Réflexions sur l’enfant à haut potentiel (Ceppecs, novembre 2013)

Réflexions sur l’enfant à haut potentiel (CeppecsLe site du CEPPECS (Collège Européen de Philosophie Politique de l'Education de la Culture & de la Subjectivité, rien que ça ;) ) a mis en ligne, le 30 septembre dernier, des réflexions sur les enfants à haut potentiel :!:

 

Un grand merci à Fabienne, une lectrice du blog & amie facebookienne, pour m'avoir fait découvrir ce texte, signé Bruno Sedran.

 

J'étais assez mitigée à sa lecture, je ne vous le cache pas :-|

 

Il est long, assez tortueux, & s'il commence assez bien (& assez juste), très vite il se perd dans une interminable logorrhée. La question des EIP ne commence réellement qu'à partir du paragraphe "Le haut potentiel en question"...

 

CeppecsA l’heure où la précocité semble devenue une valeur très prisée en matière d’éducation -la focalisation parentale sur l’apprentissage de la lecture de plus en plus tôt en est un exemple parmi d’autres- il n’est pas étonnant de voir la question de l’enfant à haut potentiel revenir régulièrement sur le devant de la scène dans le milieu scolaire. Car, en réalité, si un enfant est considéré comme étant « à haut potentiel » à partir de 125-130 de QI total, c’est avant tout parce qu’il y a une véritable souffrance de l’enfant – et non pas parce qu’il est premier de classe – que les parents consultent un professionnel. Cette souffrance s’exprime par des résultats scolaires aléatoires, une hypersensibilité, un malaise lorsqu’il doit s’intégrer dans une classe, une école ou même un groupe d’amis, des angoisses, des intérêts qui semblent en décalage avec l’âge de l’enfant, etc.

Les tests du QI

La question de l’anormalité infantile, de son repérage et de son identification est intrinsèquement liée au phénomène de la scolarisation. Dans le milieu de l’éducation, l’idée était au départ que la classification permettait de mieux répartir les enfants dans les institutions éducatives, de soins ou d’éducation spécialisée, dans les filières ou dans les classes.

 

 

Cette phrase par exemple est assez terrible (& ô combien fausse !!! Le surdouement n'est pas le monopole des milieux aisés &/ou des parents hautement cultivés 8-O ) :

 

"Ainsi donc [...] les enfants à haut potentiel sont les purs produits de leur milieu"

 

L'analyse & l'interprétation des prétendus désirs des parents me fait sourire... Je retrouve dans ce texte des tendances psychanalytiques qui me dérangent toujours beaucoup :-x

 

"[...] tout parent pratique, même sans le vouloir, un « adultocentrisme », il contraint l’enfant à devenir ce que l’adulte est puisqu’il est l’idéal de ce que l’enfant va devenir"

 

S'il y a sans doute des parents qui correspondent à ce schéma (& il y en a, c'est certain !), ils sont en réalité bien minoritaires. C'est ce que ma pratique quotidienne des familles d'enfants surdoués m'a montré depuis ces dernières années :oops:

 

Tout aussi caricaturale que cette curieuse compréhension des désirs parentaux supposés, l'exemple clinique cité :

 

"Cet exemple clinique : « Le résultat c’est son haut potentiel asymétrique, c’est-à-dire 155 QI verbal et 70 QI non verbal.[...]"

 

Autant je connais de nombreux enfants qui plafonnent effectivement en ICV à 155 au Wisc (dont le mien !)... autant parmi ceux-là, aucun n'a jamais présenté d'IRP à 70 (qui, je le rappelle tout de même, est la limite de déficience mentale !?) ! :-?
Exemple si ce n'est inventé, en tous cas TRÈS largement tiré par les cheveux & extrêmement peu représentatif de la réalité des scores chez les enfants plafonnant dans la sphère verbale.

 

Même les profils les plus hétérogènes montrent rarement (pour ne pas dire jamais) des scores aussi inégaux (entre domine verbal & performance) :down:

 

Bref chacun se fera son opinion, mais à mes yeux ce texte est essentiellement bourré d'idées reçues &/ou de contre-exemples découlant soit d'une méconnaissance de la réalité des EIP, soit d'une mauvaise foi évidente. Il tend à culpabiliser les parents.

 

L'auteur (dont, entre parenthèse on ne sait rien ! Qui est-il ? sociologue ? psychanalyste ???) nous l'explique dans sa conclusion : les parents sont bien responsables de la souffrance de leur enfant (T)HQI :

 

"La souffrance de l’enfant à haut potentiel trouve sans doute son origine dans l’oubli du fait que l’éducation n’est pas seulement une question de développement de compétences mais que c’est aussi un rapport au social."

 

 

POUR LIRE l'article en INTÉGRALITÉ :arrow: c'est ici !

 

 

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14 commentaires à “Réflexions sur l’enfant à haut potentiel (Ceppecs, novembre 2013)”

  1. Gabrielle dit :

    Et ben… Y’a encore des auteur toxiques sur le sujet… A psychanalyser peut-être ? :-P Mais où ai-je mis mon entonnoir ? :roll:

  2. Christine dit :

    « Nous pouvons conclure que les enfants à haut potentiel sont des enfants qui collent au désir de leur parent ».

    Heu, j’ai bien lu là ou j’ai rêvé ? je ne pourrai pas être plus en désaccord avec ce texte, truffé de contre-vérités et qui ne correspond pas du tout à la réalité de ce que vivent les parents au quotidien, lesquels n’avaient sans doute pas demandé autre chose que d’avoir des enfants tout simplement standard, n’ayant pas de souci particulier autre que des soucis d’enfants de leur âge, n’ayant pas de problème à l’école ni d’angoisses existentielles à l’âge de 3 ans…. C’est triste de devoir lire des choses comme ça en 2013.

  3. Francoise dit :

    Bonjour,
    je suis maman d’un enfant precose qui est en difficultés de part un deficit d’attention et dysgraphisme, une hypersensibilité exacerbée et surtout des questionnements incessants sur l’univers la vie la mort, Nous sommes une famille de classe moyenne basse, et avons des difficultés chaque moi pour regler les psychologues, neuropsychologues psychomotriciennes etc c …afin que notre enfant soit bien a l’ecole et dans sa peau..je me suis formée moi même aux pratiques naturelles de relaxation, de bien etre etc afin que nos enfants puissent bénéficier de cela Mon mari et moi ne sommes pas des carriéristes ni des compétiteurs…exigeant de nos enfants qu’ils soient parfaits bien au contraire nous leurs transmettons des valeurs qui en mon sens , ont pour but d’ouvrir l’esprit de nos enfants et accepter que nous ayons des défauts et des qualités…pas de perfectionnisme et égocentrisme a outrance..alors je me revolte de lire ce type de texte où l’on ramène le EIP a une déficience des parents .Se retrouver avec un enfant precose est un long parcours du combattant que nous n’avons pas demandé nous aurions preferés dans ce cas un enfant « standard »…mais voila nous avons de merveilleux enfants qui nous ouvrent sur le monde et sont nos sentinelles..dommage que certains auteurs soient encore a regarder par le trou de la serrure alors qu’il y a tant de choses a prendre en considération dans ce monde….

  4. LEMOIGNE dit :

    Bonjour à tous,
    « L’enfant est aujourd’hui investi affectivement de façon très précoce, dès sa conception et même parfois bien avant » Je ne voudrais pas jeter l’anathème sur le monde enseignant, car comme partout le pire y côtoie le meilleur et l’erreur et humaine si on sait la reconnaître pour mieux progresser, mais les seuls apprentissage forcés et « prématurés » de lecture que j’ai pu voir dans mon entourage sont le fait d’enseignants qui voulaient à tous prix que leur enfant soit premier de la classe dès le CP afin qu’il ne leur fit pas honte. Il est vrai que la sœur de mon mari étant instit, l’épouse du frère de mon mari étant prof d’anglais et ma meilleure ami étant formatrice en CFA, je suis cernée et ne vois peut-être pas la réalité du monde. D’un autre côté que penser d’une instit qui planifie ses grossesses pour que la naissance ait lieu au plus tard mi-mars afin que ses 2 enfants puisse sauter une classe sans trop de décalage avec leur camarade ? Que penser d’une autre instit (ma belle-sœur) qui planifie ses grossesses pour une naissance fin janvier début février et parle de saut de classe alors qu’elle n’est enceinte que de quelques mois et qui apprendra à lire (plusieurs heures par jour et avec des pleures) à ses enfants pendant l’été précédant l’entrée théorique en grande section de maternelle et les scolarisera en fait dans sa classe de CP. Je n’ai jamais rencontré de parents d’enfants surdoués employant de telles méthodes… mais peut-être que ça existe
    « les enfants à haut potentiel sont les purs produits de leur milieu » Ne vaudrait-il pas mieux écrire les enfants réussissant à l’école sont ….
    J’avais d’ailleurs lu, je ne sais plus et ne le retrouve pas, il y a 15 ans de cela lorsqu’on a découvert que ma fille ainée était zébrée, que les 3/4 des enfants possédant un an d’avance à l’école étant enfant d’enseignant tandis que mois d’1/4 des enfants surdoués obtenait le saut de classe qui leur aurait été nécessaire pour ne pas se désintéresser de l’école. Si vous avez des sources, je suis preneuse.
    « tout parent … contraint l’enfant à devenir ce que l’adulte est » parfois l’élève (enfant) dépasse le maître (parent)
    « son score de 70 au niveau Performance … peut signifier un désintérêt de l’enfant pour ce type d’exercice » On ne peut pas être bon partout, c’est sûr mais l’écart me semble avoir été confondu avec les abysses à moins que le psy passeur de tests n’ai pas les « qualités requises » les enfants surdoués adorant ce genre de jeu question-réponse.
    « Nous pouvons conclure que les enfants à haut potentiel sont des enfants qui collent au désir de leur parent » Comme disait ma grand-mère « tu ne fera jamais un cheval de course avec ton âne ». On ne peut donc pas faire un zèbre avec un enfant lambda.
    « La souffrance de l’enfant à haut potentiel trouve sans doute son origine dans l’oubli du fait que l’éducation c’est aussi un rapport au social » La socialisation c’est être capable de dialoguer avec l’autre quels que soient son âge, son sexe, sa couleur, ses qualités et ses défauts. Du fait de leur empathie, les surdoués auraient plutôt tendance à être plus social que les autres. On ne demande jamais au reste de la population de faire des efforts pour s’adapter à nous pourtant comme l’écrivait Flaubert « L’anormalité est aussi légitime que la règle ».
    Ce monsieur, que je pense psy.. » devrait peut-être se socialiser un peu plus et rencontrer, écouter, lire des gens d’autres professions qui n’ont pas que des réflexions comme lui mais aussi des examens médicaux, des images et des résultats d’analyse

    • Rainbow dit :

      Très bonne réponse au texte dramatiquement obtu et pitoyable de ce monsieur Bruno Sedran. Je pense que ce monsieur n’est pas un scientifique ( sa néagation et ses incompréhension des mesures statisques de tests de QI le prouvent ) mais plutôt l’une des émations nauséabondes d’une psychologie éculée basée sur Freud et ses apôtres et qui depuis plus d’un siècle font plus de mal que de bien aux « psychismes » de leurs patients ainsi qu »à ce qu’il conviendrait d’appeler  » l’inconscient collectif » selon les termes freudiens passés dans la culture sociale française et dont il faudra encore des décennies pour se débarasser. Malheureusement, nos enfants en feront encore les frais, comme nous avant eux et leurs enfants peut-être même après eux….

  5. gene dit :

    Combien de fois je les ai entendu ces réflexions , souvent d’ailleurs du personnel éducatif . Comme il est difficile de lutter contre les idées reçues . Moi qui suit de la classe moyenne du bas, ce genre de propos m’énerve au plus haut point . Je ne nie pas qu’il y a des enfants poussés scolairement , mais ça n’a rien à voir avec le fait d’être HP . Il y a d’ailleurs sans doute des HP poussés . Ce monsieur n’y entend rien dans les HP et ça c’est grave . bonne après midi

  6. corine dit :

    merci de nous faire partager quelques propos de ce « texte » et…non merci çà ne me dit rien d’en lire + !! ce Mr cherche à faire entrer nos petits zèbres dans UNE SEULE case :-P !!
    bonne soirée…

  7. Lolo30 dit :

    Ouf, comme dit Corinne, ça ne donne pas du tout envie de lire la suite! J’en pleurerai quasiment car actuellement j’en pleurerai au quotidien de ce fils précoce dont on ne sait comment le prendre et l’aider! De quel droit quelqu’un peut dire ce genre de choses sans savoir de quoi il parle. On l’a su à 14 ans donc difficile de dire qu’on le pousse depuis sa naissance!

  8. Elise dit :

    Ah, le verbiage et les résidus de la psychanalyse sont si envahissants dans les textes français! Malheureusement! Pourvu que ça change vite!

  9. Elise dit :

    Ces intellectuels qui préfèrent préserver leurs préjugés plutôt qu’écouter ce que vivent vraiment les personnes concernées ! C’est frustrant de voir que même certains professionnels propagent les idées reçues que nous infligent lau quotidien les personnes non informées.

  10. Maxim dit :

    « Tout aussi caricaturale que cette curieuse compréhension des désirs parentaux supposés »

    C’est bien pour cela que je suis toujours très hésitant à parler de mon passé alors que le sujet est mon fils. Car nous sommes bien mû par la première des connaissance l’empirisme, ce que l’on a appris par soi-même, par le vécu. Et mon premier désir est que mon fils n’ai pas la même expérience de l’école que moi. En disant cela, bien souvent, il est possible de lire « projection sur son enfant », « craintes et angoisses de l’école projetée », « prophétie auto-réalisatrice », …

    Par ailleurs, je partage la même réticence envers les psychanalystes. Mais comment est-il possible que M. de Kermadec soit une bonne pro.

  11. Lepage dit :

    Merci pour tous ces commentaires, je vais m’épargner la lecture d’un énième texte pénible!:=)
    Même au risque d’être taxé de partisanerie aveugle!
    Bonne route à tous

  12. Guillaume dit :

    Ce qui est inquiétant d’un point de vue universitaire, c’est que ce monsieur ne cite aucunes sources datant d’après 2008, ce qui laisse songeur quant aux nouvelles connaissances acquises ces dernières années en sciences cognitives notamment. L’auteur semble n’avoir aucune source clinique sérieuse.

    Cher auteur, je t’invite aussi si tu me lis (on se tutoie, c’est mieux) à arrêter de lire Quentel, dont les titres de ses ouvrages sont suffisant pour aller voir ailleurs sur le sujet dont tu parles : « L’enfant : problèmes de genèse et d’histoire », « Le parent : responsabilité et culpabilité en question. »

    C’est sûr qu’avec ces références les zèbres ne sont que le produit névrotique de parents égocentriques… Merci donc de changer de sources, et d’accepter que les zèbres existent (enfants et adultes), que leur physiologie cérébrale est différente (démontrées en imagerie médicale) et donc que tu ne sais pas de quoi tu parles.

    Second point inquiétant, c’est que la parution initiale de ce « papier » est dans la revue Pro J de la Fédération des jeunes socialistes et progressistes… Si c’est ça qu’on sert aux futurs politiciens…

  13. sandrine dit :

    l’article n’est manifestement pas écrit par un précoce… Maman zèbre de 2 zèbres cela me fait hurler qu’un prétendu spécialiste écrive autant d’inepties sur un sujet qu’il ne maîtrise visiblement pas:

    « Ainsi donc […] les enfants à haut potentiel sont les purs produits de leur milieu »:
    J’ ai été élevée par une « femme de ménage » et un ouvrier et pourtant je suis surdouée et maman de 2 surdoués…

    ça fait peur car sous-couvert d’être scientifique ce monsieur sera écouté…



:) :-D 8) :oops: :( :-o LOL :-| :-x :-P :-? :roll: :smile: more »

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