La question des devoirs…
J'avais déjà brièvement évoqué le sujet des devoirs (dans ce billet) en ces termes :
Chaque soir les devoirs sont une épreuve que vous redoutez, & qu'il appréhende certainement tout autant, si ce n'est plus...
Il ne supporte que très difficilement d'avoir à se replonger dans ce qu'il a déjà largement intégré dans la journée. Pour lui, revoir une leçon ou un exercice est du temps perdu. Il se braque, s'oppose, crie, tape des pieds & met toute son énergie à vous démontrer que c'est inutile, parce qu'il sait déjà, parce que ce sont les imbéciles qui ont besoin d'apprendre ce qui a déjà été vu en classe, longuement.
Vous ne cédez pas, car pendant que votre jeune zèbre gesticule devant vous en plaidant sa cause, vous repensez à vos lectures sur la nécessité d'apprendre à travailler & à fournir des efforts, vous revoyez le psy illustrer par de tristes exemples le haut potentiel gâché d'enfants n'ayant jamais appris à se plier à cette discipline scolaire indispensable pour la suite de leurs études.
Là encore vous mettez en place différentes stratégies pour amadouer le petit zèbre & l'amener en douceur à accepter ce moment qui lui semble totalement injustifié (& donc inacceptable, puisque sans fondement logique selon lui !!!). Et ce n'est pas facile tous les jours car ce qui fonctionne un soir s'avérera inefficace le lendemain.
J'y reviens aujourd'hui plus longuement !
Sujet ô combien important dans le quotidien d'un enfant (quel qu'il soit...), ce moment de travail est souvent source de conflits majeurs entre les petits zèbres & leurs parents.
Avant d'aller plus loin, je voudrais souligner un point important, & dont pourtant peu de gens ont connaissance : les devoirs écrits à la maison sont interdits en France au primaire par une circulaire, depuis novembre 1912 en Haute-Marne, & 1956 sur le plan national !
Circulaire (novembre 1912) - Académie de la Haute-Marne (l’Inspecteur d’Académie de la Haute-Marne)
Objet : suppression des devoirs écrits dans la famille.
L’inspecteur d’académie
Mes chers collaborateurs,
J’ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que l’utilité en était fort contestable, qu’ils risquaient, après une journée scolaire de six heures, de fatiguer l’enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés, pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait. J’estime, expériences faites, que leur suppression absolue s’impose.
De nos jours, ils sont encore strictement interdits. Un instit. peut donner des travaux oraux & des leçons à apprendre, mais le travail après la classe doit en théorie se borner à cela & exclure tout exercice ou travail écrit.
Pourtant, une enquête datant de 2002 & menée par Florent BEGOC, a établi que plus de la moitié des enseignants du primaire donnent des devoirs écrits à la maison (sous forme d'exercices de maths, de problèmes, de préparation de dictées, de rédactions, etc.). A ce propos, le site de M. Begoc http://florent.begoc.pagesperso-orange.fr/
Officiellement interdits depuis le début du XXème siècle, les devoirs sont néanmoins toujours bien présents chaque soir dans le quotidien des petits français
Souvent présentés comme un moyen de tenir les parents au courant, d'établir une relation école-familles. Une enquête menée dans l’enseignement primaire par Patrick RAYOU, professeur de sciences de l'éducation à l'Université Paris-VIII, a fait apparaître que les instituteurs donnent avant tout du travail à la maison parce que c’est l’usage, ou encore, autre raison, parce que certains parents d’élèves en réclament (les enseignants cédant donc à la pression des familles) !
Le Pr Rayou déclare ainsi dans son ouvrage "Faire ses devoirs", publié par les Presses Universitaires de Rennes :
"Le bien fondé du travail hors la classe n'est pas évident."
Sur ce thème, je vous conseille d'ailleurs vivement la lecture de l'une de ses interviews, vraiment très intéressante !
Ainsi, un prof. des écoles n'a théoriquement pas le droit de donner à ses élèves des devoirs à la maison, mais on sait tous que dans la pratique, cela se fait couramment. Il faut donc composer avec !
A moins... à moins de vouloir s'élever contre ce non-respect de la loi. Ce qui est faisable bien sûr, mais à quel prix pour l'enfant
Etre différent n'est déjà pas toujours facile à porter sur des épaules de petit garçon ou petite fille. Or un EIP se sent naturellement en marge des autres. Même quand il ne se sait pas surdoué, quand il ne peut pas poser un mot sur ce ressenti, il perçoit malgré tout très bien le fossé existant entre les autres & lui (combien d'adultes ou d'enfants HQI se reconnaissent dans le personnage d'ET !? C'est dire combien cette sensation d'étrangeté & de différence est intense).
Ce sentiment d'être étranger aux considérations des autres, d'être en décalage perpétuel fait partie de la vie d'un surdoué, depuis tout petit ; ajouter une autre forme d'exclusion du "groupe" à cette différence déjà si pesante & envahissante ne ferait à mon sens qu'aggraver le malaise du jeune zèbre.
C'est là la 1ère raison pour laquelle je ne suis pas d'avis qu'il faille s'opposer aux devoirs donnés à la maison.
Je me souviens de cette horrible sensation quand j'étais enfant, devant l'attitude de ma mère ou mon père (ou les 2 dans les cas les plus aigus ! ).
Eux aussi étaient en décalage (sur divers plans), mais ne comprenaient pas mon besoin impérieux de camouflage en ce temps-là & laissaient au contraire libre-court à l'expression de leur pensée divergente Combien de fois ai-je fait le vœu d'être "comme tout le monde", de me fondre le plus possible dans la masse, dont je me démarquais invariablement ?
Car il est impossible de ne pas déborder du moule quand on va à contre-courrant du plus grand nombre, même si on a l'impression de faire son possible pour rester neutre, on ne l'est jamais tout à fait
Je disais donc que, sauf à vouloir entrer en guerre avec l'école & par voie de conséquence faire de la vie de votre zébreau une horreur car il sera en marge des autres élèves & risquera au passage d'être stigmatisé par une instit. contrariée (perso, depuis une mauvaise expérience avec l'instit. de GS du zébrounet, je me méfie beaucoup des répercussions possibles sur l'enfant & son quotidien en classe suite à des divergences d'opinions parents / enseignant ), il faut faire avec les fameux devoirs.
Même quand ça n'a rien d'évident...
Les devoirs représentent fréquemment un moment difficile pour les enfants doués. Ils ont le sentiment de répéter, une fois encore, ce qu'ils ont déjà trop entendu selon eux durant leur journée d'école.
Le souci est précisément là : comprendre, n'est pas toujours apprendre... Méprise souvent à l'origine de l'échec d'une partie des enfants à haut potentiel dans leur parcours scolaire, notamment au collège, quand les exigences sont un peu plus grandes & qu'écouter ne suffit plus.
Ceux qui n'ont pas appris, étant plus jeunes, à travailler (réellement, patiemment, ceux qui n'ont pas appris "le goût de l'effort" dont parle si bien Arielle Adda en somme) s'éloignent irrépressiblement des attentes scolaires & sombrent dans le cercle vicieux de l'échec. Leurs aptitudes intellectuelles, intactes & toujours très supérieures à la moyenne, ne suffisent pas à combler ce déficit de méthode de travail
Extrait d'un article datant de 2003, dont je ne partage pas l'esprit général, mais qui met en relief ce point précis & m'a donc interpellée :
"Le surdoué, dont on dit qu’il comprend vite, qu’il a déjà compris – et très certainement cela est vrai, je n’ai aucune raison de le mettre en doute –, réveille ainsi cette angoisse : toujours des mots, des œuvres, des concepts, qui se font comprendre, qui disparaissent ainsi dans ce gouffre de la compréhension. Et alors la course à d’autres mots, d’autres œuvres, qui se laisseront de nouveau engouffrer.
Mais heureusement, il y a moyen de se rattraper et de retrouver sur eux un pouvoir qui échappait : je vais leur demander d’écrire, ou simplement de s’expliquer sur leur compréhension, sur leur supposé compréhension, et il va se montrer qu’ils ont en fait du mal à écrire, du mal à dire, et que donc leur compréhension rapide n’est pas vraiment compréhension. D’ailleurs, les psychologues et leur test enseignent que sur ce point je ne me trompe pas. Au titre de ce qu’ils appellent la « dyssynchronie entre différents secteurs du développement intellectuel », ils notent et montrent par différents tests que le niveau d’acquisition verbale des enfants surdoués se situe généralement bien en deçà du niveau atteint dans de purs tests de raisonnement. Et ils écrivent ainsi, commentant ce point : « Une autre difficulté est en relation avec la rapidité de compréhension des enfants surdoués. Souvent, durant les cours de mathématiques, l’enfant surdoué comprend immédiatement et pense qu’il sait sa leçon parce qu’il l’a comprise. Il croit cela jusqu’à ce que le professeur lui demande de la lui réciter. Ainsi, des enfants moins brillants qui ont besoin de faire un effort régulier d’attention et de mémoire sont plus aptes à obtenir de bonnes notes et la faveur des enseignants. Les enfants surdoués répugnent souvent à se servir de leur mémoire et à faire l’effort de fixation nécessaire. »"
Bien sûr un enfant fait des efforts 6 heures par jour... parfois (souvent !?) pour les EIP 6 heures de patience & d'attente, à regarder les autres avancer laborieusement là où eux sont arrivés depuis un bon moment.
On peut alors ainsi se poser la question : est-il opportun d'en demander plus (qui plus est quand les résultats scolaires sont satisfaisants)
Une circulaire ministérielle datant du 29 décembre 1956 souligne que " six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail soutenu ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité. En conséquence, aucun devoir écrit ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif".
Mais même lorsque le jeune enfant intellectuellement précoce croit connaître ses leçons (parce qu'il les a comprises en cours) & rechigne à se replonger dedans une énième fois, le soir après l'école ; je crois qu'il a besoin de ce court supplément de travail que doivent être les devoirs.
Relire & apprendre afin de pouvoir restituer des connaissances, ça se travaille de manière régulière & avec une certaine forme de discipline
Car c'est bien ce qui lui sera demandé tout au long de ses études, de l'école jusqu'aux études supérieures : être capable de comprendre, tout en possédant une aisance dans l'expression & la restitution de ces contenus, de ces apprentissages.
Et c'est en cela, je pense qu'en dépit des avis cités plus haut (de messieurs Begoc & Rayou), les devoirs à la maison peuvent être, même s'ils sont théoriquement interdits, utiles. Peut-être plus encore pour les enfants doués d'ailleurs, car s'ils sont proposés de manière intelligente par le parent qui s'en occupe (c'est à dire en essayant de faire en sorte que le zébrillon instaure une méthode de travail efficace & autonome qui lui servira plus tard), ils peuvent devenir un précieux outil permettant de contribuer à donner ce goût de l'effort si important pour la poursuite d'études.
C'est ici la 2nde raison qui me fait penser que les devoirs ne sont pas à écarter de la vie des enfants.
Précision indispensable : j'écris "peuvent être" car il me semble que ça ne peut être le cas que sous certaines conditions, notamment
- qu'ils soient de courte durée (le but n'est pas d'ajouter aux 6 heures de classe, 2 heures de travail à la maison !)
- qu'ils soient orientés dans un objectif d'acquisition de méthode & d'autonomie (qui font généralement défaut aux EIP, surtout ceux ayant bénéficié d'une accélération de cycle)
- qu'ils servent au parent qui s'en occupe de tremplin pour décoder les attentes de l'enseignant & les "traduire" à l'enfant (les fameux codes implicites...). Le dialogue avec l'enfant est primordial pour cerner ses difficultés quant à ces codes qu'il ne comprend pas toujours.
Si à contrario les devoirs ne sont que synonymes d'hostilités & de conflits dans la maison, s'ils ne résument qu'à être source de stress & de pleurs tant pour les enfants que pour les parents, ils n'ont effectivement aucune raison d'être
Le souci étant qu'ils sont rarement facultatifs dans les écoles françaises, qu'elles soient publiques ou privées. Il est donc important d'essayer de trouver rapidement une façon agréable & bénéfique de les faire, chaque soir, dans le calme & dans la bonne humeur.
Parvenir à les faire passer de "corvée" à "séquence de travail efficace" n'est pas chose aisée. C'est certain ! Mais l'enjeu est de taille & vaut à mon sens la peine d'être réfléchi de manière sérieuse, quitte à tester différentes tactiques jusqu'à trouver celle qui conviendra le mieux à votre petit zèbre
15 commentaires à “La question des devoirs…”
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Bonjour,
J’ai un souvenir horrible des devoirs, effectivement. c’était longuet, répétitif, d’autant plus que personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes pour exprimer ma pensée clairement. Je me souviens d’une anecdote que ma mère a racontée plusieurs fois: une enseignante de maternelle très hostile à la petite fille de trois ans désireuse d’apprendre à lire que j’étais avait dit à ma mère que j’étais bête (je ne sais pas quel mot elle avait exactement employé, mais bon). L’année suivante, l’instit disait à ma mère que j’avais une « vocabulaire d’enfant de huit ans », qu’elle « n’avait jamais vu ça ». Aucun problème donc pour réciter une leçon même simplement survolée. Quelle corvée d’avoir à revoir exactement la même chose (à l’époque, il ‘y avait rien à la maison pour pouvoir approfondir), sans compter les devoirs de vacances que mes parents m’imposaient alors que je terminais toujours première de la classe… c’était une humiliation insoutenable que d’avoir à me plier à cette corvée qui n’apportait rien. Je me sentais secrètement capable de faire les devoirs d’une ou deux classes au-dessus, mais je n’ai jamais osé le dire, de peur de passer pour une petite peste prétentieuse. Et malgré le soin que mes parents mettaient à me faire bosser pour rien, je n’ai malgré tout jamais appris à bosser (parce que si c’est trop facile, ou inutile, on finit par s’assoir et rêvasser au lieu de réellement travailler, facile), et je me suis écroulée en seconde (passée de 18 à 12, et malgré tout première d’une classe de 6 élèves dont 10 ans après j’ai appris que nous étions… 50% de surdoués – mais les autres cachaient rudement bien leur jeu). Et ce que j’aimerais dire c’est que, bien que ne comprenant strictement rien à ce qu’on me demandait réellement, j’ai réussi à rester première de ma classe jusqu’au bac (donc les fameuses méthodes de travail que les autres acquièrent, je me demande sérieusement à quoi elles servent), et même à aller jusqu’au MasterII, tout en étant complètement déboussolée, et en souffrant à cause de ça. J’y pouvais rien, j’avais de bonnes notes (par la suite des notes correctes, en tous cas suffisantes presque partout).
Ironie du sort, à présent que je suis prof, ce sont les enfants qui… viennent me réclamer des devoirs, avec un grand sourire!!!!!!!
Effectivement, avec mon Zèbre, les séances de devoirs sont quasi toujours l’occasion pour moi de lui expliquer ce que l’enseignant attend de lui et ce à quoi il doit se conformer quand on lui demande tel ou tel exercice. Et ça porte ses fruits ! Aujourd’hui en CM1, il commence à décoder un bon nombre de codes implicites. En tous cas, il sait qu’il y en a et qu’il faut qu’il s’en méfie. Je lui apprends aussi à être rigoureux dans la présentation, parce que ça aussi, ça fait souvent défaut aux zèbres et ça leur porte préjudice.
J’ai longtemps été partagée sur la question des devoirs et je le suis toujours pour plusieurs raisons:
Tout d’abord, je suis d’accord avec vous sur le fait que les devoirs encadrés par un parent ou un enseignant peuvent permettre à l’enfant d’APPRENDRE ce qu’il n’a fait QUE COMPRENDRE pendant la journée de classe. Pendant toute mon enfance, j’étais sélective, je ne faisais que les devoirs qui m’intéressaient, souvent je ne les faisais pas du tout. Au collège, certains profs ne se seraient jamais imaginés que je ne faisais pas mes devoirs et je passais facilement au travers des punitions. Pour les profs dont les corrections étaient systématiques, je craignais souvent de me faire pincer et j’avais de violentes montées d’angoisse de peur qu’ils ne s’en aperçoivent. Je ne faisais vraiment que les devoirs à rendre et encore au dernier moment en proie à une procrastination proche de la pathologie !
C’est vrai que si quelqu’un avait pris le temps de me convaincre du bien fondé des devoirs et des leçons, j’aurai certainement pu acquérir les méthodes de travail qui m’ont cruellement fait défaut dès la 4ème, notamment en mathématiques ou le raisonnement linéaire lors des démonstrations me rendaient dingue ! Malgré ma chute de résultat vertigineuse en maths en première et terminale scientifique, j’ai tout de même eu mon bac scientifique (mais au rattrapage) et j’ai obtenu un DEUG de biologie. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence, mes lacunes et mon manque de méthode étaient trop grandes arrivée à ce niveau, pour me permettre d’aller plus loin et je n’avais plus le soutien des matières littéraires comme au bac pour compenser mes résultats trop justes.
Je pense que, plutôt que des devoirs, on devrait instaurer une sorte de soutien ou de formation, je ne sais pas trop quel nom lui donner, où l’on enseignerait COMMENT APPRENDRE à tous les enfants, quelles que soit leur problème d’apprentissage. Je n’ai, pour ma part, jamais réussi à retenir mes tables de multiplications sauf avec la « mélodie » ou plutôt la psalmodie monocorde avec laquelle on était sensé les réciter à l’école. En face d’un problème de math ou d’un calcul mental, ça ne me vient jamais spontanément, je compte sur mes doigts, je calcule sur un bout de papier ou j’additionne rapidement car il est impossible par exemple pendant une épreuve du bac de se « chanter la table toute entière » pour obtenir le résultat intéressé.
Et puis il ne faut pas oublier que nombre de parents travaillent et rentrent vers 19h à la maison. L’heure où l’on doit donner la douche, préparer à manger, passer à table. Certains n’ont tout simplement pas le temps de passer du temps à faire les devoirs avec leurs 2 ou 3 enfants (voire davantage !) multipliant ainsi le temps passé à les assister !
Nombreuses sont les écoles où l’étude du soir n’est tout bonnement qu’une garderie et les parents fatigués récupèrent en fin de journée des enfants fatigués et il y a souvent encore tous les devoirs à faire en plus du quotidien à assurer… Comment font les mères célibataires qui travaillent, je me le demande. L’inégalité des chances face aux devoirs à la maison est encore plus palpable que la prétendue égalité des chances à l’école….
Très intéressant ce que tu soulignes Rainbow !
« Et puis il ne faut pas oublier que nombre de parents travaillent et rentrent vers 19h à la maison. L’heure où l’on doit donner la douche, préparer à manger, passer à table. Certains n’ont tout simplement pas le temps de passer du temps à faire les devoirs avec leurs 2 ou 3 enfants (voire davantage !) multipliant ainsi le temps passé à les assister !
Nombreuses sont les écoles où l’étude du soir n’est tout bonnement qu’une garderie et les parents fatigués récupèrent en fin de journée des enfants fatigués et il y a souvent encore tous les devoirs à faire en plus du quotidien à assurer… Comment font les mères célibataires qui travaillent, je me le demande. »
C’est très vrai ce que tu décris !
Mes journées sont très chargées cette année les lundi & mardi, ce qui m’a amené à me poser les mêmes questions, une fois fait le constat affligeant du déficit de véritable étude surveillée (dt tu parles). Dans l’école du zebrounet (pourtant grosse école privée ), ce qui est pompeusement appelée « étude » est une minable garderie ds une petite pièce où s’entassent des gamins de tous âges (maternelle comprise !!!) avec des parents qui viennent les chercher à tte heure. Pas d’étude véritable & studieuse, du bruit en pagaille, des allées & venues permanentes. Résultat : qd tu récupères ton enfant, tt est à faire à la maison.
Je pensais que c’était un mauvais point propre à cette école (par souci d’économies !? ou par incapacité d’allouer une véritable salle d’étude avec surveillants, horaires & règlement intérieur à respecter !?), mais je constate que ça semble être plus répandu que je ne le croyais
« L’inégalité des chances face aux devoirs à la maison est encore plus palpable que la prétendue égalité des chances à l’école…. »
Oui… C’était d’ailleurs l’un des arguments de la circulaire de 1956 (à juste titre !).
C’est vrai que ce n’est pas simple et à voir tous les commentaires, cela soulève toujours autant de réactions!
Petite expérience à partager :
Mes deux Z sont très différents car l’un est également dysorthographique et oserais-je dire, finalement, tant mieux. En effet cette difficulté là fait qu’il a un effort à fournir même si c’est dans un seul domaine, que ça lui pompe pas mal d’énergie cognitive et que, en un sens, c’est ainsi qu’il a appris à travailler… donc aujourd’hui, on a moins le « je sais pas » dès qu’il se trouve face à un « pb » qu’il ne peut résoudre directement juste à la première lecture.
Plus difficile pour le 2ème avec son QI homogène. Plus difficile car en effet aucun effort à fournir si ce n’est (et c’est déjà beaucoup…) rester éveillé en classe tout en n’intervenant pas à tout bout de champ (Monsieur grain de sel est son surnom :-)); Avec lui les devoirs c’est toujours « je sais déjà », alors pour les auto dictées ou les leçons à apprendre par cœur (maîtresse à l’ancienne…), je lui dis « d’accord je t’écoute » ou « ok écris ta dictée » et là comme c’est du par cœur qui est demandé, ça ne fonctionne pas à tous les coups, loin de là… Bon quand ça fonctionne, après tout, je ne vais pas l’embêter plus, et quand ça fonctionne pas (les leçons sont de plus en plus longues), il apprend à apprendre et nous faisons bien ensemble la différence entre cette apprentissage par cœur qui est demandé pour tous les jours et la compréhension des leçons pour les évaluations…
Ceci dit, ce n’est tout de même pas le moment de la journée que je préfère moi non plus et nous faisons toujours en sorte de nous en débarrasser le plus vite possible…
Je me dis que malgré la difficulté pour les faire travailler, c’est tout de même moins compliqué que pour des enfants qui mettent 1 à 2h chaque soir (en primaire!!!) pour faire ce qui est demandé…
Personnellement je n’ai jamais eu aucun devoir écrit ou autre dans la semaine au Primaire, je ne peux pas dire que cela m’ait manqué… Et ceux du week-end étaient légers.
Pour moi il est totalement inutile et contre-productif de faire travailler après l’école un enfant sans difficultés scolaires.
Bonjour et merci pour vos témoignages très intéressants!!
Quel bien cela fait de vous lire et de se sentir moins seul avec mes deux petits zèbres à la maison qui me font me poser beaucoup de questions sur « comment faire pour bien faire »
Voici ce qui me préoccupe: j’ai un petit garçon de presque 6 ans qui vient d’entrer au CP (1ère primaire en Belgique) , il ne semble pas aimer à l’école (alors que ma grande fille oui, elle est plus scolaire et plus anxieuse et du coup travaille sans problème et sans que je doive insister) et la veille de la rentrée a dit à table qu’il n’a pas envie d’apprendre à lire et écrire (alors qu’il aime beaucoup les histoires) .. s’est faché, puis a pleuré.. et 2 minutes plus tard il a laché le morceau et a dit en sanglotant : « je n’y arriverai jamaaaaais » ce à quoi je ne m’attendais pas du tout .. il cache fort bien (nettement mieux que notre fille) ses craintes sous des dehors un peu fiers et parfois rebelles (questionne fort l’autorité, besoin de limites constant et de sens, épuisant en permanence mais aussi complètement adorable et attachant souvent) .. ma question est celle-ci: après avoir lu les articles d’Arielle Adda et ce qu’elle dit sur l’effort, j’aimerais vraiment pouvoir lui donner cette notion d’effort et d’autonomie pour qu’il s’en sorte (et ne vive pas ce que j’ai vécu moi adolescente non diagnostiquée et très perdue et médiocre à l’école) , donc je voudrais commencer maintenant à lui apprendre à apprendre.. mais je ne sais pas comment!
J’ai bien lu vos commentaires que je trouve pertinents, je crois qu’il faut commencer à instaurer un genre de travail et que cela devienne une routine mais SANS le dégouter du travail ou de l’école justement.. donc quoi faire, quel genre d’exercice? lié à l’école ? le mme style? ou différent (genre la musique, ou une autre discipline) je suis un peu perdue par rapport à tout cela, et à part le fait que ce soit court, que ce soit régulier et basé sur l’autonomie progressive (et le dialogue avec lui sur ce que le prof attend) je ne vois pas bien concrètement quoi mettre en place… merci d’avance pour vos précieux conseils! Nathalie
Bonjour!
Il me semble important dans un premier temps de commencer par des efforts qui donnent vite un résultat. Par exemple j’apprends une notion, une règle, des additions et zoup tout de suite je peux m’en servir (si possible à l’extérieur d’un exercice). Cela peut être j’ai envie de telle chose, j’ai 2 euros par mois d’argent de poche, si j’additionne mes 2+2+2…. je vais vite savoir dans combien de temps je peux l’avoir… (le truc étant de trouver des applications dans la vie quotidienne, ce qui n’est pas toujours facile …).
L’autre chose importante c’est de ne pas présenter le travail par séquences mais expliquer d’abord la totalité et ensuite les séquences. Nos zèbres sont incapables (ou dans une grande difficulté) quand ils doivent apprendre un bout de quelque chose sans savoir pourquoi, pour aller où, pour en faire quoi MAIS (et c’est souvent le pb), il est également hyper important de leur expliquer ensuite les étapes car eux ne fonctionnant pas comme ça, ils ne les voient pas et donc s’imaginent qu’apprendre à lire ça veut dire que « demain je dois savoir lire un livre et écrire un texte sinon, je suis nul et j’ai pas réussi… »
Donc on décompose pour eux les étapes pour arriver à ce grand résultat : lire! Savoir lire, ça veut dire d’abord je reconnais les lettres puis j’apprends à les mettre deux par deux pour faire des syllabes, puis j’apprends des sons plus complexes, puis je commence à lire des mots….! Et on peut également donner un temps : « les enfants y arrivent en général en 3/4 mois, ou 6, et toi on verra, tu as plein de temps devant toi pour y arriver ».
Les efforts sont aussi possibles en dehors du système scolaire, parce que finalement dans les petites classes, (sauf trouble spécifique qui vient s’ajouter à la précocité) les enfants s’en sortent assez facilement (si l’instit les comprend et s’il n’y a pas rejet du système scolaire… ce qui au final fait bcp de si…) et ont finalement peu besoin de fournir des efforts.
La musique peut être un moyen d’apprendre à apprendre ou le sport car on n’arrive pas du premier coup à faire un joli son au violon, ou de beaux accords à la guitare, à reproduire le rythme du prof sur la batterie, à lancer le ballon dans le panier de basket, à rattraper la balle avec la raquette, à nager…. Et il n’y a là, pas d’enjeu scolaire, moins de pression…
Bon courage à vous!!!
de notre expérience avec notre zebrette de 9 ans, les activités parascolaires permettent d’une part l’apprentissage de l’effort et d’autre part de trouver un domaine où se réaliser à son propre rythme.
Elle a essayé plusieurs sports (natation, basket, danse et équitation) , à chaque fois elle a voulu baisser les bras dès que les premiers efforts réels étaient demandé. Malgré ses somatisations perpétuelles (douleurs dans le venter à la limite du vomissement avant la piscine par ex), on a tenu bon jusqu’à la fin de l’année à chaque fois en lui expliquant l’utilité de persévérer. Elle fait de la danse depuis 5 ans, malgré une prof qui en a fait fuir plus d’une avec sa sévérité.
Elle a aussi commencé la musique l’année dernière, flute traversière puis piano cette année, qu’elle mène de front. L’astreinte du travail à la maison est parfois contraignante mais elle a un véritable don.
Pour les devoirs à la maison, on a la chance d’avoir une instit’ qui respecte à peu près la circulaire (quasiment que des leçons, poésies …). Je lui fait toujours travailler les devoirs de façon ludique, en posant des questions, en vérifiant qu’elle est capable de restituer le sens, le vocabulaire et de l’appliquer en contexte. On ne se pose pas forcément pour le faire : le cahier est ouvert sur le plan de travail de la cuisine, j’y jète un œil en préparant le repas et elle répond, je corrige, j’explicite, je donne des infos complémentaires qui ne sont pas dans la leçon, parfois on digresse sur des sujets plus vaste.
Pour l’anecdote, elle aurait pu faire un saut de classe : 4 années de maternelle, car rentrée en TPS, l’été entre la MS et la GS, elle « débloque la lecture ». Vers Noël elle demande à changer de classe (NB elle s’ennuyait terriblement car la maîtresse ne tenait pas compte de sa différence). On demande un RDV avec la maîtresse et la première chose qu’elle nous dit « je sais très bien que vous voulez lui faire sauter une classe, ça n’est pas possible elle n’est pas dans une posture d’élève ». Évidemment puisqu’elle ne voyait pas l’intérêt d’écouter une consigne quand elle l’avait déjà lue sur la fiche distribuée ! du coup, elle suis le cursus au rythme normal, c’est elle qui ne veut plus sauter de classe pour le pas quitter ses copines (ha le fameux équilibre affectif de l’EIP ! …)
Ici des devoirs à la maison. Et si ce ne sont pas ceux de l’école, ce sont ceux que l’on choisit pour les approfondissements.
Pour les leçons demandées par l’école (jamais de travail écrit) elle les sait déjà parfaitement. Alors pas de rabâchage, ou alors informel, dans la voiture, au supermarché, dans le bain, par une ou deux questions. Parfois on approfondit la notion demandée avec des exercices pris sur les livres de ce2 (elle est en ce1).Les poésies, c’est elle qui insiste pour les savoir parfaitement dès le premier soir, sinon ça la stresse, même si ils ont une ou deux semaines pour la préparer. Et qui craque à la fin, d’entendre 10 fois par jour, deux semaines durant, la même poésie? Les parents…. Mais c’est elle qui veut nous la réciter encore et encore…
Ma fille me disait, à l’époque où elle mourrait d’ennui à l’école: « ce n’est pas grave si je m’ennuie, ce qu’on fait à la maison ça m’intéresse et ça me va ».
J’ai toujours voulu préserver « le goût de l’effort ». Alors dès le CP quand les enfants apprennent à lire (elle savait déjà lire), elle « devait » lire des chapitres entiers de livres. Elle n’est pas une fan absolue de la lecture, mais appréciait ces moments que l’on passait l’une avec l’autre.
Elle n’aime pas l’écriture. Alors pour compenser, j’autorise parfois de faire les exercices « à l’oral ».
Mais elle est rentrée vendredi catastrophée d’avoir fait des fautes à sa dictée lors du décloisonnement en ce2. En plus, le rythme n’était pas le même que dans son ce1.
Alors on a fait des dictées durant le we. Matin et Soir. Mais elle était volontaire et ravie.
Pas ravie de devoir écrire, pas ravie de devoir faire du « travail » pour le travail, mais ravie de voir qu’en s’accrochant, elle y arrive. Qu’elle pouvait faire des dictées de ce2 avec 3 , puis 1 puis 0 fautes. Ravie que je ne sois là que pour elle, dans le calme et le temps tranquille, à décortiquer chaque mot, lui demander si elle est sure de son orthographe, de sa règle de grammaire, de son accord. Et elle de m’expliquer pourquoi oui elle en est sure. De lui expliquer pourquoi « glisser » c’est avec deux S et pas un C, mais que c’est formidable d’avoir trouver l’accord toute seule, etc…
Alors pour ne pas rajouter trop de difficulté, j’ai laissé coulé sur le rythme de la dictée (surtout que la pensée divergente fait que chaque bout de phrase est l’occasion de me raconter telle ou telle anecdote… et je sais qu’en classe elle fait tous les efforts nécessaires pour suivre le rythme, alors à la maison… je laisse.. diverger…)
Elle était fière d’elle et reprenait confiance.
Elle est arrivée vendredi soir catastrophée avec « tu vois que je ne suis pas précoce, je suis nulle, je sais rien faire, le ce2 c’est pas pour moi » et est repartie ce lundi matin, le sourire aux lèvres, prête à affronter une nouvelle semaine d’école.
Et je suis certaine que ces « devoirs » à la maison, c’est ce qui l’aide à surmonter son manque chronique de confiance en elle, Elle ne veut les faire qu’avec moi (pas avec son père) et c’est une bonne manière d’avoir sa maman rien qu’à elle, toute seule Et quand il s’agit de maths, elle prend ça comme un jeu et en redemande.
Les tables de multiplications, elle les calculaient en additionnant (plus ou moins vite). Mais quand on a joué avec l’ordi et son chronomètre impitoyable, c’est elle qui disait « j’ai gagné 5 secondes, allez, on recommence, j’suis sure que je peux faire mieux.. » et la table de 7 ou 8 en 30 secondes (réponses tapées au clavier par maman pour ne pas perdre de temps ), je suis sure qu’elle la « sait » et non qu’elle la calcule…
Alors nous avons beaucoup de chance qu’elle soit demandeuse et très scolaire. Souvent ce n’est pas le soir en rentrant du travail (vers 19h) parce qu’elle est bien naze, c’est le matin après le petit déjeuner et avant l’école (elle est en pleine forme). En plus c’est forcément « bordé » dans le temps, car pas question de rater la cloche…
Sans les devoirs à la maison, certes elle serait toujours en tête de sa classe, mais sans réfléchir, sans s’appliquer, sans « savoir » et sans « comprendre » parfois….
Ce qui , bien sûr, n’empêche en rien un épanouissement extra-scolaire (équitation +++, tir à l’arc et .. patinage quand il reste du temps, je ne sais pas où caser le violon qu’elle veut apprendre parce que là, c’est MON emploi du temps qui va coincer…).
Bon courage à tous …
Bonjour,
ici aussi les devoirs à la maison peuvent être une vraie corvée (notamment la préparation de dictée et les leçons de conjugaison…)Les autres leçons sont effectivement comprises et souvent sues en rentrant à la maison (je me contente de vérifier par oral sur le chemin du retour et comme je suis moi même instit, je connais les implicite et les définitions à connaître par coeur). Par contre il avait toujours du travail écrit à faire (mots de dictée et verbes à conjuguer) c’était abominable jusqu’à ce que je négocie avec la maîtresse : si c’est bon à l’oral pas la peine de le faire écrire ! MERCI. Quand elle vérifie les devoirs des autres, lui récite à l’oral (les autres sont interrogés une fois par semaine, lui, tous les jours alors pas de jaloux!). Les autres enfants ont un « manquement » si le travail écrit n’est pas fait, lui il en a un si sa réponse est fausse (c’est assez équitable).
En tant qu’instit, je respecte les textes interdisant les devoirs écrits : je n’en donne jamais aucun ! Nos marmots travaillent assez à l’école (en différenciant pour que personne ne s’ennuie). Par contre il doivent retravailler leur leçon à la maison (ce n’est pas forcément « apprendre » mais vérifier qu’on a compris -ou pas!- et qu’on est capable de s’en servir). Enfin le matin les enfants ont 1/4 d’heure pour revoir les leçons (seul ou en groupe c’est comme ils veulent) et me poser toutes les questions qu’ils veulent.
Par contre je demande aux parents de suivre le travail de la classe en partageant avec leur enfant ce qu’il a fait (qu’est-ce que tu as appris, sur quoi avez-vous travaillé.,Qu’est-ce que tu as aimé ?) Les enfants répondent d’autant plus facilement que la journée d’école se termine toujours par un bilan : Qu’on-t-on travaillé aujourd’hui ? A quoi ça sert ? Qu’avez-vous appris ? Est-ce que pour vous c’était facile / difficile?..) Et d’ouvrir régulièrement le classeur de méthodologie : Dans ce classeur on a des fiches pratiques construites avec les enfants sur comment apprendre une leçon, une poésie, une table de multiplication… Il n’y a jamais une méthode mais plusieurs (proposées par les enfants ou par moi-même). Les enfants HPI ont au départ beaucoup de mal à verbaliser comment ils apprennent (« ça se fait tout seul », « Je sais, c’est tout… ») Et puis ils se rendent compte qu’ils ont une super mémoire, qu’ils « impriment » beaucoup plus vite et mieux que les autres mais qu’ils ont quand même une « technique » pour se remémorer (auditif, visuels, kinesthésique…) et cet outil de remémoration est souvent bien utile aux autres enfants (qui eux vont avoir besoin de le travailler ! )
Bonjour
je reviens sur le sujet 4 ans après mais pour mon fils depuis le cp c’est l’horreur les devoirs. Les soirs de pauses sont ceux ou il n’a que des maths a faire puisque c’est je crois la seule matière qu’il aime.
Les poésies sont vites apprises (pas besoin de réfléchir) et le reste c’est l’enfer. Je m’inquiète beaucoup j’ai tout essayé (je crois) l’année prochaine c’est la 6ème……
Il refuse tout travail et apprendre. En histoire il dit « j’ai lu j’ai compris pas besoin d’apprendre ça sert a rien de connaitre par coeur « . Il sent sort toujours un peu mais jusqu’à quand????
Merci pour vos témoignages.
C’est vrai que les devoirs avec un petit (et même moyen) zèbre, c’est souvent épuisant et source de conflits. J’ai, comme beaucoup d’entre vous, essayé bon nombre de « trucs », qui marchent plus ou moins bien et plus ou moins longtemps Pour la petite dernière, le plus difficile est de la mettre au travail, de lui faire accepter qu’il va bien falloir les faire, ces fichus de devoirs (même si on « allège », c’est-à-dire que quand elle sait, on ne lui impose pas une nième révision).
Et puis hier, suite à la lecture du livre génial « Te laisse pas faire ! » recommandé par Alexandra et lu d’une traite, je farfouille sur le net et trouve un article d’Emmanuelle Piquet dans le Huffington Post, qui parle des enfants hyperactifs et de leur difficulté à faire leurs devoirs.
Elle propose une technique que je vais essayer dès aujourd’hui, toujours dans sa logique du « virage à 180° » (qu’elle applique aussi au harcèlement). A la lecture de l’article, je me dis que ça pourrait très bien marcher avec les zébrillons, dont certains d’ailleurs sont aussi hyperactifs. Voici quelques extraits de l’article en question :
« Lorsqu’on parle hyperactivité, on le fait presque toujours sur un mode intra-psychique. En désignant cet enfant si dérangeant qu’il « parle sans y être autorisé », « ne sait pas rester assis plus d’une demi-heure », « a du mal à se concentrer sur quelque chose qui ne l’intéresse pas » (le bougre!) et « est sans arrêt dans la lune ».
On ne regarde pas l’entièreté des séquences et notamment pas ce qui déclenche souvent l’agitation et le conflit.
On ne voit donc pas que l’on dit en permanence à ces enfants et sur tous les tons exactement la même chose pendant des mois et des années (sans que cela ait le moindre effet positif et plutôt en réalité l’effet exactement inverse à celui recherché): « calme-toi, concentre-toi, sois à ce que tu fais, arrête de bouger, tu es encore dans la lune? » »
« Nous avons fait très souvent l’expérience clinique avec des mamans que l’Institution avait jugé bon de nous envoyer en consultation parce que leur enfant « avait des problèmes de concentration » qu’opérer un virage à 180° uniquement sur le registre relationnel pouvait avoir des résultats tout à fait remarquables :
Thérapeute: « dites-moi alors, comment ça se passe les devoirs le soir? »
Maman: « très difficilement, je dois l’appeler 5 fois, ensuite il se tord sur sa chaise, regarde les mouches voler, ne fait aucun effort de concentration, toutes le deux minutes, je suis obligée de le ramener sur terre, et à la fin, je m’énerve, même si j’essaie de prendre sur moi, je lui dis des horreurs, il se met à pleurer, les cahiers volent et les devoirs ne sont faits qu’à moitié, parfois même pas. »
Thérapeute: « vous en avez parlé à la maîtresse? »
Maman : « oui, elle le canalise beaucoup, elle passe beaucoup de temps à faire en sorte qu’il se concentre, mais elle me dit que c’est peine perdue, et elle m’a parlé de ce médicament, la Ritaline. Vous connaissez? »
Thérapeute: « Oui. Mais peut-être serait-il intéressant avant de faire quoi que ce soit, que nous tentions de voir un peu comment cette hyperactivité se comporte en milieu autonome. C’est-à-dire, comment elle se comporte quand elle n’est pas canalisée par des ressources extérieures. »
Cela nous aidera à mieux voir comment vous aider.
Je vais donc vous demander de faire la chose suivante: au moment des devoirs, chaque fois que votre enfant commencera à montrer des signes de déconcentration, mais vraiment au tout début-par exemple quand il commence à peine à chercher la mouche dont il va se servir pour se déconcentrer- vous lui direz « je crois bien que ton corps en a assez de ces devoirs, il commence à s’agiter. Va jouer chéri et ne reviens que si tu en as vraiment envie ».
Il est vraisemblable qu’il ne reviendra pas, peut-être même pendant plusieurs jours, peut-être même pendant toute la durée de l’expérience. C’est la raison pour laquelle je vous demande de ne la faire que pendant quinze jours. Mais ces quinze jours sont absolument essentiels pour que nous puissions opérer le bon diagnostic. Il ne faudra donc jamais lui demander de se concentrer pendant quinze jours. Au pire, il ne fera pas ses devoirs pendant quinze jours, il aura donc des mauvaises évaluations. Mais comme pour l’instant, ils sont à moitié faits…
Il n’est pas rare que les mamans nous racontent des scènes tout à fait étonnantes une fois les 15 jours écoulés:
– « Le premier soir, au bout de 5 minutes, il a commencé à s’agiter. Je me suis dit, oh là là, 5 minutes, c’est vraiment rien, mais j’ai fait ce que vous avez dit. Il m’a regardée et m’a dit ‘tu es trop bizarre, toi ce soir’. Et il est parti jouer très content. Mais au bout de dix minutes, il est revenu et il m’a dit: ‘bon au boulot, maman, maintenant’. J’ai accepté, en prenant l’air un peu forcé et il a recommencé à s’agiter au bout d’un quart d’heure, alors je lui ai réordonné d’aller jouer en lui disant: ‘il faut que tu écoutes ce que ton corps te dit, chéri’. Il n’a joué que 5 minutes et il est revenu en prenant un air un peu sévère et m’a dit cette phrase que je lui disais sans arrêt avant: ‘allez, si on se concentre un peu, on va finir super vite' ». Ce qu’on a fait. »
Pour lire l’intégralité de cet article : http://www.huffingtonpost.fr/emmanuelle-piquet/lune-traitement-hyperactivite_b_6637060.html
On verra bien si ça marche, mais l’idée me parait astucieuse
Comment motivé un enfant qui pense déja tout connaitre par ce qu’il a déja entendu ou vu la notion en classe. Ma fille est en 5ème, ne fait pas la différence entre comprendre une notion et mettre en mémoire cette notion pour la restituer. c’est comme si son cerveau ne voulait pas faire d’effort car pour lui c’est inutile, elle a une connaissance approximative et cela lui suffit. Lorsque je l’interroge et qu’elle n’est pas capable de me répondre, elle me soutient qu’elle connait sa leçon mais qu’elle ne sais pas comment exprimer ou aller chercher l’information qu’elle connait. Je suis très frustré car j’aimerais l’aider et lui donner des méthodes de travail efficace mais elle me rejette complètement. Je n’ai pas envie d’abandonné car je sais qu »elle est très intelligente mais en ce moment je suis un peu découragée. Dois-je la laisser chuter dans ses notes afin qu’elle se rende compte par elle même ? De plus, ma fille est dyslexique et dysorthographique, du coup je culpabilise d’avantage. Je ne veux pas en plus lui rajouter le poids de mes émotions, ça lui mettrai la pression. Je n’ai aucune preuve que ma fille soit un zèbre, mais ce qui est sur, c’est qu’elle fonctionne comme eux (préférence neuro-droitière). C’est pourquoi je cherche des infos, astuces au près de maman de « zèbre » pour lui donner une motivation suffisante. J’ai cru comprendre qu’il fallait qu’elle utilise la notion apprise concrètement dans sa vie personnelle. Comment faire ? Existe t-il un site internet avec des experiences concrètes ? Merci pour le temps que vous accorderez à mes interrogations.
J’ai le même.
Du coup, apprendre une leçon ca veut dire, lui poser des questions sur un cahier qu’il a à peine relu (et que j’ai beaucoup de mal à relire … sic…). Quand il ne me répond pas de façon assez précise, je lui relis le cours… il répète. On n’en est pas au par cœur :-/. Cela le pénalise parfois, mais bon.
Bref. ça va très vite, il a une bonne mémoire; mais c’est pas super optimal, en terme d’autonomie. Bon il vient d’avoir 11 ans et est en 5ie, je lui laisse aussi un peu de temps pour progresser dans ses méthodes d’apprentissage …
J’ai acheté » Explose ton score au collège! » de GASPAR ERIC qui donne des pistes aux enfants pour apprendre la meilleure façon de travailler selon leur personnalité. J’attends de voir si il y trouvera des pistes…
Car en fait, il a besoin que l’on explicite (« intellectualise »?) les nouveaux gestes en sport par exemple pour pouvoir les apprendre (regarder les autres ne lui suffit pas du tout). Je me dis que peut-être, pour les méthodes d’apprentissage c’est la même chose. Un peu de théorie l’aiderait à y voir plus clair sur sa façon de fonctionner :-)
Bon courage