L’échec scolaire des surdoués : pourquoi ? (Journal des femmes, juin 2012)

Arielle Adda, psychologue émérite spécialisée dans le surdouement, a écrit un article mis en ligne hier, mardi 19 juin 2012, sur le Journal des femmes :-D

 

"Psychologue depuis plus de trente ans, Arielle Adda a travaillé avec des enfants comme avec des adultes, en dispensaire d'hygiène sociale, en institut spécialisé et en cabinet de recrutement. Elle s'est spécialement intéressée aux problèmes des enfants doués. Elle fait des conférences sur le sujet et participe à de nombreux colloques, tant en France qu'à l'étranger. Elle est notamment auteur de "Le livre de l'enfant doué : le découvrir, le comprendre, l'accompagner sur la voie du plein épanouissement", aux éditions Solar & "L'enfant doué : l'intelligence réconciliée" écrit avec Hélène Catroux, publié chez Odile Jacob."

 

On s'étonne toujours de voir des enfants manifestement très intelligents en échec scolaire. Les causes en sont multiples, les découvrir permet d'aider ces enfants en perdition.

Des débuts tout à la fois faciles et décevants

Le plus souvent, l'enfant doué est enchanté d'entrer à l'école : il va découvrir quantités de nouveautés, trouver des réponses à ses incessantes questions, une maîtresse savante et gentille va le guider sur cette route attirante.

Pourtant, il est parfois déçu : les autres enfants n'ont pas les mêmes intérêts que lui, ils ne parlent pas de la même façon et semblent même ne pas comprendre ses questions : comment marche l'univers ? Pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Ces interrogations, essentielles pour lui, restent étrangères aux autres et elles embarrassent visiblement la maîtresse. L'enfant doué se résigne et joue avec ardeur, puisque c'est la seule activité qu'on lui propose. On dit alors "il ne pense qu'à jouer".

Dès ce moment, il commence à ignorer tout effort : pour un enfant doué, comprendre, c'est savoir, on ne l'incite pas à travailler davantage puisqu'il obtient de bons résultats. Ses parents se réjouissent d'ignorer les tracas causés par les enfants qui peinent à suivre et ils profitent de ce temps disponible pour lui proposer des activités distrayantes, enrichissantes et gaies où il peut se faire des amis partageant ses centres d'intérêts.

Le piège de la facilité

L’enfant doué estime tout naturel de lire une leçon et de la savoir, de prendre juste le temps de rédiger ses devoirs, mais certains ignorent résolument tout travail et se fient à une aisance qui ne les trahit jamais et leur permet de réussir un contrôle qu'ils n'ont même pas révisé. On dit : "travail satisfaisant, mais peut mieux faire".

 

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7 commentaires à “L’échec scolaire des surdoués : pourquoi ? (Journal des femmes, juin 2012)”

  1. gene dit :

    oui et non . il a une dimension qu’elle ne prend pas en compte . Souvent dans les contrôles de Wilfried , l’exercice le plus difficile est compris et fait , mais quelque fois 1 simple question d’apparence banale et c’est une mauvaise réponse . Il ne faut se contenter de leur dire d’étudier , il faut aller au delà . Analyser les contrôles lui demander sa démarche . Il faut insister sur le fait qu’il ne faut pas qu’il mélange ses émotions et son travail surtout en français . Lui expliquer à quoi sert la restitution scolaire et lui apprendre à cadrer au sujet . C’est toute une méthode de travail à chercher , avec lui , et là j’insiste . Il faut l’inciter à réfléchir et petit à petit lui même va trouver des repères , des astuces pour passer le cap . Chaque EPI étant différent , il faut l’aider à trouver sa méthode . C’est beaucoup de temps et d ‘énergie et certains parents ne cherchent pas ou ne veulent pas s’investir et c’est terrible pour les EPI concernés car l’échec scolaire est bien souvent au bout . L’aide du pédopsychiatre est précieuse dans ces cas là . Wilfried ne le voit qu’en période scolaire , car comme tout pré ado , il met souvent nôtre parole en doute . Ses enfants ont besoin de jouer , c’est une soupape de sécurité , autrement ça devient des machines à apprendre et ça c’est pas bon non plus . Il faut trouver le juste milieu . Est ce que les EPI ont réellement besoin de passer par les classes prépa ???? Et puis sont-ils fait pour la théorie purement scolaire , pas sûr non plus , ce sont des concepteurs. Wilfried aime la chimie , les maths , l’histoire , l’astronomie , l’architecture des grandes tours etc , mais il n’aime pas la littérature et lui faire lire un classique c’est la croix et la bannière . Pourtant il a des tonnes de livres , mais sur des sujets concrets . Il est capable d’écrire des poèmes , adore les grands mythes mais baille aux corneilles devant la madeleine de Proust . Décrire des sentiments , des émotions demande à Wilfried des efforts surhumains , peu de mots lui viennent à l’esprit et ça ne l’intéresse pas . Pour lui , ça sera sans doute S ou STID , mais il reste encore 2 ans de collège et je pense que c’est vraiment là le plus dur et ou il faut être le plus vigilant . Nous on a fini la 5ème avec 14 de moyenne générale , avec un grand passage à vide au 2 éme trimestre , mais le 3 ème trimestre a été super . Il faut aussi travailler sur le relationnel avec les autres , car bien souvent les EPI, de peur des autres et de leurs réactions sabotent leur travail . Ma méthode pour ça . Quand je reprend un contrôle , je lui demande de m’expliquer les exercices . Si je vois qu’il sait mais que c’est faux sur le papier , je creuse . Tout cela prend beaucoup de temps mais c’est absolument nécessaire pour qu’ils passent le cap et qu’au lycée , ils deviennent autonomes . Il faut aussi leur faire confiance . Ce ne sont pas des  » je m’en foutiste  » comme certains ont trop tendance à le penser . Voilà pas de recette miracle , juste des pistes qui marche avec 1 mais pas avec l’autre . bon mercredi .

    • Fredauboulot dit :

      Réussir les exercices difficiles et se planter aux plus simples: c’est tout-à-fait mon ainé qui passe en 3e. Dans les dictées, il saura écrire les mots difficiles mais oubliera les accords du pluriel.
      On a eu peur pour la 4e et finalement, il finit avec plus de 15 de moyenne, mais avec des disparités importantes entre les matières scientifiques où il suffit d’avoir compris, et les matières littéraires (langues et hist-géo en particulier) où il faut apprendre.
      Je trouve quand même l’analyse de Mme Adda très juste et ça fait du bien de se sentir compris de temps en temps.

  2. pascale dit :

    idem chez les + petits en CE1 : réponses justes à un problème de math ou à une dictée de vocabulaire étoffée mais erreurs d’ additions alors qu’il les fait de tête depuis qu’il a 4 ans et ordre alphabétique fantaisiste alors qu’ il maîtrisait parfaitement ça en petite section de maternelle ; faut avouer que ça ne l’ amuse plus depuis longtemps et donc , aucune attention portée à l’ exercice en question . L’ enseignante : » bien sûr , il sait , j’ en suis certaine mais je ne peux valider ses intentions mais un résultat » . J’ ai passé du temps à lui expliquer cela et à surtout le motiver à ne pas se détourner de ces exercices basiques , esprit de challenge oblige , j’ ai usé de la vieille ficelle : » des points si faciles à avoir , c’ est un crime de les laisser filer  » . En ce moment nous travaillons la métaphore sportive : on court vite naturellement , on ne fait pas d’ efforts mais le jour où un lion est derrière toi , là , tu dois foncer et si tu n’ est pas entraîné à te dépasser ….. Réponse de l’ intéressé qui a très bien compris où je voulais en venir : » de toute façon , contre un lion , c’ est foutu d’ avance  » :-D

    • Fredauboulot dit :

      MDR; j’adore la réponse! Réponse classique ma foi chez les petits zèbres.
      Je me prends moi-même souvent des réflexions de ce genre quand j’essaye des exemples foireux.

      Mais là est tout le problème: comment les motiver.
      Hier, j’entamais la conversation avec mon grand en lui parlant juste du thème de l’article et qu’il faudrait qu’il le lise et il me répond direct: « je sais moi pourquoi j’ai des mauvaises notes, c’est parce que ça ne m’intéresse pas. »

      • pascale dit :

        cqfd ! :-x

      • Nathalie dit :

        Une autre explication aux mauvaises notes données par JSF lors d’une conférence chez Cogito’z

        Ne pas travailler et avoir des mauvaises notes, c’est « normal ». On a une raison que l’on peut avancer (comme « ca ne m’interesse pas ») et se garder l’idée que si on travaillait/s’interessait on aurait des bonnes notes
        une manière de conserver l’estime de soi

        SI on travaille et qu’on a de mauvaises notes, c’est plus rude pour l’estime de soi

        Une des raisons pour lesquels les HP « ne font pas » quand ils ne sont pas sûrs.. Je ne revise pas, je ne rends pas mon devoir…. et j’ai une mauvaise note. Normal. Et ça m’évite de me confrotner à mes angoisses de perfeection ou de réussite..

  3. Marie dit :

    Je « tombe » par hasard sur votre article et je reconnais mon grand en beaucoup de points. Il a maintenant 18 ans, toujours en colère car rien n’a répondu à ces attentes, toujours en révolte avec l’école. Fais un apprentissage en bûcheronnage pour se défouler je pense. Tout son circuit scolaire a été une catastrophe depuis la maternelle, circuit genre « la poisse ». ça fait mal de voir que j’aurais pû trouver des solutions pour lui…Bonne continuation à tous



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