Le surdouement intellectuel (Le Portique, avril 2006)

Extrait d'un article sur le surdouement intellectuel, par Kathleen TAMISIER (sociologue de formation, ayant soutenu à l’université Paul Verlaine de Metz un mémoire de D.E.A de sociologie intitulé « Les enfants surdoués : construction de la compétence parentale ». Actuellement doctorante en sociologie, elle réalise sa thèse sous la direction de Richard Lioger au sein du Laboratoire ERASE de l’université de Metz.)
Il s'agit d'une archive des Cahiers de la recherche (Cahier 3 2005), qui a été mis en ligne sur le site Le Portique le 15 avril 2006 :

 

Tout individu ayant accès aux mass-médias a aujourd’hui entendu parler du « surdouement »1, tout du moins des enfants qualifiés de « surdoués », et s’est peut-être déjà forgé sa propre opinion du phénomène. Si l’on s’en tient aux représentations parmi les plus communément partagées de ces enfants, on s’aperçoit que celles-ci se limitent bien souvent à des stéréotypes. Notre travail de thèse en sociologie va montrer que, loin des idées reçues, être un enfant « surdoué » ne favorise pas forcément la réussite scolaire et sociale. Les données statistiques2 fournies par l’Association Française pour les Enfants Précoces (AFEP) révèlent que le surdouement constitue bien souvent un handicap. Selon ces statistiques, seul 1/3 de ces enfants sont de bons ou de brillants élèves à la fin de la classe de 3ème, 1/3 sont en situation d’échec scolaire et 1/3 sont moyens ou médiocres, et parmi ceux-ci, on en « sauvera » la moitié au prix d’un ou deux redoublements. Au total, la moitié des enfants surdoués ne font pas d’études supérieures du tout ou entreprennent des études qui ne mettent pas réellement en évidence leurs potentiels intellectuels et leurs capacités. De ce fait, le surdon intellectuel est à la source de nombreux problèmes chez l’enfant, sur le plan psychologique, scolaire et familial notamment, et nécessite une prise en charge particulière. Ainsi, le sort de ces enfants « hors norme » n’est pas aussi enviable que certains peuvent le croire. Il est donc nécessaire de dépasser les préjugés3 formulés à l’égard de cette population d’enfants afin d’appréhender de manière approfondie la réalité du phénomène dans le cadre d’une démarche sociologique.

Ce travail de recherche a pour objectif principal de s’intéresser à l’impact de la révélation du surdon intellectuel au sein de la sphère familiale, et, plus précisément, aux parents qui sont confrontés aux capacités intellectuelles « hors norme » (Siaud-Facchin, 2002) de leur(s) enfant(s).

A partir d’entretiens avec des parents d’enfants surdoués et de leurs récits de vie, nous tentons d’appréhender le surdouement du point de vue de ses pratiques : pratiques familiales, sociales, mais aussi scolaires, qui trouvent des conditions de possibilité nécessaires - bien que non suffisantes - dans l’origine et l’appartenance sociales de ces familles. Nous proposons donc une approche sociologique du surdouement « en pratiques », du point de vue des familles qui s’y engagent, une approche de ce qui se passe « pendant » le surdouement, autrement dit, une approche de ce que les parents d’enfant(s) surdoué(s) « font » durant la période qui suit la révélation du don.

 

 

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