Parents d’enfants doués : surmonter l’étape de la toute puissance (Le journal des femmes, novembre 2012)
La psychologue Arielle Adda vient de faire paraître un nouvel article, extrêmement intéressant pour de nombreux parents, qu'elle a écrit pour le site Le Journal des Femmes : "Parents d'enfants doués : surmonter l'étape de la toute puissance"
Tous les enfants connaissent un passage difficile dans leur évolution : pour certains cette étape reste discrète, on ne la remarque pas, pour d’autres, ce passage devient un cauchemar qui empoisonne l’atmosphère familiale la plus sereine. Plus que les autres, les enfants doués, bloqués dans ce passage, développent des stratégies particulièrement subtiles et élaborées, plus délicates à déjouer que le simple refus furieux d’un désagrément.
Voilà un jeune enfant d’environ 3 ans qui commence à piquer des colères d’une violence impressionnante à la moindre contrariété, qui hurle et se roule par terre s’il a le sentiment d’être frustré, qui se transforme en un bloc massif de bouderie obstinée si on ne cède pas à ses caprices.
POUR LIRE l'article EN INTÉGRALITÉ c'est ici !
19 commentaires à “Parents d’enfants doués : surmonter l’étape de la toute puissance (Le journal des femmes, novembre 2012)”
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Mais même quand on sait ce qu’il faut faire, c’est usant…
Cela fait maintenant plus de 10 ans que l’on se bat avec notre ainé (qui n’a que 13 ans). Il est très « dur » et ne laisse rien paraître. Nous savons pourtant qu’il a intégré ces règles puisque à l’extérieur, tout se passe bien. Mais du coup, l’entourage ne comprend pas pourquoi nous sommes si durs avec lui. Et ça aussi, c’est fatigant à vivre.
Son frère de 6 ans fait également des crises mais nous sentons qu’il accepte plus facilement les choses que nous essayons de lui transmettre.
Et avec leur sœur de 9 ans, tout se passe plutôt bien.
Nous ne lâchons rien mais nous sommes parfois à bout…
Horreur! Je reconnais ma deuxième (2ans et 1/2)!!!
On est en effet constamment dans le rappel des règles (à la maison… avec les autres, elle est en effet très réservée) et j’espère qu’on arrivera à l’aider à gérer ses colères.
Mais j’ai l’impression que cet article n’est pas spécifique aux zébrillons, non?
@erial: je suis tentée de te dire qu’à 2ans et demi, c’est normal, elle en pleine phase d’opposition. J’ai entendu un jour un psycho (dont j’ai oublié le nom) dire que cette phase normal du développement de l’enfant se passait entre 2 et 4 ans. Qu’après cet âge ce n’est plus normal.
Notre Zèbrillon de 7 ans est perpétuellement en recherche de limites, et vraiment c’est épuisant. Certaines règles sont intégrées (enfin!) mais comme il grandit on modifie un poil notre positionnement et on repart pour un tour. Il ne discute absolument pas les règles mais fait comme il a décidé de toute façon, quitte parfois à se mettre en danger. Nous devons être hyper vigilants et penser constamment à expliquer, donner du sens et on a pas toujours le temps ni la patience. pas simple pour la vie de famille!
Pour l’anecdote quand notre puce avait 3 ans tout était négociation… et contestation
J’avoue qu’on a bien ri le jour où on lui a demandé de manger encore 5 cuillères de son repas et qu’elle nous a contesté le nombre en nous répliquant que non, qu’elle voulait en manger 8 !
On a tout de suite été d’accord … sur l’instant elle n’a pas compris, et quand on lui a expliqué elle n’était plus d’accord ! Trop tard
Il faut garder le bon de nos petits anges, certes parfois épuisants, mais tellement vivants …
On a parfois l’impression de passer notre temps à dire et redire les choses.
Donner du sens, expliquer, montrer l’exemple, ce n’est pas toujours de tout repos, mais la construction de leur identité passe par là.
Nous avons fait le choix d’être parents, à nous de tenter de les accompagner au mieux malgré ces moments un peu plus intenses que pour d’autres enfants !
Je n’échangerais mes petits anges pour rien au monde… ;-)
Article passionnant avec lequel je ne peux qu’adhérer en tout point.
Et rejoindre une responsable d’asso EIP qui disait que l’éducation ce doit être un entonnoir… restrictif au départ et on lâche du lest de plus en plus quand l’enfant gradit..
Le contraire est tellement difficile…
Mais oui.. ce n’est pas spécifique aux zèbres.. juste encore plus nécessaire pour eux…
Pfff
Ici mon fiston de 9 ans veut toujours avoir le dernier mot, quitte à chercher des choses alambiquées pour expliquer sa prise de position, à analyser le moindre mot, à retourner la situation jusqu’à l’absurde:
Pas plus tard que ce soir au centre de loisirs:
Lui « oh regarde quelqu’un à la même écharpe que moi »
Moi « non c’est ton écharpe
Lui « Non je l’ai ramené hier à la maison »
Moi « mais tu l’as remise ce matin »
Lui « non je n’avais pas d’écharpe ce matin »
Moi « Si, c’est ton écharpe, tu l’avais ce matin »
Lui « non celle la est plus grande que la mienne »
Moi, qui prend l’écharpe et lui montre l’étiquette ou est distinctement inscrit son nom et son prénom
Moi « il y a écrit quoi là? »
lui « c’est quelqu’un qui a écrit mon nom pour faire croire que c’est mon écharpe, mais la mienne est la maison, je ne veux pas mettre celle là »…
Épuisant au quotidien!
J’adore ces Pages d’arielle adda car elle exprime tellement clairement des situations qu’on a vécu ( et que je vis encore car j’ai un pure negociateur de 4 ans et demi petit ange à l’extérieur et tyran à l’intérieur )… Elle connait vraiment bien son sujet et est capable de retranscrire parfaitement les comportements, les sentiments des zebres. Une fois de Plus je Prends plaisir à la lire si je l’avais connu Plusr tôt cela m’aurait évité d’acheter un livre sur l’opposition justement où il etait expliqué d’ailleurs que généralement les enfants qui s’opposaient étaient des enfants très intelligents de par les raisonnement qu’ils tenaient et les questions qu’ils étaient capables de se poser!!!
Je suis un tout petit peu en retrait par rapport à une adhésion massive à ces propos. En effet, des enfants à haut potentiel, notamment, même très jeunes, peuvent avoir de gros soucis (d’angoisse existentielle, par exemple) qui se traduisent par ce mode d’expression (crises, hurlements, opposition systématique…). Les parents (maman, dans les faits) sont alors blâmés pour ne pas permettre à cet enfant de trouver ses repères et son autonomie. On leur/lui recommande en général une bienveillante fermeté justement dosée… tout le monde passe à côté de la cause première de cette opposition massive, expression d’un profond mal-être. L’enfant continue, logiquement, à se conduire en monstre affreux et l’on explique alors aux parents que leur bienveillance n’est pas assez ferme :-(
Lorsque le nœud d’angoisse est identifié et pris en charge, il arrive que le démon tyrannique et bruyant évolue très vite vers… bon, pas un ange ennuyeux, tout de même… mais quelque chose de nettement moins extrême… qui effectivement peut être dur en affaires (« dodo dans 5 minutes » « nooooon ! 3 ! » ;-)))
Bonjour à tous,
c’est la première fois que j’interviens sur ce blog que je consulte souvent et que j’apprécie beaucoup. Maman de trois petits zèbres (8, 6 et 4 ans), je suis très intéressée par toutes les infos qui circulent ici (articles, livres, échanges, etc.).
Concernant cet article, je ne peux que réagir vivement parce que ça me parle beaucoup. Il y a quelques années, j’aurais été entièrement d’accord avec les propos d’Arielle ADDA mais aujourd’hui, plus du tout. Après avoir moi aussi « lutté » un certain temps avec mes enfants (surtout avec ma fille qui était juste ingérable, vous savez comme les sales gosses qu’on voyait dans Super-Nanie), j’ai finalement découvert un autre type de relation parents-enfants qui a complètement bouleversé puis transformé nos relations familiales (et non, je ne suis pas devenue « laxiste » ! ). Et j’ai découvert que derrière ma petite « indomptable », il y avait surtout une petite fille angoissée débordant de sensibilité et de besoin d’affection. Cela a nécessité un vrai travail sur moi et une remise en question de la façon dont j’avais été élevée (pas simple…). Aujourd’hui, nous sommes plus à l’écoute de nos enfants (et du coup, ils nous écoutent plus également, si si, c’est possible !) et nous avons banni toutes les règles arbitraires de notre fonctionnement familial (ils ont besoin de comprendre le sens des règles à respecter et je les comprends !)
J’ai découvert que ce sont nous, parents, qui instaurons le type de relations avec nos enfants Si on leur présente la vie comme : « il y a ceux qui décident et ceux qui obéissent », ne nous étonnons pas qu’ils veuillent être « ceux qui décident », et que ça déclenche chez eux des réactions intenses (exacerbées chez nos petits zèbre qui sont plus lucides que les autres sur l’absurdité de ce type de comportement). Oui à la négociation ! Arrêtons d’avoir peur de nos enfants, non ils ne sont pas « touts puissants » et leur objectif n’est pas de « prendre le pouvoir » dans la famille. Il s’agit là de concepts psychanalytiques qui sont aujourd’hui largement remis en question (à l’heure actuelle, seule la France et l’Argentine continue à véhiculer ce type de discours). Les enfants ne veulent pas prendre le pouvoir, ils veulent juste qu’on les aime et qu’on les accepte tels qu’ils sont. Dans cet état d’esprit, j’ai particulièrement aimé le livre « accompagner l’enfant surdoué » (Tessa Kieboom) découvert sur ce blog et qui dit qu’avec ces enfants là justement, il est nécessaire de négocier et de composer.
Et puis, entre nous, quand un bébé qui a faim pleure pour avoir son biberon, il ne s’agit pas d’un « pouvoir » que le bébé exerce sur ses parents, c’est lui qui est dépendant, n’inversons pas les rôles ! Si dès le berceau on perçoit les enfants comme des persécuteurs, il n’est pas étonnant qu’on soit vite dans le conflit par la suite ! STOP A LA PSYCHANALYSE !
Sur les rapports parents-enfants, j’ai trouvé très pertinent le livre de Thomas Gordon : « éduquer sans punir, apprendre l’autodiscipline aux enfants ». Il explique bien comment parent et enfant peuvent trouver des compromis sans que l’un des deux « cède ». Je trouve ces méthodes particulièrement adaptées à nos petits zèbres qui sont toujours pleins d’idées. Les miens mettent beaucoup d’énergie à trouver des solutions qui conviennent aux besoins de chacun (cf. méthodes de résolutions de conflit expliquées dans ce livre). C’est plus efficace que les sempiternelles escalades conflictuelles où chacun tente de prouver qu’il a raison et que l’autre à tord.
Enfin, voilà pour mon expérience perso. Nos petits zèbres n’ont décidément pas fini de nous remettre en question (et c’est épuisant !!!) … Bon courage à tous ! On va y arriver…
Je suis assez d’accord avec ce que vous dites. Concernant le désir de toute puissance, je crois comme vous qu’il se met en place chez l’enfant pour tenter de d »endiguer leurs angoisses existentielles. Mon fils à 4 ans était très anxieux à l’idée de la mort. Comme nous n’avons pas recours à la religion ou à de quelconque croyance métaphysique pour nous rassurer dans la famille, ses angoisses se traduisaient notamment par une sorte de boulimie omnisciente. Il était persuadé qu’ un jour, il aurait réponse à tout:
« Tu sais Maman, quand je serai grand, je saurai tout. Et quand je saurai tout, je pourrai tout ».
Je lui ai répondu:
« Si tu savais tout, tu saurais que tu ne peux pas tout ».
Il s’est enfermé dans sa chambre fortement en colère après moi car il n’a pas trouvé d’arguments logiques pour mecontredire. Il a fini par se ranger à mon point de vue, mais il a fallu beaucoup de discussions entre lui et moi pour le rassurer et atténuer ses angoisses et pour tuer dans l’oeuf toute illusion d’omnipotence.
En fait je n’ai pas du tout compris de texte d’arielle adda en ces termes. Car dans mon entourage il y a trois personnes (dont mon fils de 4 ans) qui se comportent de manière toute puissante mais certainement pas dans le sens de vouloir dominer les autres,pour dominer. Ils ont une démarche complètement autre comme notamment vouloir avoir raison en toute circonstance ( par fierté je,pense) et donc,ils entament ce,processus de négociation interminable voire ils arrangent ou modulent leur,préhension de la réalité pour que cela soutienne leur,propos. Je ne pense pas que cela provienne d’une volonté tyrannique e contrôle absolu d’autrui ( la psy me m’était en garde que mon petit de trois ans pouvait me manipuler sur la description qu’en faisait son père. Quelle absurdité) j’avais plutôt devant moi un petit bonhomme qui construit sa personnalité. Il tente il essaye et loin de,moi la volonté de casser sa démarche pour le rendre comme tout le monde car il risquerait d’etre angoissé et de ne plus jamais oser aller de l’avant. Je lui explique jusqu’ où sa démarche est légitime et quand il insiste (comme tout autre enfant) mais longtemps car très accrocheur je me fâche pour qu’il arrête car je pense que ce mécanisme relève plus d’une mauvaise gestion de l’expression d’une volonté et qu’il doit apprendre à s’arrêter et je ne dois surtout pas entrer dans son jeu. Je n’ai jamais eu d’enfants colériques mais certainement parce que tout,passera par l à parole donc au lieu de crier ils,expliquent ce qu’ils veulent ( depuis très jeunes même quand,ils,baragouinaient)!!!
je partage l’experience de lulu berlue. Pour moi aussi, mon fils 8 ans entend les règles et fait au final comme il a décidé. La capacité d’adaptation chez lui c’est ne pas prendre de face, contourner…
Beaucoup de règles sont détournées, l’exemple récent c’est qu’à ma demande que cesse les conflits frère soeur et ma mise en valeur d’une récompense s’ils trouvaient eux-même la réponse aux conflits, B. a trouvé qu’il était plus rémunérateur de créer les conflits pour en trouver la solution et obtenir la récompense! Pour l’instant j’ai abandonné car j’ai l’impression qu’il va plus vite que moi a détourner la solution que moi à en mettre une en place…Avant d’agir, il faut que je réfléchisse à tout ce qui pourrait être détourné ! c’est très pervers.
Alors besoin de répondre à leurs angoisses en fixant des limites, certe, bien sûr…Mais la manipulation est bien là même si c’est dans l’argumentation et même si elle est dominée par ses angoisses.
je retrouve mes 2 zebrettes dans l’article : la grande 9 ans veut perpétuellement avoir raison et les discussions peuvent être sans fin ; j’explique beaucoup mais je trouve qu’il y a des moments où l’adulte n’a pas à justifier de ses décisions ou des règles. La petite (6 ans) est une petite fille modèle à l’extérieur de la maison et pique des colères effroyables, en particulier à table quand on la contrarie. C
(zut j’ai tapé au mauvais endroit, je reprend la suite de mon post)
Ça génère de très fortes tensions au sein de notre couple, mon mari cherchant toujours à contourner les pbms plutôt que de les affronter et préférant négocier systématiquement, quitte à aller contre quelque chose que je viens de dire.
C’est épuisant. D’autant qu’avec la grande j’ai déjà l’impression depuis plusieurs mois d’avoir une ado en récolte en face de moi et que j’ai très peur que ça dure encore longtemps. Elle a entamé un suivi psy qui l’aide bien en dehors de la maison, j’espère que ça va aider un peu pour les relations entre nous …
en tous cas ça console un peu de voir que c’est pareil chez les autres ;-))
chez nous idem : contestation et opposition systématique masquant une extrême fragilité ,un manque de confiance en soi et une sensibilité à fleur de pot ; le comportement à l’ extérieur du cercle familial est quasi idéal (poli , drôle , sens de l’ auto-dérision, bon camarade ,tolérant et j’ en passe) mais à la maison : agression verbale du petit frère , malaise général ,technique achevée du pourrissement d’ambiance ,provocations etc,etc…Alors ,oui , on explique mais non,on ne supporte pas et les exclusions pleuvent ( envoi dans sa chambre) mais il y a incompréhension totale : il ne saisit pas du tout ce que nous attendons de lui ou n’ en fait qu’ à sa tête et a le sentiment d’ injustice chevillé au corps
le » fleur de pot » , c’ était la bourde du jour ! ça doit être inconscient ( une envie de jardinage pour échapper à la dure réalité )
Chers parents,
Comme maman d’un grand zèbre (il a 18 ans ) je peux vous dire: avec les enfants doués le temps le plus difficile est de la naissance jusqu’à 13 ans en condition que vous étiez « dure » avec eux ou de la naissance jusqu’à toujours….A vous de choisir .
J’ai un très bon exemple:mon fils et le fils de ma meilleure amie.Ils sont grandis ensemble.Un -est le premier de sa classe, garçon aimable , bien élevé (quand il a eu 6 ans un médecin lui prescris la RITALINE , il l’a jamais prise).D’autre -un redoublement à l’âge de 15 ans, un arrête par la police,l’exclusion définitive du lycée. Jusqu’à aujourd’hui sa maman me dit: »Tu a choisi le chemin plus dure,mais le résultat est meilleure. »
Si vous pensez que d’être « dure » est moins épuisant , je peux vous assurer, que vous vous trompez,car vous étes jugées par vous meme, par l’enfant et par votre entourage.
Il faut se méfier plutôt de ça : »Ça génère de très fortes tensions au sein de notre couple, mon mari cherchant toujours à contourner les pbms plutôt que de les affronter et préférant négocier systématiquement, quitte à aller contre quelque chose que je viens de dire. »(Anne-Laure)
Effectivment c’est pareille chez nous mais chez nous c’est moi qui parfois contourne la difficultée. Mais parfois quand l’affrontement est trop difficile…
Nous c’est la petite deuxième ( bientôt 5 ans non encore testée mais présumée) qui pique des colères terribles à la maison, est dans l’opposition (beaucoup moins avec moi qu’avec les autres) à la maison seulement pour l’instant. Cela crée une super ambiance et le grand frère testé hqi est dans l’agression verbale de la petite soeur…
Nerveusement, j’accepterais sans discuter une petite médaille…