Un an après l’agression du zébrillon, quel bilan ?

Un an après l'agression du zébrillon, quel bilan ?Vous avez été très nombreux à m'écrire ces derniers mois pour me demander comment le zébrillon se sentait dans ce nouveau collège ou encore à vouloir avoir un retour "sur un plus long terme" de ses 2 sauts de classe... :)

 

Vous avez sans doute aussi remarqué, si vous êtes fidèles au blog, que je postais moins de billets liés à lui. Non par refus de vous donner de ses nouvelles mais simplement dans une évolution qui me semble logique & naturelle, & qui va vers le besoin d'une plus grande intimité à mesure que lui, grandit :hearts:

 

Je profite donc du calme des vacances (nous sommes à la croisée des congés de février pour notre zone) pour rédiger ce billet ;)

 

L'an dernier à la même époque, le zebrounet allait donc très mal. Pour ceux n'ayant pas suivi le déroulement des événements & seraient désireux de les lire dans l'ordre chronologique, tout est résumé ci-dessous :

 

- septembre 2013, l'entrée en 6ème

- octobre 2013, aux premières vacances, les insultes étaient déjà quotidiennes, mais n'avaient pas dépassé ce stade & ne venaient - semble-t-il - que d'un seul enfant de la classe

- décembre 2013, de mon côté, prise de conscience violente du véritable visage de l'équipe enseignante qu'il avait alors

- décembre 2013, confirmation quelques jours plus tard de ce que j'avais perçu...

- janvier 2014, l'agression physique (émanant d'un tout autre enfant que l'auteur des agressions verbales répétées) qui a valu, je ne l'apprendrai que 6 mois plus tard, 15 jours d'exclusion du collège à son auteur

- janvier 2014, puis la suite...

- janvier 2014, ce que l'on espérait trop naïvement être la fin... !?

- fin janvier 2014, ce qui a malheureusement pris le relais, avec d'autres enfants de la classe, sans que l'équipe enseignante ne bouge le petit doigt

- juin 2014, nous pensions être au bout d'une année éprouvante... mais non ! le pire restait à venir :-?

- 1er juillet 2014, là, le point d'orgue qui nous a fait prendre la décision du changement de collège en catastrophe :cry:

- août 2014, l'incertitude durant l'été quant à la réaction du loustic lorsqu'il faudrait reprendre les cours

- septembre 2014, les immenses angoisses de la rentrée

- octobre 2014, la tentation d'échapper à la réalité par le biais des jeux vidéos...

- novembre 2014, la reprise toujours très difficile & angoissante des cours après des vacances scolaires !

 

Nous nous étions laissés au mois de décembre dernier sur ce billet, suite au conseil de classe du 1er trimestre. Billet dans lequel je soulignais tant ma surprise que ma réjouissance d'avoir cette année, dans cet établissement public, une équipe enseignante à l'exact opposé de celle de l'an passé, dans le collège privé.

 

Cette impression de bienveillance réelle & de positivisme à toute épreuve est toujours aussi présente :up:
Ce qui est déjà un immense point positif !!!

 

Mais cela n'empêche pas le zébrillon de ne pas se sentir intégré & d'en souffrir terriblement.

 

Il est très seul, tout le temps : seul dans la cour, seul à la cantine, seul dans les couloirs.
Dès qu'il faut constituer un binôme pour travailler sur une présentation, un dialogue (en anglais ou en allemand par exemple), il se retrouve sans partenaire (& manque de chance, la classe compte 25 élèves... un nombre impair).

 

J'ai bien essayé de l'encourager à aller vers les autres dès qu'un travail à 2 se profile, histoire de palier à ce problème & de lui montrer qu'il lui faut se manifester très vite, mais rien n'y fait. Il me répond que lorsqu'il demande à machin ou à truc, ils assurent être déjà avec quelqu'un (même quand, selon lui, rien n'est encore décidé). Et à chaque fois, le/la prof doit finalement le jour J lui désigner un partenaire forcé, le temps de jouer le dialogue ou de faire l'exercice.

 

Peut-être n'est-il pas suffisamment convainquant quand il demande à un camarade de classe de travailler avec lui ? Peut-être leur semble-il trop distant pour qu'ils acceptent ? Difficile à dire en étant parent, puisque je n'ai que sa version, son regard sur la situation.
Mais ce regard compte car il est ce qu'il ressent intérieurement, il est sa perception des échanges avec les autres :(

 

Et cette perception est franchement négative cette année encore !

 

Pas pour les mêmes raisons que l'an passé, car j'ai évidemment cherché à m'assurer qu'il ne soit pas de nouveau victime de harcèlement, d'insultes ou de coups. Il n'y a apparemment rien de tout cela (ce qui est une excellente nouvelle, j'en conviens :!: ), mais une profonde indifférence qui le blesse beaucoup.

 

Les Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog !

 

 

Le zebrounet rêverait d'avoir UN ami. Un seul lui suffirait, il n'aime d'ailleurs pas les groupes & leur préfère les comités (très) restreints... mais il n'a pas cet ami espéré. Il n'a pour réponse qu'une solitude perpétuelle & le vit très mal.

 

Il me parle souvent encore du meilleur ami qu'il avait en fin de primaire (& qui avait 2 ans de plus que lui). Ils étaient devenus inséparables, pensait-il, & cette année de CM2 a été sans conteste la plus heureuse de sa vie grâce à cette amitié.

 

Mais leur chemin s'est séparé avec leur entrée en 6ème dans 2 établissements différents & éloignés. Le zébrillon a bien tenté de maintenir le contact mais à mesure que les mois passaient, l'ami en question a pris de la distance pour irrémédiablement couper ce lien qui les unissait.

 

Alors que je croisais par hasard sa mère faisant des courses il y a une 15aine de jours, elle me confiait qu'il s'était fait 2 grands amis dans sa classe de 5ème avec qui il passait désormais tout son temps. Et quand elle finit par me demander comment le mien allait, je me contentai d'un laconique "ça va", désolée de constater que nous n'accordons pas tous la même valeur à la notion d'amitié.

 

Je savais d'avance que cette conclusion serait également dure à avaler pour mon loustic :oops:

 

Non que je veuille le protéger de tout, mais je sais combien être confronté à ce type de réalité peut être douloureux. Pour lui c'était l'Ami avec un grand A, unique & indéfectible ; pour l'autre ce n'était qu'un bon copain, qui change au gré des circonstances de la vie & qu'on remplace par d'autres sans difficulté.

 

C'est ainsi.

 

Et c'est sans doute une des principales raisons pour lesquelles mon jeune zèbre n'arrive pas à créer de liens facilement.

 

Cela génère en lui une souffrance & paradoxalement il me dit ne pas trouver les ados de sa classe intéressants, ne pas avoir de centres d'intérêt communs avec eux.
Il a voulu se protéger de toute agression en cachant soigneusement ses 2 années d'avance, mais reconnait aujourd'hui volontiers que les autres le regardent "bizarrement" :dots:

 

Et lorsque je lui demande pourquoi selon lui ils le regardent ainsi, quelles en sont à son avis les raisons, il ne sait pas véritablement.

 

Difficile de se mettre dans la tête des autres, d'imaginer comment ils nous voient ou nous comprennent.

 

Le savent-ils eux-mêmes ? j'en doute...
L'expérience de la vie (durant ces, grosso modo, 30 années où je ne me savais ni THQI ni aspie) m'a appris que les autres perçoivent une différence à notre contact, un décalage certain, mais sans être en mesure d'identifier d'où provient cette sensation.

 

Or elle dérange souvent cette intuition. Elle gène, elle exaspère même certains au point de susciter effectivement du rejet &/ou de l'agressivité, verbale ou physique (... ou les 2 !) :-?

 

On ne peut rien y faire, car ce n'est même pas lié à des paroles ou des attitudes. C'est de l'ordre de l'instinctif, de la même manière qu'une personne à haut potentiel intellectuel ressent généralement très tôt les gens qui lui sont hostiles, ou qui ne l'aiment pas.

 

Pourtant l'élan naturel (que nous avons tous connu dans notre vie, à certaines périodes) est de vouloir jouer les caméléons. Lisser ces aspérités qui, croit-on, nous trahissent. Se fondre dans la masse pour espérer être enfin accepté dans le groupe, tant aimé des ados :hypno:

 

C'est ce qu'a voulu faire le zébrillon avant d'être obligé d'observer que ça ne fonctionnait pas. Certains s'applaudissent en classe lorsqu'ils ont de mauvaises notes (le but étant d'avoir le pire note possible) ? Très bien, il essaiera d'entrer dans la course... avant de comprendre que, quel que soit le jeu, il en sera toujours exclu :!:

 

A ce titre, la lecture du roman jeunesse "Mentine, privée de réseau !" (dont je vous ai fait la critique par ici) est tombée à pic, car elle coïncidait avec cette tentative avortée de rapprochement du groupe classe :-|

 

Cette difficulté à trouver sa place dans la classe, à exister tel qu'il est parmi ces autres enfants qui, s'ils ne savent pas formellement qu'il est plus jeune doivent néanmoins sentir qu'il y a quelque chose d'anormal dans son comportement, est pesante. Pour lui bien évidemment, mais aussi pour moi car il transforme cette peine en crises de colère (parfois très poussées, ce qui n'arrivait jamais avant l'année de 6ème) &/ou en crises d'angoisse.

 

Reste pour le moment l'échappatoire facile, accessible & tellement rassurant des jeux vidéos où il se sent accepté & libre d'être naturel sans risque d'être meurtri 8-O

 

Conséquence de tout ceci : pour son anniversaire il n'était pas envisageable d'organiser une fête entre amis comme nous le faisons chaque année (avec au moins quelques camarades de classe), puisqu'il n'en a pas un seul. Cela aurait aussi nécessité de dire la vérité sur son âge... bref, beaucoup de complications & de triturations d'esprit.

 

Il m'a donc fallu trouver une alternative suffisamment exceptionnelle pour parvenir à faire oublier (au moins l'espace d'une journée) ce triste constat & rendre à son anniversaire un caractère joyeux & festif :bigheart:

 

Dans la mesure où il veut être pilote d'avions depuis longtemps maintenant, nous lui avons fait la surprise de prendre un vol pour Toulouse & sommes allés passer la journée à la Cité de l'Espace où il s'est régalé !

 

Et bien que cela m'aurait fait très plaisir de pouvoir lui organiser un après-midi laser game ou paint ball avec des copains/copines, j'ai tout de même été grandement soulagée de l'entendre me dire qu'il avait passé la meilleure journée d'anniversaire de sa vie :round:

 

Bien sûr cela n'enlève rien à la problématique collégienne de solitude fort mal-vécue, mais ça apporte un véritable bol d'oxygène dans son année & c'est donc très important pour lui :)

 

A ceux qui tireront des conclusions sur les sauts de classe en mettant bout à bout ses 2 années de moins & ses difficultés d'intégration, je dirais que rien n'est si simple. Et je pense qu'il faut envisager la question sous un angle multifactoriel.

 

On ne peut pas tout réduire aux seuls sauts de classe en laissant de côté ce qui constitue l'essence même d'un être : sa personnalité (quel est le profil de l'EIP concerné, à un instant T & sachant que cela évolue au fil du temps, des expériences bonnes ou mauvaises) & son vécu personnel (dans le positif comme le négatif).

 

Je ne regrette absolument pas (pas une seconde) ses 2 années d'avance, car elles lui ont au moins permis de réduire ponctuellement un sentiment d'ennui, d'immobilisme profond. Sa détresse aurait certainement été incommensurable sans ces 2 accélérations, chacune salvatrice.

 

D'autre part nombreux sont aujourd'hui les adultes surdoués, sans jamais avoir eu d'année d'avance, à être passés dans leur enfance ou leur adolescence par ces énormes difficultés à se faire accepter dans une classe ou un groupe. La question n'est donc pas corrélée au(x) saut(s) de classe, la relation aux autres n'étant pas plus simple & évidente lorsqu'ils sont nés la même année.
Par contre de ce(s) saut(s) ou glissement(s) dépend le bien être intellectuel de l'enfant qui conditionnera son rapport, son attachement à l'apprentissage, aux études.

 

Quoi de pire pour un EIP que le sentiment de faire du vide, de perdre son temps & ne rien apprendre de ses longues journées d'école, de collège ou de lycée ?

 

Je n'ai pas de baguette magique, ni de solution miracle. Aucun moyen de pouvoir faire apparaître dans la vie de mon petit l'ami tant attendu !
Mais je sais qu'il a besoin de mon amour & de mon soutien pour traverser ces moments qui le heurtent.

 

Ecouter, parler, accompagner : rassurer en lui donnant les moyens de prendre du recul, voilà ce qui aide concrètement.

 

Pour la première fois depuis l'été dernier, il a émis l'hypothèse de ne plus cacher son âge au collège. Je ne sais pas ce qu'il fera une fois les vacances terminées, car j'imagine qu'il envisage 1000 possibilités à cette "révélation" ; mais je remarque que nos échanges & l'épilogue des approches réalisées en vain ces dernières semaines ont fait, doucement mais sûrement, leur oeuvre.

 

Il réalise aujourd'hui que taire son âge ne suffit pas à créer un lien avec les autres, & qu'à l'inverse ce mensonge le force finalement à vivre dans la crainte d'être découvert.
Par exemple, lors de la remise des bulletins du 1er trimestre (en mains propre, aux parents accompagnés de l'enfant) le binôme de professeurs qui nous recevait le félicitait de ses résultats. Son prof de maths, en s'adressant à lui, a cru bon de souligner que cela était d'autant plus remarquable qu'il avait 2 ans d'avance. Au lieu de profiter pleinement de ces applaudissements, j'ai vu mon zebrounet pâlir & jeter un regard inquiet à ma droite. En sortant de la salle il m'expliqua avoir eu le cœur qui se serrait à l'idée que l'élève d'à côté, reçu par d'autres profs, ait pu entendre :oh:

 

Je mesure ce qu'il a vécu l'an passé, je comprends par conséquent parfaitement qu'il veuille à tout prix se protéger & se préserver de la reproduction d'un schéma identique.
Les enfants peuvent être extrêmement cruels, il le sait & a en plus eu la malchance de n'avoir en face de lui, au collège, que des adultes tout aussi méchants qui ont amplifié les difficultés !

 

En réponse à cela, il a logiquement tout fait pour éradiquer sur sa personne ce qui pourrait offrir à certains un objet facile de moquerie.

 

Mais il voit également qu'il est malheureux dans ce costume qu'il a endossé & pas mieux accepté :down:

 

 

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36 commentaires à “Un an après l’agression du zébrillon, quel bilan ?”

  1. Bliss dit :

    Je lis avec beaucoup d’intérêt et d’empathie votre billet.
    Mon enfant Paul est actuellement hospitalisé, il a connu les mêmes problèmes que votre petit zèbre. Il a sauté une classe l’an dernier, passant de la 6è à la 4è, alors qu’on pensait que ce serait salutaire.
    Il avait aussi je pense ressenti un profond mal-être à son entrée en 6e, victime d’agressions verbales.
    Je cherche moi aussi la baguette magique, bien que je sache qu’elle n’existe pas. Je fais ce que je pense être le mieux pour mon enfant mais c’est la pire épreuve d’une maman.
    Je vous donne tout mon soutien, autant que votre billet l’a été pour moi.
    Merci.

  2. erial dit :

    Tout cela me rappelle que les années de collège ont été pour moi les pires au niveau relationnel. La cinquième étant le « summum ». Pour moi, cela tient à la maturité (ou au manque de maturité!) des « autres ». (Et je n’avais jamais sauté de classe, je suis d’accord avec vous que ça n’a pas grand chose à voir avec une différence d’âge)
    Ensuite, il y a eu une lente amélioration, puis une bouffée d’air pur au lycée, avant d’avoir l’impression de communiquer enfin avec des personnes « comme moi » une fois entrée en fac de sciences.
    Tout ça pour dire (et espérer) que pour le Zébrillon aussi, la pente est en train de s’inverser, et qu’il pourra enfin nouer des relations fiables avec des pairs.
    Une suggestion : peut-être pourrait-il avec des activités hors cadre scolaire, nouer des relations différentes avec d’autres ados? Pour ma part, la musique et l’intégration pour cela dans divers groupes m’avait permis d’être acceptée tout en gardant un statut « à part » (rôle qui me convenait tout à fait…)… je pense que dans cette période difficile, ç’avait été d’une grande aide…

  3. sd dit :

    Si ça peut vous rassurer la grande majorité des zèbres souffre au collège mais en général ça va mieux au lycée. Vous ne pouvez rien faire si ce n’est l’encourager à apprendre un art martial pour pouvoir se défendre ou esquiver les agressions physiques et lui apprendre à ne pas prêter attention à ceux qui l’embêtent et à ne pas être touché par les agressions verbales. Les insultes, les moqueries, la solitude, le harcèlement ça fait malheureusement partie du quotidien des zèbres au collège, je voulais juste témoigner pour vous donner de l’espoir, ça va s’arranger, ce n’est qu’une question de temps (d’années…). Courage!

    • anémone dit :

      les enfants arrivent au collège enfants et en sortent grands adolescents… il y a au collège une cruauté envers toutes les différences, que ce soit les zébrillons, les boutonneux, les filles avec du duvet sur le visage qui se font traiter de king kong, les petits en taille ou ceux dont la puberté démarrent après les autres, les handicaps de toute sorte et même encore plus cruel, ceux qui ont perdu un parent (j’ai vu ça en tant qu’infirmière scolaire)
      la nature humaine s’exprime sans retenues à ces âges là pour peu que les parents ne cadrent pas trop et que les membres de la communauté éducative ne réagissent pas immédiatement pour recadrer.
      je n’ai pas de solution miracle autre que cultiver la communication permanente avec les enfants qui en sont victimes mais aussi auteurs qui font ça parfois pour se défouler, pour voir l’émotion de l’autre

  4. alba dit :

    :( Déjà que j’angoisse pour le collège, même s’il n’est encore qu’en CE2… Cela ne me rassure guère pour mon zébrillon…
    Bon courage et bonne chance… en espérant que l’amour donné compense toute cette violence reçue et ses appels à l’amitié dans le vide.

  5. Stéphanie dit :

    Bonjour,
    je reconnais complètement mes deux zèbres dans la description des ressentis du votre… Ma plus jeune est passée du CE2 au CM2 en janvier ( elle avait déjà un an d’avance…) et ce saut est tellement bien « géré » par l’équipe educative que nous avons pris la décision d’arreter l’école à l’école ! Dans le même temps, mon aînée s’étiole petit à petit au collège après avoir refusé un second saut de classe pour ne pas se démarquer davantage…Ce n’est plus supportable de les voir souffrir à ce point, d’autant qu’il ne s’agit « que » de l’aspect relationnel, les résultats scolaires étant bons !
    Donc, nous essayons autre chose. Peut-être que ce break sera salutaire et qu’elles demanderont elles-même à réintégrer une école…

  6. Fridou dit :

    Bonjour.
    Je suis désolée de lire ce billet, qui, s’il commence bien, laisse quand même un petit goût amer…
    Ton fils participe-t-il à des ateliers sur le temps du midi ? Car ma fille, qui a deux ans d’avance et est en 6ème, est très bien intégrée dans la classe, mais elle a aussi plusieurs copains et copines qui sont dans d’autres classes de 6ème ou en 5ème, et qu’elle a rencontré en atelier théâtre ou chorale. Je pense que ce sont des enfants qui ont un peu les mêmes goûts qu’elle. Pour sa « meilleure copine de cette année », elle l’a rencontrée dès la première semaine, elle a 3 ans de plus (dans une autre 6ème), et je pense que ce qui les a rapprochées et d’avoir été seules le premier jour : Sarah ne connaissait pas grand-monde et sa copine ne connaissait personne comme elle venait de déménager. En disutant, elle se sont aperçues qu’elles faisaient toutes les deux de la Zumba et sa copine s’est arrangée pour changer de groupe pour être avec Sarah. Elles ont beaucoup de goûts en commun, et du coup elles se sont inscrites ensemble aux ateliers théâtre et chorale (et se retrouvent aux récrés et pour manger). Sarah me disait cette semaine que ce qu’elle n’aimait pas dans les récrés, c’est que des enfants d’autres classes lui demandent sans cesse son âge, et la traitent de « petite » et de « naine ». Mais elle n’a pas à subir ça dans sa classe: ses camarades ont appris son âge dès le premier jour, et ils se sont faits à l’idée. L’un d’eux a découvert que « les surdoués aussi aimaient rigoler », lol. Elle nous dit souvent qu’elle a de la chance car elle est tombée dans une classe sympa, et elle apprécie d’être au collège.

  7. Naturelle dit :

    Bonjour,

    On ne peux que mesurer toute la difficulté de votre vécu et s’il n’y a effectivement pas de baguette magique, je ne peux m’empêcher de réfléchir à des pistes, des prémices de solutions.

    La première, issue de ma propre histoire : les arts martiaux. Pour faire court, j’étais timide, seule, moquée et rejetée. Mes parents m’ont inscrite dans un club d’art martial et petit à petit, sans m’en rendre compte, j’ai pris confiance en moi. Le jour où quelqu’un a osé me frapper (passage au stade supérieur de l’agression), j’ai répondu avec beaucoup de force. De ce jour, j’ai refusé que quiconque se moque de moi ou m’agresse. Je me suis ouverte aux autres car ma peur de l’autre à progressivement disparue. Ça ne veut pas dire que j’étais et suis à l’aise en toutes circonstances et avec n’importe qui, mais même si je pouvais et peux encore être tendue quand je sentais/sens que le courant ne passe pas avec une personne, au moins, je n’ai pas peur d’elle car je m’autorise à me défendre.

    La deuxième est le théâtre. Pour les enfants timides, inhibés cela a souvent l’effet d’un moteur. Il apprend à sortir de son état habituel. Le théâtre agit comme un élément de déconditionnement. Et pour les enfants qui ne sont pas timide, cela leur permet de rencontrer et de se faire des amis/copains. Cela vaut aussi pour les autres activités extra-scolaires.

    Le troisième est de choisir un camarade dans la classe ou dans une autre et de l’inviter. Il est assez difficile de mettre en place cette mesure car, au collège, les parents n’attendent plus leurs enfants à la sortie et ne font plus connaissance avec d’autres parents donc, cette démarche passe par l’initiative de l’enfant. C’est toute la difficulté du procédé.

    Il y a la possibilité d’organiser des formations/conférences au collège sur les EIP. L’avantage est que les parents concernés dans le collège peuvent se rencontrer et les enfants faire connaissance. Ensuite, on s’invite entre mamans et les enfants peuvent avoir le prétexte de se voir grâce à ça.

    La dernière que j’ai en tête, et dans notre cas, la plus efficace, est de trouver une école où il y a plus de zèbres qu’ailleurs ou une école différente (ce qui, le plus souvent, va de pair). La fin du cauchemar de la solitude pour mes enfants est arrivée avec ce type d’école. Car malgré les invitations à la maison des camarades de l’école classique, ceux-ci n’intégraient jamais complètement mes enfants dans leurs jeux et ils se retrouvaient seuls.

    Ce ne sont que des pistes et il y en a d’autres mais, je suis surtout convaincue que les années de solitude sont longues et difficiles. Bon courage !

  8. sandrine72 dit :

    Mon fils n’a pas eu d’amis pendant les 6 premières années d’écoles, il était le souffre-douleur de toute une classe sans aide des enseignants. C’est au collège que c’est allé mieux, grâce aussi à son ergo qui lui a redonné confiance en lui (super important pour le contact avec les autres) et il a ainsi pu s’intégrer dans un groupe d’amis ! Il vient de fêter ses 15 ans avec eux et il est tout simplement heureux ! comme quoi il ne faut pas désespérer, un jour il trouvera des amis qui lui conviendront et c’est bien mieux que des amis qui n’en sont pas vraiment :-?
    Ma fille qui est HP ne se fait pas embêter à l’école car elle ne se laisse pas faire, mais elle n’a pas non plus vraiment d’amie…un jour cela viendra…
    bon courage pour la suite !

  9. Gabrielle dit :

    Bonjour,

    En vous lisant je lis l’histoire de mon fils. Que de souffrance peut être la solitude. Il a vécu à quelque chose prêt la même chose. Lui fait parti de ces eip découvert à 13 ans et a toujours été il incompris. La 5eme à été la pire des années. Aujourd’hui il est en 4eme et est toujours aussi solitaire et j’aimerai parfois supporter à sa place toute cette souffrance…
    Bon courage à vous

  10. Courage à toute la famille !
    Je rejoins les nombreux avis : le collège, à moins d’avoir beaucoup de chance, ce n’est pas très marrant… Le lycée c’est beaucoup mieux, un début de libération, d’oxygénation.
    Et je comprends très bien l’envie d’amis, mais de peu, voir d’un seul ! Mais statistiquement, tout bêtement, on a peu de chance de le rencontrer très vite cet ami (ma fille aînée, de 17 ans, a rencontrée la sienne à l’âge de 5 ans, elles sont toujours aussi proches, mais quel énorme coup de bol !). Il ne faut pas se décourager, plus votre fils grandira plus il aura de chance de se retrouver parmi des semblables, de se forger quelques réelles amitiés. Et en attendant, l’évasion dans les jeux et dans les livres, ce n’est peut-être pas si mal ? Mon aîné (un garçon donc) a glissé tout naturellement d’une passion dinosaures / pokémons vers les Warhammers et les jeux en ligne – lesquels lui ont permis de se faire de vrais amis, de tous âges et de tous horizons ! En plus de ses amis au collège et au lycée, après pourtant une sixième vraiment pénible.

    Haut les coeurs, il ne faut pas perdre espoir et… serrer les dents en attendant, même si ce n’est pas drôle, c’est vrai.

  11. Audrey corbilo dit :

    Hello Alexandra,
    Beaucoup de nos élèves arrivent avec le même vécu : souvent esseulés quoique très sociables. Je remarque qu’avec des zèbres, ils mettent une demi seconde pour se faire des copains, voir des amis… Des vrais, des gentils. Et c’est alors une grande source de joie pour eux.
    Si ton zebrillon le souhaite, nous pouvons lui proposer des correspondants zébrés sympas ayant aussi quelque avance scolaire. ☺️ Peut être qu’il pourrait alors se sentir moins seul.
    Au plaisir d’échanger.

  12. lechalote dit :

    Solitude harcèlement…avec une fille de 12 ans et une autre de 9 qui subissent toutes deux depuis des années les mêmes gamines dans le même patelin, et confrontée soit à une absence totale de réaction de l’école, ou visant uniquement à se couvrir pour le collège, j’ai mis en place les actions suivantes:

    1 / Demander un médiateur pour ma puce de 9 ans (après 10 mails depuis la rentrée, avoir tenté de discuter avec la gamine sur tous les tons comprendre ses besoins et exprimer ceux de ma fille façon CNV, assertive, etc, avec la mère qui travaille à la mairie, lucky me, et avec le directeur et avoir dernièrement retiré ma fille deux jours de l’école)
    2 /Informer le rectorat pour la façon ubuesque dont le collège traite ces cas (mais entre celle qui traite les autres de sales putes et qui est déléguée de classe et qui pourrit ma fille depuis qu’elle a 5 ans et dont la mère est déléguée des parents d’élève, je baisse un peu les bras…)
    3 / Mettre notre maison en vente et déménager.

    Ras
    Le
    Bol
    Pas convaincue que l’herbe soit plus verte ailleurs, mais je ne vais pas me battre chaque jour de chaque année pendant encore 6 ans, sans compter les heures de dialogue chaque soir. Ça n’est plus envisageable, ni pour moi, ni pour elles, plus moyen.

  13. bastien dit :

    Bonjour Alexandra,
    Audrey Corbilo a raison, à l’école ,on a des camarades imposés, et il faut faire avec :oops:
    Votre fils va trouver un ou des amis en dehors du collège, et j’allais suggérer de chercher un correspondant zébré, cela va de soi :!:
    Il vient d’en trouver un, c’est formidable :up:
    Ne serait-ce pas ce bon O.Revol, dans une vidéo de ce blog, qui affirme, à juste titre que les enfants à haut potentiel rêvent de voler ;)
    Bon courage à votre fils.

  14. Agnes dit :

    J’ai passe une THQI (l’est en 1ere) et ai un autre THQI en plein (5eme) et vois des tas de EIP.
    Le college est le pire pour les EIP. La plupart survivent bien en Montessori car ils trainent avec… les plus jeunes! Il y a un gouffre a cet age entre un 11 ans et un 13 ans alors un mome avec 2 ans d’avance je sens sa douleur. Je ne partage le bien fonde des sauts de classe mais je suis aux Etats-Unis ou le social est plus important que l’academique – mais qui n’est nullement ignore, au contraire. L’ecart d’age fait beaucoup de degas, trop – au niveau college quand les ado se construisent, et que l’academique n’est que accessoire.
    Ben pour le pauvre zebrounet, y’a qu’a galerer jusqu’a ses 14 ou 15 ans.. ca ira mieux apres… c’est long surtout a cet age!

  15. Famille à rayures dit :

    Bonsoir, de bonnes et moins bonnes nouvelles! Effectivement la difficulté de certains zèbres à se faire des amis est un vaste sujet qu’il serait intéressant d’étudier. Il y a autant de cas de figures différents que de personnalités!!!j’ai compris grâce à mes trois zèbres que ce ne sont pas seulement les rayures qui plongent nos enfants dans cette solitude!!! Mon aîné avec un saut de classe est toujours seul il ne rencontre quasiment personne lui correspondant et même quand il est choisi par les autres il s’offre le luxe de les rejeter!!! Il a donc été inscrit dans toutes les activités lui plaisant mais là-encore en dehors de plaire à ses professeurs grace à ses talents il ne s’est fait aucun ami! Alors qu’il aimerait s’en faire!!! Seules les conversations sur les jeux vidéos lui permettent de discuter avec d’autres enfants, sans plus. Il est différent de mes deux autres zèbres dans sa façon de parler et il fait même peur aux adultes (dans les collèges qu’il a fréquenté) qui voient en lui un être malfaisant et manipulateur tellement il manie bien le verbe. Il est d’ailleurs pointilleux dans le vocabulaire qu’il utilise et celui de ses interlocuteurs! Donc rien de méchant dans tout cela simplement un enfant qui parle avec un ton d’adulte. Par contre je crois que si les adultes ressentent une prétention de cette attitude naturelle chez lui alors les enfants doivent voire un extraterrestre ou un élève byzarre! Mon zebre a compris qu’il devra encore attendre un peu ( certainement au lycée) avant de rencontrer de vrais amis. En plus je ne le trouve pas dans le même trip que les autres ; les garçons se sautent dessus se taquinent parlent de sexe etc. Et lui n’est pas comme ça il s’en fiche il déteste ce type de comportements agités ces taquineries etc. Son humour est différent ( il blaguait avec son maître de cm2 le bluffant parfois)! Bref je passe mOn temps a provoquer des situations ou il peut rencontrer d’autres enfants grâce à ses activités comme ça il se sent moins isolés’il tout en étant seul! Par contre je me réjouis car les deux autres zèbres n’ont pas du tout ces pb de communication ils sont mêmes très populaires. Alors peut être la place d’aîné angoissé confronté à toutes les innovations (découvertes du collège tjrs être le 1er à faire les choses de la vie) ne lui offre t elle pas la chance de pouvoir être insouciant ??? Ses rayures font de lui un enfant encore dans l’apprentissage pour lui il se lève le matin pour voir ce que la vie a à lui apprendre il n’est pas encore dans un comportement d’insouciance attentiste je trouve qu’il est dans un comportement d’apprentissage même pour les cours il doit être le seul à aller au collège pour éventuellement apprendre quelque chose d’intéressant. C’est pour ça qu’on ne peut jamais généraliser la situation de tel ou tel zèbre! Par contre je ne suis pas sure qu’il faille donner son âge car il va attiser la curiosité peut être la pitié (le bébé de la classe) et évidemment majoritairement la jalousie car il a des facilités avc deux ans avance quelle injustice!!!! Par contre quelle chance d’avoir trouvé un établissement bien veillant!!! Qu’elles sont les activités extra scolaires du zebrounet??? Fait-il du sport ?de la musique ?du théâtre???? A t il des moments où il peut être mis en situation de sociabiliser ion en dehors de la maison ou de l’école??? Car c’est vrai que cela peut aussi varier les sujets de conversation et attention aux jeux video qui ne sont pas que des vecteurs de sociabilisation!!! Même si on joue en ligne, la vraie vie est autre!

  16. Je suis bien certaine que cela n’a pas de rapport avec les 2 sauts de classe….et comme toi, je pense qu’ils sont salvateurs, au moins un temps, au moins ils n’empirent pas la situation.

    Quand j’entends ma Z dire « j’ai l’impression d’être à la rentrée, tellement on n’a rien appris. Sauf en SVT mais bon c’est une matière nouvelle »… je mesure la longueur de ses journées.
    Quand elle dit « depuis toujours je DETESTE les récrés , la cantine parce que je m’ennuie ». je me dis zut..la sociabilisation ce n’est ps encore ça (alors même qu’en dehors de l’école elle se fait des amis en 3 minutes).
    Quand elle, si opposée à sauter une nouvelle classe (et je la rejoins) parce qu’elle a fait tant d’efforts pour créer des liens (ténus, mais des liens quand même) me dit « j’ai bien pesé le pour et le contre, pour les amis ce sera mort… même si il doit bien y avoir une perle dans chaque classe non? mais c’est vraiment trop dur de s’ennuyer comme ça, alors si je dois noter c’est 8/10 en faveur d’un saut de classe » mon coeur se serre.
    Quand c’est la principale du collège qui demande à me voir pour « ses soucis ».. oups… Elle propose des cours de 5° dans certaines matières… Est-ce la solution ? Pourquoi le collège n’est-il pas la solution à la fin de l’ennui? J’apprécie bcp que la principale prenne en compte les besoins de Z mais ça me laisse.. perdue…

    Elle a la chance , par rapport à ton zébrillon, d’avoir un ami avec elle. Alors c’est un ami avec lequel elle se dispute 10 fois par jour, qui l’exaspère souvent, qui fait que je les récupère fachés, énervés plus d’une fois… mais c’est un ami quand même avec qui elle partage et surtout qui la fait ne pas se sentir seule à la récré ou la cantine (quoique.. quand j’entends ce qu’elle me dit…..) et ils se rassurent mutuellement… parce qu’ils savent que l’autre est là…

    Elle doit avoir aussi quelques liens (même si elle saute au plafond si je dis « amies » ou « copines » tant c’est loin de sa conception) car on a pu faire son anniversaire au paintball et malgré l’éloignement (25km) personne ne s’est désisté, et j’ai dû limiter les participants. Mais je ne creuserai pas pour savoir si c’est plus le paintball ou la camaraderie qui a motivé les troupes…

    Par contre, dans ce collège, elle n’a pas caché son âge (ni ne l’a affiché) et cela n’a posé (à priori) aucun problème. Quelques questions en début d’année…

    Elle rêve d’une colo équitation (vue sur Telligo.. tient donc). On n’y est pas encore tant le fait de partir de chez elle vers l’inconnu est compliqué à envisager (elle aimerait dans l’absolu y aller avec un(e) copain/copine) mais quel exploit que de dire qu’elle adorerait le faire…

    Voilà, ni mieux ni moins bien intégrée qu’au primaire. Je pense en fait que son problème principal (comme ton Z) c’est le groupe. Elle n’aime que les relations duelles, intenses, exclusives…Donc les « camarades » ça ne sert pas à grand chose.. et des camarades qui font partie de groupe… brrr..
    Mais je ne crois pas qu’elle soit rejetée. vendredi des élèves de sa classe l’ont même félicitée pour son exposé de musique. (euh… « tu t’es gavée sur l’exposé » est une expression typique du sud-est…)

    En tout cas, elle apprécie ses profs,
    On croise les doigts pour que ça dure et surtout que ses remarques récurrentes sur l’ennui de ses journées, n’entament pas son plaisir d’y aller.
    Sujet sous haute surveillance car les signes de désintérêt s’accumulent….

    ps: topissime l’anniv !!!!!

  17. Nuances dit :

    Que de similitudes dans la vie de nos jeunes collégiens zébrés …
    Je me souviens des propos de Mme Adda qui nous avait largement encouragés à faciliter les rencontres avec d’autres zébrés au travers d’activités extra scolaires … Oui mais encore faut il réussir à les faire se rencontrer !
    Mon grand a connu le harcèlement et l’isolement … Ét ce sans saut de classe …
    Il suffit d’être different et les enfants le sentent …
    Lui aussi vit dans la nostalgie des petites classes où l’intégration semblait plus facile et où il était mieux intégré.
    Aujourd’hui chaque occasion d’échange est précieuse … Parler de sa passion pour les mangas, de la musique ou des Pokémon … Faire du théâtre, partager des sketches (cyprien ét autres youtubers)… Toutes les occasions de se rapprocher ét de créer du lien permettent de sortir un peu de l’isolement.
    La différence est difficile à vivre même lorsqu’elle n’est pas revendiquée voire masquée.
    Parfois c’est un(e) surveillant(e) voire un(e) prof qui brise la solitude par un brin de conversation, les jeunes adultes étant souvent plus faciles aborder car la pression de conformité n’est plus le sujet.
    Faire sa place … Un sujet sans cesse en question …
    Bon courage au zébrillon !

  18. Nuances dit :

    Que de similitudes dans la vie de nos jeunes collégiens zébrés …!
    Je me souviens des propos de Mme Adda qui nous avait largement encouragés à faciliter les rencontres avec d’autres zébrés au travers d’activités extra scolaires … Oui mais encore faut il réussir à les faire se rencontrer !
    Mon grand a connu le harcèlement et l’isolement … Ét ce sans saut de classe …
    Il suffit d’être different et les enfants le sentent …
    Lui aussi vit dans la nostalgie des petites classes où l’intégration semblait plus facile et où il était mieux intégré.
    Aujourd’hui chaque occasion d’échange est précieuse … Parler de sa passion pour les mangas, de la musique ou des Pokémon … Faire du théâtre, partager des sketches (cyprien ét autres youtubers)… Toutes les occasions de se rapprocher ét de créer du lien permettent de sortir un peu de l’isolement.
    La différence est difficile à vivre même lorsqu’elle n’est pas revendiquée voire masquée.
    Parfois c’est un(e) surveillant(e) voire un(e) prof qui brise la solitude par un brin de conversation, les jeunes adultes étant souvent plus faciles aborder car la pression de conformité n’est plus le sujet.
    Faire sa place … Un sujet sans cesse en question …
    Bon courage au zébrillon !

  19. CarolineW dit :

    Tout cela me parle terriblement.
    Je me souviens de mes 6 ans, et plus tard … et maintenant …
    Rien n’a changé …
    Le décalage et la solitude sont toujours là :(

  20. Marlette dit :

    Attristant tout ça… Effectivement, il faut attendre, mais quel collégien peut se dire avec enthousiasme que ce n’est pas grave et qu’au lycée ça ira mieux ? Ca fait encore de longues années d’ennui devant lui…
    Mon EIP en CE2 (qui n’a pas sauté de classe – l’enseignante en école privée s’y est opposée, j’ai laissé faire parce qu’il se sent bien dans sa classe) n’a pas de problème pour se faire des amis, mais depuis toujours il suscite l’hostilité des enseignants et de beaucoup d’adultes, dont souvent les parents des copains. Il a une aisance verbale telle qu’il est vu comme un manipulateur et un prétentieux (même par son ancienne pédopsy, c’est dire !). Quand il est invité (en général après que j’ai invité au moins 3 fois un copain!), les parents me disent systématiquement, sur un ton suspicieux « comme il est poli, comme il est drôle » (c’est le spécialiste des jeux de mots décalés…), mais je dois réinviter leurs enfants encore plusieurs fois avant qu’ils lui rendent la pareille. Mon fils ne se rend compte de rien pour l’instant, ou tout au moins, il n’en parle pas. Il n’aime que les récréations parce qu’il s’ennuie profondément en classe. J’essaie de le faire « travailler » à la maison – il lit beaucoup, se passionne pour les documentaires sur l’univers et les animaux, et retient tout.
    A la rentrée, je vais retourner voir son enseignante, qui le harcèle en permanence en le menaçant de mettre des mots dans son cahier de liaison, pour lui demander d’être « un peu » plus patiente avec lui. J’ai décidé de ne plus rien laisser passer. S’il me parle de quelque chose qui ne va pas en classe, je prends rendez-vous. Tant pis si je suis considérée comme une mère pénible !

  21. Tigerlily dit :

    Nos enfants (un garçon de 8 ans et demi, une fille de 6 ans presque demi) ont tous les 2 de grosses difficultés à se faire des ami(e)s, ce qui a changé quand mon mari a commencé à leur apprendre les échecs. Ils ont vraiment accroché, nous avons donc commencé à aller faire des tournois dans les alentours. Les gens sont sympas, l’ambiance est familiale, et nos enfants s’entendent à merveille avec la majorité des enfants qu’on retrouvent d’un tournoi à l’autre… enfants dont nous avons découvert au fil du temps, en discutant avec les parents, qu’ils ont quasiment tous sauté des classes et que la plupart sont zèbres sans aucun doute.
    Une bonne manière, découverte par hasard donc, de faire rencontrer à nos enfants des enfants comme eux sans que jamais le mot QI, zèbre ou surdoué n’aient été prononcés. Juste une passion commune. Nos enfants se sentent normaux parmi eux et c’est un vrai bonheur pour eux. Au point que mon fils a refusé une invitation d’anniversaire d’un camarade de classe pour participer à un tournoi où il allait retrouver ses copains. Là on s’est dit que c’était un signe !
    Et pourtant, ils jouent aux échecs, mais aussi à chat, au foot, à cache-cache, les DS et tablettes passent de main en main avec beaucoup de convivialité. Et la fameuse citation me revient à chaque fois ; ce ne sont pas des enfants comme les autres, mais comme les autres ce sont des enfants !
    Donc tentez les échecs ! D’après la description du zébrillon (et de la plupart des zébrillons en général !), ça lui plairait, et il rencontrera des enfants auprès de qui il se sentira normal et pourra se faire de vrais amis.

  22. Claire dit :

    Tout ça bien sûr pour moi c’est le passé et je me suis construite avec ça. Ca c’est l’exclusion et le harcèlement scolaire! Je me suis souvent demandée ce que mes parents auraient pu faire pour m’aider et ce que je pourrai faire moi pour aider mon enfant s’il était aussi victime de ça un jour. Tu me donnes quelques pistes, des réponses possibles et de nouvelles questions aussi lol. Je pense qu’il sera nécessaire pour ton fils un jour d’assumer parce qu’il ne pourra nier ce qu’il est en partie et que ce n’est pas un monstre. Tu seras l’accompagner je n’en doute pas un instant.
    Claire collègue de ton compagnon

  23. pmkai dit :

    Ma zébrette est en 4e avec deux ans d’avance. Alors c’est vrai que je me sens tout à fait proche de votre histoire. La sixième a été compliquée et la 5e difficile : pas d’amie, pas de relation hors du collège et des heures sur l’ordi à jouer dans son coin; Et puis, ô miracle, le début de la 4e a vu revenir dans la conversation un prénom, de plus en plus souvent… jusqu’à ce que j’apprenne que la copine est en 6e!! Elles ont le même âge et une seule copine : l’autre. Tout le collège sait que ma zébrette a deux ans d’avance, elle a été regardée bizarrement pendant quelques mois puis tout c’est tassé. Elle a au moins retrouvé le plaisir d’aller apprendre pendant les deux premières années puis aujourd’hui elle est heureuse d’aller en récré ou à la cantine. Alors, c’est vrai que j’ai abdiqué sur les binômes (elle est pourtant première de la classe et a des super notes, pourquoi ne vont-ils pas avec elle au moins pour les notes!) et je ne regarde plus que le fait qu’elle passe une heure par jour au téléphone avec une COPINE, qu’elle soit en retard en cours parce qu’elle est restée discuter avec une COPINE… Je m’accroche à l’idée que, les années passant, les choses vont aller de mieux en mieux et qu’elle arrivera à se faire des amis avec le temps.
    Je suis de tout cœur avec vous et surtout avec le zèbre.

  24. Gribouille37 dit :

    L’état d’esprit de votre zèbre est très proche de celui de ma fille, en cm2 cette année, et qui se sent « différente » des autres… Elle est, elle aussi, toujours seule, que ce soit en classe, dans la cour, ou pour réaliser un travail d’exposé… Elle se sent constamment en décalage avec les autres, qu’elle trouve « idiots » et « bêbêtes » (ce sont ses termes).
    Je crois qu’au plus profond d’elle même, elle a compris que les autres, sans avoir de véritable rejet (quoiqu’il y en a un qui commence à l’agacer sérieusement), préfèrent se tenir loin d’elle.
    J’appréhende la rentrée au collège, car je sais d’avance que ce sera difficile. J’espère, je croise les doigts, pour qu’elle se trouve un(e) ami(e) « comme elle »,
    Sa grande soeur, elle, s’en est trouvé…. 5 ! Dont l’une a fait un saut de classe. L’an dernier, elles étaient toutes les 5 dans la même classe, Cette année, malheureusement, elle se trouve seule, mais compense en pratiquant des activités communes avec ses copines. Bon, en attendant, elle est 1ere de sa classe, sans se fouler…

  25. lechalote dit :

    J’ai téléchargé « de la rage dans mon cartable », et tout de même…on voit quelques signes de ce qui caractérise les HPI. Je vais sur le site https://www.facebook.com/pages/Harc%C3%A8lement-Scolaire-VENEZ-BRISER-LE-SILENCE/127558587335846?fref=nf, et je suis là encore interpelée par le nombre d’enfants qui témoignent et qui ont ou deux ans d’avance.
    Ils ne sont pas les seuls, mais je les trouve nombreux quand même…
    On doit vraiment être vigilant avec nos enfants « différents ».

    • Nuances dit :

      Je suis d’accord, avec ou sans année(s) d’avance, les EIP sont plus que les autres me semble-t-il concerné par le harcèlement … tout simplement parce qu’ils sont différents et que cela n’échappe pas à leurs camarades. Même sans année(s) d’avance, leur façon de s’intéresser, de poser des questions, leurs sujets d’intérêt, leurs activités parfois, leurs choix de lecture apparaissent souvent « décalés » à leurs camarades. Alors soit ils apprennent à se fondre dans la masse et se retiennent de partager tout cela et de questionner en classe … soit ils sont en effet plus à risque. Leur sensibilité souvent particulière est également un facteur de risque car ils vivent plus intensément le rejet et autres agressions verbales. Leur sensibilité est perceptible et peut rendre les « agresseurs » plus terribles encore.
      Alors oui, la vigilance est de mise. Pour avoir vécu cela aussi, je relis avec effroi les notes que j’avais écrites à cette époque, il avait des pensées très sombres.

  26. Valérie dit :

    Votre billet m’a fortement interpellée. Je viens de découvrir votre blog et ne n’avais de ce fait pas connaissance des difficultés que vous aviez eues l’an dernier.
    Les enfants peuvent être très cruels, nous le savons tous – quoique d’où vient cette propension à la cruauté??, je me le demande – mais je dois dire que je suis absolument abassourdie (par votre témoignage et d’autres) de lire comment des adultes arrivent à se comporter avec des enfants et pire encore les adultes dont c’est à mon avis tout simplement le devoir et qui devraient de par leur profession le mieux savoir les enjeux qu’il y a derrière. C’est une question de respect humain et il me semble être inexistant dans beaucoup d’établissement scolaires… je dois dire que très égoistement cela me fait peur pour l’avenir de notre enfant.

    • lechalote dit :

      Valérie, je vais vous répondre pour ce que j’en vis. Je connais pour la plupart les enfants qui agressent ou ont agressé mes filles depuis des années. Pour l’une d’elle, sa mère a épousé le mari de sa soeur décédée, la seconde a des parents divorcés et un père qui l’avait un week end sur deux et a esssayé de la refiler ces week ends là tous ceux qu’il connaissait, elle avait 6 ans, elle était déjà anorexique e voulait se faire refaire les dents, une autre avait une mère absolument manipulatrice que j’ai cru être mon amie pendant 3 ans, je n’ai pas de connaissance du contexte pour les deux dernières, sauf que pour l »une, quand ma fille était allée chez elle elle m’a rapporté une ambiance à couper au couteau et ne jamais vouloir y retouner, et la seule chose que je sais de la dernière, c’est que sa mère m’a menacé de diffamation quand excédée, au bout de six mois de mots anonymes sur le bureau et d’insultes et des tentatives d’explications, je lui ai reporté clairement par écrit ce qui se passait.
      Ce sont les adultes qui déglinguent les mômes. Eux expulsent leur souffrance comme ils peuvent, de préférence sur les gentils qui vont bien.

    • lechalote dit :

      Pardon pour mon emportement, mais le sujet me touche aussi terriblement. Moi aussi je me demande quel moment on a perdu ce respect minimum pour l’autre.
      Quand j’entends que c’est « l’école de la vie » et que je vois les adultes s’en laver les mains pour préserver leur petite tranquillité, je crois rêver. La vie de qui?! De toute ma vie je ne me suis jamais fait traiter de « sale pute » comme ma fille de 12 ans ni de salope comme ma fille de 9 (sauf peut-être en voiture, bref).
      Aucun de ces adultes, prof, proviseurs, ni même parents j’en suis sûre n’a connu cette violence, alors qui peut l’avoir générée si ce n’est nous?
      Comment est-ce possible que les adultes détournent simplement le regard avec un « c’est l’école de la vie »?!
      Là encore, on ne s’occupe pas de nos enfants, on ne pense qu’à nous.
      Quand finirons nous de nous laver les mains de tout sauf de nos petites personnes das cette société qui n’est plus régie que par les lois où les gens ne raisonnent qu’en terme de ce qui est légal ou pas, pourrait être matière à procès ou dépôt de plainte? Quand avons nous perdu le respect des autres? Quand allons nous considérer nos enfants comme autre chose qu’un prolongement de notre égo, de notre position sociale?!
      Moi aussi j’ai peur, vraiment, c’est terriblement générateur d’angoisse de s’emplâtrer les institutions scolaires faute de pouvoir dialoguer (mais pas d’avoir essayé, loin de là), de savoir que ses enfants se font insulter dans un quartier « bon genre », dans des classes » tellement agréables » par la déléguée de classe dont la mère est psychiatre et déléguée des parents d’élèves, ou par la fille de la responsable du service scolaire de la mairie qui ne pense qu’à protéger sa petite réputation, mais alors quoi, dire à mes enfants « c’est la vie, tu vas devoir t’y faire et t’endurcir, je ne peux rien pour toi », et perdre pour toujours leur confiance? Je ne m’y résous pas.
      Pardon, mais je ne décolère pas. J’ai mis notre maison en vente en espérant nous sortir de ce bourbier névrosé, mais j’ai tellement de doutes sur le fait que ce soit mieux ailleurs…En tous cas, je ne connaîtrai pas ces enfants depuis toujours, je ne saurai pas leur souffrance, ça me fera peut-être moins mal de voir à quel point la trajectoire était lancée sans que personne n’ait bougé le petit doigt pour leur redonner n cadre pendant toutes ces années.

      • Tigerlily dit :

        Je vous conseille le livre découvert grâce à ce blog (merci un million de fois encore :-D ) : « Te laisse pas faire » d’Emmanuelle Piquet. Ça a changé ma manière de voir les choses et d’aider mes enfants face au harcèlement constant à l’école, en les armant pour se défendre plutôt qu’en essayant de le faire nous-mêmes.

  27. lechalote dit :

    Je l’ai lu, j’ai adoré, mes filles aussi. Elle se défendent plutôt bien d’ailleurs.
    La question est : vont-elles devoir le faire pendant toute leur scolarité?! Parce que quand c’est pas l’une c’est une autre ou une troisième qui prend le relai. Vaguement épuisant. Encore une fois, je ne me souviens pas avoir vécu ça. Les armer, c’est normal, mais l’école c’est pas la guerre non plus, sauf erreur de ma part.

  28. chips dit :

    Bonjour,
    je me reconnais baucoup ici, j’ai aussi sauter deux classes, j’ai eu les même problème, j’ai aussi échaper à la réalité par les jeux vidéo. Le fait qu’il parle de ses problèmes est une bonne chose car moi je n’en ai jamais parlé et plusieur année après la période compliqué, des choses dont je n’ai jamais parlé à personne revienne me hanté et je n’ose pas en parler a mes parents (heuresement mon école gère plutot bien ca) donc le fait qu’il en parle est vraiment une bonne chose. Et pour son ami de primaire, le meilleur ami que j’ai eu en primaire a commencé sans raison a me haïr et pareil pour mon autre ami que j’ai eu,et après cela je pensais juste que je ne pouvais pas avoir d’amis et que c’était comme ca, mais arivé vers la cinquième j’ai trouvé deux amis encore meilleur donc il y as toujours de l’espoir qu’il se retrouve un ami. Et il faudrai peu être l’envoyer dans une école spécialisé car j’ai passé mon enfance dans une école privé, un enfer et mon collège en école spécialisé, elle se sont bien mieu passé (et se passe encore pour quelque moi juqu’au lycée). Conclusion (en espérant de pas avoir mélanger l’ordre de mes phrases et oublié des choses):il y as toujours un espoir, même pour des cas ayant l’air désespéré! (et j’en connait, mon école ressemble au misée des histoire horrible (si ca existe) genre quelqu’un que les parents de ses camarades interdisait d’aller voir)
    PS: Désoler pour l’orthographe je suis trop fatigué pour me relire

  29. Valerie dit :

    Je retrouve l histoire de mon loulou, qui est précoce aussi.Toutes ces années à le voir dire qu’il en avait marre de l école ,à trouver des excuses, à faire des crises de colères. Son année de quatrième,il à eu des amis, des enfants qui, comme lui, voyait la vie autrement,…. L agression à eu lieu l année dernière, pas d exclusion, ici… Nous avons porté plainte car il s est tout de même retrouvé à l l’hôpital, mais lui ne veut pas aller au procès. Là il est interne au lycée, à nouveau les brimades ont commencé, on a tout de suite prevenu, expliqué, mais ce n est pas évident et l hypersensibilité de mon loulou n aide pas non plus….il s en end bien avec des terminales….j espère que ça va durer….merci pour tout ce que tu écris si bien, ça nous aide à comprendre notre bonhomme, car ce n est pas non plus évident pour nous parents de raisonner différemment dans notre éducation.’.

  30. Lechown dit :

    Bonjour à tous,
    Mon fils et moi même formons une petite équipe d’équidé plutôt efficace; ayant connu les difficultés exprimées dans ce blog, j’ai passé beaucoup de temps avec mon fils qui commençait à ressentir les mêmes angoisses et obstacles sociaux dans sa scolarité,
    Ma réponse a été dans un premier temps de lui faire faire énormément de sport avec moi, et moi seul. j’en ai essayé beaucoup, certains lui ont plu d’autres pas du tout, mais le résultat, et croyez moi, a été de le renforcer mentalement et physiquement, no zébrions ont cette capacité de persévérance et cette énergie incomparable, qui bien canalisée leur donne des atouts majeurs dans la vie. Une fois que mon fils a eu une forme physique digne de ce nom, les choses ont changées, car comme si bien dit plus haut, la différence est perceptible inconsciemment et déclenche des réactions négatives, une très bonne forme physique, renvoie inconsciemment du respect.
    Il sait qu’il est différent, mais fait parti du groupe,



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