« Je ne suis pas autiste » : moi, je le suis, Monsieur Fillon. Et ce n’est pas une tare (Le plus de L’Obs, mars 2017)
Hier soir, François Fillon était l'invité de Laurent Delahousse dans le 20 heures de France 2.
Et le candidat a largement dérapé, à plusieurs reprises tout au long de son échange sur la plateau du JT
Ce à quoi j'ai répondu sur Twitter, depuis mon compte des Tribulations d'une Aspergirl, le second blog consacré aux Troubles du Spectre Autistique
J'ai posté 2 tweets. Dès la première phrase, en réaction immédiate à la première déclaration :
"J'suis pas #autiste" dit @FrancoisFillon sur France 2 >:(
Et ça continue... l'autisme est qq chose que l'on agite comme une insulte :'( 👎— Tribuℓations Δsprgrℓ (@TribulAspergirl) 5 mars 2017
Puis à la fin du journal, lorsque le candidats Les Républicains réitère, juste avant la cloture de l'interview :
Moi je suis #autiste #Asperger monsieur @FrancoisFillon, & suis blessée par cette phrase répétée 3 fois sur le plateau du JT de @France2tv
— Tribuℓations Δsprgrℓ (@TribulAspergirl) 5 mars 2017
Ce dernier a été fort relayé, reTweeté, liké, au point qu'il soit cité dans différents articles ce matin, comme celui de L'Obs ou du Huffington Post
C'est pourquoi Louise Auvitu, journaliste chez Le Plus de L'Obs a souhaité me consacrer cet article : "« Je ne suis pas autiste » : moi, je le suis, Monsieur Fillon. Et ce n'est pas une tare"
En voici les premières lignes :
LE PLUS. "Je ne suis pas autiste". Cette phrase, François Fillon l’a répétée plusieurs fois durant son passage au JT de France 2 dimanche 5 mars. Le candidat à la présidentielle s’est attiré les foudres de nombreux internautes, dont Alexandra Reynaud. Diagnostiquée autiste Asperger à 32 ans et auteure de "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres" (à paraître), elle a été choquée par l’utilisation de tels mots.
Hier, alors qu’il était interviewé sur le plateau du journal télévisé de France 2, François Fillon a déclaré qu’il n’était "pas autiste".
Ces mots, il ne les a pas prononcés qu’une seule fois, mais à plusieurs reprises, excluant ainsi une simple maladresse. Je regrette que Laurent Delahousse n’ait pas eu le réflexe de réagir.
Dans la bouche de Monsieur Fillon, être autiste était perçu comme quelque chose de péjoratif. À sa manière de le dire, il sous-entendait que les personnes autistes sont butées, vivent dans leur bulle et n’entendent pas ce qu’on leur dit.
François Fillon se trompe totalement. J’ai 37 ans, je suis autiste Asperger et je m’en porte très bien. Ce n'est pas une tare.
Un QI supérieur à 145
Tout a débuté à 29 ans grâce à mon fils. À 4 ans, il avait appris à lire seul. Pour moi, il n’y avait rien de bien étonnant puisque j’avais moi-même appris à parler et à lire très tôt. Ma mère, qui est enseignante, m’a dit que c’était peu conventionnel et qu’il valait mieux faire quelques tests pour en savoir plus. Ce que nous avons fait.
POUR LIRE la SUITE c'est ici !
Et la fameuse interview :
✏ Et pour aller au-delà du blog, je suis l'auteure de trois ouvrages parus aux éditions Eyrolles :
- "Les Tribulations d'un petit zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" paru en juillet 2016, préfacé par Arielle Adda & le Dr Gabriel Wahl
- "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres". Un regard unique en France sur le combo syndrome d'Asperger / haut potentiel intellectuel, paru en 2017, préfacé par le Dr Laurie-Anne Sapey-Triomphe & postfacé par le Pr Laurent Mottron ❤
- "L'Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force", paru en 2018 dans la collection très particulière (& en quadrichromie ) "Parents au top"
Cliquez pour ouvrir Cliquez pour ouvrir
22 commentaires à “« Je ne suis pas autiste » : moi, je le suis, Monsieur Fillon. Et ce n’est pas une tare (Le plus de L’Obs, mars 2017)”
more »
Bravo, bien dit !
Madame,
On a bien compris que vous ne voterez pas pour M. Fillon aux élections présidentiel !
Sachez quand même, et aillez l’honnêteté d’en informer vos lecteurs que Madame Fillon est actuellement marraine de l’association Asperger Aide France…
Cordialement,
Xavier
Belle démonstration de réaction SANS avoir lu mon interview, puisque je précise tout ça à la journaliste de L’Obs
Alexandra
Tu aurais peut-être dû expliquer qu’il fallait cliquer sur le lien, puis attendre que la page s’ouvre, puis lire l’article ?
SURTOUT je pense qu’il faut expliquer que lire l’article n’est PAS une option, et même surtout « fortement » recommandé.
Mais bon, cela sous-entend que le commentateur a « envie » de faire un commentaire intelligent et non pas de laisser un commentaire comme le chien laisse sa pissouille en chemin histoire de dire « Z’avez vu ? Je suis passé par là ! »
Une autre réponse à Fillon de la part d’une autre Autiste Asperger :
http://www.huffingtonpost.fr/julie-dachez/cher-francois-fillon-ce-que-des-milliers-d-autistes-et-moi-meme-voulons-te-dire-JT/
Le fait que Madame Fillon soit marraine d’une association qui aide les personnes autistes ne diminue en rien la gravité des propos de son mari.
Je dirais même que ça les rend encore plus condamnables.
En effet, outre son champ lexical qui, j’en suis sûre, est suffisamment étendu pour qu’il puisse assez facilement utiliser un adjectif neutre ne visant pas une partie de la population qu’il entend diriger, Monsieur Fillon devrait être sensibilisé à cette forme de fonctionnement particulière qui n’a, comme toues les autres, pas vocation à devenir un adjectif qualificatif.
Vraiment honteux, il devrait présenter ses excuses au plus vite, inadmissible, la dernière fois que j’ai entendu ces genre de phrase, c’était dans la bouche de pré-ados de 12 ans, ce qui n’est déjà pas acceptable mais alors venant d’un candidat à la présidence de la république qui est supposé avoir une certaine maturité et ouverture d’esprit… heureusement que certains médias réagissent et que les gens se rendent compte de l’absurdité et la bêtise de ses propos !
Ben moi, même si j’ai tiqué, cela ne ça m’a pas choquée… Et pourtant je suis concernée aussi.
Je l’ai entendu comme une expression, pas comme une insulte. Quand je râle dans ma voiture et que traite intérieurement le conducteur d’en face « d’espèce d’handicapé du volant », c’est une expression. Je ne suis pas dans l’insulte ou le dénigrement des handicapés. Dont je fais partie, soit dit en passant.
L’autisme, c’est l’autisme. On voit bien ce que cela veut dire : difficulté dans les interactions sociales et repli sur soi. Ben voilà. Ça définissait ce qu’il voulait dire.
Par ailleurs, pour aller au bout de ma réflexion, je trouve ça plutôt bien que l’on utilise ce mot « d’autiste » dans le langage courant. Cela veut dire que l’on reconnait ce qu’il y a derrière. Rappelez-vous, il y a quelques années, le mot « homo » était chuchoté, honteux. Aujourd’hui, il est rentré dans le langage commun, et le statut de l’homosexualité n’est plus à remettre en cause.
Souhaitons donc qu’à coup « d’autiste », il en soit de même dans quelques années pour toutes les formes d’autisme… :0).
il n’est pas autiste! Heureusement pour eux ce serait mal les représenter ,quel ÂNE !!!! « Hi!HAN!!
autisme. Trouble du développement neurologique caractérisé par une altération des interactions sociales (repli pathologique sur soi), de la communication (langage) et du comportement. Au figuré, par exagération. Déni de réalité qui pousse à s’isoler et à refuser de communiquer, et, particulièrement, d’écouter autrun.
(Source dictionnaire larousse)
Je ne voterai pas pour fillon mais au sens figuré, l’emploi du mot autiste dans le contexte de cette interview n’a rien d’insultant ou alors il faut changer le dictionnaire. Si quelqu’un dit je ne suis pas sourd, aveugle, etc. (Et je défie bon nombre de gens de m’affirmer qu’ils n’ont jamais employé au sens figuré ces termes), il faudrait aussi leur faire un procès ?
Vous l’avez écrit. il faut changer le dictionnaire.
Ou alors mettre la même chose à mongolien « je ne suis pas mongolien, je comprends », par exemple, à juif « il fait son juif » (il est radin) à arable, « c’est du travail d’arabe » etc.. c’est exactement la même chose.
Je suis absolument d’accord. Le Larousse devrait peut-être penser à revoir cette définition….
Ah non pas de politique sur votre site ! Je comprends que vous avez été profondément choquée par les propos de Monsieur Fillon, ceci dit, ne laissez pas les journalistes prendre le pouvoir sur les élections !!! et vous êtes tombée dans le panneau…
Bien cordialement
Il ne s’agit absolument pas de politique ! Ma réaction aurait été la même face à d’autres
Alexandra
D’accord avec Armelle… On vient sur votre blog pour vos trouvailles, votre veille autour de la zebritude et de la sphère autistique. Pas pour y faire de la politique.
Si un jour, vous deviez aller porter la parole des intérêts zebresques et autistiques auprès d’un gouvernement, quel qu’il soit, on en reparlera. Mais d’ici là, pitié, ne rentrez pas dans le buzz des « petites phrases » qui tournent en boucle quotidiennement sur internet au gré des lubies et énervements de chacun. Une espèce de « foin » médiatique, qui, pour les « autistes » que nous sommes est déjà 1000x trop bruyant. Et qui fait qu’à ne regarder que la forme, on en finit par en oublier le fond…
C’est vraiment la dernière chose que l’on peut reprocher à Alexandra…et dire que le public de ce blogue est « censé » être HPI…aucun recul, c’est triste…
Dire qu’Alexandra « parle de politique » me semble une interprétation complètement à côté de la plaque.
Ici M. Fillon n’est pas considéré en tant qu’homme politique, mais comme personne publique à forte exposition médiatique. Ça aurait pu être les propos d’en présentateur télé, d’un sportif professionnel, d’un acteur célèbre, d’un youtuber, etc – la réaction d’Alexandra aurait été exactement la même.
Les propos de ces personnes publiques sont importants ; leurs mots devraient être pesés, car ils seront entendus et absorbés par un très grand nombre de personnes. La notoriété engendre des responsabilités, en particulier chez les personnes censément intelligentes et instruites.
Pour en revenir à la notion d’insulte j’ai trouvé très intéressant l’argument de ceux qui parlent d’expression du langage courant, sans réelle connotation péjorative dans l’intention. À première vue cet argument se tient.
Mais à y réfléchir, je pense que plutôt de revoir à la baisse l’expression « je ne suis pas autiste » et de la ravaler à « d’innocentes » expressions telles que » radin comme un juif », « je ne suis pas débile », « ne fais pas ta chochotte », « t’es triso ou quoi ? », il serait peut-être pertinent de voir la chose à l’envers. Se dire que c’est peut-être l’occasion de réfléchir à purger de notre vocabulaire ces expressions affadies et banalisées par l’usage, qui sont réductrices et peuvent blesser. Les mots ont un poids et leur utilisation détournée peut être insidieuse…
Le blog d’Alexandra n’est peut-être pas politique stricto sensu mais pourtant, sur le site, nous les parents de HQI, de DYS, d’Aspie et autres « phénomènes » hors-normes nous déplorons sans cesse le manque d’informations et d’actions au plan local, régional, national, à l’école, au collège, au lycée, dans les études supérieures ou les branches pro, dans les SEGPA, dans les entreprises, dans les services publics, concernant les problèmes qu’affrontent nos enfants ou que nous affrontons nous même pour les aider à trouver leur place à l’école d’abord, puis au collège, au lycée et dans la vie active, sans être marqués du sceau de la différence, sans être stigmatisés dans le discours courant pour certains en tant qu » »Autistes », comme d’autres de « Mongoliens », de « grosse tête » ou tout autre épithète ayant pour but de discriminer une personne sur un trait neurologique. C’est aussi inacceptable que d’être désigné comme « poupin », « negro », « arabe », « pédé » et autre joyeusetés. C’est odieux et c’est en réalité une lutte éminemment politique que cette lutte pour l’égalité des chances à l’école, pour l’égalité de la prise en charge des enfants et des parents dans la difficulté, pour la formation des enseignants aux problèmes qui se posent à ceux qui ne sont pas neuro-typiques, pour la formation neuro-scientifique des psychologues et l’abandon des dogmes éculés tels que la psychanalyse qui font plus de mal que de bien. Cette lutte « politique », la plupart des parents la mène sans la nommer ainsi, aux seins d’associations à but non lucratifs, la mène autour d’eux en commençant par en parler à la famille, aux amis, aux enseignants, aux professionnels de santé, Ils se forment « sur le tas de la vie » et par la-même ils interpèlent, ils défendent, ils aident à l’amélioration de la compréhension de tous nos « phénomènes hors-normes » et ont libéré une parole et provoqué une visibilité médiatique et éditoriale qui a permis en deux décennies de faire évoluer les choses même si tout n’est pas parfait et s’il reste beaucoup à faire. C’est bien parce que les parents se prennent en main, se prennent PAR LA MAIN, s’encouragent, échangent, s’entraident pour faire avancer la cause de leurs enfants que les choses changent même si ce n’est pas assez rapide. Et ça c’est POLITIQUE, quoi qu’on en dise. Ce n’est aux mains d’aucun parti comme pour les Restau du coeur mais ce devrait être l’affaire de TOUS les partis.
On aurait tendance à penser comme toute cause « sociale » que ce serait plutôt une lutte qui s’encrerait à gauche, mais la vérité c’est que sur le terrain, dans les associations, les parents de gauche ou de droite, catholiques, athées, musulmans, blancs ou noirs, aisés ou pauvres, N’IMPORTE QUI peut-être concerné. Et les gens ont à coeur de faire avancer les choses et ça marche, car ce n’est pas pour leur enrichissement personnel, même si au départ c’est leur enfant qui prime, mais quand on se rend compte qu’à plusieurs on est REELLEMENT plus forts et que ça n’est pas qu’un cliché, il y a engagement, il y a une forme de lutte.
Pourquoi le Téléthon? Pourquoi les Restau du coeur ? Pourquoi le SIDACTION ? Pourquoi les Gay Pride ? Pourquoi EMAÜS ? Pourquoi l’ANPEIP ? Pourquoi ce blog ? … si ce n’est pour faire avancer les choses puisque les « politiques de métier » qui devraient être au service des gens et de la collectivité préfèrent voter des lois qui leur accordent des immunités et des augmentations de crédit pour eux-même plutôt que d’inclure les VRAIES préoccupations quotidiennes des gens dans leurs programmes politiques ? Le rapport Delaubier est né grâce à ces luttes « non politiques » et il a été pris en compte par l’éducation nationale, même si peu de parents le connaissent avant d’être confrontés à des problèmes avec l’école.
Moi j’ai tendance à penser que TOUT est politique ou en tout cas beaucoup de choses. Pourquoi laisser la politique à ceux qui la dévoient, en font un cirque médiatique et la tournent en ridicule, alors que c’est quelque chose de noble, d’utile et d’important ? La politique n’est pas un gros mot et elle n’est selon moi pas l’apanage de types en costard qui se prennent trop au sérieux (grosso modo ce que pensait Coluche) alors qu’ils ne sont que ridicules ou au mieux affligeants.
Pour moi, Madonna est politique, Grey’s Anatomy est politique, Les télécrochets sont politiques, les émissions de divertissement aussi ( et pas seulement celles des bobo ).
Pour moi, s’exprimer librement et dire ce que l’on pense, c’est politique.
Merci rainbow !!!!quand certains se déchaînent a crier qu’il ne faut pas politiser simplement parce qu’une personne se manifeste sur ce qui l’a touche,d’autre profite pour jeter leur venin en la taxant de se servir de l’autisme pour ce faire une pub.je suis triste ,vraiment triste de lire qu’il faut en GROS,SE TAIRE!!!!!quoi qu’il en soit,tout cela renforce et confirme mon combat ,malgré les coups de différent horizon
La majorité des associations « loi1901 » ont été créées sur des statuts banals, tenant sur quelques lignes, permettant ainsi à quiconque de s’y introduire en bonne place. Au final, les assoces créées de bonnes volontés se sont retrouvées plombées par des personnes avides d’une image valorisante qui bluffe Mr « Verdillon dit le 6 mars 2017 à 17:50″… Comme beaucoup, se laisse avoir.
Depuis 1981, on ne compte plus les dizaines de milliers d’assoces qui ont aidé d’abord les élus eux-même, surtout très bien cachés derrière.
A tous ceux qui parlent des ASSOCiATiONS comme un nirvana social : informez-vous sur leurs statuts et leurs responsables, et leurs réalisations concrètes, et leur historique, afin de pouvoir en juger, ou simplement même en parler,
surtout avant d’en faire la _promotion_ sans rien en savoir.
—*Rempli ta tête avant de faire le perroquet*–
Madame Gabrielle veut esquiver la réalité, mais elle n’avancera RiEN dans un débat où la Politique a son rôle,
celle de relier les citoyens dans l’existence quotidienne. Mais le sens du MOT politique s’exerce pour chacun
et nous tous dans sa définition rappelée ici: