Pourquoi je n’en parle pas dans la vraie vie ? (partie 2/2)
( suite & fin du billet en 2 parties, commencé par là )
D'abord, qu'est que j'appelle "la vraie vie"
Sans doute celle en opposition à la liberté (relative, au fond) offerte par le Net !
Celle qui, malheureusement, ne permet pas si facilement de faire tomber les frontières de toutes sortes (frontières sociales comme culturelles ou bassement géographiques).
Ceci dit, ne vous méprenez pas, je ne qualifie pas pour autant le Net de "fausse vie". Ça ne convient pas vraiment à la vision que je me fais d'Internet
Certains y voient là une formidable opportunité de se cacher derrière un écran de fumée & de vivre une vie virtuelle.
Personnellement je ne conçois pas ma relation au Net comme un exutoire, je suis moi dans la vie de tous les jours, comme sur la toile. Pas de tricherie ou de dissimulation dans ma façon d'aborder cet outil merveilleux, car il est à mes yeux un fabuleux outil de communication, bien plus authentique que d'autres.
Le Net a néanmoins ceci d'extraordinaire (au sens littéral du terme) qu'il nous libère de nombreuses contraintes. Il simplifie énormément les relations en supprimant les convenances, les codes un peu idiots.
Il rapproche & facilite le contact. Il permet d'aller sans détour au cœur des sujets qui nous intéressent & dont on a tapé les mots clé dans notre ami Google !
Les forums de discussion sont en revanche une des branches de la toile que j'affectionne le moins.
Ils sont souvent le théâtre d'échanges agressifs, stériles, répétitifs, mal compris, dans lesquels les insultes fusent & où le respect d'autrui n'a plus aucune raison d'être (étant radicalement anéanti par un sentiment d'impunité totale prodigué par la virtualité des intervenants, dissimulés derrière un pseudo).
Mais ceci est un autre problème...
Je préfère donc assurément les contacts directs, sans intermédiaire, que j'estime (peut-être à tort !?) plus francs, plus sincères (ou en tous cas, moins biaisés) & surtout plus privés, que les échanges via les forums ! Il y a pléthore de moyens de communication divergents des forums : blog, emails, réseaux, messages instantanés
Bref, pour en revenir à mon idée de départ, je disais donc que dans la vie courante, je n'en parle pas. Je ne fais jamais allusion - encore moins étalage - à mes zébrures. Je réserve ça à ce blog ( ) & aux quelques personnes que je côtoie par rapport à ça via Internet (sur FaceBook, notamment).
Jamais, pas même à l'instant où j'ai pris conscience de mon surdouement, je n'ai jamais éprouvé le besoin (que semblent souvent avoir de nombreux surdoués) de rencontres physiques & "réelles" avec d'autres personnes douées.
Probablement parce que je suis, aussi, autiste Asperger !?
Je précise qu'à l'époque de l'écriture initiale de ce billet, je ne me savais pas encore Aspie, & mettais tout ça sur le compte de ma nature très indépendante & solitaire (à la lumière du diagnostic de SA, cela prend bien sûr une forme plus profonde encore).
Peut-être aussi parce que j'ai une famille (un zébrillon, un z'homme) & bien dans ma vie.
J'ai remarqué que de nombreux surdoués en recherche de rencontres rayées étaient célibataires ou mal dans leur couple, ceci expliquant sûrement en partie cela...
La prise de conscience du surdouement leur faisant probablement imaginer (à tort à mon avis !) que le remède à la solitude qui leur pèse tant réside dans le fait de trouver un(e) partenaire amoureux monochrome, ou encore trouver un groupe de HP censé garantir une entente idyllique. Si ce peut être vrai, ce n'est pas pourtant systématique !
La question n'est pas tant, je crois, célibataire ou en couple, avec ou sans enfant, mais plutôt "entouré par des gens avec qui l'on peut partager des idées" ou non.
C'est sans doute là que se jouent beaucoup de choses ! Car on peut être très entouré... & néanmoins seul dans ses pensées, sans personne susceptible de les partager, d'en discuter
J'ai pour ma part la chance d'avoir sur le plan qualitatif des possibilités d'échanges & de débat avec mes proches
Il m'a été donné de rencontrer sur la toile d'autres HPI de partager avec eux des discussions parfois passionnantes comme souvent également à fait banales, mais souvent avec un brin de malice très agréable (comme aussi d'échanger avec BEAUCOUP de difficultés & d'incompréhension avec quelques HPI &/ou Aspies fort irritants...). Il y a de tout, dans le monde du haut ou très haut Quotient Intellectuel, aussi !
Que ce soit par le biais de Facebook, de forums ou de ce blog, j'ai pu me rendre compte qu'il y avait bien sûr certaines similitudes dans les expériences de chacun, & même parfois de grandes surprises.
Comme par exemple le fait de mettre ma machine à penser sur "off" Expérience très étonnante de lire des messages me disant "Ça alors, moi aussi !", quand on s'est toujours cru être la seule à le faire...
Mais, il y a aussi de très nombreuses différences & dissonances. Et je dirais, heureusement !
Seulement celles-ci sont moins mises en évidence dans un premier temps, quand il y a une volonté manifeste de ne prêter attention qu'aux points communs, quand chacun est à tous prix en recherche de "compréhension", de "communion", de "famille zébrée"
Avant d'être surdoués, nous sommes tous des individus, uniques, possédant une part d'ombre & de lumière, dotés d'une personnalité & d'une histoire qui n'appartiennent qu'à nous.
Pourquoi donc vouloir se persuader que "le monde des surefficients intellectuels" serait un univers merveilleux où chacun serait écouté & compris, un peu à la manière du pays des Bisounours
Si tel était le cas, cela impliquerait que le surdouement lisserait, gommerait littéralement les traits de caractère de chacun (pour ne pas dire les défauts ) !
Le monde est divers & c'est en cela qu'il est merveilleux
Devenir M's, ça vous tente ? Je vous imagine, derrière votre écran :
"Mais qu'est-ce donc "
Hum !? Fan de Matthieu Chedid peut-être ???
Perduuuu !
Absolument rien à voir avec M, le fils Chedid. Devenir M's, ou Mensan, est le fait de devenir membre de MENSA. C'est une organisation internationale, fondée à l'origine à Oxford, Grande Bretagne, en 1946.
Elle regroupe en principe des gens faisant partie des 2% de la population, c'est à dire totalisant un score total de QI supérieur ou égal à 132 (sur l'échelle de Weschler).
Intriguée par ces tests d'admissibilité, je m'y suis inscrite à l'époque. Pas par espoir d'y côtoyer d'autres surdoués, mais véritablement poussée par ma curiosité maladive (c'est un vilain défaut... je sais ! ).
J'étais très excitée à l'idée de passer ces tests, je m'en étais fait une image calquée sur le WAIS-III, imaginant cette séance comme un petit moment de jeux stimulants & divertissants.
Bref, un vrai bon moment en perspective, comme la passation de mon bilan avait été pour moi quelques heures très agréables avec des choses rigolotes & particulièrement faciles !
J'étais loin du compte. Cela se présentais alors de la manière suivante, 3 séries de :
- 40 dominos (20 minutes)
- 45 matrices (20 minutes)
- 11 pensées à interprêter (15 minutes)
La séance s'est révélée à mon sens fort décevante, car très très ennuyeuse (pour ne pas dire rébarbative ), ultra répétitive & pour le coup, simpliste.
En clair : pas fun du tout & dans un esprit très vieillot, collant à la parodie des activités-type pour intello à lunettes double foyer que l'on voit dans les mauvais sketchs
Autre point qui m'avait contrarié & auquel je n'ai cessé de penser pendant cette longue & revêche séance : comment extraire de ces 3 seuls petits tests binaires un calcul de "QI" qui veuille dire quelque chose
Quand le WAIS est composé de 11 subtests obligatoires (+ épreuves optionnelles & bien souvent des tests cognitifs &/ou de personnalité), se déroule sur au moins 2 heures... il y a une différence de taille entre les 2
Je n'ai finalement pas adhéré à Mensa, car au fond je savais que je n'avais pas particulièrement envie de faire partie d'un cercle fermé (pas plus à Mensa qu'ailleurs).
Mais ma curiosité avait été piquée, & je voulais aller voir de quoi il s'agissait. J'aime expérimenter les choses par moi-même, j'ai besoin d'aller au bout de ma réflexion !
Personnellement je trouve la démarche d'adhérer à ce type de clubs non pas élitiste (quoi que... mais c'est là le fondement même des clubs sur ce thème ! On ne peut donc pas le leur reprocher & l'idée ne me choque absolument pas ) mais surtout terriblement réductrice.
Considérer l'autre pour un petit élément de sa personnalité (son QI) sans le regarder dans sa globalité. Les membres ne sont pas des personnes à part entière, mais des percentiles...
Donne-moi ton QI & je te dirai si on peut être amis...
C'est plutôt ça, qui me gène dans ce genre de clubs. Et puis comme je le disais plus haut, je ne ressens pas le besoin d'être physiquement en rapport avec des "comme moi"
Je force sans doute un peu (beaucoup ?!) le trait... mais il y a quand même de ça dans l'esprit de l'organisation ou en tous cas, de certains (pas tous !!!) de ses adhérents.
De façon générale, je n'ai jamais ressenti le besoin ni même l'envie de m'enfermer dans un groupe. Au contraire, j'ai toujours eu horreur & presque peur de ça.
Je n'ai jamais eu l'esprit d'équipe
Et rien n'a changé à ne niveau-là depuis que j'ai pris connaissance de mes rayures...
L'idée même de mouvement collectif me fait fuir (& alors que j'aime beaucoup la politique par exemple, pour ces raisons là, je me suis toujours refusée à adhérer à un parti). Entrer dans ce genre de cercle très délimité signe à mes yeux la fin de l'indépendance d'esprit.
Autre point à souligner & à prendre en compte dans le cas d'adhésion à un groupe, un club : le spectre des sectes, qui rode autour de tout ce qui a trait au "développement personnel". Certaines d'entre elles se sont emparé du sujet du surdouement, très à la mode depuis quelques années avec la sortie de nombreux livres sur le sujet. Par exemple, la secte "Kryeon" avec les "enfants indigos".
Il est donc primordial d'être très vigilant dans ce domaine. Plus encore quand on est fragile psychologiquement, ou déstabilisé parce qu'en plein doute !
Fermons la parenthèse, & revenons à nos moutons. J'ai dans l'idée que le nombre (le groupe) nuit à la réflexion & à l'évolution personnelle. Et très sincèrement, le contact que j'ai eu avec certains membres lors de la session de tests à l'époque n'avait fait que renforcer cette conviction profonde
Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m'accepte comme membre.
Groucho MARX
A propos de Mensa, je pense que quelqu'un se posant des questions sur un surdouement possible ne doit pas explorer en premier lieu cette piste. Passer cette séance & adhérer à l'organisation peut être intéressant, mais ne donnera aucune clé pour comprendre qui on est si c'est cela que l'on recherche avant tout.
Je n'ai rien contre & je pense que pour qui en ressent le besoin, y adhérer peut être une expérience intéressante, voire enrichissante (ce n'est pas parce que moi je n'aime pas l'idée de groupe, qu'elle est en soi à exclure bien entendu). Tout dépend de sa personnalité ! Ce qui convient à l'un peut ne pas aller à l'autre
Il y a certainement des gens qui se sentent très bien dans de tels clubs, & c'est tant mieux pour eux.
Mais je pense que c'est faire les choses à l'envers que de commencer par là quand on se questionne sur l'origine d'un sentiment profond de différence.
Pour moi, il est préférable de commencer par un bilan chez un psychologue spécialisé dans le surdouement pour aborder la chose avec les meilleurs outils de compréhension qui soit, car l'objectif d'un bilan est de se connaître, avant tout.
Il est important de rappeler que seul un bilan complet & individuel passé chez un psychologue apportera de vraies réponses, une analyse fine de vos capacités, de vos points forts, de vos faiblesses, en intégrant les scores obtenus mais aussi votre parcours, votre façon d'être, vos non-dits, vos difficultés.
Seul un véritable test Weschler ou K-ABC, réalisé en entretien avec un psychologue pourra garantir un résultat sans conteste.
Les tests de Mensa (ou équivalent) n'ont strictement aucune valeur & les épreuves sont en nombre largement insuffisant pour permettre de parler d'un calcul sérieux de QI, sans parler du fait que les sessions sont collectives (seuls les tests psychométriques passés individuellement sont cliniquement valides)
J'ai lu dernièrement quelqu'un écrivant en substance
- "Les tests chez un psy sont du vol. 350 ou 400 €uros pour se voir donner un chiffre, c'est très cher."
Pourquoi du vol ? Un psychologue a au minimum un Bac+5, voire Bac+8 (quand il a passé un Doctorat).
La passation d'un bilan dure au bas mot 3 heures, & représente des heures de travail entre calcul, analyse, compte-rendu à rédiger. Pourquoi ce travail, qui plus est lorsqu'il est de qualité (& que l'on ne le passera qu'une fois dans sa vie) ne serait-il pas payé comme il se doit ?
Tout travail mérite salaire.
Je crois que ce qui me déplaît souverainement dans ce type d'insinuations, c'est l'expression d'un soupçon de résultat qui serait conditionné par une rémunération.
L'idée sous-jacente de l'attribution d'un gros QI, en contrepartie d'un chèque
Le psychologue ne remercie pas un "client" en lui délivrant une jolie attestation de surdoué !
Il examine un patient & analyse ses traits de personnalité.
D'autre part, il faut cesser de faire des raccourcis en imaginant qu'un bilan chez un psychologue ne crachera qu'un chiffre !
Un bilan coûte cher, c'est vrai, mais il balaie & analyse un horizon de capacités très vaste, ainsi que les fonctionnement émotionnels, intellectuels.
Et c'est en cela que la différence avec les séances de petits test collectifs est énorme. Pour le coup, sur la feuille du club, seule la mention "admis", ou "non admis" figurera. Alors cela ne coûte pas cher, certes (40 €uros il y a quelques années) mais surtout, cela n'apprend rien ou presque
C'est pourquoi je conseillerais à toute personne qui s'interroge sur ce plan là de ne pas se précipiter en premier lieu vers ce type d'organisations ou d'associations, mais d'abord de prendre le temps d'apprendre à se connaître, à l'aide d'un bilan, qui sera nettement plus utile pour la suite & permettra d'envisager l'avenir avec de précieuses clés
Rien n’empêche par la suite de faire la démarche d'adhésion à tel club ou telle association (qui, chez Mensa, peut d'ailleurs se faire à l'aide du bilan psychométrique directement, sans passer les tests collectifs).
Mais avant tout, penser à se connaître
Pour aller au-delà du blog, je suis l'auteure de trois ouvrages parus aux éditions Eyrolles ⤵
- "Les Tribulations d'un petit zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" paru en juillet 2016, préfacé par Arielle Adda & le Dr Gabriel Wahl
- "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres". Un regard unique en France sur le combo syndrome d'Asperger / haut potentiel intellectuel, paru en 2017 ; préfacé par le Dr Laurie-Anne Sapey-Triomphe & postfacé par le Pr Laurent Mottron ❤
- "L'Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force", un livre-outil paru en 2018 dans la collection très particulière (& en quadrichromie ) "Parents au top"
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Ainsi que la préfacière de ⤵
- un beau témoignage "Mon parcours de dyspraxique. Récit d'un handicap invisible" de Julien D'Arco, paru aux éditions Eyrolles
- la réédition 2020 du best-seller "L'Asperger au féminin" de Rudy Simone, aux éditions De Boeck Supérieur
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20 commentaires à “Pourquoi je n’en parle pas dans la vraie vie ? (partie 2/2)”
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Bonjour,
J’ai lu cet article avec beaucoup d’intérêt !
Outre la réflexion, j’aime beaucoup le style et la pertinence des propos !
Merci
(il faudra que je fasse un bilan un jour, je suis toujours dans le doute quant à ma zèbritude !)
Merci François
Bonjour !
Je vous remercie d’avoir mis tout cela par écrit !
D’abord parce que ce sont des pensées difficiles à formuler, ensuite parce qu’elles me semblent très justes et importantes à (re-)signaler !! Autant d’idées qu’il ne faut pas perdre de vue à mon sens, et qu’il est agréable de voir partagées ! (je suis évidemment entièrement d’accord avec vous, sur tous les points évoqués dans cet article).
Je n’ai pas encore eu l’opportunité de faire un bilan (le courage d’affronter tout cela concrètement… question d’argent…) et je ne suis toujours pas sûre d’être surdouée, même si je me retrouve à 100% dans le livre de Jeanne Siaud-Facchin par exemple… ou dans tous les écrits (et discours) traitant sérieusement du sujet. Mais le terme de « surdoué(e) » me dérange, cela me crée une sorte de « dissonance cognitive » !!… D’où l’importance du bilan certainement…
Bref.
Merci pour vos articles qui brassent réflexions, doutes, analyses, sentiments, constatations… !
Camille.
(PS : puis-je me permettre le bonjour à François, ci-dessus ?)
J’hésite aussi à faire un bilan : Peur d’une déception si je ne suis pas zèbre, et peut-être plus, peur de découvrir que j’en suis un… avec tout ce que ça comporte…
Pour l’instant, je doute vraiment d’en être un, mais ce qui est troublant, c’est que la plupart des personnes s’étant révélées zèbres à l’issue d’un bilan, en doutaient avant !
( Camille)
Et bien, je viens de faire la batterie de tests … Et je ne le regrette pas. Pour ceux qui hésitent … ça clos des tas de questions (et en ouvre d’autres ! )
J’ai un potentiel à être rejeté important (mais en même temps, je ne cherche pas à être aimée non plus, alors …) . Mon conjoint me met une pression folle pour que je sois différente de ce que je suis. Je me suis perdue pendant de longues années, je pense. Ma mère n’a jamais accepté ma personnalité et a toujours tenté de me façonner.
Un jour, pensant que j’étais entrain de sombrer dans une maladie psychiatrique, j’ai rencontré un psychologue fabuleux.
Il a déterré les outils dont je ne voulais plus me servir et m’a dit : vous savez très bien qui vous êtes, vous n’avez pas besoin de moi. Je n’ai pas compris … je pensais juste qu’il essayait de me donner une image positive de moi même. J’ai continué à y aller quand les choses devenaient trop lourdes … il me confirmait ma lucidité – parfois terriblement effrayante – , et nous rigolions – fallait bien se détendre !- . Ou alors, j’y allais pour pleurer 45 min non stop … il me donnait les mouchoirs et me tendait la poubelle … c’était notre séance ! hi hi !!!!!
La rencontre avec ce psy a marqué ma vie, dans le sens où je suis née avec lui . Je sais, ce n’est pas facile de comprendre . C’est pourtant ce que j’ai vécu.
La pression de mon conjoint pour que je sois dans la norme s’est amplifiée. Je n’ai plus accepté qu’on s’en prenne à ma personne (je ne fais de mal à personne, alors qu’on me laisse tranquille ; j’ai déjà beaucoup de mal à savoir qui je suis …). Mes enfants m’ont donné le goût de me dépasser, de franchir les interdits que l’on m’imposait pour me canaliser. Ca a été la seconde phase de la quète identaire …
Mais devant mes difficultés, il fallait bien que je sache ce qu’il se passait. Licenciements, 5 échecs à un concours … des difficultés avec mes enfants (qui ont des « troubles » qui ressemblent aux miens enfant), mon couple qui risquait d’exploser à tout moment, des analyses décallées qui révèlent la monstruosité d’une personne malheureusement proche que je veux fuir … Il fallait que je sache si j’étais « normale » .
Aujourd’hui, je sais que je peux me faire confiance (même si je peux me tromper !). Et ça, c’est ENORME !
Mon conjoint a mal réagit à l’annonce, mais il me parle maintenant ! De choses de la vie courante. De notre quotidien. Sans reproche. Sans agressivité. Sans exiger de moi que je sois différente. C’est fou ! Je ne le reconnais pas ! je peux ENFIN me détendre !!!!!!!
Je pense que ces tests sont salvateurs pour moi, pour nous, pour mes enfants.
Je vais enfin VIVRE !
« ce qui est troublant, c’est que la plupart des personnes s’étant révélées zèbres à l’issue d’un bilan, en doutaient avant » : je n’y avais jamais pensé pour moi !!!!!! Mais pour mes enfants, j’en suis certaine !
Gwen.
Je suis ravie d’avoir atteri sur votre blog qui apporte des éclaircissements, C’est vrai que les coûts pour un bilan , en plus des doutes, et de la peur de l’échec, ça rebute…
Et le témoignage de Gwen, je m’y retrouve.
Merci pour ce blog qui donne une ouverture…
Je vais très très mal !
Je croyais que tout irai mieux, mais non …
Je m’enlise. De l’air … de l’air, de l’air !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Encore une crise ???
J’attends avec impatience Potens (hi hi ! le billet sur le livre m’a donné envie) pour me changer les idées …
J’espère de tt cœur que la lecture de Potens vous aura apporté un gd bol d’oxygène & aura fait fuire, pour un temps au moins, les idées noires & le mal-être !!!
Courage ! Il faut svt du temps pour évoluer & construire une vie telle qu’on l’avait rêvée
Merci pour ce billet et plus generalement ce blog, instructif, pas prise de tete, j’aime beaucoup le style J’ai 35 ans, maman de 3 enfants (dont un de 4 ans dont je suspecte des zebrures) et suis moi-meme en ce moment dans le doute… J’ai pris rdv chez un psy pour un bilan. Je flippe a mort, me demande ce que je vais bien pouvoir lui raconter sachant que je doute vraiment, je ne me vois pas du tout scorer a plus de 130 car je ne me sens pas du tout au niveau du test. Je me reconnais fortement dans certaines caracteristiques des adultes surdoues mais pas toutes donc j’ai peur de passer pour ce que je ne suis pas et au final n’avoir aucune reponse a toutes mes questions Neanmoins j’ai besoin de savoir ce qu’il en est, je ne veux pas rester dans le doute et passer a cote de ca. Je ne sais pas si la psy que je vais voir est rellement competente pour depister les surdoues, adultes plus particulierement, on verra bien…
Bonjour,
Il faut y aller sans peur…
je l’ai fais moi aussi à 34 ans, (à la suite des bilans de mes enfants)et ça m’a beaucoup aidé. (bien sur ça ne regle pas tout! mais ça donne des réponses.)
bon courage!
Ni l’amitié, ni l’amour ne se décrètent. Ce sont des sentiments. L’intelligence est une capacité cognitive, un potentiel. Pas un sentiment. Dans ce sens, décider qu’on ne peut être ami ou amoureux qu’avec des personnes de même potentiel cognitif est une imbécilité.
On peut savoir de manière innée qu’on ne pourra jamais aimer quelqu’un de réellement méchant ou crétin, ou qu’une absence totale de curiosité et de culture est un no-go absolu. Ceci dit, quelqu’un qui ne serait pas d’une grande intelligence peut être d’une gentillesse et d’une gaieté telles que la vie à ses côtés est enthousiasmante ou que son amitié peut devenir un vrai remède à un mal de vivre. Simplement on n’aura pas forcément les mêmes intérêts, les mêmes activités. Boire un verre, baratiner manger un bon morceau, il n’y a pas besoin d’être sorti de X pour y prendre plaisir, même si soi-même on passerait sa vie sur ARTE ou dans les musées ou à lire ou à apprendre Une nouvelle langue tous les ans. S’il y a quelque chose que je retiendrai de mon grand-père et que je tenterai d’apprendre à mes enfants, c’est qu’on doit savoir faire son bonheur de peu de choses. L’aptitude au bonheur est LA qualité humaine à apprendre coûte que coûte.
Je suis tt à fait OK Fabrice !
Tt est dit (& bien dit)…
« S’il y a quelque chose que je retiendrai de mon grand-père et que je tenterai d’apprendre à mes enfants, c’est qu’on doit savoir faire son bonheur de peu de choses. L’aptitude au bonheur est LA qualité humaine à apprendre coûte que coûte. »
Et une fois que cela est dit ? on fait quoi ? Pour faire cela, que de chemin à parcourir avant ! Quelle zénitude il faut pouvoir atteindre pour en faire un langage au quotidien pour sois et ses enfants !
Cela peut être des années de travail pour pouvoir se connaître, faire avec ses qualités, ses limites, ses imperfections, avec la goût de la vie à la fois si simple, subtile, lumineux et… futile à l’échelle individuelle.
Apprendre l’aptitude au bonheur COUTE QUE COUTE : qu’entends-tu par là ?
Juste à propos des « M » :
Un ami qui en fait partie m’a simplement dit que cela lui a fait du bien de trouver autour de lui des gens avec qui il partageait -enfin- les mêmes centres d’intérêt et le même sens de l’humour. Je ne serais donc pas trop catégoriquement contre.
Cela se rapproche des sentiments de différence rapportés dans d’autres commentaires, et la nécessité de parfois être « caméléon », ou trouver des occupations (organisation, s’occuper des enfants, etc…) lors de soirées festives ou réunions familiales, pour dissimuler sa différence.
D’ailleurs, cela me fait penser à mon premier sentiment négatif quand j’ai appris qu’ici (je vis en Suisse allemande depuis 2 ans), dès l’équivalent de la 6ème, on met les enfants qui ont le potentiel de faire des études dans des classes labellisées «spéciales» , avec tout le côté élitiste que cela comporte, et bien sûr les jalousies des parents dont les enfants vont en classes « normales ».
Mais, quand mon fils y est antré et m’a dit : enfin des camarades de classes qui connaissent plein de choses et ont les mêmes intérêts que les miens, je me suis dit que je devais revoir mon jugement. (Même si malheureusement, ces classes spéciales ne prennent pas en compte les spécifités des façons de travailler des Zèbres, mais c’est un autre sujet !).
Bonjour,
Je dois vous dire d’entrée de jeu que je suis tout a fait d’accord avec vous… Ce qui est primordial est d’apprendre a se connaitre et s’accepter, de faire la publicité de sa zebrure est a mon avis comme signer son arrêt de mort, car on vous jugeras par ignorance, on vous enviera ou on vous jalousera et au risque de me répéter… Seulement par ignorance, moi même j’étais ignorante du sujet pendant des années, mes enfants m’ont ouvert les yeux sur ce que je sais aujourd’hui. Je crois que j’ai assez de vivre ce que je vis; syndrome de Cassandre qui me fait avoir l’air bisard au travail et ailleurs ainsi que de conjuguer avec le syndrome de l’imposteur qui me fait une boule a l’estomac au quotidien… Seulement le professionnels et les autres zèbres vous comrendront sans vous juger, en encore cela dépend du zèbre, je n’ai pas adhéré a Mensa pour les mêmes raisons que vous, je me retrouve dans ma famille ou je peux être moi même sans censure mais tel n’a pas toujours été le cas avec mon époux mais maintenant qu’il sait (il est zébré aussi) tout va tellement bien… On ne doit pas se révéler car on est un peu comme une famille de sorcier et les moldus peuvent voir d’un mauvais oeil cette différence…
« Dès qu’on est plus de quatre on est une bande de cons »
G. BRASSENS
Bonjour,
tres émotif à 10 ans (sur le carnet medical), grosse capacité de travail a 20 à l’école ingé, diagnostiqué bipo a 30… j’invente pour ne pas partir dans l’ennui. Ma fille est idem mais pas en science mais en artistique & design. on peut être bipo et/ou zebre ?
Bonjour,
Deux messages le même jour, moi qui ne laisse presque jamais de commentaires où que ce soit. Mais après mon dernier commentaire, je me suis dit que j’avais oublié de remercier l’auteure de ce blog de nous offrir ses réflexions et son expérience de zèbre bien dans sa peau et déterminée. Je trouve moi aussi que le ton des forums de discussion est parfois un peu déprimant, n’oublions pas qu’être un zèbre est aussi (et surtout !) une chance.
Je laisse mon commentaire sur ce message, parce que c’est sûrement celui qui me parle le plus. J’ai redécouvert mes rayures cette année, à 19 ans, en préparant un exposé sur la prise en charge orthophonique des enfants surdoués (je prépare le concours d’orthophonie) et en parlant avec ma mère de mon exposé, j’ai appris que j’ai passé des tests en maternelle, qui étaient positifs, mais je ne m’en souviens pas. Je suis effectivement passée par plein d’émotions contradictoires, du soulagement (enfin, je comprenais pourquoi j’étais aussi bizarre !) au déni et à l’angoisse. Mais finalement, ce que j’en retire, c’est de la sérénité. J’ai une pièce de plus pour réussir à finir le puzzle que je suis pour moi-même. C’était peut-être une des dernières pièces, parce que j’ai un peu plus confiance en moi, maintenant.
p.s: pour mon exposé je me suis servie de certains liens proposés ici, merci !
Bonjour à tous,
Je viens de prendre connaissance de cet article seulement maintenant. Je rejoins tout-à-fait la démarche de notre bloggeuse ! J’ai eu la même démarche : aller voir ce qu’étaient les tests MENSA et les passer. J’ai eu une grande discussion avec eux afin de comprendre pourquoi ces tests étaient si peu développés, imprécis et ne prenaient pas en compte d’autres aspects comme les tests WISC ni les autres formes d’intelligence puisqu’au moins 8 supplémentaires sont identifiées à présent. J’ai également demandé pourquoi la valeur de 130 ou 132 minimum était requise. Prenait-elle en compte les évolutions actuelles des derniers tests de QI ? La réponse obtenue a fait en sorte que je n’adhère pas à MENSA : « ces tests sont faits comme cela depuis le début ». Aucune évolution ? Aucune créativité ? Ce n’est pas pour moi. De plus, pour nous faire adhérer, ils ont eu « la bonne idée » de nous présenter MENSA comme un lieu « où on ne parle pas que de sujets intellectuels, on discute aussi du prix de nos bottes et de la mode ». Très peu pour moi ! À quoi cela me servirait d’aller discuter de sujets qui m’indiffèrent totalement ? Je le fais déjà au quotidien dans ma vie sociale car cela intéresse certains de mes collègues de travail… Je ne suis pas identifiée Asperger mais bien THQI, mais j’avoue que je peux comprendre cette sensation d’il « vaut mieux être seul que mal accompagné ». Je partage également la pensée de Groucho Marx : « Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m’accepte comme membre » bien que je fasse partie de « clubs » qui œuvrent pour la paix et la justice dans le monde. Comme quoi, on choisit toujours ses batailles !
Bonjour,
Je suis identifiée HQI (Wechsler) depuis maintenant 2 ans, et membre de Mensa depuis 1 an. Je relis cet article avec plaisir, je trouve que tu fais très bien le tour de la question : adhérer pour de bonnes raisons (voir du monde, se retrouver avec des gens qui nous sont plus semblables, au moins sur le plan intellectuel et cognitif), et surtout pas parce qu’on s’interroge sur soi-même en tant qu’individu (comme toute communauté on se soutient, certes, mais ce n’est pas la même chose qu’une thérapie ou même un travail psy personnel). Pour ceux qui se poseraient toujours des questions, j’ai envie d’ajouter ou d’emphaser les points suivants : étant donné le seul critère : QI, bien entendu il y a autant de chances de se faire de très bons amis que de tomber sur des gens extrêmement différents de soi et avec qui on va plutôt s’accrocher. Je n’ai rien à dire sur le test d’entrée puisque je ne l’ai pas passé ; simplement il n’est effectivement pas calqué sur un WAIS, mais il est renouvelé régulièrement donc n’est pas censé être victime de l’effet Flynn. Mais comme dit Alexandra il est tout à fait possible d’adhérer sur présentation d’un WAIS.
Donc voilà : oui il y a des limites à ce qu’un club même international peut apporter, et je m’étonne même que certains puissent imaginer le contraire (mais je crois que j’ai tendance à être hyper rationnelle dans mes attentes :p ), mais je pense aussi que les « soucis » sont plus ou moins les mêmes au niveau de tous les clubs : lorsque je choisis de faire partie d’un club de jeu de rôle, par exemple, c’est pareil : je cherche des gens avec qui je partage une activité, une passion, et si parfois ça passe bien, parfois pas du tout ! Alors oui effectivement l’intelligence c’est pareil, et heureusement faire partie d’un club même très fermé n’empêche pas de garder d’autres activités, d’autres ouvertures vers d’autres gens, et je pense aussi que c’est important en termes d’évolution et de construction personnelle.
Donc voilà : si vous êtes curieux n’hésitez pas à passer sur le site ou prendre contact, sachant que ce ne peut être qu’un essai, un passage, et pas forcément une adhésion à vie non plus.
Pour ma part j’y suis pour le moment très bien, je me suis fait de très bons amis et cela m’a aidé à relancer ma vie sociale dans une période de creux extrême, en plus de m’apporter des stimulus globalement nettement plus intéressants que, disons, mes collègues de boulot. Je n’exclus pas que certains membres puissent me taper suffisamment sur les nerfs, ou que je puisse me contenter de ce que j’en ressors pour le moment de positif pour quitter l’asso dans quelques temps ; ou peut-être qu’on m’y trouvera toujours dans 10 ans… On verra bien !