux brusqueries comportementales des hyperactifs.
        Les enfants de haut potentiel apparaissent souvent comme étant très imaginatifs. C’est un talent de plus. Il donne de l’inventivité et de l’originalité à leur vie familiale et amicale mais ce talent s’exerce aussi dans la vie scolaire, même dans des domaines ou la fantaisie n’est guère de mise, par exemple pour la résolution de problèmes mathématiques (quelques classiques : « je ne sais pas comment il a fait, mais il a trouvé le bon résultat » ou « il n’emploie pas la bonne méthode, mais c’est tout de même bon »). Il semble que l’ingéniosité des enfants précoces soit liée à une capacité à jongler simultanément avec toutes les facettes possibles d’une problématique, en ajoutant à la dimension factuelle, des intuitions fulgurantes mais aussi des perceptions symboliques et métaphoriques. L’imagination de ces enfants leur offre plus de disponibilité pour l’enchantement et l’émerveillement, mais également plus de vulnérabilité pour appréhender l’existence. Il existe apparemment un triple lien entre haut potentiel, hyper-réactivité imaginative et TDAH, car les excès
        de l’imagination favorisent la distractibilité et la dissipation. Rien n’est décidément simple dans le royaume des enfants surdoués.»
        Chapitre VII,
        Les enfants intellectuellement précoces,
        Que sais-je ? PUF.

        Et quelques mots sur le profil psychométrique : *

        Bien que le diagnostic clinique (récit parental, comportement et dires de l’enfant, bulletins scolaires, questionnaires diagnostiques du DSM-V ou de la CIM-X, temporalité des troubles, …) soit plus fiable que le bilan neuropsychologique (à l’inverse de la précocité intellectuelle, identifiée plus précisément par les tests), on peut s’aider de quelques tests pour confirmer le diagnostic. Par exemple, le WISC V peut révéler un trouble attentionnel si quelques subtests significatifs sont en dessous de la moyenne des scores (Puzzle Visuel, Balance, Matrice, Mémoires des chiffres, Mémoire des images, …). il existe aussi un test spécifique, le TEA-CH. Mais le paradoxe du bilan psychométrique est de correspondre à un événement particulier susceptible de mobiliser artificiellement une attention ordinairement peu endurante et donc de fausser à la hausse les performances. Ce qui incite à retenir qu’un diagnostic clinique de TDA/H ne peut être « invalidé » par un bilan neuropsychologique.

        Bien à vous
        Gabriel Wahl
        * Sur le WISC V , je vous conseille la lecture d’un livre à paraître en décembre 2017 de Eric Turon-Lagot, psychologue et auteur de plusieurs livres de référence sur les tests d’intelligence.

        • lauranne dit :

          Bonjour Mr Wahl
          Si on prend le cas d’un enfant HP avec un TDA sous ritaline ; cette dernière apporte des améliorations au niveau du comportement mais influence très peu les résultats scolaires qui restent médiocres ? Dans ce cas faut il privilégier l’ennui, le TDA, ou les 2 ?

          • GABRIEL WAHL dit :

            Bonjour Lauranne,
            la liste des hypothèses à étudier est longue : étude du WISC, personnalité, cadre scolaire, prise de Ritaline (régularité des prises, posologie, …), travail personnel, méthodes de travail, …sur ce dernier point, un excellent article : http://methode.csgn.be/methodo/fichiers/methodeffic.pdf
            Bien à vous
            Gabriel Wahl

  13. phil dit :

    bonsoir dr,
    merci pour les passages de vos livres !
    …..reste donc à etre particulierement chanceux pour le cas ou tdah et sur efficience s’aditionnent….. au risque de s’annuler !
    bien à vous

    • Memepasmal! dit :

      Coucou,
      Je n’ai pas pu résister à répondre,car il n’y a aucune « chance  » de s’en sortir si il n’y a aucune reconnaissance et accompagnement familial et scolaire pour les petits jusqu’au College et plus .le combat est quotidien pour ma part en tout cas pour que l’E.N accepte d’une part que le tdah n’estvpas’un effet de mode,et d’utrecprt qu’un accompagnement n’est pas un privilège pour ces enfants.
      Une maman d’un garçon tdah / HP/

  14. phil dit :

    …..merci pour votre réconfort !…étant adulte, il ne me reste plus qu’ à tisser ma corde…!
    bonne soirée madame

    • Memepasmal! dit :

      Phil,j’ai juste voulu exprimer qu’il ne faut pas compter sur la « chance » ,tout est combat quand on est « atypique ». Bien cordialement
      Laurence



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