Comment parler des attentats & des jours qui ont suivi aux enfants, en particulier aux EIP ?
Les attentats de Paris, 13 novembre 2015,
par Chappatte
Je remets à jour ce billet, tristement, en ce 14 novembre 2015...
Monique de Kermadec, psychologue, spécialiste de la douance, a partagé en ce 14 novembre 2015 ces conseils manuscrits depuis sa page FaceBook :
Comment soutenir au mieux nos enfants et leur permettre de gérer la violence dans ces moments dramatiques ?
Voici quelques notes prises sur le vif, dans l'espoir qu'elle pourront vous aider, ainsi que vos proches.
De nouveau, toutes mes pensées vous accompagnent en ce samedi soir, que je vous souhaite de passer avec tous ceux qui vous sont chers.
Mots de Monique de Kermadec
Ainsi qu'un dossier spécial Astrapi consacré aux attentats : "Document réalisé par le magazine Astrapi pour parler des attentats de Paris avec votre enfant"
Une ressource mise en ligne ce samedi 14 novembre, dans la soirée sur Eduscol : Savoir accueillir la parole des élèves après les attentats terroristes en Ile-de-France
En voici les premières lignes :
Les attentats meurtriers perpétrés le 13 novembre à Paris et en Seine-Saint-Denis ont porté atteinte aux valeurs qui fondent notre République et notre École. L'Ecole a, à l'égard des élèves, une responsabilité essentielle : celle de rassurer et d'expliquer.
Pour répondre aux besoins qui pourraient s'exprimer au sein des écoles et des établissements, un ensemble de ressources est d'ores-et-déjà à disposition des équipes pédagogiques et éducatives. Cette page en regroupe une sélection. Elles peuvent être mobilisées pour nourrir des débats argumentés et mener un travail pédagogique dans la durée.
Des cellules médico-psychologiques seront déployées à partir de lundi 16 novembre dans les écoles, collèges, lycées et établissements d'enseignement supérieur, en Île-de-France, où les élèves, leurs familles et les personnels de l'Éducation ont été particulièrement affectés, mais aussi ailleurs à la demande des directeurs d'école et chefs d'établissement.
POUR CONSULTER la PAGE entière c'est par là !
La France a vécu ces jours-ci dans un état de tension extrême, rattrapée par la réalité d'un fanatisme ultra-violent qui s'est manifesté sous la forme d'attentats terroristes sanglants.
Hier fut une nouvelle journée totalement surréaliste & particulièrement éprouvante
Et si ces drames sont hautement anxiogènes pour les adultes il est évident qu'ils le sont plus encore pour les plus jeunes d'entre nous, & en particulier donc, pour les enfants surdoués
Ces authentiques éponges émotionnelles sont toujours à l'écoute de tout & n'ont souvent par conséquent absolument rien perdu de ces tueries, des mots très durs comme des sons terrifiants ou des images glaçantes.
La minute de silence respectée à midi au lendemain des assassinats au siège du journal Charlie Hebdo, y compris dans les écoles, collèges & lycées, de même que la mobilisation de l'ensemble des médias leur ont également fait prendre conscience de la gravité des événements.
Il y a donc urgence à parler avec eux, à écouter leurs questions & leurs peurs, à expliquer & rassurer
Je pense qu'il ne faut surtout pas considérer que les explications de l'école données au moment de la minute de silence par exemple suffisent, qu'en parler renforcerait leur anxiété (& ainsi que de ne rien dire constituerait le meilleur moyen de tourner la page, le meilleur rempart à la peur), ou encore que l'enfant est trop petit pour lui expliquer ce qu'il s'est passé
Au contraire : la parole libère, apaise & donne de la confiance, à tous âges & quelles que soient les circonstances
Mais comment trouver les mots ? Que dire ou justement ne pas dire pour expliquer, tout faisant attention à leur hypersensibilité ?
Voici 2 éléments de réponses qui je pense pourront aider tous les parents qui se questionnent
Le premier avec un article publié dans Femme Actuelle qui est allé interviewer la psychologue Monique de Kermadec : « Charlie Hebdo : comment parler du drame aux enfants ? »
On leur en a parlé à l’école. Ils ont vu des images à la télé. Entendu les commentaires des journalistes. Mais aborder le sujet avec eux en tant parents n’en est pas moins indispensable. Les conseils de la psychologue et psychanalyste Monique de Kermadec.
Il est extrêmement difficile de trouver les mots justes pour parler d’un tel drame à des enfants. Pourquoi ne pas laisser les professionnels (enseignants, journalistes…) s’en charger ?
Il est nécessaire que les parents prennent la parole. Justement pour permettre à l’enfant de mettre au clair tous les différents discours qu’il a entendus et l’aider à dégager un sens global. D’autant que, dans la cours de récréation, les enfants échangent entre eux et les discussions vont bon train. C’est très bien, la parole est libre, mais souvent les discours sont contradictoires, les informations déformées... C’est pourquoi à la maison les parents doivent aider les enfants à faire la part entre les fantasmes, les projections et ce qui s’est réellement passé.Mais que doivent-ils savoir ? Ne vaut mieux-t-il pas les épargner ?
Mettre des mots sur la violence est paradoxalement le meilleur moyen de la tenir à distance. Même avec les petits qui semblent ne pas bien comprendre ce qui se passe. Ils ressentent l’angoisse de leurs parents, l’agitation. Et ils ont besoin d’explications.
Monique de Kermadec est l'auteure de ces livres :
- "L'enfant précoce aujourd'hui. Le préparer au monde de demain" (qui vient de paraître chez Albin Michel, vous retrouverez ma critique sur cette page)
- "L'adulte surdoué, apprendre à faire simple quand on est compliqué"
- "Le petit surdoué de 6 mois à 6 ans"
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livre pour ouvrir ou commander
"L'enfant précoce aujourd'hui"
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POUR lire l'ARTICLE en TOTALITÉ c'est ici !
Seconde façon d'aborder le sujet avec les enfants à haut potentiel intellectuel : en s'inspirant des conseils de Jean-François Laurent
Enseignant spécialisé & conférencier spécialiste de la précocité intellectuelle & de la médiation scolaire, il a plus de 30 années à son actif passées dans l'Éducation Nationale :
Ayons en tête que des enfants précoces, comme d’autres jeunes certainement, mais eux en tout cas, ont un amplificateur en tête ou en cœur. L’attentat de Charlie va les fracasser, prendre une ampleur très forte. Ayons en mémoire les événements du 11 septembre 2001 qui ont traumatisé toute une génération de nos jeunes.
Que peut-on proposer ?
I) Exprimer et accueillir les émotions des jeunes
D’abord les laisser exprimer sans minimiser leur souffrance ressentie, mais également les nôtres. Il s’agit là de partage émotionnel avec en arrière-pensée que si mon enfant est précoce, au moins un de ses deux parents l’est également avec des particularités identiques : hypersensibilité, empathie, désir de changer le monde, recherche de sens… .Ils peuvent pleurer, crier. Nous devons dans un premier temps accueillir, mettre des mots sur leur ressenti, rassurer, embrasser, partager… Surtout ne pas minimiser avec des stéréotypes : « C’est pas grave, faut pas pleurer ! Pourquoi te mettre dans cet état ? Allez, cela va passer, c’est rien, ne t’inquiète pas… »
Mais plutôt écouter, encourager la parole : « Cela est dure, difficile, injuste… Je suis bouleversé, c’est très grave ce qu’il se passe… » Le jeune va ainsi pouvoir mieux valider ses ressentis, mieux les comprendre et les accepter. Il est important également de parler de vos propres ressentis afin de mettre du sens.II) Expliquer
Le jeune a besoin de comprendre ce qu’il s’est passé, pourquoi ? Comment ? Au nom de qui, de quoi ? Mettons en avant le côté sens et cognitif pour rassurer le jeune. Utilisons le côté intellectuel pour que le jeune mette du sens, se rassure de ce fait. Nous pouvons aller loin dans les explications sur le sens de ces gestes. De la montée de l’extrémisme à la mondialisation, de l’utilisation des religions, le sens de la vie, la place de la caricature…III) Symboliser
Ensuite, nous pouvons proposer de symboliser : Nous pouvons mettre une bougie, réaliser une affiche, un dessin, écrire et l’envoyer sur les réseaux sociaux, préparer un texte à lire en classe, un poème, une chanson, l’afficher dans une pièce commune, planter des fleurs, la jeter dans un cours d’eau, coller la une de Charlie sur sa fenêtre de chambre, porter un badge. Bref, tout ce qui est du registre du symbolique.IV) Agir
Se rendre sur les lieux de rassemblements, les marches silencieuses. Moi-même, j’ai eu besoin d’exprimer sur les réseaux sociaux pour partager, mesurer ma souffrance et celle de mes amis Facebook. Egalement prendre un temps en famille, en classe pour se recueillir, prier, intérioriser. Organiser des groupes de parole au collège, au lycée. Créer un lieu de symbole dans son établissement…. Se rendre utile !V) Tirer des enseignements
Dans un deuxième temps, il sera pertinent de réfléchir à ce qu’on peut changer en soi, dans son attitude, dans ses réflexions, avec son entourage. Quel sens a pour nous ce drame ? Comment je peux devenir meilleur encore ? Face à ce drame, comment je mets en perspective les événements de ma propre vie ? Que pouvons-nous apprendre de cet événement ? Comment nous pouvons changer le monde à notre échelle ? Comment lutter contre ces extrêmes ? Comment agir pour éviter les amalgames ?Tous ces gestes, ces actions permettent de sortir du marasme dans lequel l’incompréhension de tels événements les plonge. Donner du sens, symboliser, mettre des mots pour pouvoir en faire leur chimère, sublimer les événements et en faire quelque chose de constructif, qui aide à grandir. Quoiqu’ils disent ou fassent, ils sont choqués, voire traumatisés. A nous adultes entourant ces jeunes de les aider à franchir ce cap de vie.
Il nous reste une étape : Utiliser l’humour !
Jean-François Laurent est par ailleurs l'auteur de "Be Apie":
également une page "Éduscol" qui peut être intéressante pour les enseignants... mais pas que (!), ainsi qu'un numéro gratuit du "Petit Quotidien" à télécharger & lire avec vos enfants
21 commentaires à “Comment parler des attentats & des jours qui ont suivi aux enfants, en particulier aux EIP ?”
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J’ai trouvé ça pas mal aussi: http://www.playbacpresse.fr/documents/charlie/lpq_charlie.pdf. A lire ensemble avec son enfant…
Le petit quotidien (journal pour les 6-10) du 9 Janvier présentait la question de façon très simple et pédagogique (explication des mots…) Sans aller chercher très loin, c’est là un excellent tremplin pour tout parent attentif à ce que reçoivent les enfants quels qu’ils soient. L’émotionnel est toujours très fort chez nos tout petits… Nous l’avons amené à une manif silencieuse pour qu’il prenne conscience qu’il n’était pas tout seul à éprouver ces émotions.Nous sommes à Caluire dans la ville de Jean Moulin où un rassemblement s’est organisé autour du verbe RESISTER…
Laisser parler certes, mais ne pas en rajouter….
J’ai découvert au début de l’après-midi de mercredi 7 janvier, en faisant les soldes sur le web, l’horreur du carnage à la rédaction de Charlie Hebdo. Incrédule, puis stupéfaite, j’ai allumé la télé et j’ai du me rendre à l’évidence ‘ le carnage était bien réel. Malgré la présence de mes enfants, j’ai éclaté en sanglots sous le regard médusé, puis inquiet de mes zèbres. Je n’ai pas pu m’exprimer pendant de longues minutes. Je ne faisais aue penser : « putain ce n’est pas possible : ils ont tué Cabu et Wolinski ! »
Cabu, le gentil et grand duduche de mes mercredis après-midi d’enfance avec le club Dorothée. Et Wolinski, le dessinateur qui parmis d’autres, me faisait rire depuis l’enfance quand je lisais Charlie Hebdo dans les toilettes, un peu en cachette, parce que le contenu n’était pas franchement pour les enfants, qui dessinait des b…et des gens à poils et je me rappelle encore les éclats de rire de mes parents face à des dessins que je ne comprenais pas toujours.
Ado, j’ai évidemment pris la mesure de l’irréverence et du souffle de liberté qui animait ce journal pas comme les autres. Libre et impertinent, toujours second degré, pétri d’intelligence et d’insoumission.
J’ai beaucoup pleuré puis j’ai expliqué aux enfants tout cela. Je leur ai montré des « Unes » de Charlie Hebdo, en décriptant le ressort commique et/ou irréverencieux. En expliquant pourquoi et à quel point un tel hebdo était important pour la démocratie, car dans tous les totalitarismes, les premiers qui sont exécutés sont toujours les comiques, les libres penseurs, les intellectuels, les artistes.
Les jours suivants, il a fallu débriffer sur l’antisémitisme et sur la connerie humaine (pardonnez moi l’expression) mais cela malheureusement, à leurs âges, de part leurs origines et de par leur zebritude, ils en connaissent déja un rayon. Aujourd’hui, je les ai emmené à la marche citoyenne, hier nous sommes allés nous reccueillir avec les gens de notre village autour des portraits des victimes. J’ai du expliquer pourquoi, Dieudonné n’a pas le droit de tenir les discours qu’il tient dans ces « spectacles » tribunes de haine et pourquoi Charlie lui, a le droit de tourner en dérision tout un chacun. J’ai parlé de justice et de droit, de racisme et de débat idéologique, de fanatisme et d’éducation, de laïcité aussi. J’ai réafirmé devant eux mon profond athéïsme et de mon profon chagrin devant tant de gachis, de bêtise et de barbarie.
Ils ont eu besoin de se changer les idées aussi en regardant des trucs rigolos à la télé. On a regardé des sketches de Timsit sur le racisme et ils ont ri comme des baleines. Je leur ai dit que les dessinateurs de Charlie Hebdo auraient conchié les cul bénis de toutes confessions qui les pleuraient comme des héros de la nation. Je leur ai dit que le FN les a toujours detesté et que c’était bien réciproque. Je leur ai dit qui était Charlie, ce qu’ils ont fait, comment ils ont cassé la censure et accru nos libertés individuelles et d’expression. Je suis Charlie, je suis athée et je me sens dépossédée de mon athéïsme aujourd’hui, comme s’il fallait être d’une confession quelconque pour se rallier contre la barbarie. Je suis Charlie parce que comme Charlie hebdo, je pense que toutes les religions sont de la m…. Et je sais que mes zèbres l’ont bien compris….
Le père de mes enfants étant Algérien, bien que non musulman, la tension est vive à la maison ; habitant en région parisienne, j’ai préféré ne pas les emmener à 9 et 7 ans dans une manif, qui on le savait d’avance, allait rassembler non pas une foule mais une marée humaine. En revanche, après leur avoir expliqué ce qui se passe actuellement, on leur a donné un grand drap blanc, sur lequel ils se sont exprimés en peinture : JE SUIS CHARLIE, puis le drapeau français, différents symboles de la liberté et ils l’ont accroché au balcon de leur chambre. Cette semaine c’est décidé, je leur enseigne aussi l’hymne national. Et comme je me suis abonnée à Charlie Hebdo en signe de solidarité, je vais pouvoir leur montrer ce que c’est exactement que Charlie Helbo, qui était ces dessinateurs qui ont bercé toute mon enfantce et mon adolescence, ce que c’est exactement que le blasphème, la censure, la liberté de parole – parce qu’ils posent beaucoup de questions.
Bonjour,
Comme beaucoup je suis très choquée et attristée par cette violence.
Comme beaucoup je cherche les mots , et surtout les concepts pour en parler avec mon fils.
Et à l’image de « Dieu qui s’est assis sur le rebord du monde et qui pleure de le voir tel qu’il est … (sic) »,
j’ai envie de dire : J’ai mal au monde et à l’humanité.
(Je suis athée convaincue aussi et pour autant, je ne me sens pas dépossédée.)
Ici je suis plutôt un peu effrayée par mon zèbre qui semble ne ressentir aucune empathie face aux événements. Il plaisante sur le sujet, semble ne rien comprendre…
Je ne sais pas comment le prendre, j’ai plutôt envie de le secouer pour provoquer une réaction!
Il a eu la même réaction pour la mort de mon père il y a 3 mois, il n’a JAMAIS parlé de lui depuis et je dois avouer que des fois j’aimerai un peu de compassion de sa part.
Il a 8 ans et c’est comme s’il voulait effacer immédiatement les choses choquantes de sa vie.
J’étais comme ça étant enfant (beaucoup de self-control et peu de larmes) mais sans jamais être irrespectueuse.
D’autres zèbres réagissent comme ça? Je suis désarmée…
Oui, le mien …, qui a 7 ans.
Ayant appris la nouvelle par l’école et après que j’ai eu tenté de lui expliquer la gravité de l’événement , les tenants les aboutissants, il a eu cette réponse :
« C’est bien fait pour eux, ils l’ont bien cherché car ils se sont moqués « . Il ne perçoit assurément pas la teneur de ses propos, ni ne conçoit l’aspect définitif de la mort ou le sacré de la vie.
Les programmes télé/jeux/revues quelquefois emplis de violence et de mort ajoutent à la banalisation.
Pas de télé, jeux ou revues violentes chez nous…
Je suis surprise et même choquée de constater (dans ma propre famille y compris), que certains puissent ne pas se sentir concernés par ce qui se passe autour de nous.
 mon sens, ne pas en parler, faire comme si cela n’existait pas, enlever les jeux « violents » et éloigner la télé et les infos traumatisantes de la portée des enfants, s’apparente à un comportement irresponsable.
Les fascistes n’en n’ont rien à faire qu’un enfant soit hypersensible ou pas, facilement impressionnable ou pas, et qu’il préfère les jeux vidéo ou les films de Disney. Le jour où ils débarquent pour zigouiller tout le monde, ils ne posent pas de question avant.
C’est irresponsable, car c’est mentir aux enfants et cela ne les prépare pas à la réalité du monde dans lequel ils vivent ni à être des citoyens qui auront prise sur leur destin. Cela ne contribue pas à les laisser se forger une opinion avec le regard éclairé des adultes les plus proches d’eux et les mieux à même de les aider à déméler leurs idées et leurs sentiments dans ce bourbier ignoble de l’infâmie d’une certaine partie hélas, de l’humanité .
Certes, le père Noël est un mensonge me direz-vous, mais c’est un gentil mensonge, qui revient tous les ans dans la bonne humeur avec une vague et lointaine accointance avec la religion, la seule véritable « religion » dans ce cas étant plutôt le capitalisme.
Mais la réalité ne se limite pas aux murs de son chez-soi.
Chez nous, les revues « violentes » sont :
-« sciences et vie » ou « sciences et avenir » qui prônent la théorie de l’évolution, ce qui doit déplaire aux intégristes de tous bords visiblement restés aux stade néandertalien de la pensée humaine et encore, c’est faire injure aux hommes de néandertal. Ou encore, qui expliquent que l’univers est âgé de plusieurs milliards d’années ce qui pour les cerveaux normaux est déjà difficile à appréhender, alors on imagine à quel point il est plus simple et rapide de croire à un éternel paradis pour un esprit limité.
-« première » et « ciné live », qui parlent de cinéma, de films de super héros sauveurs de l’humanité et autres « divergente » ou « hunger games », dystopies tellement en vogue chez les jeunes ado ces dernières années (on se demande bien pourquoi?)…
Je me demande ce qu’auraient dit et fait les miliciens français à ma grand-tante quand ils sont venus lors de la raffle si elle lui avait annoncé : « oh non, nous ne sommes pas concernés, nous n’écoutons pas la radio, ni ne lisons les journaux, ça inquièterait le petit, et puis ce n’est pas de son âge…. »
je ne pense pas qu’avoir une télé ou la regarder rende plus « responsable ». ni un enfant, ni un adulte.
de nos jours, l’information y est fragmentée, incomplète et souvent peu vérifiée.
pour autant, je ne tiens pas mes enfants à l’écart de la civilisation, nous discutons de tout et j’essaie de leur donner du sens critique.
le « petit quotidien » fait du bon travail en ce moment sur cet evènement, je trouve bien qu’il continue à expliquer encore et encore.
Il y a 2 ans dans notre petit et si calme village, un habitant a pris son fusil et tuer 3 personnes en blessant 2 autres. Mon fils alors âgé de 6 ans a été fortement choqué de plus que mon papa habitait la même maison que le tireur. On en a beaucoup parler et je pensait le problème » réglé ». Ce n est que 3 mois après que ça a empirer. Je ne pouvais pas le laisser pour aller chercher un pot de confiture. C était la panique complète. Il a été suivi par une psychologue. Ce qui en est ressorti c’est qu’il ne comprenait pas pourquoi ce geste et pourquoi il l’avait fait bien qu’on ait pas le droit de le faire. Mais comment expliquer ce qu’on a de la peine à comprendre nous même. Encore maintenant il refuse de dormir ailleurs qu’à la maison ou chez sa grand maman ( même pas chez ses tantes) car il a peur que ça recommence…
Donc parlez avec vos enfants et surtout restez attentif même si l’on pense que c’est ok
Et courage
Oui ! C’est ts juste
On ne voit pas forcément le traumatisme occasionné par ce genre de drames ds l’immédiat… Il faut parfois qqs semaines, qqs mois pour s’en rendre compte, au détour d’un changement de comportement, de peurs qui s’installent, d’une discussion, etc.
je ne comprends pas qu’il faille, selon vous, parler d’une manière spécifique aux enfants surdoués. D’une part, parce que tous les enfants, surdoués ou non, ont besoin d’avoir accès à l’information.
D’autre part, parce que mettre tous les enfants précoces dans le même sac, c’est très réducteur. Chacun a son caractère, par les couilles du prophète ! D’ailleurs, le côté « éponge émotionnelle », vous m’excuserez mais non, pas toujours. Je sais que certains parents adorent mettre en avant cet aspect « canonique » de la personnalité de leur mouflet, et parfois… c’est un peu pour la frime. ( ATTENTION : J’AI DIT PARFOIS ! ELLE A DIT PARFOIS ! NE LUI JETEZ PAS L’ANATHEME !)
Bon, allez hop, exemple personnel : j’avais six ans au moment du onze septembre. Mes parents ne m’ont pas caché ce qu’il se passait (comme vous le préconisez d’ailleurs, et ça c’est très bien), j’ai appris à la décrypter grâce aux infos et aux Guignols (et à mes parents, évidemment). Traumatisme ? Lourds pleurs sur la connerie humaine ? Que tchi. Les enfants ne vivent pas tous au pays des Bisounours. Ils savent que potentiellement, il y a des guerres dans d’autres pays, que potentiellement, des gens meurent tous les jours. Et l’apprendre, ça ne les bouleverse pas forcément; simplement, ils ajoutent ce fait à leurs connaissances. D’autre part, les enfants surdoués, comme les autres, ont aussi DEJA leurs problèmes à gérer. Pour ma part, parallèlement au onze septembre, j’essayais de trouver des solutions intelligentes et définitives pour ne pas me faire maraver la gueule à l’école. Donc, j’ai compati, mais j’avais mes problèmes (réflexe de l’homme blanc occidental). Et c’est pourquoi, avant d’expliquer aux enfants,il vaut peut-être mieux se demander quel est son caractère (mais ça, je ne doute pas que la plupart des parents le fassent) : si ça se trouve, le si fragile rejeton n’est qu’un connard cynique (voir description plus haut- je crois que j’étais vraiment une connasse cynique) . Allez, et pour les autres, courage, les traumatismes se barrent si on trouve un bon psy, du temps et de la patience (ouaip, c’est énorme… et pas toujours concluant) . Pour les parents des petits cyniques… le rire, c’est la politesse du désespoir, ça ne fait pas de vos rejetons des sociopathes ! C’est tout pour le moment. Merci d’avoir lu ma prose.
Ceko,tu m’as fait rire,(c’est pas le moment)mais je t’ai compris,,,,,,j’ai chialé comme une « Madeleine »face à cette horreur,,,,mon fils 13 ans me dit,maman c’était écrit aujourd’hui ou demain,on mourra tous un jours et pas seulement de vieillesse !!!!!ON MANGE QUOI CE SOIR?
@ceko
« je ne comprends pas qu’il faille, selon vous, parler d’une manière spécifique aux enfants surdoués. D’une part, parce que tous les enfants, surdoués ou non, ont besoin d’avoir accès à l’information. »
Euh… 1er point c’est un blog consacré aux HPI, donc oui, je parle spécifiquement des HPI
2nd point, jamais je n’ai écrit que les autres enfant n’étaient pas concernés par le « besoin d’avoir accès à l’information »
Pour le reste, je ne commenterai pas, hein
oui, c’est vrai, c’était assez maladroit de ma part, vu que vous ne parlez ici que des HPI (mea culpa).
Bon, mais pourquoi ne pas commenter le reste ? C’est pas valable ?
En tant que « connard cynique », je suis d’accord avec vous.
Je ne me suis absolument pas senti touché, juste lassé de toute cette compassion ridicule car personne ne dit rien pour les attentats en afrique et au moyen-orient.
Les hp ne sont pas tous des bisounours, et les surprotéger est tout sauf une bonne idée.
Bonjour à tous,
Ce message pour partager des questions et une idée de mon HP perso (ni cynique ni connasse).
Elle a une question récurrente : « pourquoi l’être humain existe ? » Et c’est généralement suivi par : « pourquoi les humains s’entretuent-ils ? ». Hier soir, et comme souvent depuis quelques temps, elle me demande ensuite : « est-ce-qu’il existe un pays sans guerre et sans terroriste ? ».
Ensuite est venue l’idée : « je voudrais inventer une machine qui augmente l’empathie, comme ça il n’y aurait plus de guerre ».
Je trouve que ça résume bien ce qu’on imaginer d’un enfant HP. On a parlé possibilité de mise en œuvre de sa machine, éthique et conséquences possibles et on a surtout parlé du l’être humain.
Il n’y a pas de pleur chez mes petits HP mais beaucoup de questions. Ils ne sont pas inconscients mais ils sont tristes face à la nature humaine. Mon travail est de leur montrer que l’humain est complexe et qu’il choisit sa voie. C’est qui fait qu’il est humain. J’essaie d’aider mes enfants à comprendre l’autre et à choisir la voie de l’écoute, de l’ouverture mais aussi de leur apprendre à se défendre.
Je ne peux terminer ce message sans une pensée pour toutes ces personnes qui de prêt ou de loin sont atteints par ce nouveau drame (et pour les suivants).
Oh ! Je suis désolée pour le près qui s’est transformé en prêt !!! Mon correcteur me joue souvent de drôles de tours et comme je ne voyais pas bien ce que j’écrivais…paf ! Le mot
qui n’a pas de sens
Bonjour à tous,
Ma fille n’a malheureusement que trop conscience de cette réalité humaine de violence qui évolue et se transforme au cours des siècles mais qui perdure… Nous avons depuis longtemps refait l’historique à travers les siècles de tous ces conflits liés à la « dictature des idéologies » qui entraînent la mort de personnes et qui n’ont rien à y voir puisque les décisions se prennent par des personnes très éloignées de la réalité de terrain qui ne seront jamais (sauf à de rares exceptions près) touchées elles-mêmes par la situation. La réaction de ma fille de 8 ans tout au long de cette année est de me demander : « regardes maman, cette personne, elle a les yeux gentils ou les yeux méchants ? ». Elle tente de comprendre et de se protéger. Étant HP moi-même, j’ai senti la situation se détériorer en France dès 2002. Je suis exilée au Canada à présent mais il n’en demeure pas moins que toutes les grandes villes peuvent être touchées. Pour finir, bien que nous ne soyons que des grains de sable dans la vie, nous tentons de mener des projets qui puissent aider à faire comprendre et connaître les aspects de la violence et comment la reconnaître aux enfants : la journée internationale des droits de l’enfant ce 20 novembre, nous allons tenir des stands à la garderie (pour les 0 à 12 ans) pour y réfléchir par exemple. Cela permet au moins d’amener une réflexion.
Les HP sont dans le cognitif, la réflexion et l’émotion la grande majorité du temps: ils se sentent concernés par le monde qui les entoure. Il faut leur expliquer ce qu’il se passe pour apaiser les angoisses qu’ils se créent à l’écoute de toutes ces info qui circulent. Il font un amalgame de tout, mélangent cela avec de l’empathie et de la compassion … Il faut faire un tri dans tout cela pour tenter de les raisonner . Ils cogitent a la puissance maximale et il faut qu’ils arrivent à se recentrer . Je ne pense pas qu’il soit si facile d’oublier . Cela crée des psychoses ou somatisation parfois . A chacun quelque part de faire son deuil …. Et se convaincre que l’humain reste bon . C’est pas évident … Courage à tous !!!