Extrait de 2 billets publiés sur le blog (nommé "Le milieu du pont") d'une enseignante d'une fille ("ceci n'a pas vocation à être un blog de prof", dixit l'auteure du blog en question ) à propos des enfants doués.
Vision de la chose côté enfant, côté parents & côté prof

Très drôle à lire & rafraichissant ! (j'adore notamment l'OPNI (objet pédagogique non intégrable) & le Zebrus scolaris vulgaris !!!)

Le 1er volet, que voici, a été mis en ligne le 28 avril 2010 :

Puisque tout le monde insiste...l'EIP (part 1: petit essai pédagogico-nosographique)

...je me sens obligée, forcée, poussée dans le dos...(plaignez-moi, bordel!) à parler du cauchemar absolu de l'enseignant: l'EIP. Parce que prenez Kevin, hein, d'accord il a -25/20 à toutes les dictées, et il faut lire ses rédacs à voix haute pour en comprendre (enfin, appréhender un tant soit peu) le sens. Il rackette son goûter à Paul-Quentin tous les aprèm et mate Marie-Béné par le bas de la porte des chiottes, mais dans le fond c'est un bon bougre: il a même dépendu  la prof de techno le jour où elle  s'est fait lyncher avec la corde de sa poulie de démo (et on lui a mis 45/20 en note de vie scolaire, pour rattraper les dictées).

Mais des Kevin, à 25 par classe, ça ne pose plus problème: on acte, on gère, on digère, et crapoto basta fuite (si tu as moins de 30 ans, cherche pas à comprendre, c'est pas un blog de djeunz ici, c'est du quadra blanchi sous le harnais et nourri à la vraie pub).

Bon, c'était ma petite digression du jour, en même temps je ne suis pas pressée, c'est ça ou corriger les BTS blanc, j'ai choisi mon camp. Donc "à saut et à gambades", comme dit mon pote Montaigne, si tu es pressé, y a une série sur la Une, avec un scénario plus palpitant que le mien.

Kevin, donc, n'est pas un problème: du moment que l'élève peut entrer dans une case, même la plus exiguë, le prof s'en sort: le violent, le bavard, le dys, le chieur, l'épileptique, le bon (si si , il en reste, on les met dans des zoos spéciaux, ça s'appelle des classes Camif, et on les engraisse avec des granulés spéciaux enrichis en protéines de mathématiques) , la pétasse, le fayot, le bouffeur de gommes...toutes les options sont possibles, et on peut croiser les possibilités. Par exemple, essaie avec un échiquier de Mandel de base: si tu croises 15 filles en string roses à paillettes avec 13 ( y a des polygames) garçons nuls en anglais MAIS bons en EPS, ça donne la 4D, c'est simple. QED.
Mais quelquefois, dans la 4B, tu trouves un alien, un OPNI (objet pédagogique non intégrable)...un EIP. Et là, tout le monde en chie.

POUR LIRE la SUITE du 1er BILLET  c'est ici !

La 2nde partie a été publiée le 02 mai 2010 :

L'EIP: Part 2 - Zebrus scolaris vulgaris

Donc on est vendredi soir, tu as négocié du rab de garde chez la nounou, tu maudis in petto et le môme et la mère, et tu passes en salle des profs te faire plaindre par les collègues (qui n'en ont rien à foutre, vu que tout le monde a sa dose: Laurent a sa dyspraxique, Emilie un "à troubles neuro-visuels", Jeanne un malvoyant et Jean-Christophe une sourde, heureusement appareillée, mais qui fait chier tout le monde parce qu'elle passe son temps à vérifier si son appareil marche en y mettant la main et comme ça siffle, à chaque fois la 6B se tord de rire en hurlant "Eh, M'sieur, ça sonne, on peut y aller?". )

Donc on est vendredi soir, tu peux crever, et tu remontes le couloir en pensant que tu aurais pu avoir pire, les siamois craniopages de 6E, par exemple (mais, lucky you on les a filés à Marie-Lise, cette fayotte bien notée).

(Petite parenthèse: je sais, c'est de très mauvais goût, mais en ce moment j'en ai plein les bottes et la tête, alouette, alors les commentaires sur mes propos politiquement incorrects je m'en bats l'oeil, point-barre. Z'êtes prévenus.)

Donc bonsoir Madame, merci de me recevoir, bonsoir Madame, merci d'être venue (et surtout merci d'être venue sans Toto, parce que le nombre de parents qui vous imposent leur chiard en rendez-vous, c'est pénible et moi je préviens tout de suite: s'il reste, ce n'est PLUS une conversation d'adultes donc je ne dirai pas tout ce que j'ai à dire. Généralement à ce stade du préambule la mère éjecte la chair de sa chair et on peut sortir la bouteille de sous la table.)

Mais bon, généralement, le parent d'enfant....comment dire...décalé? quelle que soit la nature du décalage, sait intuitivement que certaines choses ne doivent pas tomber dans les petites oreilles faussement candides de son rejeton - a fortiori quand celui-ci a un QI XXL et un potentiel de nuisance activé +++.

POUR LIRE la SUITE du 2nd BILLET  c'est ici ! (malheureusement ce blog n'existe plus Son auteure l'a supprimé en 2011...)