[VIDÉO] Quand l’école rend malade : la phobie scolaire vécue de l’intérieur
C'est la rentrée ! Les vacances de la Toussaint sont finies. Deux semaines passées si vite & un zébrillon qui a du reprendre ce matin le chemin du collège, non sans mal
Je pressentais que la veille de la reprise, & la reprise elle-même ne seraient pas simples... Et, si l'angoisse n'a pas été aussi forte que début septembre, elle fut tout de même très présente & pesante toute la soirée d'hier & plus encore avant 08h00 aujourd'hui.
Par hasard (si tant est qu'il existe...), hier soir nous regardions le JT de France 2 lorsqu'un reportage tourné dans le service de pédopsychiatrie de l'hôpital neurologique de Lyon dirigé par le Dr Olivier Revol fut lancé. Il traitait de la phobie scolaire, qui touche 1% des enfants & des ados
VIDEO. 1% des élèves souffre de phobie scolaire
Depuis son entrée en sixième, il y a un an, Mathéo souffre de phobie scolaire. Parfois, l'enfant se retrouve même incapable de se rendre en classe.
Alors que les vacances de la Toussaint prennent fin, ce dimanche 2 novembre, l'enfant commence déjà à angoisser. "J'ai peur, je n’ai pas envie d'aller à l'école, je n’ai pas envie de sortir de mon lit car je sais que là-bas je vais passer une journée pourrie", témoigne Mathéo, 12 ans, face à la caméra de France 2. "Je n’arrive jamais à faire toutes les choses correctement, je fais toujours tout mal", déplore l'enfant.>
« C'est comme si on se noyait »
Sa mère prend ses angoisses au sérieux : "On ressent une telle souffrance qu'on ne peut pas le forcer à sortir de son lit", explique-t-elle.
Comme Mathéo, 1% des élèves souffre de cette pathologie. Élisa, 17 ans, est également atteinte de phobie scolaire depuis cinq ans : "C'est comme si on se noyait. On a besoin de sortir pour respirer", relate la jeune fille.
L'occasion pour le zebrounet de se rendre compte que d'autres enfants & jeunes vivaient eux aussi les mêmes angoisses, dont une jeune fille prénommée Elisa - surdouée elle aussi - vraiment très touchante dans ce sujet & exprimant avec beaucoup de profondeur les sensations provoquées par cette peur panique de l'école.
Car il s'agit bien d'une incommensurable peur, qui submerge, qui envahit tout notre être. Nul caprice, fainéantise ou rébellion là dedans comme certains peuvent le croire quand ils ne comprennent pas la nature de ce refus ou cette anxiété devant l'école ; mais une réelle & profonde détresse.
De celle-ci va découler des somatisations, des maux (de ventre, de tête), des irruptions dermatologiques (eczéma, parapsoriasis). Cela peut aller jusqu'à provoquer crises d’angoisse, spasmophilie, colères incontrôlables, tremblements, palpitations ou vomissements
En tous cas, cette phobie scolaire est source de grande souffrance, pour tous. Pour l'enfant ou le jeune bien sûr, comme pour sa famille qui le voit en difficulté face à quelque chose censé être naturel, facile, normal : se rendre en cours.
Pourtant ça ne l'est plus du tout pour ces petits. Cette peur particulièrement intense de l'école, du collège, du lycée les conduit à un moment donné à éviter (ou chercher à éviter) de s'y confronter, par tous moyens.
Qui sont ces enfants ?
En 2010, le Dr Revol déclarait :
Il y a par expérience un profil typique du patient qui souffre de phobie scolaire : ce sont très souvent des enfants intelligents, anxieux & casaniers qui ont grandi dans une atmosphère très sécuritaire & qui rencontrent souvent des difficultés d’intégration.
Pour la psychiatre Marie-France Le Heuzey, 2 profils se dégagent :
D'abord ceux chez qui les troubles anxieux (souvent, l’enfant en cumule plusieurs) sont au premier plan. Il s’agit notamment d’enfants touchés par l’anxiété de séparation & pour qui le fait de s’éloigner du domicile familial &/ou de leur mère semble impossible, ceux qui souffrent de phobie sociale & sont pris d’attaques de panique dès qu’ils sortent dans la rue, ceux qui ne supportent pas le regard des autres posés sur eux, ou le fait d’être interrogés par leur instituteur…
Autant de manifestations d’anxiété souvent aggravées & déclenchées par un stress post-traumatique : l’enfant a subi ou assisté à une humiliation devant ses camarades, il a été agressé sur le chemin de l’école, fait l’objet de menaces…Le 2nd profil concerne ceux chez qui l’anxiété n’arrive qu’au second plan. Ils sont dépressifs, souffrent d’un profond désintérêt pour leur scolarité, laquelle ne leur apporte souvent aucune gratification, soit parce qu’ils ont de mauvais résultats, soit parce qu’ils s’y sentent incompris (c’est notamment le cas des enfants dyslexiques ou encore hyperactifs).
Il arrive alors fréquemment que leur attention se fixe ailleurs, dans un domaine où ils se sentent plus valorisés, comme les jeux vidéos de plus en plus souvent, ou le sport.
Le zébrillon correspond très clairement au 1er portrait brossé par le Dr Le Heuzey, il l'a de lui-même spontanément verbalisé hier alors que nous regardions le reportage du JT
Il y avait eu un épisode très difficile, alors qu'il était en début de CE2 (avec à ce moment une seule année d'avance). Episode qui nous avait amené à le changer d'école aux vacances de Noël , ce qui avait été salvateur.
Mais Arielle Adda (qui fut d'une aide précieuse ) m'avait prévenue : il nous faudrait toujours rester vigilants car il pourrait replonger dans ces difficultés & ces peurs paniques à l'avenir, s'il était de nouveau confronté à des situations blessantes.
L'agression dont il a été victime en 6ème & les problèmes récurrents qui ont malheureusement ponctué le reste de l'année scolaire ont effectivement fait resurgir tout un tas de très mauvaises choses
Le changement de collège avant l'été (pour la rentrée 2014/2015) fut une fois encore salvateur, mais je me fais l'impression depuis quelques mois d'être une équilibriste, devant chaque jour jongler avec les peurs de mon fils & sa solitude qui n'arrange rien à l'affaire.
J'ai la conviction qu'un rien suffirait à le faire basculer dans une phobie sévère, & je considère chaque jour passé normalement, sans pleurs ni panique, comme une victoire.
L'école : une serre où l'on apprend aussi la cruauté & la bêtise des autres.
Alice PARIZEAU
Pas évident non plus pour les parents de savoir de quelle façon réagir face à ces angoisses parfois extrêmes. Certains parents ne comprennent pas du tout le sens (ni la cause) de cette phobie scolaire, n'y ayant eux-mêmes jamais été confrontés.
Pour ceux-là il est particulièrement déroutant de se trouver face à un enfant paniqué à l'idée d'aller en cours ; plus déroutant encore de le voir totalement sourd à leurs appels à la raison. Mais c'est finalement là le principe de toute phobie : sembler totalement absurde & infondée à celui qui ne l'éprouve pas
D'autres parents comprennent on ne peut mieux la chose, & pour cause : ils l'ont vécue de l'intérieur. Ils savent ce que c'est, se souviennent de l'état dans lequel ils étaient durant leur enfance ou leur adolescence, des terribles efforts dont ils devaient faire preuve chaque jour pour surmonter cette phobie.
Ils n'ont rien oublié de cette affreuse sensation de perdre pied, quand on ne se sait plus capable de franchir le pas, quand on comprend que l'on ne pourra pas, ce matin, y aller. Et qu'une absence en entraîne une autre, & rend plus difficile encore le retour en cours...
Mais tous les parents ont une chose en commun : un immense sentiment de culpabilité
Car on culpabilise dans tous les cas, & ce quelle que soit la posture adoptée face à un enfant atteint de phobie scolaire.
Culpabilité mêlée de peine pour son enfant (comment rester insensible face à la souffrance de son petit ?), culpabilité teintée de reproches que l'on se fait à soi-même (j'aurais dû..., si j'avais été plus...), culpabilité & crainte d'être regardée comme une mère laxiste (que va dire l'établissement si l'enfant cumule les absences ? les crises d'angoisse ? que va dire la famille ?), culpabilité & colère (vis à vis de certains événements ou personnes qui ont abîmé l'enfant), culpabilité & peur (d'un échec scolaire... d'une rupture complète avec le système scolaire... d'un suicide, comme on en voit dans les médias)
Alors que faut-il faire ? Il y a des gestes ou des situations pouvant renforcer & aggraver l'anxiété de l'enfant. Comment éviter de le conforter dans ses craintes ?
Toujours selon Olivier Revol :
Plus la séparation dure, plus elle est difficile.
Il faut donc s'attacher à déposer l'enfant le matin devant l'établissement scolaire, sans traîner... cela faisant partie des "petites stratégies qui ont fait leur preuve" dont il parle dans le reportage diffusé hier soir sur France 2
Je pense qu'il faut aussi en parler dans le couple parental afin d'afficher une union & une attitude cohérente, bienveillante & allant dans le même sens.
Car si les propos & les réponses apportées par papa & maman sont dissonants, cela peut également être source de grande angoisse pour l'enfant qui va, plus encore, s'enliser dans cette phobie & se refermer comme une huître. Phobie qu'il nourrira par une profonde culpabilité & par un sentiment d'être à l'origine de disputes & de tensions à la maison.
Or avoir un enfant phobique scolaire qui s'enferme dans un mutisme total par peur de faire de la peine à ses parents ou de provoquer des soucis est une situation encore pire qu'avoir un enfant phobique scolaire tout court.
Dans ce genre de problématique (comme dans les cas de harcèlements par exemple) il faut impérativement que l'enfant soit en confiance : qu'il puisse se sentir libre d'exprimer ses peurs, & donc qu'il soit écouté & aidé pour ne pas avoir à porter ce fardeau tout seul.
Le Dr Revol précise :
Une erreur à éviter à tout prix serait de céder à la tentation des cours à domicile. Cela ne ferait que conforter l’enfant dans ses craintes en ne le confrontant jamais au monde extérieur.
Ce qui me semble pétri de bon sens, même temporairement
Cette "solution" n'en étant absolument pas une en définitive, dans la mesure où le fond du problème est toujours présent & où la douleur se ravivera à la première occasion que la vie lui offrira.
Il est préférable de parler avec l'enfant, sans jamais rompre le dialogue. D'échanger le plus possible, en lui apportant soutien & écoute, en tentant de comprendre pourquoi cette phobie scolaire, tout en maintenant le lien avec l'établissement.
Une aide extérieure (psychologue, équipe pluridisciplinaire d'unités spécialisées) sera toujours un gros plus !
à noter que la phobie scolaire n'est à ce jour pas reconnue par l'Education Nationale & qu'en conséquence, très rares sont les aménagements envisageables dans la pratique.
La faire reconnaître est l'un des principaux combats mené par l'Association Phobie Scolaire.
Le Dr Revol est également l'auteur de ces ouvrages incontournables : "J'ai un ado... mais je me soigne" & "Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne"
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Et voici 2 ouvrages très intéressants sur la phobie scolaire, l'un signé du Dr Le Heuzey ("Phobie scolaire : comment aider les enfants et adolescents en mal d'école ?"), l'autre signé d'une maman & de sa fille ("Le jour où je n'ai pas pu aller au collège")
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33 commentaires à “[VIDÉO] Quand l’école rend malade : la phobie scolaire vécue de l’intérieur”
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oui reportage très interessant, sur lequel je suis aussi tombée par hasard
pour nous aussi la rentrée est source d’anxiété
pas très envie d’y aller ce matin
retour à la case rdv prof et aide du referent academique!
ce qui me dérange quand même dans ce reportage, c’est que c’est l’enfant qui a peur , mais surtout ce n’est pas l’école qui ne permet pas à l’enfant de se sentir en sécurité …… tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir une école compétente, tout le monde n’a pas la niak pour se battre contre le système et dans mon cas je n’ai pas trop le choix question cadre scolaire puisque je vis dans une région sinistrée.
Je suis tout à fait d’accord. o a l’impression que le problème vient de l’enfant, et non du fait qu’il ne se sente pas à ‘l’aise » dans une institution qui ne lui correspond pas. Et je ne suis pas d’accord avec l’article. L’école à la maison peut être une solution ! Puisque le problème vient de l’école… mais ce qu’il faut éviter à mon sens, c’est l’isolement. Dans l’idéal, il faudrait inscrire l’enfant en question à des activités qui lui plaisent et qui lui permettent de rencontrer du monde… « autrement ».
Je suis d’accord avec vous : on rejette toujours la faute sur la personne qui a peur, comme si son anxiété sortait de nulle part, était une maladie qu’elle portait et dont elle était responsable… alors que, bien souvent (si ce n’est systématiquement ?), l’angoisse est provoquée par quelque chose d’extérieur ! Ce n’est pas la personne phobique qu’il faut soigner, c’est son environnement !
On parle beaucoup de phobie scolaire et d’enfants. Mais quid des adultes qui ressentent exactement la même chose face au travail ?
Bonjour,
Que cet article fait du bien !
Je ne suis pas seule à ressentir le désarroi face au stress de mon fils.
Mon garçon de 13 ans correspond clairement au deuxième cas évoqué par le Dr Revol.
Ce matin, le départ a été difficile avec une crise d’angoisse provoqué par un détail.
Cette reprise est d’autant plus angoissante pour lui comme pour moi car il démarre avec un programme adapté. Enfin, le collège tient compte de sa précocité et adapte son emploi du temps à sa demande.
Il va faire sa 4ème et démarre la 3ème en même temps. Certes c’est difficile mais il veut avancer et ne pas s’ennuyer comme cela a été le cas en milieu de 6ème, en 5ème et en ce début de 4ème.
Avant les vacances, lors de la réunion directrice et professeurs, j’ai senti de la bienveillance et un vrai désir de s’adapter pour lui faciliter ce changement.
Le contact est très bon entre l’équipe pédagogique (qui vient de suivre une formation sur les intelligences multiples) et nous.
Alors j’ai l’espoir qu’enfin il retrouvera l’intérêt qu’il a perdu en arrivant au collège.
Merci pour cet article, que je vais garder en favori. Mon fils correspond mot pour mot au premier portrait type, et est en plus du genre taiseux … Avec sa personnalité et son passé scolaire (harcelé par des CM1/CM2 quand il était en CP – il ne nous a rien dit et nous ne l’avons su que parce que sa soeur a été témoin des faits), j’avoue craindre pour le collège l’an prochain. Déjà, pour lui, ce sera le collège de secteur, pas le collège privé de la grande, trop gros, trop stressant, où il ne connaîtrait personne. Mais le revers de la médaille, c’est la CPE dragon. Heureusement que je connais un peu la principale, qui est ouverte et sympathique … Je garde aussi l’info sur l’association, on ne sait jamais.
Sinon, pour les cas très difficile, une petite cousine a bénéficié d’une hospitalisation dans un service spécialisé quand elle a rencontré ce problème en fin de collège, avec remis en place progressive d’une scolarisation dans un collège qui avait l’habitude de recevoir ces élèves. C’est aujourd’hui devenu une jeune femme épatante, bien dans ses baskets, globe-trotteuse et polyglotte. C’était pour la note d’espoir
Bonjour,
Est il possible de savoir où se trouve ce service spécialisé dont a bénéficié votre cousine ?
Merci d’avance
Comme toujours, quel bien fou j’éprouve à lire ces articles, MERCI pour cela.
J’avoue que sentant ma zébrette (bientot 12 ans et en 3° après 2 sauts de classe) sur le fil du rasoir, je ne sais pas comment agir, faut-il prévenir et en parler au risque d’approfondir son malaise ou rester attentive et disponible pour le jour où elle va mal ?
Cette soirée et nuit d’avant rentrée a été si difficile qu’elle a fini dans mon lit, incapable de se rendormir !
Les ouvrages du Dr Revol ont été un vrai secours pour moi et pour « alléger » si tant est que cela soit possible mon sentiment de culpabilité.
Je m’empresse de commander les 2 autres …
Et encore MERCI !
merci de partager ce reportage, nous ne l’avons pas vu, nous le regarderons donc.
Les manifestations somatiques: un bel herpès labial dès la maternelle, curieusement au retour des vacances de la Toussaint…et qui réapparait tout à fait symboliquement quand ça ne va pas fort à l’école…
fiston (lourd passé d’harcelé et malmené régulièrement par les enseignantes qu’il a eues depuis le CP) voulait démissionner juste la semaine avant les vacances…
il ne me raconte pas tout car il a « peur que je me fâche contre l’école et que ça lui retombe dessus »…
quant à éviter la tentation des cours à domicile je comprends bien l’argument mais quand ça dure depuis le CP, que le changement d’école n’y fait pas grand chose et que la précocité récemment « découverte » est niée…
s’il pouvait souffler un peu ce serait bien
Je me souviens après ce reportage mon vécu lors de ma scolarité dans un lycée ou je devais être interne
C’était horrible j’en suis tombée malade jusqu’à avoir été opérée de l’appendicite .
Quand je rentrais chez moi ça se passait bien et dès mon retour à l’école des crises .
Le regard des autres élèves me stressait et j’ai arrêté définitivement l’école à 17 ans depuis ce jour là
J’ai échoué ma vie scolaire à cause de cette maladie en me posant des questions
est ce que j’aurais fait de grandes études sinon ? Je suis maman de 4 enfants a 40 ans et j’aurais aimé étudier la psychologie c’est maintenant que je m’en rends compte .
Être parents est vraiment une gageure, alors quand s’ y ajoutent des peurs et angoisses (ainsi que d’autres joyeusetés), on se sent souvent désemparé et seul. Votre nouveau billet est, pour moi, l’occasion de communiquer un petit message d’espoir face à cette phobie.
Je l’ai moi-même subie mais face à des parents rigoureusement sourds à mes angoisses, cette phobie comme mon mal-être sont restés inexprimés. Harcelée au collège, résultats scolaires en berne, j’essayais de me faire la plus dicrète possible, subissant cette torture quotidienne et me sentant d’une nullité navrante. Fort heureusement, mes parents (pour d’autres raisons que celles évoquées) m’ont inscrite dans un club d’art martial. Petit à petit, j’ai pris confiance en moi, sans m’en rendre compte, et un jour, j’ai répondu à une agression physique par une autre encore plus forte. Ce jour a signé la fin de mon calvaire. Je suis toujours d’un type anxieux mais jamais plus je ne me suis laissée agressée et ma peur des autres a progressivement et définitivement disparu.
Aujourd’hui, je suis maman de petits zèbres qui, eux aussi, ont eu à faire face à certaines difficultés sociales, je me suis donc servie de mon expérience afin d’autoriser l’expression d’une agressivité de protection. Et c’est ce qu’ils font désormais avec en plus une richesse de vocabulaire et un mordant dont nous connaissons bien l’origine. La virulence et l’aisance des répartis sont telles que les plus fanfarons et agressifs se taisent, mouchés. Ma fille se sert maintenant de ses nouvelles compétences pour défendre des élèves moins assurés qu’elle et pourtant si l’on se retourne pour examiner son histoire, ce n’était pas gagné d’avance.
En conclusion, c’est l’autorisation de notre légitime agressivité (que j’appelle « de protection ») qui a permis à ma famille de ne plus subir la peur des autres et d’éloigner de nous le spectre de la phobie scolaire. Tout n’est pas gagner d’avance mais je pense que c’est peut-être une première piste pour avancer.
Je viens de lire mon propre commentaire et suis sincèrement désolée pour les fautes qui s’y sont glissées. J’ai voulu aller vite sans relecture, du coup, ça donne un bon exercice de français : trouver la ou les fautes dans le texte ;-)
le propos développé était tellement intéressant que nous sommes restés concentrés sur le fond et pas sur la forme
Mais je ne suis pas la reine de l’orthographe… allez! je vais relire le paragraphe, ça me fera un exercice
Je suis bien consciente de cette histoire de « légitime défense », et pourtant il nous reste beaucoup de travail à faire en tant que parents dans l’éducation que nous transmettons sur cet aspect.
Quand on a appris à ne pas faire de bruit, pas faire d’histoire, ne pas se mettre en avant etc, il faut déjà travailler sur soi-même afin d’encourager ses enfants vers une affirmation sereine…meilleure gage de sécurité.
Disons que dans ce domaine là, comme dans beaucoup d’autres, j’ai souvent l’impression que nos enfants nous font grandir tant il est nécessaire, en tant qu’adultes, de regarder ces interrogations avec courage pour y apporter des réponses et positionnements clairs, fermes et rassurants.
et bien sûr, toujours un grand merci à Alexandra pour tous ces billets si pertinents et si richement documentés.
Bonne continuation à tous.
Bonjour,
Pour cette belle approche pédagogique que vous avez eu dans l’élaboration de cette publication sur la phobie scolaire,et qui accompagne ce reportage,je tiens à vous exprimer mes profondes et sincères félicitations : Cette publication est un beau travail où vous avez su traiter ce sujet avec beaucoup d ‘humanité…Merci pour les références des livres sur ce sujet.
Phobie scolaire ici aussi pour ma précoce (CM1 – 1 an d’avance)!
Et concernant les aménagements, de nombreux établissements y sont attentifs en passant par l’infirmière de l’école. Dans le lycée où j’enseigne, on a souvent des PAI pour phobie scolaire et des aménagements sont prévus comme de permettre à l’ado de sortir de classe quand ça ne va pas, de « sécher » certains cours de temps en temps pour pouvoir respirer…
Je me demande si la phobie scolaire n’est pas inhérente à la précocité par l’hypersensibilité que cela induit?
« Je me demande si la phobie scolaire n’est pas inhérente à la précocité par l’hypersensibilité que cela induit? »
je n’espère pas…
Mais oui je rejoins Alexandra quand on a l’impression de jouer au funambule, en se demandant si demain se passera bien ou sera une journée sans.
Pas une sortie de classe où je n’attende/n’appréhende d’entendre sa voix au téléphone pour sentir si ça va ou pas.
Et dire qu’il parait que la sixième n’est pas la pire des classes…
Plein de pensées pour le Zébrounet en espérant que la journée se soit bien passée….
Oui moi aussi je n’espère pas mais c’est une constatation de maman et de prof. Après les EIP bien dans leurs baskets, on ne les voit pas donc bon…
Et pour la 6ème, ça ne me rassure pas!
vivre sur un fil, j’ai connu cela quand mon fils était en 6ème
le collège va t’il appeler ? ai-je assez de batterie ? ai-je bien mis le silencieux ? sera t’il là ce soir ? aura t’il bien pris le bus ? aura t’il envie de revenir ? aura t’il envie d’y retourner ? d’en revenir ? d’y retourner ? je n’étais pas tranquille du matin au soir, et quand je rentrais le soir, je savais qu’il était là, enfin VIVANT je veux dire….je ne juge pas la phobie scolaire, même si j’ai été éduqué dans le principe que l’école c’est bien, important, salvateur, source d’un « bel » avenir……. c’était il y a 40 ans, j’avais 8 ans, j’ai vu mon petit frère (il en avait 6) faire le mur pour rentrer à la maison (primaire, facile, village), et revenir par la peau du dos tenu fermement par un papa fâché…..par la suite il a pris des « cachets » pour être plus relax et il n’avait plus mal au ventre ni envie de faire le mur, c’est fou comme d’avoir des enfants EIP nous font ressurgir certaines scènes de notre enfance…… bon courage à Zebrillon.
grosse crise dimanche soir à la maison, retour des « maux de gorge » au coucher… on a ressorti les pastilles aux plantes… crise hier matin au réveil, il ne voulait pas sortir de son lit, « je déteste l’école!!!!! »
et puis hier soir il était plus apaisé, avec cette remarque « le jour le pire de l’année c’est le jour de la rentrée, parce que ça fait 2 mois que l’on n’est pas allé à l’école, on n’a plus l’habitude et on risque de ne plus être avec ses copains! »
Fiston est en Ce2 et depuis la PS il déteste l’école! aménagements ou pas, cela ne change rien…
Comme je n’ai pas les moyens de lui payer un précepteur, il faudra bien qu’il s’adapte, car l’école ne changera pas pour lui…
Une autre approche de la souffrance scolaire qui je pense peut intéresser beaucoup de zèbres
http://www.amazon.fr/gp/product/2228911526/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2228911526&linkCode=as2&tag=tribul-21&linkId=5F6KBCQRAHH37PNM
http://www.lesinfluences.fr/En-question-la-therapie-breve-pour.html
http://souffrance-scolaire.fr/
La thérapie brève marche extremement bien avec les enfants et a le mérite de ne pas ‘pathologiser’ l’enfant.
Pardon, mais ça fait du bien de savoir que l’on est pas seule à passer par ces moments. Dimanche soir fut une épreuve, mais ce ne fût pas aussi dur que lundi matin, je me suis cachée pour ne pas pleurer devant mon fils tant sa souffrance et ses larmes m’ont déchiré le cœur.
Mon arme c’est le dialogue encore, encore et encore et je reste vigilante. J’envisageais déjà dès la rentrée de le changer d’école et puis heureusement les consultations avec la psychologue l’aide, nous aide. Même si on fait tout pour qu’il affronte ses peurs, parce qu’il sera confronté à des difficultés dans la vie, c’est dur et je lutte pour ne pas y penser la journée. Bon courage à tous et merci pour vos témoignages.
Ah, la phobie scolaire…
Premier Z, en primaire, a pleuré tous les matins en CP pendant 2 ou 3 mois, et était malade ou blessé tous les lundis (pourquoi le lundi ???) et je galopais pour venir le chercher. Même au lycée, chaque rentrée était difficile et source d’angoisses.
Deuxième Z a passé une bonne partie de sa scolarité primaire à avoir des maux de ventre inexpliqués, puis, au collège, à avoir des insomnies et à se réveiller avec des crampes dans la mâchoire tellement elle est stressée.
Troisième Z, encore pire, fait des crises tous les dimanches, toutes les veilles de rentrée, n’arrive pas à s’endormir le soir, et vomit régulièrement son petit déjeuner tout en affirmant « mais non, je ne suis pas stressée, j’aime l’école ! ».
Alors moi aussi, comme Lucie, je me demande si « la phobie scolaire n’est pas inhérente à la précocité par l’hypersensibilité que cela induit… » J’ai 3 zèbres très différents (une très scolaire et perfectionniste, 2 autres qui n’aiment pas travailler), et le problème avec l’école est le même, avec des symptômes différents.
Evidemment, comme Maman poisson, je me suis demandé si « surtout ce n’est pas l’école qui ne permet pas à l’enfant de se sentir en sécurité …… » (bon, faut dire, on est tombé surtout sur des instits rigides et butés ) alors on s’est dit que, pour la petite dernière, on allait essayer une autre solution et la mettre dans une école différente, soi disant à l’écoute des enfants, et au fait de ce qu’est un EIP, quitte à se serrer la ceinture.
Nous avons trouvé à la rentrée une petite école Montessori qui venait d’ouvrir, à taille humaine (20 enfants, dont 4 en primaire !). Jusqu’à la Toussaint Zébrette était transformée, heureuse d’aller à l’école le matin, un vrai plaisir ! Il faut dire, une école sans cartable, sans notes, sans devoirs, sans classe le mercredi, où l’enfant choisit ses activités, c’est le rêve ! Mais ça n’a pas duré et le calvaire recommence : j’veux pas aller à l’école, c’est nul, je m’ennuie/c’est trop difficile (???), wouuuuuh j’ai mal à la tête, j’veux rester au lit etc.
Alors nous, parents, on se pose forcément la question : Zébrette touchée profondément par la phobie scolaire ou école vraiment pas à la hauteur ? Les 2, sans doute, car cette école nous a « vendu » un projet magnifique, qui au bout de quelques semaines a déjà l’air de prendre l’eau… Alors on culpabilise parce qu’on croyait avoir trouvé l’école idéale pour elle, et que visiblement ce n’est pas le cas…
quelle souffrance pour nous tous !!!! il est vrai que malheureusement cela fait du bien de savoir que nous ne sommes pas seuls. Sur le moment la difficulté est tellement dure a vivre.
Je vis dans le sud ou il y a eu des inondations dés qu’il pleut mon zèbre espère ne pas avoir école. Dimanche soir dans son lit en pleur en hurlant qu’il était dans l’école là plus pourrit de France et que tous les enfants sont nuls. Comment faire??
Je me suis couchée prés de lui il m’a demandé si j’allais l’abandonné comme tous les soirs et puis il c’est endormi.
bon courage à tous les zèbres et leurs familles
depuis peu dès que je suis en cours je suis malade ( envie de vomir ect ) mais des que je rentre chez moi sa va mieux, je ne sais plus quoi faire!
Il faut en parler à tes parents ou à la CPE de ton lycée; elles sont formées pour aider ce genre de situation et pourra t’aider à rencontrer quelqu’un qui pourra t’aider si tu n’arrives pas à en parler à tes parents.
« Il y a par expérience un profil typique du patient qui souffre de phobie scolaire : ce sont très souvent des enfants intelligents, anxieux & casaniers qui ont grandi dans une atmosphère très sécuritaire & qui rencontrent souvent des difficultés d’intégration. »
Que ça fait du bien de lire ça!
J’ai tellement entendu que je n’éduquais pas bien , mon enfant , que je ne faisais pas ce qui était bon pour lui , qu’il était trop collé , que nous étions trop fusionnels… Enfin ce qui transpirait de tous ces propos était » tu/vous êtes une mauvaise mère ! »
Hé bien , non au contraire, j’ai œuvré au maximum pour qu’il se sente en libre sécurité en famille.
A côté l’école on pourrait dire que c’est l’ « enfermement insécuritaire ».
Bonjour,
Février 2015 je découvrais votre blog… Notre enfant était diagnostiqué mais tout allait bien… Saut de classe cette année et après 7 semaines nous décidons de la retirer de son école. .. Nous ne supportons plus ses angoisses; son changement à changer…
LE plus difficile est d’entendre qu’il n’y a rien de la part du directeur. Pour la plupart des gens il doit être normal de se faire frapper dans la cour?
Nous cherchons une école : à 8 ans et m^me plus il me semble impossible de pouvoir évoluer et apprendre sans un minimum de sentiment de sécurité et de bienveillance.
Oui mais là nous mou sentons très isolés!
Bonjour,
Malheureusement, je constate que la phobie scolaire est trés répandue. Nous sommes confrontés à ce délicat problème depuis la rentrée. Je me sens impuissante face à la souffrance de ma fille. Parfois je cède et lui permets de rester à la maison mais je ne fais que repousser le problème. Malgré mes alertes, le collège a mis du temps à réagir sous prétexte que ma fille est gentille et discrète.
Je ne sais plus quoi faire pour la soulager.
Bonjour Ma fille a souvent manque l ecole pour un mal de ventre et des envies de vomir ou des maux de tetes.Mais hier au soir alors qu elle avait pas rattrape tous ses cours elle pleure et m avoue avoir une phobie de l ecole et qu elle ne veut plus y retourner.Elle dit que les eleves la rejette qu ellel n a pas d amies qu elle se sent humilier par certains profs qu elle n a que des mauvaises notes sauf en sport elle a meme des envies de mourir.J etais tres triste mais soulage qu elle ai crache le morceau de son mal etre je lui avais souvent propose d aller a la maison des ados mais elle refusait car ily a aussi un conflit avec son qui a des problemes d adictions qui la fond souffrir et elle dit que c est son pere qui doit se faire soigne je pense qu elle doit porter beaucoup de choses et elle garde tout.
Bonjour
cela fait maintenant quelque temps que je lui le blog, qui m apporte des pistes, un soulagement de ne pas être isole dans le fait d avoir des enfants différents, mais qui ne l ai pas! Tous ça pour parler de ma louloute 11ans presque 12, qui vient de rentre en 6eme.
Elle a été reconnue enfant hpi depuis 2 ans . elle fait une scolarité normal sans saut de classe. Sa particularite ses relations au norma
Je me sens totalement concernée par l’anxiété dite de « second plan ». Je suis en première S avec pour but de faire de longues études post bac. Mais voilà, l’année dernière, j’ai commencé à avoir une crise d’angoisse liée à des maux de ventre. Dès que je passais un contrôle j’avais des crises d’angoisses mais je ne les séchais jamais. Puis cette année, j’ai très vite loupé les DS et même des cours basiques.. Et aujourd’hui j’ai un aménagement. Bon pour mon cas c’esr lié à des problèmes de sante : grosses crampes abdominales et multiples intolérances. Mais je suis persuadée que ceci a un lien avec le rythme des cours… Car au collège je n’ai jamais eu ce type de symptomes et encore moins des angoisses. Aujourd’hui je me demande ce que je vais faire de ma vie : me ranger dans le moule et poursuivre de longues études pour m’assurer un bon salaire ou partir comme ça en corée du sud ou en polynésie pour voyager et découvrir des jeunes étrangers. Je suis tiraillée entre ma profonde envie de liberté et l’argent qui me permettrait de voyager plus tard. Je vais gacher les 10 plus belles années de ma vie dand les études. En fait je crois que je ne suis pas faite pour ce système. J’ai toujours eu d’excellentes notes, première de la classe, et depuis le lycee je n’ai plus le goût au travail. Je ne travaille jamais le soir, je ne révise pas.. Je veux juste m’évader, me reposer. Alors j’ai une moyenne de 13.. Insatisfaite de mes notes, de mon emploi du temps, de mon cadre, de mon pays.. Que faire ? Je crois que je passe plus de temps à me poser des questions qu’à travailler…
Bonjour Bts,
J’ai eu les mêmes questionnements à peu prés au même âge que toi. Je voulais partir découvrir mon pays. Prendre un sac à dos et barouder. Je ne l’ai pas fait à cause de la pression familiale (du moins je me suis refusée de faire ça pensant que ma famille s’y opposerait). Je me suis dit que je ferai des études et qu’après j’aurai les sous et tout le temps pour le faire… Sauf qu’au finale, à 34 ans je me reconvertie et que je suis tombée de mon nuage en ce qui concerne « avoir l’argent et le tout le temps pour voyager ». Je regrette un peu de ne pas avoir pu parcourir la France avant de me lancer dans les études.
Si j’étais doit, je me donnerai deux ans pour aller en Corée du sud et en Polynésie, découvrir des cultures et s’ouvrir aux autres, s’évader. Puis après reprendre le chemin des études. Deux ce n’est rien quand on est jeune donc il faut en profiter
Après, selon les études supérieurs le cadre est bien différent. Je me suis éclatée à la faculté parce que justement ça sortait du cadre scolaire.
Je te souhaite bonne continuation et courage
« si j’étais toi* » (correction)