Passions, obsessions & conséquences (parfois), pour mon zébr’aspie

Amis lecteurs, vous avez pu vous rendre compte que le blog était resté figé depuis ce billet posté jeudi matin sur le nouveau livre de Monique de Kermadec...

 

Et pour cause, la fin de semaine fut mouvementée chez nous :(

 

Le zébr'aspie, qui a maintenant 13 ans, est un twice exceptional, nom donné à celles & ceux qui cumulent douance & autre chose.

 

Chez lui, c'est le combo "THPI / syndrome d'Asperger". Et en effet, il en possède bien les caractéristiques :roll:

 

Ce qui ne l'attire pas, ne l'intéresse tout simplement pas. Ça l'indiffère.

 

En revanche, ce qu'il aime l'obsède, littéralement :)

 

Outre Star Wars & l'aviation, ses deux intérêts restreints depuis tout petit, il fait une nouvelle fixation sur le VTT enduro :!:

 

Et comme pour ses deux autres intérêts particuliers, il ne sait pas rester raisonnable face à cette passion du vélo.

 

C'est le souci avec le zébrillon, il est toujours dans les extrêmes, toujours dans le trop ou le pas assez. La modération, il ne connait pas.

 

Trouver le juste milieu est un exercice difficile pour les surdoués, mais quand cette tendance est couplée aux difficultés liées aux troubles du spectre autistique, le résultat peut être explosif :-o

 

Ainsi un enfant avec TSA n'a pas forcément conscience du danger. Et c'est encore plus flagrant lorsqu'il est plongé dans l'un de ses intérêts spéciaux, pleinement absorbé par celui-ci.

 

 

Jeudi en fin d'après-midi, profitant du beau temps de ces vacances de la Toussaint, le zébreau était parti pédaler & rejoindre deux amis, comme il le fait dès qu'il le peut. Il parcourt toujours lors de ces balades, entre 40 & 60 km. Parfois bien plus. Vous voyez ce que je veux dire quand je souligne que la modération ne fait pas partie de son univers :-P

 

Cela aurait pu être une sortie entre copains passionnés comme il en a fait tant d'autres. Mais ce jour-là, la chance a tourné court.

 

Alors qu'il faisait un saut, il est tombé avec le bras droit pris dans le guidon du VTT. Heureusement, il portait son casque intégral :oops:

 

En revanche, il a immédiatement compris que quelque chose n'allait pas en voyant son bras en vrac...

 

Il m'a donc appelée, & après une brève hésitation entre urgences de l’hôpital ou urgences de la clinique, nous avons filé à celles de la clinique, plus près de chez nous.
Les amis se chargeraient de récupérer le vélo.

 

Verdict : double fracture, dont une plutôt embêtante selon l'urgentiste qui s'est occupé du loustic. Au point de nécessiter une intervention.

 

Mais, & c'est là que cela devient surréaliste, LE chirurgien orthopédique de la clinique était en vacances. En conséquence, on me dit que le bras va être plâtré en l'état, & on me propose de prendre RDV pour le mardi suivant avec ce chirurgien (en laissant donc s'écouler cinq journées complètes)... ou de me débrouiller pour en trouver un de mon côté :-o

 

Sidérée par ces explications, je souligne le caractère improbable & dangereux de cette option, & l'urgentiste acquiesce. Il ajoute qu'il est possible que la blessure s’aggrave dans ce laps de temps (voilà qui est rassurant !!! :hypno: ), mais qu'il ne peut rien faire de plus, n'ayant pas de chirurgien présent.

 

Un plâtre fut donc posé. Et nous sommes rentrés à la maison, avec pour mission de
- soit rappeler le lendemain la secrétaire du fameux chirurgien orthopédique de la clinique
- soit nous démerder, avec notre fils au bras cassé & son Doliprane

 

Soirée pleine d'angoisse pour nous, parents. A nous demander quoi faire.

 

Je vous laisse imaginer comment s'est déroulée la nuit pour mon garçon ! L'intense douleur liée aux fractures lui interdisant bien sûr de trouver le sommeil :cry:

 

 

Je n'ai pas non plus fermé l’œil de la nuit, & décision fut prise de filer vendredi à la première heure aux urgences de l’hôpital. Pas question d'attendre mardi, ou de téléphoner au hasard à des chirurgiens de la région trouvés sur les PagesJaunes.fr :down:

 

Le zébr'aspie y a alors été pris en charge comme il se doit (& j'ai amèrement regretté de ne pas avoir choisi, la veille, de me rendre à ces urgences là plutôt qu'à celles de la clinique. Si j'avais su... :-| )

 

Le chirurgien orthopédique a, dans un premier temps, tenté de réduire la fracture principale, mais malheureusement la réduction n'était pas permise. Il a donc fallu opérer.

 

Intervention pour pose de broches, qu'il gardera quatre à cinq mois, le tout recouvert d'un plâtre plutôt costaud qu'il aura pendant un bon mois & ½ :(

 

Ce qui n'a évidemment pas ravi le loustic, voyant s'envoler les espoirs qu'il nourrissait de reprendre le VTT d'ici trois ou quatre semaines !

 

Il est resté hospitalisé dans le service pédiatrie, en observation pour la nuit ; & a pu rentrer à la maison hier (samedi ), à midi :up:

 

Pas mécontent de retrouver ses autres passions & Maz, son chat :)

 

Pas mal soulagé aussi, côté douleur, même si tout n'est pas terminé. Et puis ce petit séjour a été l'occasion d'une grande victoire pour lui : il a enfin réussi à avaler des comprimés !!! :hearts:

 

Comme le souci des lacets, que j'évoquais à l'époque dans cette émission, le zebrounet ne savait pas prendre des médicaments sous forme de cachets ou de gélules. Il faisait un blocage, & donc, comme pour les lacets, nous faisions autrement ;)

 

Ayant toujours estimé que ces maladresses n'étaient absolument pas graves (& qui plus est, dans son cas, constitutives du syndrome d'Asperger !) & qu'il n'y avait donc pas lieu d'insister sur elles, mais au contraire de lui montrer que l'on contournerait ces petites difficultés. Persuadée que le moment venu, elles disparaîtraient d'elles-mêmes.

 

Nous avons expliqué le souci là l'infirmière, qui nous a dit que s'il préférait il pouvait avoir les médicaments en version soluble.

 

J'ai suggéré qu'il essaie, tout de même, d'avaler les comprimés. Cela faisait des années qu'il n'avait plus tenté l'expérience... ça valait donc le coup. Sans pression, ni dramatisation. Juste pour voir, calmement.

 

Et hop, mes conseils ont porté leurs fruits. Alors qu'il avait jusque là l'impression de s'étouffer, de ne pas pouvoir avaler même le plus petit comprimé, c'est passé haut la main :-D

 

Il était aussi heureux qu'étonné ! Une étincelle positive dans ces jours douloureux :round:

 

Voilà le récit de cette fin de semaine chez nous. Il faudra bien entendu retourner régulièrement à l’hôpital pour contrôler que tout se passe bien, & il faudra également qu'il prenne son mal en patience, ne serait-ce que pour écrire...

 

Parce que s'il n'avait pas été droitier, ça n'aurait pas été complet :-P

 

Mais le plus difficile est désormais passé :smile:

 

 


 

 

 

 

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7 commentaires à “Passions, obsessions & conséquences (parfois), pour mon zébr’aspie”

  1. Merci pour tous ces détails !
    J’avais bien remarqué l’enthousiasme de ton fils pour le vélo cet été, quelle guigne cet accident ! :(
    Un bel exemple de l’importance de bien de protéger, bravo pour le port du casque.
    Et maintenant plein de courage pour la convalescence, heureusement il a d’autres passions et de la féline compagnie :) :hearts:

  2. stefani desreumaux dit :

    Je vous souhaite bon courage a vous et Zebrillon.

  3. chrislag dit :

    Ouf ! Que d’émotions !
    Pour moi, cela a un air de déjà vu avec mon grand l’hiver dernier… Chute en ski l’avant dernier jour pendant le cours. Un appel de l’école de ski nous informe que notre fils était au poste de secours en attente pour voir le médecin de station (nous étions nous même sur le télésiège pour le retour sur station). Le papa a tout posé en vrac dans la chambre pour rejoindre le fiston rapidement. Une radio en vallée a été nécessaire pour voir une belle fracture de l’humérus et une fracture de la clavicule… « Heureusement » il est droitier et il s’est cassé le bras gauche, et heureusement une simple immobilisation était nécessaire.
    Mais pour un EIP de 7 ans, c’est le monde qui s’écroule ! Outre la fatigue de sa nuit blanche (une nuit entière passée à son chevet à l’entendre gémir de douleur, à essayer de l’aider à trouver une position un peu confortable et le consoler), j’ai eu l’impression de le voir tomber dans une dépression profonde en l’espace d’une nuit seulement. Plus rien n’avait d’intérêt. Tous les animateurs du club se sont mis en quatre pour essayer de lui faciliter la vie et de l’occuper, mais rien n’y a fait. Il a été d’une agressivité extrême vis-à-vis de nous (surtout moi d’ailleurs, bien injuste remerciement pour ma nuit blanche à essayer de la consoler). Je crois qu’il a pris conscience en une fraction de seconde qu’il n’a pas réussi à maîtriser son corps, qu’il n’était plus maître de rien au moment de sa chute et que par la suite il était devenu « diminué » par son bras en écharpe. Il appréhendait le regard des autres (dans un centre de vacances, c’est un peu difficile au moment du repas…), il ne mangeait plus, n’avait plus envie de rien et surtout n’a pas pu partager les descentes à ski du dernier jour avec ses frères et ses cousins…
    Finalement, cela n’a été qu’une question de jours. La douleur s’est atténuée et cela a beaucoup facilité les choses. Il a eu un cartable à roulettes (à trouver au mois de février, sans payer une blinde c’est une vraie partie de plaisir, mais bon faut ce qu’il faut) ce qu’il me réclamait depuis longtemps, il n’a pas perdu ses copains à l’école juste parce qu’il ne pouvait plus jouer avec eux dans la cour et il n’a pas été gêné dans sa scolarité… Il a donc fini par comprendre que le monde ne s’est pas arrêté de tourner et que tout allait rentrer dans l’ordre un jour ou l’autre…
    Mais je dois dire que là encore j’ai pris moi aussi conscience que mon fils ne réagissait pas comme tout le monde…
    Bon courage à vous parce que le Zébrillon ne s’est pas raté et le temps va certainement paraître long…

  4. Cassagnes Michel dit :

    Oups bon courage pour le zébrillon et contractions statiques sous le plâtre au bout de quinze jours à trois semaines pour limiter l’amyotrophie et favoriser la vascularisation locale.Et puis après les 6 semaines de plâtre commencer diligemment la reprise des amplitudes articulaires au niveau du coude pour éviter tout enraidissement à ce niveau.

  5. Duchemin dit :

    C’est dingue comme je compati avec vous et avec lui ! J’espère qu’il pourra se trouver d’autres moments intenses pour s’échapper… je vous souhaite beaucoup de courage à vous tous, vous lire nous aide beaucoup à se sentir moins seuls (maman d’un zèbre d’en 6 ans et d’une graine de 2 ans en pleine révélation…)
    Stéphanie

  6. bastien dit :

    Bon courage à toute votre petite famille :) et bon rétablissement à votre fiston.
    Grace à votre article je comprends :idea: enfin pourquoi ma fille ainée, la trentaine, n’a jamais pu avaler comprimés et gélules depuis l’enfance ,malgré les moqueries de l’entourage qui croie qu’elle fait du cinéma ,Elle est consciente que ce n’est pas normal ,ayant failli s’étouffer à plusieurs reprises, mais ne trouve pas la cause de cette particularité.

  7. C. dit :

    Je compatis… Pour la double fracture faite lors de la pratique de sa passion. Mi-octobre, je me suis fracturée les épines tibiales et la malléole interne en tombant de cheval et depuis, je trépigne, je m’ennuie, je suis en manque de mon IR le plus fort. Plein de bonnes ondes au Zébrillon !



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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