La solitude des enfants doués (Arielle Adda pour le Journal des Femmes, décembre 2016)
Pile à l'heure
La chronique mensuelle d'Arielle Adda vient d'être mise en ligne en ce 15 décembre 2016...
Pour cette dernière parution de l'année, le psychologue spécialiste de la douance vous parle de "La solitude des enfants doués"
Un bien beau texte une fois encore
En voici un extrait :
Les enfants doués semblent souvent solitaires : c’est surtout manifeste dans une cour de récréation, quand ils n’ont pas pu trouver refuge dans la bibliothèque ou dans un couloir secret.
Cette solitude n’est pas surprenante : seuls les enfants dotés d’un goût certain pour le jeu sont à leur aise dans cette cour qui hérisse tant les autres. Les plus entreprenants trouvent même à cet endroit l’occasion de diriger des troupes qu’ils savent entraîner dans leurs initiatives. On peut penser que ceux qui se révèleront plus tard des chefs charismatiques, ne restent pas seuls durant les récréations, ils s’exercent déjà à commander des camarades enchantés de mimer de véritables batailles.
Sans recourir à ce cas extrême, des enfants doués à l’enthousiasme solaire ne restent pas seuls, toutefois, ils disent le plus souvent qu’ils ont « des copains, toute la classe en fait, mais pas d’amis ».
Il ne s’agit pas d’une sauvagerie indomptable, ni de la marque d’un trouble de la personnalité qui se révélerait au travers de relations sociales perturbées, mais d’une personnalité déjà bien dessinée, avec ses caractéristiques propres, rendant plus difficiles une intégration ordinaire.
POUR lire la SUITE de la CHRONIQUE du MOIS c'est ici !
Arielle Adda est également l'auteure de ces 3 livres de référence sur les personnes surdouées (enfants & adultes), qu'elle bilante, aide & écoute depuis des années :
- "Adultes sensibles et doués. Trouver sa place au travail et s'épanouir" (ma critique est à retrouver sur ce billet)
Cliquez sur la couverture du
livre pour plus de détails
- "L'enfant doué : l'intelligence réconciliée"
- "Le livre de l'enfant doué : le découvrir, le comprendre, l'accompagner sur la voie du plein épanouissement"
Cliquez pour ouvrir Cliquez pour ouvrir
.•*¨¨*·-: :-·* *¨¨*•.
.•*¨¨*·-: :-·* *¨¨*•.
6 commentaires à “La solitude des enfants doués (Arielle Adda pour le Journal des Femmes, décembre 2016)”
more »
Très bonne synthèse, j’apprécie particulièrement la conclusion (en italique) : avoir de vrais amis est un grand bonheur, mais statistiquement assez rare. Quelles sont les chances d’en rencontrer dans une classe d’une trentaine de personnes ? Qui sont ainsi rassemblées du seul fait de leur âge commun ?
Je dis souvent à mes enfants de prendre patience et de ne pas s’inquiéter. Ce n’est pas drôle l’école sans amis, c’est même très dur, mais ce n’est pas de sa faute ! Il faut le lui dire, sans pour autant accuser les autres enfants, qui parfois n’ont pas d’autre défaut que d’être différent de lui, avec d’autres centres d’intérêt, d’autres priorités, d’autres amusements.
Dédramatiser, après d’être assuré qu’il n’y a pas de harcèlement de quelque nature que ce soit (des questions croisées sont alors utiles), me semble important, surtout quand votre enfant présente une hypersensibilité bruyante, façon drama-queen, que l’on pourrait aisément confondre avec une exagération sans fondement…
tellement d’accord avec enfin des mots sur ce ressenti si difficile même adulte, j’aimerais tellement que mon fils passe de belles années au collège, pas comme moi
Quelle finesse et quelle justesse dans son propos !
La psychologue rencontrée à l’occasion du bilan pour ma fille lui avait demandé si elle avait des amis en classe, et elle lui avait fait cette réponse « Oh j’en ai plein ! » mais sans toutefois pouvoir en citer un(e) seul(e)… Je l’ai observée quelque fois de loin dans la cour de la maternelle à l’époque, après l’avoir déposée, et je voyais ma fille s’isoler dans un coin de la cour, observer un moment, et se mettre tout à coup à courir à côté d’un autre enfant attrapé au vol en essayant de reproduire ses gestes, son attitude…
Aujourd’hui en CM2 c’est une petite fille très sociable, mais qui se fait une très haute idée de l’amitié, et de son exclusivité. Elle n’a pas de véritables amis à l’école, plutôt dans ses activités et avec des enfants de notre cercle d’amis. Elle compte très fort sur le collège pour enfin trouver cet(te) ami(e) idéalisé(e), je souhaite de tout mon coeur qu’elle ne soit pas déçue ! Ce que je ne lui dis pas c’est que moi-même à mon âge, les relations sociales et leurs codes, sorti d’un cercle d’amis proches, m’apparaissent toujours comme un mystère…
Oui tout cela est vrai, mais cela perdure aussi souvent à l’âge adulte malheureusement….Ce n’est pas avec mes collègues de travail que je peux parler des THQI de mes enfants, on penserait que je me vante. Et puis je suis assez sidérée d’entendre mes collègues énoncer des vérités éducatives dont l’inutilité et la rigidité me perturbent, s’extasier sur des phrases sibyllines de la part de leurs rejetons quand les miens au même âge penseraient que ces enfants sont « limités ». Je peux en parler avec une poignée d’amis sincères dont certains ont même des enfants comme les miens, mais malheureusement nous vivons tous loin les uns des autres à cause de nos boulots respectifs et nous nous voyons au mieux 2 ou 3 fois l’an pour quelques heures. J’envie ceux qui ont la chance au quotidien, en dehors de leur cercle familial proche, de pouvoir parler de certaines choses sur un pied d’égalité, sans se « surveiller » de peur de dire quelque chose que les autres pourraient mal interpréter (pensant « vantardise ») ou de peur qu’on ne me prenne en grippe quand j’explique pourquoi je rejette l’homéopathie et le « bio » à tout prix pour mes enfants. Dans le milieu pseudo « bobo » où je travaille, toutes les mères rejettent plus ou moins l’allopathie, rechignent à faire vacciner leurs rejetons, ne jurent que par l’aromathérapie et le « bio » mais conduisent au diesel parce que c’est moins cher, fustigent la clim parce que c’est malsain mais mettent le chauffage à fond pour être en t-shirt en hiver au bureau, encensent le tri sélectif mais n’éteignent jamais une lumière inutile…bref, je note toutes les contradictions et cela m’est bien difficile de lier une relation autre que superficielle, d’autant qu’entre elles/eux bien que totalement différents ils se comprennent bien et je me sens toujours sur la touche. Les quelques fois où je dis ce que je pense et essaie de développer mes points de vue, on me prend pour une folle. C’est lassant à la longue. Alors je me mets en retrait et je fais un effort incommensurable pour assister, par exemple, au repas de Noel de l’entreprise lors duquel je n’aurai donc rien à dire et lors duquel je devrais entendre toutes sortes d’inepties qui se classeront de la plus petite à la plus grande dans mon esprit, tout en gardant le sourire. Je ne me satisfais pas de conversations anodines et je trouve qu’il y a bien d’autres sujets à aborder que nos enfants, mais ça, ce n’est pas de l’ordre du possible là où je bosse…
Bonjour Rainbow,
Comme je partage votre ressentie…mais je n’arrive pas a faire l’effort d’assister aux repas de noel et autre, cela me demande trop d’énergie. Et j’ajouterai comme sujet horripilant grave les propos homophobes en tout genre…par des personnes qui se disent très ouvertes, au secours.
Heureusement, on a notre famille, nos enfants…
Courage !!
Un sujet délicat traité avec justesse.
Cette chronique me rappelle l’entrée en 5ème de mon fils. Anciennement inscris dans une institution catholique, suite à un déménagement, nous l’avons placé dans un petit collège en cours d’année. N’ayant pas connaissance du programme en cours, il a dès les premiers jours répondu aux interrogations écrites dans différentes matières. Ses notes étaient parmi les meilleures, voire la meilleure. Il lui a été impossible d’intégrer la classe, comme de se faire des petits copains. Etant d’une nature réservée et presque secrète cela ne nous a pas étonné jusqu’au jour où ses notes ont dégringolé ! Nous avons cherché à comprendre la raison de ce changement et découvert que Paul était persécuté durant les récréations et n’avait d’autre recours que celui d’aller s’enfermer dans les toilettes.
Pour lui, avoir de mauvaises notes, c’était « l’espoir « de pouvoir intégrer le groupe, ne plus être différent.
Paul a tout de suite été détecté par les élèves comme dangereux au sein d’une classe dont le niveau scolaire demeurait assez bas. Nous n’avons eu de solution que celle de le replacer dans un établissement privé.