Les enfants précoces ont-ils un cerveau différent ? (Sciences pour tous, septembre 2014)

Les enfants précoces ont-ils un cerveau différent ? (Sciences pour tous, septembre 2014)Voici un excellent article paru sur le site Sciences pour tous de l'Université Claude Bernard Lyon 1 à propos du cerveau des enfants HPI :-D

 

Basé sur une étude actuellement menée par les Dr Olivier Revol (pédopsychiatre), Fanny Nusbaum (docteur en psychologie), Dominique Sappey-Marinier (enseignant-chercheur en neurosciences & biophysicien) & Pierre Fourneret (pédopsychiatre) auprès de 80 enfants (certains surdoués au profil laminaire, d'autres surdoués au profil complexe, des enfants seulement TDA & enfin des non-HP & non-TDA pour établir le groupe de contrôle) ;)

 

Cet article fait l'état des lieux des connaissances scientifiques sur la question du surdouement :up:

 

Le professeur Olivier Revol, psychiatre, chef de psychiatrie infantile à Lyon, est un des spécialistes en France de la question des enfants précoces et des hyperactifs. Que sait-on aujourd’hui ?

Il parle aux enfants différents. Des enfants différents. Ceux dont les parents n'ont pas saisi le « mode d'emploi ». Les enfants à haut potentiel, dits précoces ou surdoués, mais aussi les enfants hyperactifs présentant un TDA/H (trouble de déficit de l'attention/hyperactivité). 5 % des cas pour l'un et autant pour l'autre. « Il y en a toujours un dans une classe, souvent non diagnostiqué d'ail- leurs. » Le professeur Olivier Revol, psychiatre, est chef de psychiatrie infantile à l'hôpital Pierre-Wertheimer de Lyon. Il sera à Bordeaux cette semaine pour participer à un colloque.

En travaillant avec les enfants précoces, on apprend beaucoup de choses sur la manière dont fonctionne notre cerveau (hors-norme ou pas).

“Clémence avait deux ans quand je me suis rendu compte qu’elle avait un fonctionnement un peu à part : gros besoin de se dépenser, hypersensibilité, attitude conflictuelle vis-à-vis de nous”, témoigne Brigitte. “L’entrée à l’école a été difficile pour elle. Elle semblait débordée par sa peur de mal faire et était souvent punie. On a fini par l’emmener voir une psychologue qui a cerné le problème en cinq minutes.” Le “problème” de Clémence, confirmé ensuite par un test, est qu’elle est une enfant à haut potentiel intellectuel (enfant HP).

Doué, précoce, à haut potentiel… les termes varient selon les lieux et les époques pour désigner ceux que le grand public qualifie encore souvent de surdoués. “Le quotient intellectuel (QI) standard est compris entre 85 et 110, on parle de haut potentiel à partir d’un QI de 130”, précise Olivier Revol, enseignant à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et responsable du service de psychiatrie de l’enfant à l’Hôpital neurologique de Bron. Son service travaille à comprendre le fonctionnement neurologique des troubles de l’apprentissage et il est un des rares spécialistes français des enfants HP. Il reçoit en consultation une quarantaine d’enfants par semaine.

 

A noter qu'Olivier Revol est l'auteur des excellents ouvrages suivants ;)

 

- "100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel" (ma critique dans ce billet)
- "On se calme ! Enfants agités, parents débordés" (ma critique dans ce billet)

 

    
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- "J'ai un ado... mais je me soigne"
- "Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne"

 

    
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:idea: à noter également que l'on doit à Fanny Nusbaum cet éclairage sur les 2 profils d'enfants intellectuellement précoces (laminaires & complexes), que j'avais partagé sur le blog dès sa parution :)

 

 

POUR lire LA SUITE de l'ARTICLE :arrow: c'est par ici !

 

 

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8 commentaires à “Les enfants précoces ont-ils un cerveau différent ? (Sciences pour tous, septembre 2014)”

  1. nathalie dit :

    Merci pour cette info. On espère que cette étude va apporter des éléments intéressants.
    Mais la sélection des HP reste un problème, on ne voit pas comment elle ne pourrait pas être totalement biaisée. En effet pour sélectionner 80 « surdoués » il faudrait faire passer des tests à environ 4000 enfants… Je doute que quelqu’un ait envisagé de se lancer là dedans. On remarque au passage que le « centre Psyrene » en profite pour se faire un peu de pub (55 € la séance de suivi individuel…)

    et je reste donc très gênée par des affirmations comme  » un enfant HP sur deux (est) en difficulté scolaire, et près d’un tiers n’atteint pas le baccalauréat. »
    (Au passage comment est définie la « difficulté scolaire » ?) Et surtout comment est établi ce chiffre ? Il semble malheureusement qu’il a été lancé il y a bien longtemps par une association en se basant sur ses adhérents, et que son côté sensationnel l’ait fait ensuite reprendre par différents auteurs et journalistes.

    • A. Zebrounet dit :

      Petite précision vite fait (car depuis mon iPhone), ce n’est pas « 80 enfants surdoués », mais à priori 80 enfants dont
      – des ds la norme
      – des surdoués laminaires
      – des surdoués complexes
      – des TDA

      (Alors, s’agit-il de 20 enfants de chaque catégorie ?! Je le suppose… Mais attention, l’étude complète n’étant pas encore publiée, ce n’est qu’une hypothèse de ma part)

  2. Rainbow dit :

    Pour avoir adhéré à l’ANPEIP pendant quelques temps, je peux dire que l’association relaie assez souvent des demandes pour des recherches concernant la précocité. Il n’est en effet pas nécessaire de tester 4000 enfants pour en « extirper » les 2,5 pourcents de surdoués. Il suffit de s’adresser à l’ANPEIP par exemple qui fait le lien en proposant à ses adhérents de participer à telle ou telle étude dont ils ont été informés. Libres aux gens d’accepter ou non. Pour ma part, j’aurai bien aimé l’année ou j’étais adhérente, que mon zèbre participe à une étude plutôt sociologique, mais il ne rentrait pas dans le  » profil » recherché, il était trop jeune.
    Je pense en tout cas qu’outre le fait qu’une étude de cette envergure, réalisée avec de telles références scientifiques soit d’une utilité indiscutable, il peut en plus être très amusant et même pédagogique pour les jeunes testés d’y participer, surtout quand on connait la curiosité des enfnants, qu’ils soient HQI ou non. Et puis passer une IRM juste pour voir comment ça marche, en dehors de toute démarche d’urgence ou de soins, c’est quelque chose qui amuse sans problème un HQI !
    Pour la difficulté scolaire, il suffit de s’adresser à Dyspraxie France Dys dont les adhérents sont des parents d’enfants dys (dyspraxiques, dysgraphiques, dyscalculiques, dysorthographiques, dysphasiques ) qui rencontrent donc de sérieux problèmes d’apprentissages de la lecture, de l’écriture, de la parole, de l’orthographe, du calcul. Si les parents et les enfants acceptent, le tour est joué….rien de biaisé là-dedans ! C’est le sélectionneur de l’expérience qui fait son tri dans les profils recherchés et les personnes qui se portent volontaires… :)

  3. nathalie dit :

    @Rainbow
    « Il suffit de s’adresser à l’ANPEIP » Pas du tout, et c’est justement là tout le problème.
    Une association comme l’ANPEIP va regrouper des familles qui auront en général cherché de l’aide à la suite d’une difficulté ou d’un malaise. On passe ainsi à côté de toute une population de surdoués qui, n’ayant pas de souci particulier, poursuivent leur existence sans que leur famille se soit donné la peine de consulter un psy, payer un bilan, une cotisation, aller à des réunions, etc…
    Un calcul de coin de table : 800 000 enfants naissent chaque année en France, dont environ 16 000 surdoués. En considérant les âges scolarisés ça fait à la louche 200 000 surdoués. Quelle proportion est adhérente d’une quelconque association ?
    Utiliser les adhérents d’une association, considérer la clientèle d’un psy, ce n’est pas un échantillon significatif, c’est un biais de recrutement énorme. C’est un peu comme si on faisait un sondage au sein des adhérents d’un parti en espérant connaître le résultat des prochaines élections…

  4. Rainbow dit :

    Tous les adhérents de l’ANPEIP ou d’autres associations de précoces ne rencontrent pas forcément de difficultés particulières. Pour certains, c’est simplement un moyen de se rapprocher de personnes qui partagent leur particularité intellectuelle, se donnent des recettes éducatives ou des idées de sorties culturelles, de la même façon que d’autres adhèreront à un cercle littéraire ou un cours de cuisine ou de couture. Je trouve que c’est votre vision des choses qui est un peu biaisée: on adhère à une association de précoce c’est parce que l’on rencontre des problèmes relationnels ou psychologiques selon vous. Pourtant, je connais des HQI qui ont passés les tests juste pour savoir et pas à cause d’un mal être quelconque.
    Et je crois que vous sous estimez fortement les chercheurs qui sélectionnent les volontaires de ces études…. :(

  5. yael dit :

    Bonjour,

    Que pensez-vous de cette façon de catégoriser les enfants à HP en « laminaire » et « complexe » ? Cela me semble simplifier à outrance une situation bien souvent plus riche. Certains enfants « à problèmes » identifiés comme étant à haut-potentiel viennent à bout du malaise qui les empêchait de se poser. Je connais des enfants qui, changés de milieu scolaire par exemple, se « trouvent » et se mettent manifestement à aller plutôt bien. Passeraient-ils du « complexe » au « laminaire » ? Cela me paraît étonnant car leur cerveau doit conserver un fonctionnement plus ou moins identique.

    Je serais ravie de lire vos opinions là-dessus.

    • Nat dit :

      Je suis également assez perplexe au sujet des 2 profils (laminaire et complexe), comme je suis également troublée quand je lis des descriptions du fonctionnement des personnes HP. Comme vous, je me demande si cette façon de catégoriser ne serait pas une forme de simplification. Un article très intéressant sur les stéréotypes expliquait, en substance, que pour retenir des informations et éviter un coût cognitif trop important, nous simplifions et éliminons les détails des données. Cela donne des stéréotypes.
      Est-ce le même processus qui est à l’œuvre dans ces descriptions ou celles-ci sont-elles le fruit de recherches sérieuses ?

      Chaque personne est différente d’une autre du fait de sa structure et de son environnement. Cependant, il est certain qu’il existe aussi des profils développementaux qui permettent de catégoriser les enfants dans leur développement. Un enfant HP va, par exemple, se tenir assis, marcher, parler plus tôt qu’un enfant « normal » (précisément pour le langage par forcément plus tôt pour certains mais directement avec des mots et des phrases). Il va aussi et du fait de la structure même de son cerveau, apprendre différemment, ressentir plus fortement les « choses » et les gens, etc. De même, tout comme il existe des différences en matière de cerveau (voir l’article de novembre sur « le cerveau des génies » du magazine psycho et cerveau), qu’il existe des personnalités différentes, il doit exister des profils de HP. Cependant, j’ose émettre l’hypothèse que deux catégories ne sont pas suffisantes. À mon avis, il existe une catégorie mélangeant les aspects du laminaire et du complexe et peut-être d’autres. Selon moi, Les profils des HP que l’on pourrait déterminer sont un savant mélange de structure et d’environnement, et surtout, je ne vois aucune raison pour que les choses soient figées.

  6. Nat dit :

    Justement !!! J’ai 3 enfants zébrés, ne suis pas adhérente à une association ne consulte pas de psy (suis en reprise d’étude-psy pour mener, à terme, des recherches) mais adorerais participer à une étude sur les HP, la synesthésie, bref sur le fonctionnement des cerveaux différents et « normaux ». Je suis en recherche d’éléments nouveaux et tangibles de compréhension sur le fonctionnement humain.

    Vos réflexions (Nathalie et Rainbow) sont tout à fait pertinentes car se pose la question effectivement du biais dans ces recherches. Car où et comment trouvent-ils ces HP ? Pour ma part, par exemple, je ne sais pas à qui m’adresser dans ma région pour participer à une étude dans ce domaine.



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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