« Haut-potentiels », ces enfants qui souffrent dans les salles de cours (The Conversation, avril 2017)

Lorsque j'ai lu cet article, à sa mise en ligne, sur le site The Conversation (qui s'annonce comme "un média à mi-chemin entre le monde de la recherche & du journalisme"), je n'ai pas eu envie de le partager :!:

 

Il y a des choses qui me gênent dans ce papier, signé Richard Delaye :-?

 

À commencer par le fait que les filles étaient tout à fait absentes du billet, jusque dans les photos d'illustrations :down:

 

Quelqu'un a d'ailleurs fait la remarque dans les commentaires.
Et hop ! Ce matin, alors que je faisais ma petite veille internet, je constate que des photos de garçons ont été supprimées & d'autres, avec des filles, ajoutées :)

 

En revanche, pas un mot dans le texte quant à la surreprésentation de la gent masculine dans les cabinets psy, dans les associations, dans les classes / établissements qui accueillent spécifiquement des surdoué(e)s...

 

Les filles & les femmes demeurent les grandes oubliées, comme souvent. Pour creuser le sujet, je vous conseille l'excellent "Et si elle était surdouée" de l'enseignante suisse spécialisée Doris Perrodin-Carlen :round:

 

Bref, je suis toujours mitigée sur certains points brièvement abordés, comme sur l’enchaînement des parties de ce texte, mais je partage. Et chacun se fera son avis :roll:

 

Voici un extrait de l'article :

 

Comme nous le rappelions avec Patrice Adam dans l’ouvrage Tous talentueux :

« La gestion des “jeunes talentueux”, enfants intellectuellement précoces selon la terminologie française, doit être une préoccupation centrale tant elle est impactante à moyen ou long terme dans les organisations. Malheureusement, si de nombreux pays ont mis en application les recommandations formulées en 1994 par le Conseil de l’Europe pour éviter “de gaspiller les talents et par conséquent les ressources humaines par manque d’anticipation dans la détection des potentialités intellectuelles et autres”, bon nombre de ces jeunes potentiels – qui constituent entre 3 et 10 % de la population scolaire européenne – sont en situation d’échec et de décrochage scolaire. »

Du précoce au zèbre

Même si le terme peut induire chez l’enfant, qui, conscient de cet « avantage » mais qui ne l’utiliserait pas, une forme de pression, le terme de haut potentiel intellectuel (HPI) convient davantage à celles et ceux généralement qualifiés de précoces ou de surdoués. En outre, cette appellation montre bien qu’il s’agit d’un « potentiel » qui ne se réalisera pas obligatoirement.

Être HPI, c’est avant tout avoir un mode de pensée et une structure de pensée différents et c’est la raison pour laquelle l’enfant puis l’adulte HPI (car on le reste toute sa vie et même au-delà puisqu’il semblerait que le phénomène se transmette) peuvent rencontrer de sérieuses difficultés d’adaptation tant durant leur scolarité que dans la société en général. Il convient néanmoins de ne pas se laisser aller à la simplification car tous les HPI ne répondant pas aux mêmes traits de personnalité.

Les travaux de Betts (à retrouver dans "Les 6 profils d'EIP" sur ce blog, NDLR) identifient des profils en fonction de leurs comportements, attitudes, besoins, perceptions des autres et aides à leur apporter. On retrouve ainsi les « successful », « creative », « underground », « at-risk », « multi-exceptional » et « autonomous learner » chacun ayant ses spécificités propres.

Une autre approche très intéressante est celle de la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin. La praticienne a su, à travers une métaphore pertinente, personnifier ces individus au schéma de pensée « hors de la norme » atténuant quelque peu tous les fantasmes et préjugés attachés à cette population particulière. Ainsi elle leur préfère l’appellation de « zèbre », parce qu’elle considère que « c’est un des seuls les animaux sauvages que l’homme n’a pas pu domestiquer » et que son pelage alternant les ombres et la lumière incarne entièrement son caractère : celui, paradoxal, faisant cohabiter splendeur de vivre et sentiments destructeurs voire suicidaires.

 

 

POUR LIRE la SUITE :arrow: c'est ici !

 

 

Les Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog !

 

 

:idea: voici quelques articles du blog pour mieux comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle d'enfants (ou d'adultes !) surdoués (... ou zèbres, ou (T)HPI, ou intellectuellement précoces, HP, etc. Tous ces termes ne sont que des synonymes :up: ) :

 

✔ sur les enfants (T)HPI :

 

- "Florilège d’idées reçues sur les enfants intellectuellement précoces"

 

- "Les 6 profils d’enfants intellectuellement précoces"

 

- "Je soupçonne un Haut Potentiel Intellectuel chez mon enfant, par où commencer ?"

 

- "Et si elle était surdouée ?"

 

- "Codes implicites"

 

- "Questionnements parmi les plus répandus à propos de surdouement, tests, sauts de classe, …"

 

- "Quels livres choisir sur le surdouement ? Et pour quel public ?"

 

- "Être parent d'enfant intellectuellement précoce..."

 


 

✔ sur les adultes (T)HPI :

 

- "Florilège de préjugés autour de la douance & des adultes à Haut (ou Très Haut) Potentiel Intellectuel"

 

- "Moi, surdoué ? Vous plaisantez ! (Migrosmagazine.ch, août 2012)"

 

- "Adulte surdoué, questionnements à propos du test"

- "Ces drôles de zèbres (France Culture, novembre 2015)"

 

- "Rencontre avec Alexandra Reynaud : « Je suis Haut Potentiel & Asperger » (Marie-France, novembre 2016)"

 

- "Coming-out intellectuel… faut-il parler de son surdouement ?"

 


 

✔ sur les tests :

 

- "Qui consulter pour un bilan psychométrique ?"

 

- "Coût d’un bilan psychologique ?"

 

- "Comment est construit un test de QI ?"

 

- "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Wisc" (test psychométrique pour enfants en âge scolaire)

 

- "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Wais" (test psychométrique pour grands ados & adultes)

 

- "Le chiffre rond !?"

 

- "Petit lexique en lien avec le surdouement à l’usage des néophytes"

 


 

✔ enfin ma sélection personnelle des meilleurs ouvrages, selon les attentes & la position de chacun :

 

- "Quels livres choisir sur le surdouement ? Et pour quel public ?"

 

 

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2 commentaires à “« Haut-potentiels », ces enfants qui souffrent dans les salles de cours (The Conversation, avril 2017)”

  1. flutet dit :

    Je ne trouve pas que les filles soient absentes, c’est juste qu’ils parlent des enfants en général donc au masculin.

  2. delaye dit :

    Bonsoir,

    Je vous remercie d’avoir partagé cet article. Il faut savoir que le format des articles dans The Conversation nous limite à 13.000 signes. Il y a donc de nombreux aspects que je n’ai pas pu aborder (entre autre la question des filles/femmes qui sont concernées par le HPI). J’ai néanmoins répondu dans les commentaires.
    Par ailleurs, l’objectif de The Conversation est d’informer sur un sujet innovant et/ou nécessitant de faire réagir. Je suis particulièrement proche de l’environnement des HPI et j’ai pensé que d’en faire un article ne pouvait que servir la cause de ces enfants, c’est la raison pour laquelle ils été écrit. Il a même suscité de nombreux commentaires et été lu plus de 25.000 fois. A votre disposition pour échanger et pourquoi pas poursuivre le débat avec un nouvel article. Bonne soirée.



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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