Les surdoués ne sont pas ceux que l’on croit (Inrees.com, janvier 2013)
Une amie, fondatrice de l'association Hautpotentielquebec.org m'a indiqué la mise en ligne ce jour d'une "enquête" (ahem...) sur les surdoués, par le e-magazine Inrees.com
Les surdoués sont-ils vraiment ceux qui réussissent brillamment les tests de QI ? De plus en plus de spécialistes le contestent et soulignent d’autres aspects de l’intelligence et des potentiels humains. Comme l’intelligence émotionnelle et perceptive
Les surdoués ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Dans notre société actuelle, le Quotient Intellectuel reste la référence absolue de l'intelligence. Seuls les tests de QI permettent de donner des indices sur la vivacité intellectuelle d’un adulte ou d’un enfant, et de juger s’il est « surefficient » ou non. Pourtant aujourd’hui, ces tests sont de plus en plus contestés car ils font appel à notre raisonnement dans un environnement structuré, en l'occurrence via des problématiques données où il n’existe qu’une seule bonne réponse. Par conséquent, le QI ne prend pas en compte notre comportement dans un environnement non structuré, qui correspondrait mieux à la réalité vécue.
Je suis très mécontente du ton de cet article
On peut y lire par exemple :
Un point de vue confirmé par Christel Petitcollin, formatrice en communication et en développement personnel. « Officiellement, les surdoués représentent 2% de la population alors qu’en réalité, ils seraient 15 à 30% car ces tests n’évaluent que la partie émergée de l’iceberg. »
Christel Petitcollin, si elle est auteure d'un livre ("Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant"), n'est pas psychologue, pas plus que chercheuse dans le domaine des sciences cognitives
Je suis donc très choquée de lire de tels propos, qui me semblent totalement infondés & arbitraires !
Oser affirmer qu'il y aurait 15 à 30% de surdoués dans la population (notez au passage que l'estimation passe du simple au double... ) serait basé sur quoi ? sur quelles études ? sur quelle réalité clinique ?
Mystère...
Que l'intelligence soit multiple, comme l'avait déjà souligné il y a fort longtemps Rémy Chauvin, puis réaffirmé Howard Gardner, OK.
Cela ne fait aucun doute & c'est un point unanimement reconnu.
Mais cette obsession à se focaliser sur ces histoires de QE (qui, contrairement au QI ne connait aucun test valide à l'heure actuelle, je le rapelle) commence à m'agacer sérieusement parce que cela vient ajouter du flou autour du sujet du surdouement, déjà si mal compris
Au delà de cette mise en difficulté, l'autre souci majeur étant pour moi les dérives possibles vers des pratiques nettement moins sérieuses, encadrées & validées de certains "coach" qui commencent à revendiquer de plus en plus fort une spécialisation dans cette fameuse "intelligence émotionnelle".
J'avais déjà écrit dans ma critique du livre "Je pense trop" que les envolées pseudo-ésotériques me dérangeaient. Cette interview confirme malheureusement très largement ce sentiment déplaisant d'une confusion des genres assez malsaine à mes yeux
POUR lire l'ARTICLE en INTÉGRALITÉ c'est ici !
17 commentaires à “Les surdoués ne sont pas ceux que l’on croit (Inrees.com, janvier 2013)”
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Bien sûr que d’autres formes d’intelligence existent! Ce n’est pour autant pas nécessaire de les opposer.
Encore un article qui ne fera que renforcer la méfiance des gens envers les diagnostiques de surdouement.
Controversées par qui ? pas par les scientifiques …
Alors qu’aujourd’hui il existe un consensus avec le modèle CATTELL-HORN-CARROLL, CHC
les données de 460 analyses factorielles de tests d’intelligence disponibles dans la littérature,ont
été réanalysées (J.B. CARROLL (1916-2003)).ceci pour tenir compte de l’aspect multidimentionnel
de l’intelligence.
On passe de « les surdoués n’existent pas » à « 30 % de surdoués » …
nadine planete surdoues.fr
En toute logique, si 15 a 30 pourcent de la population etait surdouee, cela devrait se voir notament dans les realisations scientifiques et litteraire. C’est a dire que sur un echantillon de 100 personnes l’on devrait pouvoir recenser entre 15 et 30 personnes ayant reussi a l’age adulte a faire des choses exceptionnelles. Cela me semble plutot difficile a avaler…
Attention à ne pas assimiler « surdouement » et « réalisation de choses exceptionnelles »… Ce sont deux choses bien distinctes. De nombreux surdoués célèbres ont fait des choses exceptionnelles (pour lesquelles ils sont… célèbres).
Mais ce n’est pas obligatoire. Et heureusement : allez dire à un enfant THQI « bon, tu as très bien répondu au test de QI, maintenant, tu vas devoir faire des choses exceptionnelles de ta vie, sinon c’est du gâchis ».
Quelle pression !!!
Je comprend. Cependant, lorsque l’on parle de « haut potentiel », cela implique que la personne a une plus grande probabilite de realiser quelque chose d’exceptionnel que quelqu’un n’ayant pas ce label. Si les personnes ayant un fort QI n’ont pas plus de probabilite de faire quelque chose d’exceptionnel que des personnes n’ayant pas un fort QI alors le label de Haut Potentiel est abusif.
Kyrilluk, j’ai appris récemment que je suis un zèbre adulte et je trouve votre raisonnement élitiste et réducteur. Avoir un « Haut Potentiel » ne s’assimile pas à avoir le devoir de changer la face du monde. Avant d’envisager cela comme un don entraînant une obligation de réussite, essayez de l’envisager comme une différence demandant un effort d’adaptation constant à la société. Savoir surmonter cet effort et trouver une vie épanouie est à mon sens déjà une « chose exceptionnelle ». Les études le prouvent, seul 1/3 des zèbres arrivent à faire de brillantes études supérieures, c’est donc que cela est plus profond que la réussite scientifique et littéraire. J’affirme être un zèbre ayant pour seule ambition d’être heureuse, et j’en suis fière.
Brillant et Surdoué sont 2 Êtres différents. Le 1er réalisera des choses brillantes, le second vivra le monde différemment. Il n’y a rien d’autre à chercher à comprendre.
Je dirais d’ailleurs que celui qui a 120-125 à un test de QI aura toutes les chances d’être brillant. Il aura une capacité au dessus de la moyenne mais ne sera généralement pas gêné par les considérations émotionnelles, car il ne traitera tout simplement pas autant d’informations sensitives qu’un HP. Son esprit restera clair, ancré sur terre et ne partira jamais dans sa bulle. C’est de lui dont vous devriez avoir des attentes si vous en avez de quelqu’un.
Cela dit, la sagesse n’est-elle pas parfois de ne rien faire plutôt que de vouloir réaliser à tout prix ? Quel intérêt d’avoir des attentes donc ?
Je crois que l’intelligence emotionnelle est tres importante. Je crois qu’elle joue un role (le plus grand je crois) dans le bien etre des surdoues. Je crois qu’on ne lui donne pas assez d’imporance… meme si dans l’article, l’auteure lui donne peut etre trop d’importance…
Son article n’a qu’un but souligner les intelligences émotionnelles et perceptives puisque son boulot qui ne requiert aucun diplôme ni aucune reconnaissance (hélas oui aujourd’hui on peut être formateur en tout et n ‘importe quoi du jour au lendemain) est d’apprendre aux clients a les Gérer. C’est la grande mode du moment apprendre à gérer stress, dépression… Ce qui est une mane dans le pays où les habitants avalent le plus d’antidépresseurs du monde. Bref elle dévalorise les uns pour favoriser ses finances. Mais il faut avertir sa clientèle car si elle a recour à ses services alors qu’elle est hqi elle les enfoncera au lieu de les aider puisqu’elle nie leur existence! C’est déjà dur de trouver des professionnels compétents alors par pitié pourquoi tant de gens naïfs se précipitent chez tous ces formateurs charlatans ( je ne parle pas de ceux ici font des recherches sérieuses sur les sujets qu’ils traitent)!
J’ai vérifié elle n’est experte en rien! Morte de rire elle donne même des cours aux parents pour leur apprendre à s’occuper de leurs enfants : guide de survie pour les parents! Ça se saurait si c’était si grave d’a
Voir un enfant ! Elle ne m’a pas convaincue mais j’ai bien ri!
Quoiqu’il en soit, les souffrances dues à un hqi non-détecté et interprétées à l’envers, sont terriblement déterminantes! Heureusement pour moi, presque quinquagénaire, j’ai passé un wais avec une psychologue compétente (et joyeuse en plus!) et ma vie change! Pour le reste, intelligence émotionnelle et autre, elles sont généralement bien acceptées, non? S’il y a un problème il viendrait plutôt de l’inadaptation d’une certaine société au seul hqi, non? Le résultat d’un wais aurait alors, comme il a eu pour moi, la valeur d’une reconnaissance de la société − presque d’une réparation
Le problème de l’intelligence émotionnelle ici, c’est qu’il n’en est donné aucune définition claire. Un coup on a l’impression qu’il s’agit de maîtriser ses émotions – ce qui est certes important, mais alors un QI élevé incapable de maîtriser ses accès de colère aurait-il moins de potentiel qu’un QI équivalent pas colérique?? – un coup on dirait que c’est à qui aura le PLUS de quelque chose, puis deux lignes plus tard on retombe sur une des intelligences que décrit Gardner il me semble (intelligence intra-personnelle, c’est ça?). C’est quand même plus que fourre-tout comme truc!
Autant je suis d’accord à propos des limites du QI, parce que cela est confirmé par certains spécialistes, autant ce n’est pas une raison pour essayer de pallier à ce souci en allant repêcher des théories à la validité peu reconnue. Alors, il est sans doute temps que les psychologues sérieux s’attellent à cette question qui taraude de plus en plus de monde et donne lieu à des élucubrations sans limite du fait qu’il n’existe apparemment pas assez de cadre scientifique à la question…
Il y a un truc que j’ai du mal à saisir (ok j’avoue j’ai eu la flemme de lire l’article d’origine en entier).
Petitcollin décrit dans son livre le zèbre de la façon suivante (en raccourci) :
– hyperesthésie (QE)
– pensée arborescente (QI).
A-t-elle (et les autres d’ailleurs) parlé de notion de « maitrise » de ses sens et de sa pensée ? Je n’en ai pas le souvenir ! Il me semble même que c’est le coeur de la question du surdouement, à savoir reconnaitre, admettre et finalement tenter de vivre avec nos sens et notre pensée constamment survoltés.
« Sans maitrise la puissance n’est rien » ? Hé bien oui, et c’est notre calvaire quotidien !
Finalement, celui qui maitrise le mieux n’est-il pas soit un des rares heureux élus de notre monde, soit tout simplement une personne moins voltée qu’on nous le laisse croire ?
Pour revenir sur l’histoire des 15 à 30%, c’est la question de la répartition cerveau droit/cerveau gauche, rien de plus. N’est-il pas admissible qu’un « cerveau droit » puisse être dénué d’hyper sensibilité ? Ne peut-il pas non plus être doté d’un cerveau électriquement plus ou moins rapide selon sa constitution ? Il n’empêche pas pour autant d’utiliser le même mode de pensée qu’un autre cerveau droit, juste il n’analysera pas autant, ni aussi vite. Il passera donc dans ces 13 à 28% de la masse indétectable.
Un truc me gène énormément dans l’article, c’est cette phrase : « Le QI est une mesure d’intelligence globale intimement liée aux aptitudes demandées à l’école. »
Si les zèbres « réussissent » aux tests de QI et si, comme elle le dit, il est en corrélation avec les acquis ou les pré-requis de l’école, par déduction simple, les HQI devraient réussir à l’école … Ce qui n’est pas le cas !
De plus, on sait que le haut potentiel s’accompagne souvent d’une hypersensibilité, on peut, peut être, aussi dire que les HQI font partis des HQE …
Confusion entre « neuro-droitier » et « surdoué » ? Ça pourrait expliquer ces chiffres.
On estime 30% de la population comme étant neurodroitiers, mais tous les neurodroitiers ne sont pas surdoués ! Voilà d’où vient sûrement la confusion de Christel Petitcollin
Je me permet de relancer les commentaires de cet article car je viens de lire le livre de Christel Petitcollin, ainsi que plusieurs livres, articles, blogues sur la douance. Selon Jeanne Siaud-Facchin, un surdoué est un « neurodroitier » avec un QI supérieur au 98e rang percentile (>130). Je pense que la confusion autour ce ce livre est que l’auteur site des exemples de personnes qui sont typiquement HP, donc au delà du fonctionnement « neurodroitier ». Elle insiste notamment sur l’intelligence supérieure des « neurodroitiers ». « Neurodroitier » doit ici est pris au sens du type de fonctionnement global et non du lobe frontal.