Les artifices de l’intelligence: une philosophe face à l’IA (Les Inrocks, août 2017)
Un article que j'ai trouvé vraiment intéressant, relatif aux neurosciences, à l'Intelligence Artificielle (la fameuse IA) & aux réflexions philosophiques qui vont avec ces nouvelles connaissances
Paru dans les Inrocks, il est signé Jean-Marie Durand.
Son titre : "Les artifices de l’intelligence: une philosophe face à l’IA "
Avec la philosophe Catherine Malabou, dont l'essai “Métamorphoses de l’intelligence“ est à paraître aux PUF ce 30 août
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détails de "Métamorphoses de l’intelligence"
Un extrait de ce papier :
Attentive aux avancées des neurosciences, la philosophe Catherine Malabou révise dans son essai “Métamorphoses de l’intelligence“ ses intuitions sur la plasticité neuronale, en observant que les nouvelles découvertes sur l’intelligence artificielle invitent à dépasser l’opposition entre le cerveau naturel et la machine.
Peu de philosophes contemporains semblent autant que Catherine Malabou attentifs aux avancées des neurosciences qui affectent nos manières d’exister. Depuis des années, elle explore, en philosophe concernée par l’horizon des sciences cognitives, les effets insoupçonnés de la biologie sur la réflexivité. Elle repense la manière dont, au fond de nous autant qu’à la surface, vie biologique et vie symbolique s’enchevêtrent, comme le soulignait avec force son magistral essai paru en 2014, Avant demain. Epigenèse et rationalité (PUF), ou même dix avant, son livre Que faire de notre cerveau ? (Bayard).
Cette porosité entre vie biologique et vie symbolique se manifeste avant tout dans le fonctionnement du cerveau, lieu privilégié de ces croisements infinis. C’est au mystère indicible de ce cerveau qu’elle s’attache dans son nouveau livre, Métamorphoses de l’intelligence, moins pour valider ses premiers travaux que pour, au contraire, en dégager des enseignements renouvelés.
[...] Sa réflexion sur les métamorphoses de l’intelligence procède donc du constat sans appel qu’elle fait d’une alliance inédite de la biologie, de la philosophie et de cybernétique.
“La fragilité des frontières entre intelligence et intellect, cerveau et intellect, machine et intellect, intelligence naturelle et intelligence artificielle, est devenue si manifeste qu’elle interdit tout partage assuré entre le biologique, le mécanique et le symbolique“, écrit-elle.
Au fond, qu’est-ce que l’intelligence sinon la capacité d’adaptation logée en nous, la possibilité de tirer parti du hasard, d’interpréter un signal ambigu, d’établir des similitudes ou des différences là où il est difficile de les voir, de tisser des relations entre des éléments qui n’ont apparemment pas de points communs ? Catherine Malabou souligne que “l’intelligence constitue la part métamorphique du vivant“. Mais d’où et comment surgit-elle ?
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