Dafne Almazan, plus jeune psychologue au monde… à 13 ans (Le Figaro Madame, octobre 2015)
Le Figaro Madame publie un article pour le moins étonnant (dont l'information principale me laisse, personnellement, réellement perplexe ) : "Dafne Almazan, plus jeune psychologue au monde... à 13 ans"
Il s'agit d'une très jeune fille qui valide une étape de son cursus universitaire & vient d'obtenir le titre de psychologue
Ce qui me laisse dubitative n'est pas la véracité de l’information - je ne la remets absolument pas en cause (on nous précise d'ailleurs qu'elle vient d'entrer en 50ème place du classement Forbes des femmes mexicaines les plus influentes cette année. Fabuleux !) - mais bien le sens de ce statut de thérapeute qui lui est accordé aujourd'hui
Un psychologue est confronté au vécu de ses patients, bien au delà de la théorie apprise sur des bancs universitaires. Qu'a vécu une enfant qui commence à peine sa propre puberté ?
D'aucuns me répondront probablement "Qu'a vécu un étudiant standard de 22 ou 23 ans en Master 2 de psychologie ?"...
Certes il n'aura pas forcément une expérience délirante au début de son activité de thérapeute ; mais soyons objectifs, il y a néanmoins un monde entre un jeune praticien de cet âge & une quasi pré-ado qui n'a même pas encore été confrontée à sa propre maturation
Heureusement, l'article nous précise qu'elle a choisi de ne pas ouvrir immédiatement son cabinet. Nous voilà rassurés !
Bien qu’il lui soit désormais possible d’ouvrir son cabinet et de s’occuper de patients, le jeune prodige n’a pas envie de se consacrer à son métier tout de suite. Elle souhaite poursuivre des études afin d’être professeure.
Une course à l’échalote qui me semble dans le cas présent vraiment irrationnelle, puisqu'il apparaît évidemment absurde
- qu'elle arrête ici ses études (ce qu'elle n'a manifestement pas du tout l'intention de faire)
- qu'elle suive des patients à 13 ans
Dès lors, quel intérêt les médias ont-ils à souligner ce "plus jeune titre mondial" qui n'est en réalité qu'un palier théorique pour elle, & non une finalité
Elle est une star au Mexique. Elle vient d’obtenir son diplôme de psychologue et a pris la 50e place du classement Forbes des femmes mexicaines les plus influentes en 2015. Pourtant, elle n'a que 13 ans... Dafne Almazan n'est pas un cas isolé. Au Mexique, ils seraient près d'un million d'enfants-génies dont les capacités ne demandent qu'à être développées.
« Pour être honnête, ce n’est pas si difficile », répond Dafne Almazan lorsqu’USA Today lui demande comment fait-elle pour être si jeune et déjà surdiplômée. « J’essaie juste de gérer mon temps au mieux pour pouvoir faire tout ce qu’il me plaît. » Du haut de ses 13 ans, la jeune fille fait partie de ceux qu'on nomme les enfants « génies ». Elle vient d’être diplômée en psychologie et de terminer un cursus au Monterrey Institute of Technology à Mexico. Quand la jeune fille n’est pas en train d’étudier, elle enseigne le mandarin à d’autres petits génies, joue du piano ou part présenter ses projets scientifiques au Danemark…
[...] Au Mexique, et toujours selon USA Today, il y aurait près d’un million de jeunes surdoués sur 120 millions d'habitants. Mais seuls 4% d’entre eux arrivent à mettre leurs compétences intellectuelles au profit de la société, faute d’établissements spécialisés. La plupart sont d’ailleurs diagnostiqués, à tort, comme ayant une déficience mentale...
POUR LIRE la SUITE c'est ici !
Et puisqu'il est question d'une jeune fille intellectuellement douée, je vous conseille +++ la lecture du magnifique livre de Doris Perrodin-Carlen : "Et si elle était surdouée"
Cliquez sur l'image pour ouvrir :
"Et si elle était surdouée", désormais en vente chez Decitre :))
3 commentaires à “Dafne Almazan, plus jeune psychologue au monde… à 13 ans (Le Figaro Madame, octobre 2015)”
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C’est bien là le souci : un psychologue n’est pas un thérapeute. Un psychologue (sauf s’il a fait à la fois une formation spécifique + un travail sur lui-même) n’est pas formé à la psychothérapie mais à la psychologie.
Entièrement d’accord avec tes réflexions. Je trouve que ce titre décerné si jeune enlève de la crédibilité à cette profession. Entre la théorie et la pratique dans ce domaine bien particulier, il y a un monde et le fait de ne pas prendre en compte la majorité ( incluant la majorité « sexuelle ») est une faute. Que cette jeune fille valide sa partie « théorique » soit, mais elle va devoir attendre selon moi la majorité légale pour exercer…
Elle fera peut-être une très bonne psychologue pour enfants et jeunes ados.
On ne fait pas qu’apprendre des choses en vieillissant, on en oublie. On oublie la condition dans laquelle on était enfant, nos souvenirs sont réécrits à mesure qu’on y repense, on revoit les choses de notre enfance en se basant sur des normes sociales apprises plus tard plus qu’à partir du ressenti ou raisonnement qu’on avait à l’époque, etc.