J’ai souvent du mal avec les gens

 

MISE à JOUR de 2017 :up:

 

💡 Ce texte a été écrit en 2010, alors que je n'avais pas encore reçu le diagnostic d'autisme. Il a par la suite été republié sur le blog Les Tribulations d'une Aspergirl (après diagnostic posé de syndrome d'Asperger), puis intégré en 2017 à mon témoignage "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres", le premier livre en France écrit par une femme autiste sans participation de coauteur.

 

Un regard unique sur le combo syndrome d'Asperger / haut potentiel intellectuel , préfacé par le Dr Laurie-Anne Sapey-Triomphe & postfacé par le Pr Laurent Mottron ❤️

 

 

 

 

 

Le temps passe. J'ai aujourd'hui 31 ans, mais je suis au fond toujours la même que celle que j'étais par le passé :oops:

 

Je me souviens des séances de courses au supermarché lorsque j'avais 16 ou 17 ans, avec ma mère. Elles prenaient bien souvent la forme d'un supplice pour moi.

 

Je me souviens de mon regard sur ces gens que l'on croisait immanquablement les jours de forte affluence, regard que j'estimais sévère & intransigeant.

Regard que je condamnais moi-même avec force, comme une réponse silencieuse à un double imperceptible & insaisissable.Intérieurement tiraillée entre des sentiments sombres au contact de ces gens qui me déplaisaient au plus haut point, & un mécanisme empathique qui me culpabilisait de ressentir "ça" & d'avoir un avis tellement tranché sur des gens que je ne faisais que croiser, & dont finalement je ne savais rien.

 

Je les ressentais pourtant grossiers, laids & vulgaires ces gens. Ils étaient repoussants à mes yeux. Et ce sentiment de non-appartenance à l'espèce humaine qui m'entourait était renforcée par une hyperesthésie extrêmement gênante :cry:

 

La lumière très blanche des grandes surfaces & le bruit perpétuel, venant de toutes parts, m'agressaient profondément. Je me sentais très rapidement vaciller, suffoquer. Trop de monde, trop de bruit, trop d'éclairage, trop de tout & une sensation de voir fondre sur moi des 10aines de mains qui voudraient me toucher, m'agripper.

 

Évoluer pendant 45 minutes parmi cette masse relevait véritablement du tour de force à cette époque :-?

 

Aujourd'hui, samedi 21 août 2010, je devais aller faire des courses. Des années ont passées depuis ces souvenirs de jeunesse, & néanmoins j'ai pu me rendre compte que rien n'avait véritablement changé en moi sur ce plan-là.
La "ménagère de moins de 50 ans" ( :-D ) que je suis n'est en rien différente de l'adolescente solitaire que j'étais.

 

J'ai ressenti le même malaise cet après-midi, parmi cette foule compacte & particulièrement crasse qui se bousculait & se pressait pour remplir son chariot plus que de raison.

 

Avec la même force, j'ai eu un besoin irrépressible de déserter le magasin au plus vite, quitte à devoir y abandonner mon panier. Fuir à tout prix cette fange qu'en temps ordinaire je ne croise jamais, m'arrangeant à toujours faire les courses très tôt le matin pour éviter la confrontation douloureuse.

 

C'était inattendu. Comme un boomerang qui me serait revenu en pleine tête après avoir suivi une grande courbe dans le temps, une courbe si grande que toute trace avait disparue en surface.

 

Je n'avais plus éprouvé ces sentiments depuis des années, tout au moins jamais aussi intensément :hypno:  Je sais aujourd'hui qui je suis & pourquoi & en quoi je suis "différente". J'ai donc un regard tout autre sur cette difficulté à être parmi des gens qui représentent pour moi un degré très peu avancé de l'évolution.
Et ce que je percevais à l'époque comme étant à mettre sur le compte d'une adolescence difficile & triste, est en fait le produit de ma personnalité. Celle-là même façonnée par le surdouement, & aussi peut-être par le SA !? Pour en avoir le cœur net je vais encore devoir patienter quelques mois... Mais les questions sont soulevées, les hypothèses avancées.

 

Comment expliquer ma souffrance immense face à ces gens sans raffinement, méprisant, qui rabrouent leurs enfants sans ménagement, voire qui parfois les violentent.
Je déteste leur méchanceté que je ressens viscéralement. Je la perçois avec une telle profondeur qu'elle me bouleverse & me donne l'impression de perdre pied, de me noyer.
J'ai beaucoup de mal à supporter les scènes du genre, & je souffre par procuration dans ces moments-là, en ayant la sensation d'être à la place de ces enfants victimes de rustres (& qui n'auront peut-être pas d'autre perspective plus tard que de devenir eux aussi des rustres, calquant leur comportement sur ce qu'ils ont connu & subi).
Mon empathie extrême va systématiquement vers ces enfants & croise au même instant la répugnance radicale que j'éprouve envers leurs parents. Émotion complexe & troublante :dots:

 

Je n'arrive plus à m'extraire de ces idées, je croule littéralement sous l'avalanche de pensées & de sensations particulièrement désagréables, oppressantes.

 

 

Je me sens envahie, étouffée, absolument submergée par ces gens, cette agitation qui incarnent finalement tout ce que j'exècre au plus profond de moi.

Ce n'est pas simple à dire (à écrire :!: ) sans être incomprise, paraître prétentieuse ou pédante. Je ne sais d'ailleurs pas comment ce billet sera interprété par les lecteurs du blog !?

 

Je l'écris & nous verrons bien...

 

Je devrais être indifférente, je devrais parvenir à ne pas prêter attention à eux, ou à focaliser mon attention sur ma liste, ou encore sur les gens "normaux" qui ne m'inspirent pas ce dégoût... faire comme si je portais des œillères !!!
D'autant que le monde n'est pas peuplé QUE de personnes de ce genre. Je devrais par conséquent pouvoir faire abstraction de ces quelques énergumènes au profit de tous ceux qui sont plus neutres pour moi. Mais je n'y arrive pas ! Pire : en réalité, c'est tout à fait l'inverse 8-O

 

Je m'écroule sous le poids de leur présence autour de moi & je ne vois plus qu'eux. Je note tout, je vois tous les détails de leur repoussante image & je ne parviens pas à maitriser tout ça.
Ils envahissent mon esprit & mon espace vital.

 

Pourtant, eux semblent ne pas me remarquer plus que ça. Ils n'ont en tous cas aucun scrupule à être "eux". Ils n'affichent aucune pudeur, aucune gêne (& s'ils en ont... qu'est-ce que ça doit être en privé ! Vu leur comportement en public, je n'ose imaginer...).
J'ai dans ces moments-là l'impression d'avoir été propulsée chez les Groseille, je n'ai pourtant rien d'une Le Quesnoy !

 

Pour en revenir à mes courses cet après-midi, j'ai donc choisi d'abréger mon calvaire, qui pourtant n'était pas encore tout à fait arrivé à son terme...
En quittant le parking du magasin, cerise sur le gâteau, la voiture (franchement pourrie !) qui me précédait s'arrête à un "cédez le passage" & son conducteur en profite alors pour balancer une canette (de bière !? vue la couleur, ça n'était pas du Coca ! Mais peu importe, c'était une canette !!!) par la fenêtre :-x
Il l'a jetée à terre, sans plus de considération que ça.

 

Argh !!! & amer constat pour moi en me rendant à l'évidence : tellement de gens & si peu dont je peux me sentir proche :(

 

 

 

 

 

 

 :idea:  quelques billets complémentaires sur mon autre blog, Les Tribulations d'une Aspergirl, pour mieux comprendre le syndrome d'Asperger :

 

 

 


❄ Le traditionnel billet d'idées
cadeaux de Noël 2019 / 2020 est en ligne ❄

 

 

 

 

✏ Et pour aller au-delà du blog, je suis également l'auteure de deux autres ouvrages, eux aussi parus aux éditions Eyrolles :

 

- "Les Tribulations d'un petit zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" paru en juillet 2016, préfacé par Arielle Adda & le Dr Gabriel Wahl :-D

 

- "L'Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force", paru en 2018 dans la collection très particulière (& en quadrichromie) "Parents au top" :roll:

 

          
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31 commentaires à “J’ai souvent du mal avec les gens”

  1. Elwen dit :

    >> »C’est dur à dire (écrire !) sans être incomprise, paraître prétentieuse ou pédante. Je ne sais d’ailleurs pas comment ce billet sera interprété par les lecteurs du blog :?: :!:  »

    how knows… Peut-être sera-t-il interprété comme une description assez juste et précise de ce qu’ils vivent eux-même dans leur quotidien ? ;)

    Le ressenti est assurément paradoxale. D’un coté cette extrême empathie pour ces enfants qui n’ont pas demandé à avoir de tels parents. De l’autre cette envie viscérale de faire disparaître de la surface de la Terre, rien que par notre pensée, tous ces êtres répugnant qui n’ont aucune once de respect en eux. Protéger les uns, exterminer les autres.

    Les termes sont forts de sens et peuvent choquer. Mais au final, ils ne font que dépeindre ce que nous ressentons et l’intensité à laquelle nous ressentons.

    Notre empathie naturelle nous fait aimer l’humanité (les enfants en sont le futur) tout en nous faisant profondément haïr tout ce qui la souillent.

    Fût une époque, j’aimais me définir comme étant une misanthrope aimant l’Humanité.

    ;)

    • Rassurez vous, vous n’êtes pas la seule, je ressens la même chose.. et ce n’est pas seulement en courses qu’on les rencontre, mais partout, dans mon quartier, dans ceux d’un peu plus loin, où que j’aille il y en a, énormément, à croire qu’ils se sont passés le mot.
      Bref, ils m’insupporte, je les fuis, mais ils sont toujours là et partout, j’ai l’impression d’être dans un cauchemar.
      Où aller pour ne plus les voir…où ?
      Bref, la vie serait plus belle si je n’en voyais que rarement.

      • Alyalis dit :

        Bonjour,

        Idem. A part s’isoler sur des territoires désert de tout humain, loin en Sibérie, en Alaska, dans le désert… je ne vois pas.

        Courage

  2. Rainbow dit :

    Je ressens exactement la même chose, peut-être à un degré un peu moins exacerbé, mais moi aussi je déteste les courses dans les hypermarchés bondés de gens de gens « de la masse ». Comme ils sont persuadés d’être anonymes et invisibles dans la multitude, ils vous bousculent, vous rentrent dedans à coups de caddie, vous écrasent les pieds, essaient de vous doubler à la caisse, insultent leurs enfants, les gavent de paquets de chips ou de bonbons pour avoir la paix alors même que leur embonpoint est plus que naissant…. Ce sont les « mémés » que j’exècre le plus, elles sont parfois plus agressives et plus méchantes que la moyenne et se croient encore plus intouchables du fait de leur grand âge. Mon mari une fois en a apostrophé une en lui disant: « eh ben quoi Mémé, on est pressé de mourir? ». Je sais, dit comme cela, je peux paraître odieuse, mais l’âge n’est pourtant pas garant de gentillesse et de respect dans tous les sens !
    Pour améliorer mon malaise en courses, comme heureusement j’adore choisir ce que je vais faire à manger, j’ai tranché: je ne me rends plus que dans les petits supermarchés à « échelle humaine » ou dans les mini supérettes de quartier pour tout ce qui est non périssable, tel la lessive, et le papier toilette. Sinon, au maximum, je me rends chez les petits commerçants de quartier, boucher, marchand de légumes et autre crémier. Certes c’est plus cher, mais les commerçants vous connaissent par votre prénom, il y a un véritable contact humain et faire ces courses n’est plus autant une corvée. On prend des nouvelles des enfants de tel ou untel en patientant avec les « gentilles mémés du quartier » dans la petite file d’attente et on se sent affranchis du système écrasant qu’est le rouleau compresseur de la grande distribution, qui non content d’enchaîner ses clients avec leurs cartes de fidélité permettant au bout de 36778 passages en caisse, l’immense satisfaction d’obtenir un bon de réduction de 5 euros sur votre prochain achat de moutarde expérimentale aux cornichons, contribue en plus à l’asphyxie des producteurs de lait, de fruits et légumes, anéantissent les centres villes commerçants des petits villages. Rejetez les hypers est devenu pour moi un acte militant à tout point de vue. Je passe pour une illuminée à chaque fois que j’en parle…. Par contre, je n’ai pas de solution pour les transports en commun et je suis quotidiennement obligée de me coltiner la plèbe bruyante, parfois puante et incroyablement irrespectueuse dans le bus pour me rendre au travail et en revenir. Je suis la seule qui salue le chauffeur en montant et en descendant du bus.

  3. SUZIE dit :

    Perso, j’exècre les supermarchés. D’ailleurs, je n’y vais plus : je fais les courses sur internet et je me fais livrer… Mais, quand je dois y aller, je dois m’armer de beaucoup de courage…. T’inquiète pas tu n’es pas seule…. ;)

  4. dupont dit :

    comme suzie, j’ai choisi la solution livraison avec internet et producteurs locaux pour le frais…
    je hais les supermarchés et les brassages de foules en tout genre où l’on retrouve toute cette populasse que tu définies si bien.

  5. Puppet dit :

    Et dire que je me crois niaise au sein des individus dont vous parlez. Difficile d’assumer son point de vue quand les comportements que l’on juge inacceptables paraissent légitimes et valorisés par la plupart.
    Pourquoi prétentieuse ? Vous rendez compte de ce que vous dites et des conséquenses que cela peut avoir. Les personnes irrespecteuses dont vous parlez sont souvent si ancrées dans leurs certitudes qu’elles n’envisagent ni n’osent prendre du recul et peser leur comportement (et si elle le font, la destabilisation peut à mon avis empirer la situation – moins risqué d’essayer d’appuyer ses idées en les faisant valoir coûte que coûte que de se remettre en question).

  6. Puppet dit :

    Conséquences, c’est mieux

  7. arthuslediplodocus dit :

    Compréhension totale!!!Merci

  8. Marie-Eve dit :

    Bonjour,

    Je tombe sur ton site en recherchant de l’info sur l’apprentissage en famille… J’ai été HP dans le passé :D disons qu’on m’a collé un moment cette étiquette sur le dos…

    Et puis j’ai énormément réfléchi. Je ressens comme toi cette oppression dans la foule et ce mépris mêlé de compassion pour les gens. J’interprète ça différement. En tant qu’objectrice de croissance militante, il y a derrière ce dégoût un dégoût pour la soif consommatrice inconsciente de ces gens alors que nous avons soif d’autre chose, d’une autre société, d’une autre manière de vivre. Je ne vais plus au supermarché, je suis membre d’un groupe d’achats en commun où la convivialité remplace cette foule immonde dans laquelle personne ne se connaît et personne ne se parle. Je n’ai pas ce dégoût des gens quand je travaille (bénévolement) dans la cité près de chez moi. Au contraire, des liens se tissent et j’ai un profond respect pour les gens. Mais la foule fait ressortir ce qu’il y a de pire dans l’humanité. C’est la foule qui lapide, c’est la foule qui acclame le Furher, c’est la foule, enfin, qui approuve tacitement l’expulsion des roms, la foule, encore, qui se tait devant l’éclatement de mon pays, occupée qu’elle est à boire du coca et par ce geste à faire mourir de soif des enfants à côté des multinationales qui assèchent des lacs entiers. Alors oui, moi, pourtant à la gauche des gauches, je n’aime pas la foule.

    • Gauthier dit :

      Bonjour,

      je découvre ce blog, que je trouve merveilleux et très riche de sentiments « au quotidien » dans lesquels je me retrouve et qui me rassure en me sortant quelque peu d’une impression d’isolement.

      Je suis assez d’accord avec ce que met en avant Marie-Eve et je vais même un peu plus loin.

      J’essai de ne pas oublier qu’à un moment donné de mon évolution personnelle, j’ai fait une certaine démarche et que quelqu’un m’a « dévoilé » à moi-même. Querlqu’un m’a expliqué que ma façon de raisonner, ma manière d’appréhender le monde n’était pas débile, mais anormale… anormale car sortait de la norme et que ça n’était pas donné à tout le monde. Le simple fait de me l’avoir expliqué m’a permis d’avoir plus confiance en moi, bien que cette voix intérieure ne cesse de remettre tout en question, Là où avant je faisais comme les autres car « ils » devaient être dans le bon, j’ai plus confiance dans ce que me dit mon instinct.

      Or « ces gens » dont vous parlez, d’abord nous en faisons partie! Je ne jette pas ma canette par la fenêtre et je n’hurle pas sur mes enfants, mais je fais mes courses comme tout le monde et je bois du Coca-cola… parce que j’aime ça. Je suis aussi « ces gens », mais j’essaie de l’être de manière un peu plus responsable et un peu plus « consciente ».

      « Ces gens » sont « ces gens » et ont cette attitude peut-être parce que personne ne les a « dévoilé » à eux-même. Parce qu’on ne leur dit pas « consommer c’est mal », « sur-consommer n’a aucun sens » ou « la consommation ne te rendra pas plus heureux », bien au contraire. Toutes les formes de communication disent le contraire : la pub dit « consomme et je te dirai qui tu es », les magazines TV/people (qui font partie des magazines les plus lus) disent « regarder ces gens richent comme ils consomment et sont heureux », la télévision (et surtout les chaînes commerciales à très très forte audience) disent « passer à la télé c’est être connu et être beau et connu c’est très bien), et ainsi de suite!!

      Qui dit: « Il faut consommer responsablement », qui dit : « la croissance n’a pas que du bon », qui dit « il est temps de remplacer l’indice de croissance par l’indice de bien-être », qui dit « écoutez ce que votre enfant a à dire, avant de lui dire ce qu’il a à faire! »… les intélectuels. Et les intélectuels ne vulgarisent pas et ne s’expriment que : tard, dans des quotidien très niche et dans des livres qui ne traitent pas d’une théorie du complot millénaire contre l’église de machin.

      Et si au lieu de se cacher en faisant ses courses tôt matin quand il n’y a personne, et si au lieu de dire que « ces gens » nous dégoute et n’ont rien compris, on adoptait une attitude qu’on trouve juste et que nous en faisions profiter tout le monde. Sans arrogance ou condéscendance, simplement par un sourire et un mot simple et sympa. Le jour ou, au lieu de râler pour la ennième fois sur cette dame qui me rentrait dedans avec son caddy, je me suis excusé en lui souriant de manière complice, cette dame s’est également excusée en me racontant sa vie, le stress de ces samedi plein de monde, d’enfants qui râlent parce que c’est trop long et de « gens » qui s’en foutent des autres…. en fait elle vivait la même chose que moi… Le simple fait de ne pas me sentir seul m’a aider à ce que moment difficile le soit un peu moins… mais pour ça, avant de râler, j’ai du écouter, et ensuite partager!!!!

      Donc soyons un peu moins dur envers nous-mêmes et le monde. On ne peut pas changer le monde, seulement nous-même et peut-être est-ce un bon début!

  9. dubois dit :

    bonjour ,
    je présente aurélie
    maman d’une petite « Z » de presque 4 ans, et vos discours m’inquietent un peu.
    Pendant mes courses je dois passer mon tps à expliquer à ma fille pourquoi « celui là » (comme elle les appelle avec dégout) ne sent pas bon, pourquoi ils ne se lavent pas, pourquoi ils grondent leurs enfants comme ça. etc …

    Travaillant moi meme dans le secteur social, je tente de lui expliquer que les gens n’ont pas tous les memes chances et tous la capacité de saisir la nécessité de se conformer à certaines normes sociales.
    Mais visiblement mes explications ne la satisfont pas, et à la vue de vos commentaires parfois proche de la haine, j’avoue je suis inquiète.

    • Zebrounet dit :

      Bjour :)

      « Mais visiblement mes explications ne la satisfont pas, et à la vue de vos commentaires parfois proche de la haine, j’avoue je suis inquiète. »
      Inquiète de par certains commentaires ? inquiète de faire le constat que vos explications ne règlent rien (comme vous le dites) ? inquiète par le fait que votre fille puisse « rester » avec ce dégoût dont vous parlez ? ou encore inquiète de ne pas mesurer l’ampleur de ce dégoût clairement exprimé ?
      Peut-être un mélange de tt cela à la fois ? ;) (ce ne sont que suppositions, selon ce que je lis entre vos lignes… en aucun cas un jugement de valeur émis ou une attaque)

      Personnellement, je ne ressens pas de haine dans les commentaires relatif à mon billet, mais plutôt de grandes souffrances, que chacun exprime en effet avec ses mots, son feeling, le tout emprunt d’une histoire de vie qui est propre à chacun…

      Je crois que les gens HQI sont (comme tous les individus) très divers bien sûr, mais ont au moins ceci en commun : une EXTREME sensibilité !!!
      Qui chez certains se traduira dans les cas les plus poussés par une hyperémotivité, une fragilité handicapante & chez d’autres par une carapace quasi-indestructible, voire une agressivité.
      Entre ces 2 profils, existent des HQI tout aussi sensibles, mais à l’allure plus modérée, plus passe-partout. Mais il n’en demeure pas moins qu’ils prennent de plein front la moindre émotion contrariante, le moindre son gênant, la moindre odeur désagréable. Difficile je crois de comprendre les perturbations occasionnées par ce genre de choses, quand on est « non-Z » (est-ce votre cas ???).

      Votre fille est je pense tout aussi chavirée par ce trop plein « d’agressions » que je peux l’être encore, à l’âge adulte. C’est une réalité pour elle, pas un jeu ou une attitude travaillée, & ça n’a rien à voir avec un sentiment de haine. Seulement un besoin de se protéger de ce qui blesse si fort, d’échapper à ce qui l’oppresse (d’où le sentiment que vous avez de dégoût dans ses paroles & dans son comportement).

      Alexandra

    • zina32 dit :

      Moi même suis travailleur social et pour autant, je ressens confusément toutes ces sensations, tous ces ressentis dans le magasin. Bien sûr, je connais, oh combien !, toutes les raisons qui font que nous n’avons pas les mêmes chances au départ, comme vous le rappelez bien ! Mais il y a tout de même deux choses bien distinctes : l’aspect totalement viscéral de cet envie de partir en courant, ce côté insupportable ressenti pendant ces courses de « malheur » (peut être accentué par l’hypersensibilité qui me caractérise), et celui de la raison, de la réflexion intellectuelle qui me permet de relativiser, de ressentir parfois de la compassion également !^^ Vous avez donc raison d’intellectualiser ces ressentis en expliquant tout ça à votre fille : ça ne les enlèvera pas, mais ça lui permettra de « survivre » et de faire preuve de tolérance, avec plus ou moins de bonheur en fonction de l’état d’humeur et d’esprit !

  10. Carolle dit :

    J’ai parcouru avec attention ton écris, je me retrouve dans ces propos, pour ma part cela remonte à l’age de 5ans, j’étais le souffre douleur de mes camarades, j’ avais très envie de jouer avec eux, j’étais toujours repoussée, mais j’avais une telle détermination dans tout ce que je faisais, en dehors de l’école, que finalement l’aversion que j’éprouvais pour eux me paraissait moindre. Ce qui est plus surprenant c’est que déjà à cet âge, je n’essayais même pas de me défendre, et je me disais qu’ils étaient inintéressants. Alors, J’explorais tout ce qui se trouvait autour de moi, où je me réfugiais dans la lecture, je dévorais les livres, j’avais à l’age de 12 ans une soif de savoirs et de connaissances. C’est mon père qui m’a mis entre les mains les livres sources de connaissances. Je ne me plaignais jamais, je devais trouver mes solutions…..Aujourd’hui à plus de 40 ans, je découvre enfin qui je suis, avec toujours ce manque d’incompréhension des autres.lorsque que je veux me lier d’amitié avec d’autres personnes, c’est encore et encore le même problème, dès que je commence à parler, on m’écoute 2 secondes, j’ai tellement un langage atypique qu’ils comprennent rien. De même lorsque des personnes me parlent, ils le font doucement, ou avec des mots simples, croyant que je suis cinglée, cela m’amuse et fini par m’agacer. Au final, je leur sorts de grandes théories dans un vocabulaire plutôt soutenu, et là il me traite de personne qui » pète plus au que son c.. ». Mais quelle souffrance de ne pouvoir communiquer avec d’autres personnes, je me sens seule…

  11. isa-belle dit :

    Merci Gauthier pour cette manifestation je me sens exactement comme toi et je me retrouve dans ce que tu exprime et agis… Je suis une éternelle optimiste qui est constamment déçue de la race humaine et loin d’être hautaine car je suis la petite madame gentille, souriante et très polie et rieuse d’approche… J’aime les gens mais je hais le manque de considération généralement manifesté par la masse… Pourtant ça coûte pas cher des sourires et des bonnes manières, de l’empathie, de la sympathie j’en ai trop et ça me fais énormément souffrir, je ressens l’état d’âme des gens et ça devient une cacophonie désastreuse de colère, de peine, de déception des comportements des autres, aussi d’admiration, de compassion, d’amour pour le petit bébé qui nous fais des sourires pendant qu’on attend a la caisse, et encore déception de voir que la caissière est indifférente a ma présence malgré le beau bonjour que je lui ai adressé, parfois aussi, bonheur quand une autre caissière est réceptive et en est reconnaissante, je sens que j’ai fait une toute petite touche de soleil dans sa journée et ça me rend heureuse, tout ces sentiments qui défilent de personnes en personnes font que a la fin de mes courses je suis exténuée ou revigorée et prête pour un marathon de ménage du réfrégirateur en ressassant tout dans ma tête, c’est plus fort que moi tout m’émeut et tout me dérange et me déçoit… Ce que je trouve le pire en public c’est la mauvaise humeur générale et l’aura de boucane noir qui plane et parfois il y a des petits pics ensoleillés si brefs mais si bons a voir et ressentir… Pfff Et ça ce n’est qu’une visite au supermarché Hahahaha que dire… Merci pour ce blogue il m’a fais du bien a l’âme en un moment ou j’en avais bien besoin… Mon grand-père disait toujours ; il n’y a pas de hasard dans la vie ma p’tite fille… Peut-il avoir eu raison ce soir? Je ne sais pas!
    J’ai 3 petits zèbres que j’adore c’est d’ailleurs grâce a eux que j’ai pu le savoir pour moi, jamais je n’aurais pensé… Je suis tellement bonne dans certaines choses mais tellement nulle dans d’autres, en fait je me sens plus nulle que bonne même si je suis bonne (vous me suivez là hihi) intérieurement je suis toujours la petite fille qui se sent pas a la hauteur, d’ailleurs je crois que c’est ça qui fait que je réalise mes buts car je fais sûr de faire tout comme il faut et plus pour pas qu’on découvre que dans le fond je suis totalement nulle! Rmpffff! Et quand je dois effectuer quelque chose que je sais ne pas pouvoir accomplir et bien… Je délègue maintenant et je dis que je peux pas parce que je suis nulle, vous devriez voir les visages se démonter un peu c’est la`que je me rend compte que les gens me trouvent hypercompétante et ont la fâcheuse tendance de penser que je suis mademoiselleaquionpeuttoutconfierparcequellesaittout vraiment bisard de décalage entre comment je me sens et comment on me perçoit… Aussi mon optimisme dérange bien du monde et le fait que je m’applique dans ce que je fais et que je réussisse presque toujours dérange encore plus… Une petite anecdote qui justifie qu’aujourd’hui le fait que je travaille efficacement en hermite est arrivé en 1998, la dernière année ou j’ai travaillé avec des pairs… J’étais découragée parce que la zizanie et la mauvaise humeur ainsi que des tensions prédominaient dans l’atmosphère depuis un bon moment qui en fait m’apparaissaient des lunes, les gens n’étaient pas d’humeur et je sentais que ma bonne humeur (modérée a ce moment) était plus que malbienvenue et mon optimisme et mes bonnes idées encore moins, je me suis rendue compte que ma patrone qui était d’humeur excécrable avec moi sans que je comprenne au début belle naive que je suis mais je dois dire que je sentais une odeur de jalousie ou d’envie mêlée a de la presque hargne et le lendemain j’ai compris que pour elle j’étais devenue une menace car elle venait de s’approprier une de mes idées auprès de ses supérieurs, il fallait que je disparaisse pour que personne ne sache… Cette idée toute simple et stupide qui a crée mon malheur… Pour revenir au début de l’anecdote; je rangeais mes affaires après avoir donné ma démission en ayant pris soin de dire a ma patronne ce que je pensais d’elle et surtout lui demander comment elle pouvait dormir la nuit en étant aussi injuste et avec un système de valeur plus bas que terre, j’étais vraiment en rogne et une consoeur qui était elle aussi une personne très positive est venue me dire combien elle était peinée pour moi mais qu’elle était bien contente que la vérité était éclatée au grand jours je l’ai alors regardée et je lui ai demandé de répondre franchement a ma question Pourquoi est-ce que je dérange tant? Elle m’a alors répondu; tu sais Isa… il n’y en a eu qu’un qui est venu sur terre et était parfait… il a dérangé beaucoup de monde de par son exemple et regarde ce qu’ils en ont fait…! Les deux bras m’ont tombés le long du corps… C’est tellement injuste de se faire reprocher ce qu’on travaille a accomplir, que ce soit au niveau professionnel que personnel, j’ai perdu des amies a cause de l’envie, Je travaille en solitaire et je suis heureuse, je n’ai plus a déranger personne et moi avec moi et bien on se comprend et on est très efficace, je suis devenue mon propre conseiller et ça fonctionne très bien comme ça!

  12. isa-belle dit :

    Mais je dois effectivement ajouter pour finir que ça me désole…. D’être comme je suis… Même mon mari me traite de psychologue et je reçois souvent des on le sait bien toi… Pourtant j’ai travaillé fort a lire des livres de psycho pour savoir tout ce que je sais pour pouvoir mieux vivre avec la vie… Mais je dérange…Je me suis un peu coupée du monde pour ne plus le sentir… ça fais un peu moins mal de cette façon et je fais mon marché tôt le matin aussi…

    • valad10 dit :

      Isabelle,

      Exactement TOUT ce que je ressens ???!!! :( Le pire pour moi : c’est l’attitude et l’incompréhension de mes proches : famille, mari !!! Heureusement, j’ai mes 3 enfants Z qui me renvoient un amour inconditionnel. :smile: En fait, j’ignore encore si je suis Z : je rencontre la psychologue la semaine prochaine… :oops: Pour ce qui est de ma vie professionnelle : idem mais je n’ai pas encore trouvé de voie de sortie :-? Je suis totalement bouleversée par votre témoignage :cry:

  13. Cabrioledanschamps dit :

    Bonjour,
    vous vous exprimez tellement bien que j’ai l’impression de ressentir exactement la même chose.
    Je n’en peux plus des gens je les trouve odieux, médiocres, méchants… et en même temps je culpabilise de penser ça. Qui suis-je pour penser des choses pareilles, je suis faite de la même matière et de la même énergie. Je n’en peux plus je suis au bout du rouleau.J’essaie de m’intègrer et je pense que de leur point de vue j’y arrive très bien, ça doit paraître normal de l’extérieur mais au fond il y a quelquechose qui cloche ! Tout ce que j’ai fait a été totalement inutile. En même temps j’aimerais pouvoir me sentir comme eux, faire partie de la communauté mais je n’y arrive pas. J’ai toujours l’impression d’être à part, comme si je devais être isolée de toutes façons. Pourquoi j’ai cette impression ? c’est seulement une question de QI ou bien c’est dû à autre chose ? Je n’aime pas faire partie d’une communauté. Ni même d’une équipe: les gens ont des comportements décevants, individualistes, meme lorsqu’ils font partie d’une équipe… c’est tellement médiocre tout ça ! Est-ce qu’on peut faire baisser son QI ? Que faut-il faire pour être normal ? Si c’est pas le QI, que faut-il faire pour supporter tout ça ? Comment font les gens pour accepter ça ? ou je suis juste une altruiste qui sera toujours déçue ? Devenir égoiste, c’est dur, c’est compliqué, alors comment faire pour ne plus être déçu ? comment ne plus rien attendre ? c’est de pire en pire pour moi, j’arrive de moins en moins à me protèger de la déception. La chute est toujours plus rude, alors que je devrais m’habituer, me faire une raison !!!! J’ai l’impression que cette vie n’en vaut pas vraiment la peine.

    • Rainbow dit :

      Bien sûr que cette vie en vaut la peine ! Peut-être devrais-tu simplement renoncer à « être normale » et vivre ton côté unique et atypique avec un peu plus de sérénité ou de naturel, en te souciant moins de ce que les autres peuvent penser de toi. Bien sûr que c’est dur et compliqué, mais être surdoué n’est pas une maladie, loin de la ! C’est juste une différence, comme la couleur de peau ou l’orientation sexuelle. ça n’est pas un drame. La vie vaut d’abord pour soi même et quand on est heureux de vivre, on attire plus facilement la sympathie des autres. Courage à toi.

  14. fannetteworld dit :

    Bonjour!
    Je ne suis que maman de « z » et pas « z » moi-même, enfin, je ne le pense pas .
    Je comprends à la fois cette sensation de … « beurk » (pas très élégant mais ça résume) et j’en suis horrifiée… Non pas que vous l’écriviez car c’est tout de même votre blog… mais de la violence que vos propos dégagent. Mes enfants sont en général dans l’empathie mais surtout surtout dans l’incompréhension. Mon fils aîné par exemple, ne comprend pas que la notion de racisme puisse exister. Il n’arrive pas à comprendre quels peuvent être les fondements d’un tel concept. J’imagine donc que de cette incompréhension peut venir le dégoût (c’est ce que je ressens dans ce que vous écrivez), mais comme « dubois » , je suis inquiète. Inquiète, non pas de ne pouvoir leur répondre, mais inquiète de leur avenir dans la société qui n’est pas peuplée que de gens à notre image mais avec des tempéraments, des aspirations, des façons de vivre bien différents…

    • Karen dit :

      Je crois que vous résumez très bien l’origine du sentiment de dégoût, il vient tout simplement d’un choc face à la bêtise humaine. J’avoue avoir été agacée au départ en lisant l’article car on dirait que c’est la masse informe et inculte qui provoque ce sentiment chez certains. Puis en y réfléchissant, je me suis dit qu’en fait, ce sont les différences de valeurs qui heurtent. Je ressens beaucoup de répulsion pour les instincts dictés par le consumérisme, la jalousie, la mesquinerie de certaines personnes.

      Ce dégoût, je le ressens également face à certaines personnes bien nanties qui se disent éduquées mais qui manquent de respect envers leur prochain sous prétexte qu’il n’est pas de la même classe sociale, idem pour les racistes. Parfois, j’ai l’impression de voguer sur des valeurs dépassées car le respect de soi, des autres et de l’environnement ne veut plus rien dire aujourd’hui. Si on parle des concepts platoniciens du beau, du vrai, et du bien, on se fait regarder bizarrement. Peu de personnes aspirent à vivre dans la beauté et l’harmonie. Kant disait : « deux choses me remplissent d’admiration : le ciel étoilé au-dessus de moi et la morale en moi. « Cette aspiration au sublime est ridiculisée, il faut être pessimiste, laid et vulgaire, parler des télé-réalité au lieu de la neuvième de Beethoven si on ne veut pas être taxé de bizarre.

      En fait, dans ces cas-là, je me sens confrontée aux limites de l’intelligence humaine et quand j’entends des discours racistes ou méprisants, je me sens comme votre fils, dépassée par tant de bêtises. Je me souviens d’un débat que j’ai eu sur la shoah avec un camarade au lycée. Il se plaignait de la sortie d’un nouveau film traitant encore de cette sempiternelle histoire et là, je lui avais dit qu’il fallait rappeler aux gens les horreurs du passé pour les conscientiser aux dangers du présent en faisant référence aux massacres au Rwanda, je n’oublierai jamais la sensation de dégoût que j’ai ressentie en l’entendant dire : c’est que des nègres qui se battent, ça en fera moins . » J’ai coupé court à la conversation comme si je me sentais souillée en sa présence, j’ai ressenti un malaise physique. Il était en terminale C, soit disant un brillant élève, Pour moi, il incarnait la bêtise à l’état pur….

      • Rainbow dit :

        Vous aussi vous avez donc ressentit du dégoût et de la bêtise en votre « fort intérieur » et ça ne fait pas de vous une raciste ou une intolérante… heureusement qu’il existe des conventions sociales telles que la politesse ou le savoir vivre sinon la vie en société serait insupportable, mais j’avoue que ces conventions sont trop souvent indexées à l’aune d’une certaine médiocrité pour ne pas dire d’une médiocrité certaine.

        • karen dit :

          Ne vous méprenez pas, je ne juge pas du tout les personnes qui ressentent ce dégoût, loin de là. Je tenais juste à préciser que ce sentiment est généré par les opinions et les comportements répugnants de certaines personnes et non par une classe sociale qui correspondrait à la plèbe ou à la masse composée de Français moyens.

          Vous faites bien de parler des conventions sociales, je trouve qu’elles se perdent malheureusement, les gens sont de plus en plus des rustres qui vous rotent à la face sans vergogne. L’exemple de la petite fille au manteau sale vous le prouve. Non seulement sa mère préférait écouter sa musique que de s’occuper de son enfant, mais en plus elle lui permet de jouer dans les immondices et n’exige aucune excuse lorsque la petite salit ses voisins.

          Les règles de politesse et de courtoisie semblent devenir des valeurs surannées, que dire de la soif d’absolu ? Je me suis toujours demandé si mes lectures de classiques n’avaient pas influé ma perception du réel au point de rêver d’une société où chacun évoluerait avec grâce et courtoisie, sans heurter les sentiments d’autrui, on l’on referait le monde à chaque conversation, bref un univers coloré par l’idéalisme. En grandissant, je suis revenue de cette utopie mais j’essaie du mieux que je peux d’élever mes enfants dans ces valeurs de beauté et de vérité, car avoir un idéal reste la meilleure arme contre cette société consumériste et artificielle. Quant aux relations rudes, au quotidien agressif (je pèse bien mes mots), j’ai résolu le problème en émigrant dans un pays où je peux enfin me réjouir des joies de la chaleur humaine. Le fait de vivre dans une ville cosmopolite comme Montréal me permet de toucher au meilleur de ce que l’humanité à offrir, le mélange des cultures ouvre bien des horizons…

  15. mouajeu dit :

    Merci pour cet article! Poser des mots sur son ressenti c’est osé, mais bien qu’il faille proner le respect d’autrui, il faut parvenir à dompter ce même ressenti!
    Je n’arrive pas encore à choisir si les gens me fascinent ou me répulsent. J’ai tenté de satisfaire ma curiosité en faisant du social: j’ai pu rencontrer un pannel de personnes étonnantes, mais aussi beaucoup de petitesse, d’étroiteté, des « mono-penseurs »(ne cherchez pas c’est un barbarisme…..). Je me suis dit que comprendre ce(ux) qui m’entourait pourrait me permettre de me méler à eux, de trouver comment on parle de rien, on rit de tout. Ben, j’ai pas trouvé…. J’envie les autres, ceux qui parlent à leur coiffeuse pendant une heure, à leurs copines autour d’un kir pas royal.
    Les autres sont un enfer… ou vice versa.

  16. Rainbow dit :

    Je fais partie de ces gens capables de « parler une heure avec leur coiffeuse » , en fait j’ai le contact facile avec les autres à l’extérieur, surtout au travail. Et je crois pouvoir dire que les gens me trouvent plutôt sympathique au quotidien. Mais à la vérité, je joue à la fille sympa car je suis toujours en discussion avec moi-même en mon fort intérieur. J’aime cette expression  » mon fort intérieur » dernier rempart contre les conventions sociales et l’hypocrisie au quotidien, dernier bastion contre les mesquineries et la laideur de la société.
    Ma mère à toujours pensé de son côté que j’ai un « sale caractère », normal en un sens, on ne dissimule pas quand on est tout petit à ses propres parents. À mon mari à qui je dis lorsque je me sens coupable de ressentir ce que je ressens, je dis souvens que je ne suis pas une personne gentille….. Lui trouve que je fais trop d’efforts et que « les autres » n’en valent pas la peine ni tous le mal que je me donne pour être sympa…
    En rentrant par le bus aujourd’hui, j’étais dégoûtée par l’état de saleté du petit manteau rose qu’une petite fille d’environ quatre ans avait sur le dos. La mamn était une personne très comme il faut, qui aurait pu être une de mes collègues de travail, très propre sur elle (elle!) mais visiblement, le petit blouson n’avait pas vu l’intérieur d’une machine à laver depuis le début de l’hiver….
    La petite fille m’a demandé de lui ramasser un papier tombé à terre dans le bus, au milieu d’autres saletés. Je lui ai répondu gentiment « non, c’est sale ». La dame à côté de moi lui a dit la même chose et la petite fille à alors enlevé une des écouteurs des oreilles de sa même pour lui demander la permission de ramasser le papier, ce que la maman lui a permis aussitôt. La petite fille au manteau cra-cra à donc ramassé son papier au milieu des immondices du bus à grand renforts de gesticulations et de coups de pieds dans les genoux des personnes d’en face (l’autre dame et moi) s’ans que la maman très comme il faut ne s’en émeuve ni ne s’en excuse …. Je n’ai donc rien dit, puisque cela semble être la norme, mais j’ai copieusement insulté la maman « en mon fort intérieur ». En arrivant, j’ai mis mes collants souillés dans le panier à linge.

  17. Rainbow dit :

    je ne maîtrise pas encore le « correcteur automatique » de mon nouvel iPad, qui me rajoute des fautes là où il n’ y en avait pas….désolée….

  18. Vic dit :

    J’ai coutume de dire avec le sourire que si j’aime profondément l’humanité, j’ai encore un peu de mal avec les individus qui la constituent ! Rien n’a changé, même à 49 ans !
    Enfant, les gens que je croisais me paraissaient tellement vulgaires, « inhumains » ou comment dire, différents que pour me rassurer j’en venais à penser qu’ils n’étaient que de simples figurants destinés à remplir mon espace ; être seule sur cette terre aurait été un non sens. Mais je me savais déjà perdue. On m’avait certainement envoyé en mission sur cette planète étrange et chaque soir, j’appelais à la rescousse mes « vrais parents » d’une planète éloignée en les assurant que ma mission était remplie : j’avais été gentille et surtout j’avais su m’adapter à ce monde incohérent sans que personne ne décèle rien d’anormal. J’ai vécu ce sentiment pendant des années comme un horrible fantasme de toute puissance. Que nenni !
    Depuis des années, je fais donc mes courses à 10.000 km/h quelques minutes, ceci juste avant la fermeture (merci sainte procrastination), cela m’évite cette affreuse sensation de perdre du temps et de moral à me heurter à la violence ordinaire. Le temps libre, je le destine à assouvir ma soif de savoir et mon insatiable curiosité, à rêvasser ou mieux encore à méditer. La révélation pour moi a été la méditation. Apprendre à faire le vide, arrêter le cerveau, arrêter d’analyser, de faire à mon insu mille analogies, parallèles infinis, et enfin, surtout tenter de ne plus juger.
    Avec l’âge, nous pouvons mieux comprendre le monde et donc la misère de la violence. A nous de savoir l’expliquer aux plus jeunes.
    Dans la vie courante, essayer un sourire, un trait d’humour (lorsqu’il est compris!) est toujours payé en retour mais surtout je veux croire que cela ouvre les coeurs, ceux des autres, qui je crois en reçoive si peu.

  19. Blitz dit :

    Bonjour à toutes et tous,

    Bouleversé par ce que j’ai lu, je me retrouve tellement dans ce blog et dans les commentaires : le sentiment d’être un extra-terrestre dans ce monde, cette « soif d’absolu » qu’on constate si peu partagée, l’empathie et l’hypersensibilité… et ces expressions tellement parlantes « misanthrope aimant l’Humanité » ou le « fort intérieur »…
    C’est aussi en faisant tester mon aîné (9 ans aujourd’hui et CE2 de sauté) et en m’intéressant au sujet que j’ai enfin compris un tas de choses sur moi, que j’ai pu en quelque sorte mettre à leur place une série de pièces de mon « puzzle personnel » et mieux comprendre le paysage qui s’en dégagé et sa cohérence (alors que ça me paraissait incohérent, absurde). Récemment c’est mon deuxième garçon (6 ans) qui été testé, sans surprise un Z lui aussi quoique d’une autre sorte, et quand je vois le comportement du petit dernier (bientôt 2 ans) je ne me fais pas trop d’illusions sur le résultat, il suit le même chemin. C’est d’un côté une joie submergeante et d’un autre côté (comme souvent il y a ambivalence) une angoisse de les voir confronté à ce monde et d’imaginer qu’ils risquent fort de vivre ce que j’ai vécu, ou en tous cas quelque chose de similaire… Sachant que je suis passé pas loin de l’abime il y a de quoi se faire du mourron même si je sais qu’il faut que je raisonne mon hypersensibilité.. Sans compter que mon mauvais état de santé ne me garantis pas de les accompagner suiffisamment longtemps ou suffisamment bien…
    Voila ça fait beaucoup, j’en dis peut-être trop mais fallait que ça sorte…
    Et encore merci pour le blog et merci aux commentateurs, je ne peux vous dire à quel point ça me fait du bien!

    PS pour rejoindre un autre thème, celui de la famille Z, j’ai un de mes deux frères qui est Z aussi, mon père l’est également, et j’ai des doutes concernant ma mère et peut-être aussi ma femme

  20. Stéphane dit :

    Quand j’étais môme j’appelais mes semblables « la marmaille » et je répétais à l’envie que je détestais « les médiocres ». Même maintenant ca me semble affreusement « petit lord fountelroy » méprisant… et pourtant comme je comprends ce ressenti. Notamment dans ces rêves de nazi que sont les hypers et les supers. Ce débordement de vulgarité, de profusion sans intérêts, ce néant absolu de la bêtise marketé… et pourtant justement j’ai fait de la pub… Mais il y a quelque chose de morbide dans ses files du samedi, veaux devant les caisses, leur caddies débordants des stigmates de la crise perpétuelle… veaux vindicatif si la pauvre caissière se plante ou est fatigué. Con au soma tueur qui invoque perpétuellement son Droit, à manger, s’habiller con sommé… à prix ridicule et tape une crise de nerfs pendant les soldes. Cette même sensation que je rencontre chaques fois que je suis devant une télé, un talk show, des animateurs comme Ruquier ou Zemmour ou Ardisson. C’est pas tant leur déclarations, tendance politique, affirmations ou inepties mais ce qu’elle représente. Cette bêtise institutionnalisé, accepté, voir glorifié. Cette stupidité commune vécu par la majorité comme une norme plus qu’acceptable, voir une forme de culture, et bramé sur tous les tons. J’arrive pas à m’y faire. Collez moi 5 minutes devant une émission de télé réalité et je deviens nerveux, vraiment, c’est comme si on essayait de me vider le crâne, et je n’arrive même pas à en rire. Pour moi cette bêtise a une odeur de mort.Comme de se retrouver en présence de gens incultes, je fatigue vite, j’étouffe, et personne n’y peut rien. Quand je dis inculte bien entendu c’est vague mais disons que ca tient quand la réflexion ne dépasse jamais les considérations de surface. En fait ca en devient parfois déprimant à force, on se sent seul, très.

  21. Anna dit :

    Je ne me comprenais pas, je pensais être bizarre et ne pas être à ma place. Je m’aperçois que je ne suis pas la seule !!! C’est rassurant ! Merci !!



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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