Les préjugés autour de la douance & des adultes à Haut (ou Très Haut) Potentiel Intellectuel

S'il est quelque chose de très partagé entre le monde des enfants (T)HPI & celui des adultes (T)HPI, c'est bien la méconnaissance de leur réalité :(

 

Comme je l'écrivais dans ce billet, "Florilège d'idées reçues sur les enfants intellectuellement précoces", les préjugés ont la peau dure :!:

 

Les parents d'EIP le savent... mais les préjugés touchent aussi les adultes à Haut (ou Très Haut) Potentiel Intellectuel.

 

Que l'on se sache intellectuellement doué depuis l'enfance, ou qu'on en ait pris conscience une fois arrivé à l'âge adulte, lorsqu'on le dit autour de soi, lorsqu'on fait son coming-out intellectuel on s'expose à une montagne d'idées fausses :-?

 

- un adulte surdoué, ça n'existe pas
(ahhh ! La fameuse idée qui tend à imaginer que la "précocité intellectuelle" ne concerne que les enfants... C'est bien connu, passé l'âge de 12 ou 13 ans, les autres les rattrapent & donc, ces enfants juste "en avance" redeviennent normaux :-x C'est sans doute le préjugé le plus destructeur qui soit balancé aux parents d'adolescents qui, s'ils ne sont pas bons connaisseurs du haut potentiel, risquent bien d'appliquer à la lettre les conseils désastreux visant à ne rien faire d'autre qu'attendre ce retour à la normalité :oops:
Le terme de "précocité" est atrocement trompeur. Toute cette profusion de termes pose problème, car elle augmente les malentendus. On naît surdoué & on le reste toute sa vie durant !!! Rien ne se perd ou ne s'atténue avec les années. Un enfant à (très) haut potentiel intellectuel pourra développer ou non ce potentiel, il pourra en faire quelque chose, ou non ; mais jamais il ne disparaîtra ou ne diminuera. Il pourra en revanche se mettre en sommeil s'il n'est pas stimulé, & avoir bien du mal à être réactivé au bout de longues années de dépréciation de soi, d'activité morne ou de sentiment d'être passé à côté de ses capacités)

 

 

- un adulte surdoué a forcément une situation de haut standing
(beaucoup de gens assimilent haut potentiel intellectuel & réussite, qu'elle soit scolaire, professionnelle &/ou sociale. Ce n'est pourtant pas lié :-|
Pourquoi le serait-ce d'ailleurs ??? C'est étrange d'imaginer qu'un surdoué est forcément en position de grande réussite (telle qu'on la définit d'ordinaire, avec des critères qui restent très discutables...) ou qu'il a forcément fait l'ENA. Étrange de penser qu'il est de fait un notable, ou un chef de grande entreprise ; qu'il vit dans les quartiers huppés, dans un confort financier & matériel hors du commun. La réalité de beaucoup est bien loin de ce cliché, même si elle correspond aussi, pour une part d'entre eux à cette situation ! Il y a de tout, & il y a aussi nombre d'adultes (T)HPI qui vivent très modestement, qui n'ont pas marqué l'histoire & ne le feront jamais, qui sont des anonymes dans la société. Ni spécialement remarquables ni riches ou faisant partie d'une élite quelconque :up:
Il y a des surdoués très peu cultivés qui sont très peu - voire pas du tout - diplômés, très peu qualifiés. Il y a aussi des surdoués très cultivés & sortis du système scolaire sans diplôme, n'ayant pas eu la chance d'avoir accès à des emplois qui mettent en valeur ces connaissances non-académiques. Tous n'occupent pas des places de choix, tous ne sont pas riches. Certains le sont, & certains sont à la rue. D'autres sont employés lambdas, comme on trouve des dizaines de milliers d'autres & rien ne les distingue de ces anonymes qui, eux, sont dans la norme)

 

Extrait de "Les Tribulations d'un Petit Zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel" :

"Certains ont des parcours jalonnés d’épreuves, d’autres des trajectoires plus douces ; certains sont passionnés par les sciences, les maths ou la philosophie, d’autres les ont en horreur ; certains ont été virés des écoles fréquentées, d’autres se fondent dans le paysage ; [...] certains accumuleront les diplômes, d’autres quitteront rapidement le circuit scolaire ; certains sont repérés vraiment très jeunes, d’autres s’ignorent toujours à l’âge de la retraite ; certains brillent de manière exceptionnelle dans un ou plusieurs domaines, d’autres n’ont aucun talent particulier (ou en tous cas, rien de spécial qui ne soit développé).
Chaque personne est un cas d’espèce, et il est capital de toujours garder cela en tête afin de considérer chacun dans le respect de sa singularité." (© éditions Eyrolles)

 


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"Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog"

 

 

- les surdoués se pensent supérieurs aux autres | variante : ils sont arrogants
(c'est l'une des idées reçues qui, je crois, blesse le plus parmi la ribambelle de caricatures. Car elle est tellement à l'opposé de la vérité qu'elle heurte les intéressés, qui se voient affublés d'intentions & d'attitudes qu'ils n'ont jamais eues :cry:
À l'inverse, les surdoués souffrent souvent d'un grand manque de confiance en eux. Ils doutent constamment... de tout & surtout d'eux-mêmes. Ils sont aussi, dans l'immense majorité des cas, très perfectionnistes & souffrent lorsqu'ils ne parviennent pas à atteindre le niveau qu'ils se sont fixé (or, ils placent souvent la barre très haut...). Aussi les faire passer pour des gens arrogants, pédants, sûrs d'eux & qui méprisent les autres est insultant. Aux antipodes du ressenti de ces êtres la plupart du temps hypersensibles & qui se sentent marginalisés & incompris quand on les regarde comme des personnes qu'elles ne sont pas.
Depuis près de 8 ans que je tiens ce blog, je n'ai vu que très rarement des (T)HPI imbus de leur personne. Et les quelques cas de ce genre étaient à mon sens :

- soit des gens se réclamant doués mais ne l'étant pas, n'ayant jamais passé de bilan qui valide leurs suppositions

- soit des surdoués qui avaient adopté une posture de défense qui les faisait passer pour des prétentieux... mais derrière de masque & cet apparent excès de confiance se terre un (T)HPI encore plus fragile que la plupart des surdoués)

 

- quand il y a un enfant à haut ou très haut QI, il faut regarder du côté du père | variante : l'intelligence est une caractéristique masculine
(on pourrait à première vue croire que c'est une idée très machiste, qui vit essentiellement dans la tête des hommes. Or c'est étrangement une idée qui revient autant dans l'esprit des femmes !? Nombreux sont les psychologues à rapporter que, le jour du compte-rendu du bilan d'un EIP, la maman se précipite généralement pour dire que le petit tient sûrement de son pôpa 8-O
Cela m'a toujours estomaquée. Peut-être parce que je ne l'ai pas du tout vécu ainsi... & qu'en bonne autiste Asperger, la ToM (Theory of Mind) me fait défaut :roll: Trêve de plaisanterie, c'est surtout qu'en profonde féministe, je trouve triste qu'une femme ne s'autorise pas à s'envisager être à l'origine des capacités cognitives hors norme de son fils ou de sa fille. Et donc, on y vient : les petites filles & les jeunes filles sont bien moins repérées que les garçons. Ce déséquilibre - à peu près 1/3 de filles & 2/3 de garçons - se retrouve à tous niveaux : dans les cabinets psy pour les bilans comme les suivis, dans les associations, dans les classes spéciales (T)HPI. Je vous conseille, si vous ne l'avez jamais lu, l'excellent bouquin de Doris Perrodin, dont je parle dans ce billet ;) )

 

- le surdouement est héréditaire
(il y a souvent une confusion faite entre ce qui est "héréditaire" & ce qui est "héritable". L'hérédité est la transmission de caractéristiques précises d’une génération à la suivante. L'héritabilité est une mesure statistique, elle est quantitative & toujours basée sur une population donnée. Il ne s'agit pas d'un cas, mais d'un ensemble d'individus, d'un échantillon statistique qui définit la part de l'inné & de l'acquis.
Ainsi, il y a effectivement une composante génétique dans la douance (dans l'intelligence, de façon générale). On parle bien d'héritabilité ; & on l'estime aujourd'hui à - peu ou prou - 50% :)
Souvent - pas du tout de manière automatique, mais régulièrement - on trouve derrière un enfant surdoué d'autres membres de la famille qui le sont aussi. Sans nécessairement le savoir, mais ils en ont les caractéristiques (seule façon d'en être certain : leur faire passer un bilan psychologique). Parmi cet entourage familial concerné, ce peut être la mère &/ou le père, d'autres dans la fratrie, des cousins, des grands-parents, des oncles/tantes. Cela peut sauter une génération, s'observer de manière transversale.
Bref, il faut tordre de cou à l'idée qui voudrait qu'un enfant surdoué soit doté de parents & de frères & sœurs tous (T)HPI, ou dans le sens inverse qu'un couple de (T)HPI ne puisse donner naissance qu'à une brochette de petits (T)HPI)

 

- un surdoué est forcément heureux | variante : un surdoué est forcément malheureux
(tout & son contraire ! :-P C'est souvent ce que l'on trouve lorsqu'on passe au crible les préjugés, quel que soit le thème concerné...
Je crois pour ma part qu'ils prennent naissance dans le manque de réflexion & dans la généralisation. Terrible duo qui ne mène qu'au désastre. Quoi de pire que le fait d'oublier l'unicité des individus en voulant ramener tout le monde à une vérité absolue & uniforme. Je le répète souvent sur ce blog, & dans mes interventions : chacun est le fruit de son histoire, de sa personnalité, de ses rencontres, en dépit de la douance :!:
Il y a des surdoués de nature enjouée & d'autres qui sont tristes. Il y a des humanistes, & des misanthropes. Et donc, des gens heureux & des malheureux... mais est-ce le fruit du surdouement ? Dans les cas de souffrance, de malheur, peut-on affirmer que le haut potentiel est responsable ? Est-il le seul paramètre ? Que penser alors des malheureux chroniques qui ne sont pas surdoués ? (& il y en a ! Un paquet... Les antidépresseurs ne sont pas prescrits qu'à une part malheureuse des 2,3% de la population, ils touchent très largement un public dans la norme sur le plan psychométrique). Que penser aussi des surdoués qui se disent heureux ? (là aussi, il y en a :up: )
La douance ne condamne à rien : à chacun de trouver sa propre voie vers le bonheur, tel qu'on se le figure)

 

“Le préjugé est enfant de l’ignorance.”
[William Hazlitt]

 

 

Les Tribulations d'un Petit Zèbre, le livre du blog !

 

 

- les personnes surdouées sont toujours seules
(là encore c'est une généralisation infondée qui, si elle convient à certains profils, ne collera pas à d'autres :dots:
Un surdoué est avant tout une personne, & donc un tempérament, un caractère. Certaines personnes - qu'elles soient (T)HPI ou non - aiment la compagnie des autres & la recherchent à tout prix, d'autres aiment être seules & isolées. Cette idée vient du décalage éprouvé par les jeunes surdoués, en particulier dans leurs primes années, face aux enfants du même âge. Mais bien des surdoués, quand ils se retrouvent parmi des gens qui ont les mêmes centres d'intérêt qu'eux, les mêmes questionnements existentiels, la même curiosité intellectuelle se régalent à être en groupe. C'est ce qui fait le succès de clubs du type Mensa
Il y a ceux qui sont solitaires, & n'ont pas particulièrement envie d'évoluer parmi des pairs & s'en portent très bien. Ceux-là sont du type sauvages, pas très enclins à adhérer à une asso pour faire des sorties avec d'autres. Ils n'ont pas nécessairement d'amis, ou pas beaucoup, mais c'est une volonté de leur part, qui correspond à qui ils sont.
Enfin il y a aussi ceux qui voudraient être entourés, mais n'y arrivent pas. C'est ceux-là qui souffrent véritablement, car ils subissent une situation qui n'est pas en accord avec leur personnalité & leurs besoins. Mais ils ne sont pas "les surdoués" dans leur globalité & une fois encore, leurs difficultés ne se résument sans doute pas qu'à la question de la douance. Dans tout ce qui a trait à l'humain, il faut souvent envisager les choses sous un angle multifactoriel pour rendre compte au plus juste d'une situation...)

 

- seul un couple surdoué(e) / surdoué(e) peut être viable à terme
(pour le coup, c'est une idée très tendance chez les personnes qui se découvrent (T)HPI. Comme si l'excitation de la découverte de leur douance & son effet libérateur leur donnait le sentiment que le seul moyen de trouver l'amour passerait par le communautarisme. Pourtant, cette vision binaire les tient en haleine pas mal de temps avant qu'ils ne finissent (enfin, pas toujours...) par comprendre qu'ici encore, c'est un tout.
Réduire une personne & l'attraction qu'elle pourrait exercer sur nous à son score de QI est assez terrible.
Certains (T)HQI ont du mal à entrer en relation avec les autres & à se lier à eux, ils supposent donc assez logiquement que ces difficultés à établir des liens avec le monde extérieur & à tisser une relation intime durable seraient moins conséquentes face à un autre (T)HQI. Ce serait comme imaginer qu'en mettant 2 enfants surdoués à côté, ils deviendront instantanément les meilleurs amis du monde !? On sait que c'est absurde... pourquoi donc la chose, transposée à l'identique dans le monde des adultes, se vérifierait ? :down:
Trouver l'âme sœur fait intervenir tellement de paramètres différents, qui n'ont pas grand chose à voir avec le surdouement, mais plutôt avec la personnalité, les affinités, les points communs (qui certes, ont un peu plus de chances d'être raccords avec 2 surdoué(e)s, mais ne suffisent pas...). Considérer que l'on ne pourrait vivre qu'avec quelqu'un qui soit aussi surdoué, sans prendre du tout en compte la pluralité des profils de la douance & la diversité existant aussi parmi les non-surdoués, me semble triste & illusoire)

 

- les surdoués sont très rares
(la confusion entre douance & génie est un classique. Le grand public imagine, à tort, qu'un surdoué est quelqu'un d'exceptionnel, qui réalise des prouesses, qui va laisser une trace dans l'histoire. Ce malentendu entre des gens, rares en effet, qui excellent dans un domaine ciblé (sans être forcément (T)HPI !) & les (T)HPI qui n'excellent pas obligatoirement est monnaie courante.
La douance (= le haut potentiel intellectuel = la précocité, terme qui chez un adulte est plutôt ridicule) est en fait fréquente, puisqu'elle touche 2,3% de la population lorsqu'on retient un QI Total de 130, & 5% si on prend un seuil de 125.
En gardant ce seuil de 130 (qui est celui le plus communément admis), on a une personne sur 40, ce qui n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de "rare". Par contre, plus on grimpe dans les scores, & moins on trouve de représentants. Il est bien plus difficile de trouver un individu avec 150 de QI qu'avec 130... Cependant celui avec un score de 150 ne sera pas pour autant "repérable" de par des réalisations extraordinaires. Il pourra passer inaperçu toute sa vie, sauf à être identifié par un bilan (pour une raison X ou Y).
Il faut également savoir que les personnes surdouées excellent dans l'art de se camoufler. Elles ont l'habitude depuis toutes jeunes de cacher leur manière de penser, de taire leurs différences afin de ne pas susciter une forme de rejet qu'elles ont parfois eu à affronter étant enfant. Jouer les caméléons est devenu une seconde nature chez de nombreux adultes (T)HPI qui ont instinctivement saisi que cela serait préférable pour leur éviter des ennuis)

 


© Création originale d'Alexandra Reynaud pour Les Tribulations d'un Petit Zèbre. Reproduction sans autorisation écrite strictement interdite

 

 

- un surdoué n'a pas besoin de travailler, il mémorise tout sans effort
(voilà une idée reçue terriblement tenace qui accompagne les surdoués tout au long de leur vie. Elle fait généralement son apparition dans l'enfance, pour ceux qui sont déjà identifiés très jeunes, & ne les quitte dès lors plus.
Les caricatures de personnages surdoués que l'on voit systématiquement dans les séries & dans les films depuis quelques années ne sont à mon sens pas étrangères à cette croyance. Il est plaisant d'insérer un personnage doté de capacités surhumaines à la mémoire eidétique, hors du lot des gens normaux, façon superhéros cognitif à la connaissance infuse & au QI explosant tous les scores :roll:
Le souci se pose quand cette image (inventée de toute pièce) s'ancre dans la tête du grand public - voire de certains praticiens & enseignants - au point de devenir LA référence. Elle supplante alors toute réalité, bien moins flatteuse, mais bien plus crédible & brouille intensément la compréhension que ces gens se font du haut potentiel. Non, un surdoué n'a pas un ordinateur (ou Wikipédia...) dans la tête. Il reste humain & sans travail &/ou sans effort, à un moment ou à un autre, ça bloquera au niveau scolaire s'il n'a pas compris qu'il lui faut être organisé & motivé. Pour certains, lorsqu'il y a en plus un TDA/H &/ou des troubles Dys, ça n'est pas simple dès le départ (dès les apprentissages élémentaires) ; pour d'autres ça se compliquera au milieu du collège, ou au lycée, voire à l'arrivée en fac.
Ce préjugé est aussi emprunt de jalousie, car il englobe précisément le fantasme de beaucoup (& c'est la raison pour laquelle cela revient si fréquemment sur nos écrans) : tout avoir à portée de main, sans manifester le moindre effort. Il est quelque peu alimenté, il faut le dire, par l'expertise des jeunes (T)HPI développée vis à vis de leur(s) sujet(s) de prédilection. Elle peut donner l'impression qu'ils savent tout sur ce(s) thème(s), mais il s'agit de connaissances accumulées à force de temps passé. Leur passion ciblée, restreinte, pour des sujets qui les intéressent leur fait tout oublier, mais il n'en va pas de même pour des apprentissages ou des matières qu'ils n'affectionnent pas)

 

- un vrai surdoué a toujours le nez dans les bouquins | variante : un vrai surdoué est un as des maths
(certains oui & d'autres pas :) Il y a des surdoués qui n'ont absolument aucun intérêt pour les livres, d'autres qui les adorent (on peut remplacer le mot "livres" par "maths", ou par "sciences" ou toute autre domaine sans rien perdre de la véracité de l'affirmation :up: ).
Au risque de me répéter : il y a de tout ! Vouloir sans cesse généraliser, en plaçant dans ces généralités des conditions sine qua non à la douance (conditions tout à fait fausses) me paraît dangereux. Car cela se retourne contre les (T)HPI qui ne cadrent pas avec ce portrait extrêmement fermé & ne seront ainsi pas pris au sérieux dans leur quête de reconnaissance.
Non, toutes les personnes à haut potentiel ne sont pas obsédées par les livres, de même qu'elles ne sont pas toutes des matheuses par exemple. Et même parmi celles qui aiment lire & le font assidûment, il y a des profils très variés. Cela va du livrovore qui, comme moi dévore compulsivement tout ce qui lui passe sous les yeux, au fana de seuls livres historiques qui déteste les romans. Certains (T)HPI ne trouvent aucun intérêt à des livres ne reflétant pas une vérité ou un enseignement, d'autres sont passionnés de poésie ou de science-fiction. D'autres encore, pourtant tout aussi doués, ne touchent pour ainsi dire jamais un livre, & préfèrent d'autres moyens de stimuler leurs neurones)

 

 

 

- les surdoués passent leur temps chez le psy
(comme je n'ai de cesse de le répéter depuis la création de ce blog début 2009, la douance n'est pas une maladie !!! Ce n'est pas non plus une tare, une croix à porter ou un malheur qui nous tombe dessus, quel que soit l'âge auquel on en prend conscience. Mais elle est parfois regardée ainsi de l'extérieur, & l'idée que les personnes surefficientes soient "malades" ou se comportent comme telles se retrouve dans les esprits. Peut-être est-ce dû au caractère passionné & jusqu'au-boutiste de nombreux (T)HPI, qui peuvent alors donner l'impression d'un manque de constance, d'une instabilité sur le plan professionnel par exemple, s'ennuyant facilement & ne manquant jamais de s'analyser. La pensée perpétuelle qui travaille dans leur tête ne les épargne pas & les (T)HPI ont tendance à tout passer à la moulinette, sans même en avoir l'intention.
Ce besoin de comprendre les pousse quelque fois chez le psy, mais il y a aussi une très grande majorité de surdoués qui n'ont jamais consulté avant leur bilan, voire qui n'ont pas consulté du tout.
Le déclic leur faisant réaliser qu'ils sont (T)HPI pouvant avoir eu lieu inopinément lors d'un bilan de compétences au travail, lors d'une lecture, d'une conversation avec un autre zèbre, d'une émission traitant du sujet.
Bref, il est faux d'imaginer que tous les surdoués sont familiers des cabinets psychologiques ou psychiatriques. La plupart, en phase de questionnements, ayant justement honte de s'y rendre pour la passation d'un test psychométrique & hésitant longuement à sauter le pas)

 

- un surdoué est juste quelqu'un qui s'est entrainé pour passer un test
(je termine par cette croyance qui doit sûrement rassurer les moins enclins à comprendre de quoi il s'agit lorsqu'on parle de haut potentiel intellectuel. Il y a d'une part une erreur quant à ce que ces gens entendent par "un test" :!: Un test psychométrique standardisé & étalonné n'a absolument rien à voir avec un quiz figurant dans un magazine ou trouvé sur le net. Il s'agit de tests scientifiques qui sont construits selon des critères précis. Vous aurez toutes les explications dans ce billet : "Comment est construit un test de QI ?" :up:
D'autre part, la méprise touche à la question du caractère factice de la chose, comme si performer à un test relevait d'une bonne culture, d'un entrainement adéquat. Or il ne faut pas confondre un test psychométrique & une évaluation scolaire ou un partiel. Il n'y a ni bon ni mauvais résultat, seulement une photographie des capacités de l'individu au moment de la passation. On peut certes s'effondrer durant une passation & contre-performer (par une anxiété trop forte, si l'on passe ce bilan en phase dépressive, etc.), mais on ne peut avoir de hauts scores par hasard ou par chance. On sait aussi que les résultats sont relativement stables dans le temps sauf maladie neurodégénérative ou accident cérébral, & ce même si le haut potentiel prend des tonalités très différentes selon l'âge & l'expérience de vie de l'intéressé.
Vouloir se persuader qu'un (T)HPI ne l'est, sur le papier, que parce qu'il a brillé artificiellement à un test est une manière très violente de nier l'existence même de la douance au sens large. Et c'est aussi une façon de réduire ce haut potentiel au seul QI, qui n'est que l'un des indices - parmi tant d'autres - du surdouement.
Avoir un (très) haut potentiel ne se borne pas à un chiffre de QI. Cela s'accompagne d'une foultitude de caractéristiques autres que l’intelligence, ou la mesure de l'utilisation de celle-ci. Il s'agit d'une manière particulière d'évoluer dans ce monde, de le comprendre, de l'interprêter. Mais aussi d'une pensée permanente, rapide & divergente (c'est à dire qui prendra des chemins inattendus) ; d'une sensibilité particulière (pouvant faire souffrir, être une éponge émotionnelle est usant), d'un besoin de comprendre, de chercher à savoir avec exactitude)

 

 

 

 

:idea: une idée lecture pour les adultes déjà connaisseurs de la douance :arrow: "La précocité dans tous ses états. À la recherche de son identité", du psychologue Fabrice Bak :hearts:

 


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J'avais consacré une chronique Au fil des pages à ce livre, à retrouver par ici :roll:

 
 


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cadeaux de Noël 2019 / 2020 est en ligne ❄

 

 


 

 

🚩 Pour aller au-delà du blog, de mon côté je suis l'auteure de ces trois livres...

 

Deux témoignages parus aux éditions Eyrolles :

- "Les Tribulations d'un Petit Zèbre. Épisodes de vie d'une famille à haut potentiel intellectuel", sur la douance ( = précocité intellectuelle, surdouement, zébritude, haut potentiel intellectuel, surefficience mentale ;) ). Le livre est préfacé par Arielle Adda & le Dr Gabriel Whal...

 

- "Asperger & fière de l'être. Voyage au cœur d'un autisme pas comme les autres", sur le syndrome d'Asperger & le combo Haut Potentiel / Asperger. Un regard unique en France sur les liens entre TSA & haut potentiel intellectuel ❤ Le livre est préfacé par le Dr Laurie-Anne Sapey-Triomphe & postfacé par le Pr Laurent Mottron...

 

          
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Et "L'Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force", véritable livre-outil en quadrichromie :smile: Il remet l'humain au cœur de l'ouvrage, faisant fi des étiquettes & des petites cases...

 


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54 commentaires à “Les préjugés autour de la douance & des adultes à Haut (ou Très Haut) Potentiel Intellectuel”

  1. elie dit :

    Merci pour cet article!Ici nous sommes un couple HP diagnostiqué grâce à notre ainée donc c’est un « hasard » mais je pense vraiment que ça joue dans notre entente très complice même si bien entendu nous avons des personnalités différentes.

    • Cédric dit :

      Bonjour, nous sommes un couple HPI, nous nous sommes « découverts » passé 45 ans, et après 12 ans de vie commune, suite à la découverte de nos 2 garçons. L’aîné (10ans) a passé le test pas le plus jeune (5ans trop jeune pour le test) qui a sauté une classe. En ce qui nous concerne, nous pensons que notre particularité joue un rôle quand même important dans notre complicité. Le fait de l’avoir découvert plus tard nous a permis de comprendre beaucoup de choses sur notre histoire, et surtout sur notre rencontre très particulière, qui ne peut s’expliquer que par une sorte de « connexion » intellectuelle. Il me vient à l’esprit le film AVATAR et l’image de la connexion entre les personnages au bout de leur cheveux, et leur façon de se dire bonjour : « Je te vois »…
      Pourtant, même si je ne crois pas que ce soit absolument nécessaire pour réussir une vie de couple pour d’autres personnes, dans mon cas c’est exaltant. En fait j’ai commencé à vivre lorsque j’ai rencontré ma femme, qui a vu en moi quelqu’un de différent et vice-versa ; elle a su me redonner la confiance qui me manquait en posant un regard différent sur moi (Merci à elle !).
      Je remercie au passage ce blog, un des premiers que nous avons consulté, riche en informations autant réalistes, sincères que pointues ! Bravo !

  2. Agnes dit :

    Plus je vieillis, plus mes enfants vieillissent (ma grande THQI a 18ans), et moins j’aime ces categories. Je vois les gens avec leurs specificites, leurs cultures et leur vie, j’ai de plus en plus de mal a mettre les gens dans des categories, a vouloir avoir un systeme juste pour une categorie, parce qu’ils sont quelque chose de different, il faut faire quelque chose de different. quand je vois les classes Montessori qui fonctionnent parfaitement avec des enfants de tous QI… je pose vraiment beaucoup de question sur ces categories…

  3. Valérie dit :

    Chère Alexandra

    Merci pour ce florilège!
    En le lisant la question qui me taraude ces derniers temps en est encore renforcée: est-ce que le surdouement est vraiment un facteur déterminant dans une vie dans le sens de « un facteur ayant une importance quant à la personnalité et au développement d’un individu » ?
    En effet, le résumé un peu « léger » du florilège c’est: « y en a qui oui et y en qui non » 8) .
    Plus j’approfondis le sujet plus j’ai l’impression qu’il y a un florilège contraire que nous pouvons lire au pire sur des check-listes sur internet et au mieux trouver dans des ouvragese de personnes acceptées comme spécialiste du sujet.
    Or apparement il n’y a statistiquement parlant (hors la mesure du qi) aucune preuve ou la preuve qu’il n’y a pas de différence (ex. difficulté dans les relations sociales). Chacun se sachant ou croyant HP fait son marché dans ces soit-disant caractéristiques.
    Je suis songeuse et en ce moment la seule chose qui me semble tenir la route est de dire qu’une qi élevé aide à comprendre plus vite et à « apprendre » ce qu’il faut faire pour dépasser certaines faiblesses….

    • Marc dit :

      Bonjour,
      Je suis d’accord avec vous. Père d’un enfant diagnostiqué « probablement haut potentiel » (probablement, car présentant aussi un trouble dysexécutif et de la motivation rendant plus difficile la mesure), c’est un véritable parcours du combattant pour arriver à trouver un accompagnement adéquat. Il s’agit à la fois de troubles de la motivation, de l’organisation, de la communication écrite et interpersonnelle. Le tout peu reconnu de ses professeurs (il est en 1ere) car il tente de donner le change et sait « recruter » en cas de besoin, même si la participation orale a toujours été un point dur. En travail de groupe il se retrouve toujours avec les élèves restés seuls, ce qui n’aide pas en l’occurrence, car pas d’interaction.
      Nous envisageons maintenant un soutien médicamenteux car nous n’arrivons plus à porter son manque d’énergie et d’autonomie. En en parlant avec lui, il apparaît sans doute un peu inquiet de ce projet, mais surtout il semble tenté de réagir, comme si une toute petite partie du problème pouvait être améliorée par la prise de conscience. Il semble plus motivé par le travail depuis quelques jours…

  4. Naturelle dit :

    Bonjour,

    J’ai une question accessoire à celle des étiquettes à laquelle je ne trouve aucune solution. Si quelqu’un a une idée…
    J’ai une amie qui ‘affirme que son enfant est « précoce » (c’est le mot qu’elle utilise) sans lui avoir fait passer le moindre test psychométrique. Je lui répète que ce serait utile d’aller voir un psychologue afin de confirmer ses impressions et que ce test est vraiment intéressant. Sa réponse est toujours la même : »je connais bien mon enfant et je n’en ai pas besoin pour savoir ». Là où ça me gêne c’est quand elle affirme des idées préconçues comme étant des vérités pour les coller sur cet enfant et ou sur la catégorie HP. Je ne sais plus trop que dire face à ses discours et l’affirmation continue sans « preuve » que son enfant est « précoce ». Elle ne m’écoute pas… elle sait…

    • Vrancg dit :

      Bonjour,
      Donc si je comprends bien, vous voulez imposer un test à votre amie parce qu’elle utilise, peut-être abusivement, un terme… Vous lui proposez de payer le test au moins? ou même pas? :)

      C’était juste pour rire…
      Cordialement Vrancg

      • marchisio dit :

        Malheureusement combien de parents ou autres professionnels utilise ce terme sans en connaitre la portance..bien sur qu’elle doit faire tester son enfant pour savoir et pas pour flatter l’ego de certains parents..sinon quelle pression vous mettez sur les épaules de votre enfant. Combien on entendu des parents se vanter de la précocité de leurs enfants à l’école..trop.
        La précocité veux dire en avance mais que le temps fera son oeuvre..hors être hp c’est être différent, pas précoce

      • Naturelle dit :

        Votre blague est amusante et je la fais souvent pour d’autres sujets.

        Bien évidemment, il ne s’agit pas d’imposer un test :) ce que je souhaiterais c’est trouver les mots qui lui permettent de comprendre qu’on ne peut affirmer qu’un enfant est HP sans avoir fait un test. En deuxième lieu j’aimerais vraiment qu’elle arrête de coller telle ou telle caractéristique de son enfant sur le dos de l’étiquette HP. J’assume être vraiment agacée par cette pratique :-x

        Je n’aime pas les étiquettes car, à mon sens, elles enferment et je déteste qu’on affirme quelque chose comme étant vraie sans le vérifier.
        En écrivant ma première demande, je me rendais bien compte que je ne voulais aider que moi, dans le sens: arrêter cette pratique qui m’agace et votre blague a mis en valeur cet aspect. Ceci dit, j’aimerais quand même vraiment trouver les mots pour qu’elle arrête pare que ça m’énerve !!! LOL

        • Memepasmal! dit :

          Bonjour naturelle,ben voilà,vous avez les mots :-D dites le lui simplement :-x ,moi je serais du genre,ARRÊTE D’AFIRMER!TU M’ÉNERVE :-P
          petite anecdote ce jour avec le doc qui remplace mon Medecin de famille,mon petit ado est TREEEES malade,grosse douleur à la gorge avec fièvre depuis dimanche,voila t’y pas qu’elle l’osculte et en 5 mn montre en main lui prescrit des anti biotiques :-P ,je lui demande gentillement de faire le test avant pour affirmer que c’est bactérien puisque si c’est viral les antibio ne servent à RIEN(angines).NAN me dit elle,pas besoin,je sais que c’est bactérien, ah vi d’accord,mais moi je serais plus rassurée de le savoir par un test :roll: , mais nan dit elle je vous assure que meme avec le test qui n’est pas fiable à 100/100 je sais que…..d’après les symptômes.GRRRRR,mais à quoi servent les tests ALORS???!!!!un peu agacée par mon insistance J’AI EU LE TEST,(positif) LOL,
          Bon,ok aucun rapport avec le QI,mais cela m’a fait sourire aussi en vous lisant.
          Bonne soirée

        • Jean dit :

          En quoi cela vous pose t-il problème? Mon fils a été testé très jeune a sa demande (vers 7 ans.. Wisp 4 , me semble-t-il). Il a un résultat max dans toutes les categories sauf la note lié a la psychomotricité ( très bonne cependant). Inutile de préciser que Papa et Maman (qui s’en douté un peu…) étaient très fières. notre fils ne se limite pas cependant a ce test. Très rares sont les personnes qui en ont connaissances, (personne dans la famille ni dans l’institution scolaire). Et il ne lui viendrait absolument pas a l’idée de s’en vanter. Si quelqu’un pense que son fils est précoce (ou doué ou a gros qi…) ou est beau, grand, a une jolie voix ou de grandes qualités sportives, a quel titre et en quel honneur devrais -je le ou la détromper? Tant bien lui fasse. Ce n’est ni un titre, ni une legion d’honneur. seulement l’indication d’un potentiel. Usain Bolt, Nadal, comme La Calas et Pavarotti sont des surdoués dans leurs arts, mais se sont surtout d’énormes travailleurs.
          principe du prof de musique de mon fils : « tu n’est pas doué, travaille énormément. tu es doué, travaille encore plus. »

    • Eric TURON-LAGOT dit :

      D’un autre côté, il me semble me souvenir qu’environ 75% des parents ont correctement identifié les hautes capacités de leur enfant là où seulement 50% des enseignants ont vu juste. Dit autrement : les parents se trompent moins souvent que les enseignants.
      Le bilan est-il nécessaire ? Et bien c’est une grande question qui n’est pas encore tranchée…
      D’une part parce que cette notion d’intelligence est très complexe (même pour les spécialistes), et parce qu’il y a tout de même un grand nombre de psychologues qui ne savent absolument pas repérer certains surdoués atypiques : ils déclareront donc aux parents que l’enfant n’est pas… alors qu’il l’est, contredisant à tort leur sentiment. Résultat des courses : un bilan pour rien parce que mal interprété.
      RdV le 25 février à Vanves ?

      • Naturelle dit :

        Monsieur Turon-Lagot,

        Votre réponse me plonge dans une certaine perplexité :-?
        Pensez-vous qu’il est juste qu’une maman affirme que son enfant est un enfant HP sans le support d’un test appuyant son affirmation parce que certains psychologue ne savent pas repérer certains enfants HP atypiques ? Je pense que votre réponse était une vue plus générale pointant certains points, certaines défaillance du système.

        Je me suis donc replongée dans cette question et la raison pour laquelle je trouve cette attitude insupportable est parce qu’à l’origine de ce comportement, j’y vois l’envie de se valoriser au détriment de l’enfant. Dire : « mon enfant est précoce/HP… » (dans se contexte) c’est dire : « je suis la maman d’un enfant spécial, intelligent et autres…. » Ce n’est pas voir son enfant dans la vérité de ce qu’il est.

        Outre cet aspect, me le dire à moi (maman d’enfants HP) c’est me prendre à témoin d’un fait qui n’en est pas un. C’est prendre ma parole, mes connaissances et mon vécu comme caution pour entériner son envie de faire partie du club. C’est comme me rendre complice ou otage de sa parole. C’est vivre dans un rêve et tourner le dos à la réalité. Dans le cas de mon amie, ce n’est pas l’argent qui la bloque pour faire passer le test. J’ai l’intuition que c’est le fait d’affronter la possibilité que le bilan contredise ses dires.

        Le fait que 75% des parents ont des bonnes intuitions face à leur enfants contre 50% des enseignants (c’était mon cas :roll: ) laisse 25% des parents qui se plantent LOL et 50% des enseignants qui ont raison :-P . Ça permet juste de dire : »il y a des signes qui me font penser à un haut potentiel ou j’ai l’intuition d’un HP » mais pas : « mon enfant est HP et parce qu’il l’est, il se comporte comme ça ».

        • Naturelle dit :

          :-x oh mince, j’ai oublié beaucoup de « s » !!!!!

          • Daïa dit :

            Bonjour,
            Je ne sais pas ce qu’il faut faire face à cette amie, mais en revanche, l’utilisation de pourcentage comme « cqfd » m’interpelle.
            La donnée utilisée porte sur des cas d’enfants ayant passé un bilan avec une approche rétrospective (75% des parents et 50% d’enseignant ont eu une bonne intuition).
            Cette donnée ne peut en aucun cas être mobilisée pour justifier que les parents qui disent de leurs enfants qu’ils sont précoces ont raison… Puisque, et c’est le cas de cette personne, un certain nombre ne feront pas tester leurs enfants.
            Si l’on fait une étude sur un ensemble représentatif de la population, on pourra alors utiliser la donnée.

        • Bobby dit :

          Je partage votre opinion relativement à ces parents qui pour des questions d’orgueil se convainquent et cherchent à se convaincre que leur enfant est « surdoué » ou « précoce ». Je suis d’ailleurs particulièrement agacé quand ceux-ci ne pensent la question de la surdouance qu’en termes de « super capacités intellectuelles », alors que c’est bcp plus complexe que ça. Surtout, dans leur cas, à défaut de forcément « faire un test », j’espère au moins qu’ils se renseignent sur la question : sinon, soit il s’enorgueilliront pour rien, soit si leur enfant est effectivement surdoué, ils n’arriveront pas à s’adapter à leur enfant.

          Ceci étant, je soupçonne mon fils d’être zèbre et pourtant je ne compte pas (pour l’instant en tout cas) le faire tester et je vais vous dire pour quoi. Etant moi-même zèbre, je suis particulièrement bien placé pour voir ce qu’il a de commun avec moi. Or, finalement, ce que je comprends de lui, c’est ça l’essentiel pour savoir comment l’aider à ce que ses spécificités li pèsent le moins possible. Et donc, au final, qu’il soit zèbre ou pas, je m’en contrefiche (j’ai d’ailleurs plutôt tendance à voir ça comme un handicap, donc moi l’orgueil là dessus ça me dépasse). Je pense qu’il est zèbre, mais bon, à la limite peu m’importe : ce qui m’importe, c’est que je vois bien ses évidents points communs avec moi et que je comprends donc comment il peut réagir et être.

          Et puis, aussi, ça tient aussi à une méfiance à l’égard des psy. Je ne généralise bien sûr pas à leur endroit, mais je sais en revanche que tous, loin de là, ne sont pas de très bons conseils : la fameuse perception du surdoué comme étant avant tout quelqu’un de suuuuuuper brillant, voyez-vous, elle est très répandue chez les psys. Et ça me ferait peur qu’une personne comme ça se mette en tête de diagnostiquer mon gamin.

  5. Excellent article ! Complet et plein de bon sens, nourris d’arguments qu’on aimerait bien garder en tête à tout instant.
    Bon, excellent comme toujours, mais il est parfois bon de souligner l’évidence… :)

    Bonne soirée à tous *-*

  6. marchisio dit :

    Merci alexandra..blogs et commentaires toujours pertinents..bien loin de beaucoup de pages Facebook traitant du sujet..heureusement que tu nous abreuves d’articles ou vidéo..tu fais partie de ceux et celles que je suis..merci de lever le voile sur le fait d’être un HP.

  7. Caro dit :

    Bonjour

    2 des préjugés me font réagir :
    – « seul un couple surdoué(e) / surdoué(e) peut être viable à terme » : évidemment tout catégorisation binaire ne peut représenter la réalité mais Arielle Adda soulignait tout de même la plus grande fragilité des couples « mixtes » (désolée, impossible de remettre la main sur l’article en question, de mémoire lu dans « le journal des femmes »). Ca m’avait dérangée sur le moment d’ailleurs, mais réflexion faite, bcp, bcp de mes amis-ies sont surdoué(e)s (c’en est même intriguant), alors…

    – le surdouement est héréditaire : mm remarque sur la binarité des idées, mais je suis sceptique tout de même. « 50% » ne me semble pas très élevé. J’imagine que vous avez trouvé ces « 50% » dans des études ? Pourriez-vous nous donner vos sources (question non agressive, mais de curiosité : ça m’intéresse car je suis d’une famille avec beaucoup de particularités : surdouement, autisme, déficience intellectuelle et dys) ?

    Ce que je veux dire, c’est que sans tomber dans l’extrémisme, ne serait-ce pas des reflets de tendances réelles pour la plupart ?

    Et je ne peux m’empêcher une 3ème réaction, sur laquelle je suis malheureusement bien d’accord : « quand il y a un enfant à haut ou très haut QI, il faut regarder du côté du père ». Partagé en plus par les femmes. :-x Beaucoup de femmes auxquelles j’ai fait part de mes doutes sur une possible douance pour elles, se sont aussitôt écrié : « moi non, mais mon mari, mon père, mon frère, mon neveu…, sans doute ». Pas elle ni une seule femme sur leur liste… C’est la problématique des femmes en général je trouve, juste accentuée quand il y a différence hors norme (cas dans l’autisme aussi).

  8. Malotru dit :

    28 Décembre 2016 : le premier jour du reste de ma vie.

    Diagnostiqué Zèbre/HP ou tout autre adjectif qualifiant cette petite minorité.
    Ca devrait être la libération de 44, la chute du mur ou encore les accords du 27 Avril 1848…Mais non…Que dalle … depuis dans ma tête c’est à la fois Hiroshima, le désert de Gobi, les gorges du Verdon et la grippe espagnole de 1918. A côté la victoire de Trump c’est un brownie chocolat aux amandes caramélisées!
    Le cours de ma vie se redessine sans cesse à travers le prisme des rayures. Sauf que rien n’est bicolore, au contraire. Les nouvelles analyses se croisent, s’affrontent et se mélangent aux anciennes, de nouvelles portes s’ouvrent, le flux des émotions se situe entre le haut et le bas d’une montagne russe. La matrice s’ouvre et s’amplifie.

    Je vous remercie pour ce récapitulatif des préjugés, une bonne préparation pour l’annoncer à mon entourage et amis. Par ailleurs, j’ai beaucoup ri à propos des clichés sur les zèbres à l’ENA. Je suis un zèbre diplômé de cette institution mais comme l’espace vital était un peu trop restreint pour mon espace vital alors j’ai galopé vers un doctorat – dans un domaine que je découvre et qui m’épanouie – .

    • Rainbow dit :

      Cher Malotru,
      Vous n’êtes pas différent depuis ce 28 Décembre de celui que vous vous avez toujours été en fin de compte. C’est juste votre perception de vous même qui s’est modifiée, mais après tout, vous êtes Enarque, vous êtes Docteur….sans préjugé aucun de ma part cela ne devrait pas pas tant vous étonner que cela, ni même être une épiphanie ne pensez-vous pas ? :roll:
      Quand à faire votre « coming out » intellectuel, est-ce vraiment nécessaire ? :hypno: Il y a ceux qui l’auront toujours su, ceux qui le savaient déjà, ceux qui seront encore plus exaspérés par vos « fanfaronnades » ou votre  » prétention », ceux qui s’en balancent, ceux qui n’y croient pas….ect.
      Il faut peut-être vous poser la question de savoir si vous le leur direz pour les éclairer eux ou si vous le leur direz pour vous « sentir mieux » vous. Ce n’est pas toujours utile de le dire à tous, parfois, il vaut mieux n’en parler qu’avec ceux que vous pensez susceptibles de comprendre, voire ceux qui sont Zèbres eux-même et qui le savent. On les repère vite croyez-moi… ;)

      • Malotru dit :

        Rainbow,

        Vos remarques sont pertinentes et me touchent.

        C’est ma conjointe excédée par le « trop » de mon « moi » qui a décidé d’en parler à mon meilleur ami, 17 ans plus âgé que moi et zèbre détecté depuis son enfance. Hyper sensible, Hyper intelligent, connecte tout et tout le temps, ne s’arrête jamais, passe son temps à conceptualiser ect… ect… Elle lui a expliqué tous les symptômes lors d’une soirée en tête à tête en lui racontant les problèmes qu’elle éprouvait à mon égard. Ces mêmes problèmes m’ont déjà « coûté » des amitiés et des relations amoureuses. Tout allait recommencer. Sauf que mon ami, lui a répondu le plus simplement du monde – c’est normal, c’est un surdoué, il est normal dans sa minorité et anormal dans la majorité-.
        Et pour la première fois de ma vie, j’ai entrevu une éclaircie qui va me permettre de mieux vivre en société. Il n’est pas bon d’être trop sensible et trop intelligent dans une société créée par et pour les gens normaux. J’en ai beaucoup souffert. Surtout à l’ENA récemment. Enarque et Docteur ne veut rien dire, je n’ai pas eu mon bac avec mention par exemple. J’ai tjrs été un pitre à l’école, un élève perturbateur et qui était soit mauvais dans une matière, soit brillant dans une autre. Les notes changeaient en fonction des professeurs qui se trouvaient en face de moi. Je ne vais pas étaler ma vie mais on a toujours mis ces comportements sur le dos de mon enfance : J’ai grandi dans un quartier sensible, de mère monoparentale avec trois enfants, ouvrière et extrêmement pauvre. Père pervers narcissique et violent, plus vu depuis mes 13 ans. On a toujours collé les symptômes à ce passé douloureux et tragique.
        En racontant à ma mère cette « découverte », elle a rajouté avec une certaine fierté « J’aurais du me douter qu’un enfant de 7 ans, qui ne fait pas ses devoirs et qui me parle de la politique monétaire du changement franc-euro avait certaines capacités, en plus tu avais déjà anticipé les problèmes et les conséquences de l’intégration des pays de l’Est dans la future zone Euro ».

        • Rainbow dit :

          Cher Malotru, pour ce qui est de l’hypersensibilité il semble que pour les surdoués ce soit effectivement la norme :roll: . Et puis, ce sentiment d’être déconnecté de tout ce qui parait important aux autres mais qui nous parait si futile à nous :hypno: . Je me souviens au collège, l’engouement des camarades de classe pour telle ou telle marque de vêtement, souvent hors de prix pour la bourse de mes parents. Si vous portiez LE blouson ou LE jean du moment, vous faisiez partie du club sinon, vous étiez moqué ou rejetté :down: . Cela me semblait une ineptie sans nom ! Ça ne me rendait pas triste pour moi même, j’assumais ma « différence vestimentaire » car je ne trouvais aucun intérêt logique à porter une marque plutot qu’une autre et puis de toute façon, ma mère n’aurait jamais déboursé pour m’habiller le prix qu’elle ne mettait pas pour elle même, d’autant que mes vêtements devaient être renouvellés tous les ans tant que je n’avais pas terminé ma croissance. ÇA, ça me paraissait logique ! Mais ça me chagrinait pour celles et ceux qui étaient stigmatisés et rejettés quand eux y accordaiient de l’importance ou tout au moins avaient saisi l’intérêt « social » de la chose…. :( ce que j’ai longtemps été incapable se saisir pour ma part. :-?
          L’hypersensibilité ou ces violents coups de sang face aux injustices, aux le sang qui quitte votre visage d’un coup en entendant une parole raciste ou mizogyne, le poignard qui vous transperce le coeur devant certaines scènes de film, les larmes qui vous envahissent en écoutant de la musique, ou plus récemment dans mon cas, en mangeant un ragoût de sanglier au restaurant qui m’a rappelé celui que faisait mon grand-père…. :hearts:
          Pour ce qui est des relations amoureuses, je crois avec le recul et ma propre expérience, que lorsqu’on est HQI il vaut sans doute mieux que notre chéri(e) le soit aussi, comme ça, en dehors des différences de goûts et d’opinions ne s’ajoutent pas en plus les incompréhensions typiques dues aux différences de perceptions et de raissonnements liés à la précocité. Ou alors, le conjoint le plus accomodant « s’efface » pour laisser plus de place à l’autre ( mais ça tout le monde n’est pas prèt à le faire et c’est normal après tout). J’ai connu ça aussi dans mon entourage famillial. :dots:
          Quant à l’éducation à proprement parler, elle n’a pas de réel impact sur la précocité intellectuelle, celle-ci étant selon les dernières études, liée à la génétique. Un enfant HQI peut apparaitre « spontanément » dans une famille normo-pensante, mais bien souvent, on assiste à des familles toute entière, depuis le grand-père jusqu’à l’arrière-petite fille…c’est comme ça aussi dans les familles de mon mari et la mienne, même si évidemment les aieux n’avaient pas passé de tests de QI mais le faisceau d’indices les concernant s’apparente à des preuves ( on sait les reconnaître vous vous rappelez ? ;) ).
          Évidemment, un enfant HQI qui grandit dans un milieu défavorisé à plus de difficultés « matiérielles » à accéder à la connaissance et à la formation :( , mais pas plus de difficultés intellectuelles. Quant aux pervers narcissiques…et bien, il y en a malheureusement dans toute les couches de la société…

  9. Thomas dit :

    Je ne découvre que maintenant ce blog qui se révèle plein d’articles que j’ai dévoré.
    Je poste mon commentaire sur celui ci car c’est celui qui m’a le plus interpelé.
    Diagnostiqué à 8 ans, mes parents n’ont jamais voulu me tenir au courant de ce diagnostic, j’ai donc continué ma croissance et mon développement intellectuel en ayant constamment l’impression d’être en décalage avec les autres, en me sentant incompris.
    Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans (j’en ai aujourd’hui 24), au moment où je suis entré en dépression que j’ai appris. Je ne supportais plus ce sentiment d’incompréhension qui me bouffait tout les jours dans mes relations avec les autres, ce sentiment de culpabilité lorsque je faisais des déclarations qui paraissaient hors de portée pour les autres.
    C’est ce qui m’a coûté de perdre celle que j’aimais car elle ne supportait plus de se sentir dépassée par mon hypersensibilité et mon besoin constant d’être rassuré.
    Aujourd’hui je n’arrive plus à retrouver l’amour car je suis tellement en train de réfléchir et surtout de tout analyser que j’ai l’impression que je n’ai jamais aucune chance avec les filles qui m’entourent, parce que j’analyse tout les scénarios et je ne garde que les pires qui m’effraient.
    Je dois dire que le cliché sur le succès des HPI me correspond bien, incapable de tenir un travail ou mes études car la lassitude de faire constamment la même chose me rattrape à chaque fois, l’impression de stagner et surtout de ne plus rien apprendre m’empêche d’avancer et de choisir une voie professionnelle qui me correspond. L’école fut pour moi un calvaire que j’ai appris à cacher et à ne subir que lorsque je fut seul.
    J’ai bien heureusement des amis, à qui je ne dis pas ce que je suis car je ne veux pas être catalogué ni vu différemment par eux, mais qui me permettent de tenir, qui me permettent de me sentir apprécié pour toutes les choses que je sais, et surtout pour ce que je suis.

    Je finirai donc par vous remercier pour ce blog qui m’aura permis d’en savoir plus, de voir que rien n’est perdu pour moi tout comme pour les autres dans ma situation. Qui m’aura ouvert les yeux sur le fait que ma « condition » est loin d’être une tare et que je dois en être fier.

    Amicalement
    Thomas

    • Cat dit :

      Cher Thomas,
      Je viens de lire votre commentaire, et votre message est particulièrement touchant. Quel dommage de ne pas avoir su qui vous étiez plus tôt. Mais maintenant vous savez, et vous pouvez. Je veux juste être positive, même si je sais qu’il ne suffit pas de l’être pour remonter le moral d’un HP. Je le suis aussi… Je lis vos lignes, j’ai 48 ans, et j’ai l’impression de me voir à 20 ans. Mal, très mal, me cherchant, mais je n’avais pas de diagnostic. J’ai désespérement cherché à me comprendre, il me manquait l’élément le plus important, la douance, alors forcément… Je voudrai vous dire que je m’en suis sortie. Par encore, mais ça va venir. Soyons positif. Je viens juste de découvrir, au hasard du test fait pour mon fils, 13 ans, il y a deux, après deux années pendant lesquelles sa spycho a essayé de me convaincre de passer le test, que moi aussi j’étais HP… Evidemment, du jour au lendemain, cela ne change rien. Mais savoir est utile , et cela permet de se comprendre, et peut être tout simplement de discuter avec des gens qui se comprennent. Il est normal que vous soyez en décalage. Pensez donc, seuls 2% de la population, c’est peu… Alors, tomber sur des interlocuteurs qui vont comprendre, c’est dur. Néanmoins, vous êtes très jeune. VOUS NE POUVEZ PAS RESTER COMME DANS CET ETAT. Vous m’avez l’air mal, en premier, je ne suis pas psychologue, mais je pense que c’est le plus important. Je n’ai pas la solution, mais ma pycho m’a offert le livre de Monique de Kernadec « l’adulte surdoué à la conquête du bonheur ». Je viens de le commencer. Ne faites pas comme moi, affrontez, puisque vous savez. Si vous avez envie d’être bien, alors, essayez d’être bien. Je vous conseille cette lecture, elle est ardue… Et après, il serait bien de vous renseigner dans votre ville, pour trouver un spécialiste qui connaisse la douance, pour vous aider. C’est la maman qui parle, là, la maman HP, qui veut vous aider. Thomas, surtout ne faites rien que vous ne pourriez regretter. La vie n’est pas que souffrance, elle peut aussi être autre chose. Lisez d’abord, moi aussi, je vais lire de mon côté. Je vous souhaite bon courage. Surtout n’hésitez pas à écrire..

  10. Shaina dit :

    Bonsoir,

    Très bon article comme toujours! :)
    C’est vrai que ces préjugés sont tenaces. Il y a quelques années j’y croyais aussi. :oops:
    Mais l’an dernier une amie (avec qui je parle d’une manière dont je ne le fais avec personne d’autre) a été détectée HP.
    A la suite de ça j’ai commencé a lire plein de choses sur le sujet pour mieux la comprendre et plus je lisais plus je me reconnaissais également. En en parlant avec elle j’ai aussi trouvé beaucoup de choses similaires à mon vécu : pas de confiance en soi, sensation de se sentir différente des autres, incomprise, difficultés dans les relations, trop d’émotions et de pensées qui submergent…. :(
    Petite j’avais tellement l’impression de ne pas ressembler ni à mes parents, ni à ma sœur au point où je croyais avoir été adoptée! (Ou limite que je venais d’une autre planète et que j’avais atterri ici par erreur! :) )
    J’ai très mal vécu l’adolescence où j’en suis arrivais a me détester tellement de ne pas réussir a m’adapter a ce monde ni à le comprendre que j’ai fais une dépression à l’âge de 16 ans.
    Aujourd’hui j’ai 25 ans et je vais mieux même si je suis toujours perdue sur mon orientation de formation et surtout quel métier faire? Et les relations reste compliquées (surtout sentimentale!) et je suis donc la plupart du temps seule car je suis ainsi moins stressé. Je ne sais pas si je suis HP (ou seulement hypersensible) mais je me reconnais beaucoup dans tout ce que j’ai pu lire et dans les commentaires des autres HP.
    Depuis le mois d’octobre la question revient régulièrement dans mes pensées et j’hésite a passer le test.
    J’ai même trouvé un psy près de chez moi mais j’hésite encore… :-?

    Désolé pour le pavé. :oops:

    • Cat dit :

      :) Bonjour Shaina,
      Si vous vous reconnaissez dans tous ces critères, que vous avez trouvé le spy qui le fait, alors, jetez vous à l’eau. IL ne faut pas hésiter. Quel risque ? Aucun ? La peur du résultat ? Que vous ne soyez pas HP.
      J’ai vécu ça l’année dernière, une année entière à tergiverser, à 47 ans, je faix, je ne fais pas . Et je me suis lancée… Comme vous, je me reconnaissais dans les critères de HP, mais comme vous j’avais… peur.. Peut être peur de me reconnaître, ou peur de trouver une solution, finalement ?
      Je ne sais pas… Et si je réfléchissais trop.
      J’ai sauté le pas. BIen sûr, le monde n’a pas été différent, j’ai eu les résultats il y a un mois, je n’ai même pas eu le temps de les digérer. Mais je comprends juste pourquoi certains aspects de ce que je fais, dans mon travail, ne me plaisent pas… l’ennui, vous connaissez. Je le fais, parce que j’ai une conscience professionnelle, mais il va falloir que je trouve une solution à moyen terme. Jetez vous à l’eau, il y a peut être, de l’autre côté, des professsionnels qui sauront vous aider. Allez, jeune fille… On y va ??? Bon courage, Shaina

  11. Coco dit :

    Bonjour,
    Tous vos témoignages me parlent vraiment .
    J ai également découvert assez tard 37 ans grâce a ma fille qui l est aussi et qui a chamboulée toutes mes idées préconçues.
    Le savoir m a libéré de mes angoisses, mon obsession à devenir comme tout monde…
    Je suis devenue un caméléon pour me protéger de tout des coups de la vie…mais c est usant et fatiguant…
    Malgré tout cela j’ai une capacité a rebondir et avancer dans la vie sans doute l éducation de mes parents…
    Je reste positive et veut encore croire encore en l être humain en qa capacité de comprendre et de ne pas juger les gens..
    Soyons positif et créatif notre cerveau nous le permet. ..
    Bonne journée à tous
    Sonia

  12. Maud dit :

    Excellent article, Il faudrait vraiment le présenter aux haut responbonsables de l’education nationale et faire une formation auprès des professeurs à ce sujet !!! :)

  13. Leilalou dit :

    Pour ma part je me suis depuis toujours sentie différente. J’en allais même à m’imaginer que j’avais été adoptée alors que pas du tout. J’avais une vision des choses si lucide sur tout et aussi sur la façon désastreuse de mes parents de voir la vie. Quand j’ai rencontré mon mari j’ai tout de suite était en admiration devant son intelligence me demandant même comment il pouvait aimer quelqu’un comme moi qui me trouvait tellement moins douée que lui. Ensuite plus tard notre fils est né. Bilanté quelques années plus tard THP, j’ai mis cela sur le compte de son papa bien sûr . Ensuite notre fille est arrivée. Je me rends compte que remplie de clichés (de genre notamment) je n’imaginais pas qu’elle puisse être HP comme son frère. Nous l’avons quand même testée car elle était très colérique et opposante mais en même temps tellement différente de son frère. On avait peur qu’elle ait des problèmes psys… Et elle a été bilantée THP à un niveau aussi élevé que son frère ! A l’issue du décorticage du test le psy nous dit : cela doit forcément vous parler à l’un de vous deux. Oui cela me parlait complètement. Autant je ne me reconnaissait pas dans mon fils autant je me reconnaissait dans ma fille. Mon mari n’a pas fait de test hormis professionnel qui lui a confirmé qu’il se trouvait dans les 2% supérieurs. Pas de test pour moi non plus mais depuis j’ai appris que dans ma famille il y avait des HPs. Je n’ai aucun doute que je le suis malgré que je n’ai pas un profil hyper scolaire comme mon mari et mon fils. Je me sens artiste dans l’âme depuis toujours (confirmé par des tests d’orientation a l’adolescence) et synesthète de surcroît (c’est magique d’associer les prénoms, noms, chiffres, mois, etc. en couleurs !). Mon mari et moi même avons tous deux un diplôme universitaire te type plutôt matheux. Et je me demande encore comment moi j’ai pu arriver à faire ça ! Pour moi ces tests psychométriques sont très intéressants pour aider à une meilleure scolarité ou une réorientation pour des personnes en échec de vie. Pour mon cas personnel je n’éprouve aucun besoin de test car j’ai réussi. Mais sans le soutien de mon mari (je pense que je l’ai aussi soutenu à ma manière et que l’amour a guéri beaucoup de nos blessures respectives), je n’irai peut être pas aussi bien aujourd’hui. Et lui non plus je pense. Quoi qu’il en soit être HP pas HP cela ramène toujours à la matière et plus précisément à notre cerveau. Ce n’est qu’un aspect de notre vie. Nous sommes tellement plus que ça. Nous sommes dans ce monde mais pas de ce monde…

  14. Mowgli dit :

    Bonjour,

    Puis-je ajouter un préjugé?
    « Les psys ont tendance à évaluer des Q.I. d’autant plus élevés que leurs tarifs sont chers. Donc, beaucoup d’intelligences sont sur-estimées lorsqu’elles ne sont pas mesurées dans le cadre scolaire ».

    Bon courage avec celui-ci…

    • Déjà développé dans les préjugés sur les enfants ;)
      :arrow: https://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2015/06/30/florilege-didees-recues-sur-les-enfants-intellectuellement-precoces/ :)

      Alexandra

  15. sekaijin dit :

    Oui les préjugés sont tenaces. Personnellement il y a bien longtemps que je ne fais plus attention à ce que pensent et disent les gens de moi.
    Je perçois tous les jours l’énorme décalage entre ma perception du monde, mon minuscule savoir en rapport à l’immensité de mon ignorance. J’assume d’être celui vers qui on se tourne pour obtenir une réponse.
    Je revendique d’avoir une mémoire particulièrement chiante, qui ne réagit jamais comme je le voudrais, mais qui pourtant paraît aux yeux des autres comme un puits sans fond. Je dis toujours de façon ironique que seuls ceux qui n’ont pas de mémoire ne savent pas ce que c’est de la perdre.

    Alors oui souvent on me sort des clichés. Mais comment expliquer la mélodie aux couleurs chatoyantes que je perçois dans la pousse des plantes ? Comment expliquer tous ces liens qui invariablement nous ramènent aux mêmes situations ? Comment expliquer les schémas évolutifs des sociétés humaines que se reproduisent aujourd’hui comme si les hommes ignoraient leur propre histoire? Alors qu’ils sonnent pour moi comme une évidence.

    Bref je comprends la difficulté à mettre des mots sur l’inconnu. Alors je prends les clichés pour ce qu’ils sont un moyen d’exprimer ce qu’on a du mal à dire. Je pense souvent qu’il nous faudrait analyser en profondeur ce rapport en vers le cliché, quelque en soit le sujet. C’est toujours un moyen de se soulager soit même. Il est bien plus facile d’adopter un discours extérieur qui nous convient que d’analyser une situation pour forger son opinion. C’est aussi un moyen d’évacuer un stress. Essayez d’argumenter sur un sujet qui vous est totalement inconnu. Pour moi le cliché est une nécessité. Et pour casser les clichés il est primordial d’en comprendre les fondements. Mais il faut aussi les accepter pour ce qu’ils sont.

    A+JYT

  16. sekaijin dit :

    Je viens de relire les commentaires et je voulais réagir à propos de l’hérédité.
    Beaucoup de gens (l’extrême majorité) pensent que pour avoir un enfant qui a les yeux bleus il faut que les deux parents aient les yeux bleus. Parmi la minorité restante une part (également ultra-majoritaire) « sait » qu’il faut que les deux parents soient porteurs du gène des yeux bleus pour que l’enfant ait les yeux bleus. Et pourtant une petite étude de la génétique et tout cela tombe complètement. Les choses vont bien plus complexes que ça. Cela ne nous empêche pas de tenir un tel discours qui est totalement faux.
    Et il ne s’agit que de la couleur des yeux. Comment expliquer les fratries chez les HP, voir des familles avec une densité « surnaturelle » de HP ? Tout comme pour la couleur des yeux, une explication simple a quelque chose de rassurant même si elle est fausse.

    A+JYT

  17. Adline dit :

    Bonjour
    J’ai 14 ans et je suis tombée sur le blog car ma sœur a passé un test de QI qui s’est avéré négatif pour la douance (je préfère ce mot aux autres car celui la évoque moins d’élitisme ) et j’hésite à demander à mes parents d’en passer un. Je me suis reconnue dans bien des témoignages et articles du site mais j’ai peur de découvrir qu’en fait je n’ai pas un QI supérieur à la moyenne mais que ce décalage et cette incompréhension du monde qui m’entoure est un symptôme d’une maladie psychique ou tout simplement que je suis bête . Je n’ai pas non plus envie de faire débourser à mes parents une somme astronomique pour rien . Je me retrouve beaucoup dans le témoignage de Shaina et Thomas . Je ne sais que faire . Si quelqu’un aurait une idée ou pourrait trouver les mots pour me faire ( ou non ) sauter le pas ce serait aimable.
    Bonne journée

    • Pouge dit :

      Bonjour,
      J’ai moi-même été testée à 14 ans et ça ne m’a pas apporté grand-chose d’avoir la preuve que j’étais « intellectuellement précoce ».
      Ce test est utile dans le cas de personnes qui ont besoin de sauter une classe, ou que leur prof prennent pour des idiots.
      Mes parents ont essayé d’utiliser mes tests pour me défendre face à des profs à qui il déplaisait que je dessine pendant les cours. On avait une flopée de bons arguments : les surdoués ont besoin de faire plusieurs activités en même temps, d’être stimulés, etc, etc. ça n’a curieusement pas eu l’effet escompté : les profs ont été irrités, ils trouvaient que ça faisait un peu m’as-tu-vu (et ils n’avaient pas tort).
      ça, c’est pour l’aspect pratique.
      Tu as l’air de dire que tu doutes de ta santé mentale. Effectivement, un test de QI te permettrait peut-être d’arrêter de te tourmenter à ce sujet. Il me semble que c’est une raison suffisante pour passer le test. Tu t’inquiètes du prix : peut-être qu’il y a des associations dans ta région (style ANPEIP) qui peuvent te faire passer le test gratuitement.
      Concernant tes rapports aux autres : si tu as 14 ans et que tu n’es pas déscolarisée, j’imagine que tu es dans un lycée, ou pire, un collège. Quand tu parles de « décalage », est-ce par rapport à tes camarades de classe ? Auquel cas il n’y a rien de plus normal. Surdoués, pas surdoués, beaucoup de gens ont cette impression : il ne faut pas oublier que le collège et le lycée, ce sont des tas de gens coincés ensemble huit heures par jours dans la même boîte, et qui sont obligés pour survivre de créer des affinités par l’instinct grégaire.
      Bref, si après le test, il s’avère qu’en fait tu n’es pas surdouée, tu n’es pas pour autant folle, juste parce que tu réfléchis différemment de la moyenne.

      • Soflo dit :

        Je pense que que l’on soit ou non HPI on a nos differences individuelles. Et chacun a des qualités et quelques (lol) defauts!donc passer le test ne doit pas affoler quelque soit le résultat meme si je comprends que cela change la perception de soi et suscite des émotions.
        Pour ma part je n’ai pas passer le test alors je ne sais serieusement pas si je suis à rayures ou un simple petit âne tout gris et empathique. Quoiqu’il en soit je suis contente de lire vos commentaires d’autant que ma fille a sauté une classe donc est peut être zebrillon.
        C’est difficile pour moi d’accepter qu’elle et / ou moi puissions l’être. Et en même temps quand on me l’a évoqué me concernant j’ai repris confiance en moi.pas toujours simple de penser d’une autre façon sans se poser des questions introspectives. Quoiquil en soit j’espère si je fais le test que je ne prendrai ni la grosse tete ni le petit pois!

        • adline dit :

          Je vous remercie de vos commentaires j’en ai parlé à mes parents, ils se sont documentés sur le sujet et pensent que je n’ai pas tort, je vais donc passer des tests prochainement.

  18. sekaijin dit :

    Si tu en ressent l’envie, fait le.
    C’est pour moi la seule bonne raison de le passer. Toutes les autres ne sont que des pis-aller.
    Reste a savoir quoi en faire. Ça va te donner une mesure relative
    Et imprécise. Il n’y a la aucune valeur de ce que tu es.
    En revanche ce qui est intéressant pour toi c’est que tu auras des informations en plus. Du genre plus synthétique ou plus analytique. Ou privilégiant la vue ou l’ouïe etc. Un très bien c’est de comprendre quelle façon d’apprendre tu privilégie inconsciemment. Car lorsque tu le sais tu peux facilement booster tes études.

    Quant a ta position sur l’échelle ça na que peut d’importance. Au mieux ça t’aide a comprendre certaines choses. Au pire ça te cache certaines vérités car en le connaissant tu risque de tout ramener a ça.
    Alors va se connaître c’est bon pour soit pour l’orientation pour les relations avec les autres, pour la vie.
    A+jyt

  19. Jean dit :

    Il faut nous écrire une biographie! Vous avez le sujet (indéniablement), et aussi la plume (tout aussi indéniable!). Ca ce vendrait.

  20. Jean dit :

    Mon commentaire s’adressait a Malotru. Envie d’en savoir plus sur son parcours et sa personnalité hors norme.

  21. Rébecca dit :

    Bonjour Alexandra,

    je suis votre blog depuis 2 ou 3 ans environ, je vous remercie de l’avoir créé et de le faire vivre.
    je partage la plupart de vos points de vue en général et vous m’avez éclairée à de nombreuses reprises.
    mais cette fois, je voudrais juste vous faire part d’une incompréhension vis à vis de votre article: pourquoi opposer des adultes HPI hypersensibles, un peu fragiles, doutant constamment d’eux-mêmes, à des personnes faussement HPI et imbues d’elles-mêmes?
    Moi je suis adulte, HPI, pas arrogante, pas imbue de moi-même mais quand même pas toujours en train de douter de moi non plus! je crois que j’ai une confiance en moi normale, si tant est que ça existe la normalité en matière de confiance en soi?!!
    je pense que je suis une adulte HPI globalement heureuse, qui a appris à gérer et à m’enrichir avec le temps des excès émotionnels, qui se sent beaucoup plus appartenir au groupe des gens comme les autres (qui ont chacun leurs petites particularités) qu’à une « race » d’HPI vivant constamment des états paroxystiques!
    Bonne continuation à vous!

    • Bonsoir,

      Euh… où ai-je « opposé des adultes HPI hypersensibles, un peu fragiles, doutant constamment d’eux-mêmes, à des personnes faussement HPI et imbues d’elles-mêmes » ??? :-?

      Alexandra

      • Rébecca dit :

        Bonjour Alexandra,

        Je vous ai peut-être mal comprise mais ça me semblait être la tonalité générale de votre article.
        Permettez-moi juste alors de vous suggérer, si et seulement si la thématique vous intéresse et vous paraît pertinente, un article sur les gens qui sont HPI mais qui ont une vie simple et ordinaire et qui sont heureux, ça pourrait remonter le moral de beaucoup de personnes!
        Dans l’article ci-dessus, vous parler de surdoués « qui se disent heureux » en soulignant « il y en a! » comme si c’était assez rare… mais peut-être que c’est moi qui suis un peu naïve, ou qui ai croisé les bonnes personnes sur ma route et celles de mes enfants, mais moi et mes deux garçons HP, on va bien!!!

  22. Hello_vpk dit :

    Bonjour,
    C’est presque aussi douloureux que bizarre d’écrire ce message … J’ai 42 ans et il y a quelques jours, un praticien m’a demandé « vous n’avez jamais pensé vous faire tester HPI? » … je crois que ça a raisonné en moi assez profondément même si je n’avais qu’une vague idée de ce que cela signifiait à ce moment là.

    J’ai bien conscience que nous avons tous envie de découvrir que l’on est un être avec une singularité enviée ou dans mon cas, que je vais enfin trouver une logique à tout cela …

    Le problème (et la solution) c’est que ce que j’ai lu depuis semble résonner en moi (ego?) mais j’imagine que je fais fausse route (raison?). Bref, il faut que je sache … comment faire, à qui s’adresser? Qu’avez-vous fait vous pour savoir ?

    Merci :-)

  23. Cendrine Reuillard dit :

    Merci pour cet article très intéressant. Et merci pour votre blog en général. Je suis une maman « surdouée » avec une fille de 7 ans « surdouée » aussi. J’oscille souvent entre fierté ou culpabilité (super pour elle ou pourquoi je lui ai transmis ça??). Mais au final, elle fera sa route tout comme je fais la mienne. Nous avons tous des choses qui nous poussent, d’autres qui nous freinent. C’est l’essentiel à comprendre. Faisons avec ce que nous sommes!

  24. Violaine dit :

    Bonjour, où puis-je passer un test de type wais 4 en Haute Loire ? Merci d’avance.

  25. paula dit :

    Bonjour,
    J’aimerais apporter un témoignage sur l’idée reçue – seul un couple surdoué(e) / surdoué(e) peut être viable à terme

    J’ai 30 ans. Lorsque j’ai rencontré mon compagnon il y a un an, il m’a rapidement dit qu’il était surdoué. Je n’y connaissais rien, et j’ai pas vraiment relevé. Je l’admirais pour sa carrière, son intelligence affichée et son éloquence. Pensant que la douance se résumait à ça! (Alors que c’est tout le contraire, ces trucs là c’est plutôt le faux-self et la façade qu’il s’est construite pour vivre en société.)

    Plusieurs mois, notre relation s’est construite de manière très chaotique. Je ne comprenais pas ses réactions, nous vivions des pics de colère, il se plaignait que je ne l’écoutais pas, ne le comprenais pas. De mon côté, je trouvais ça lourd qu’il me contredise tout le temps, qu’il ait toujours raison, qu’il soit trop affirmatif. Presque toutes nos disputes étaient provoquées par des débats intellectuels. J’avais souvent l’impression qu’il doutait de moi, qu’il était faux, qu’il mentait ou qu’il dissimulait le fond de sa pensée. Moi qui suis sensible, pas très sûre de moi, j’en bavais. Parfois, il disait des trucs hyper violents qui me faisaient peur et me crispaient.

    Un jour, il m’a envoyé un test de QI gratuit à faire sur internet. Je l’ai fait, j’ai eu un résultat très moyen (autour de 100, donc). Et j’avais trouvé ça dur, pourtant :) Je n’avais jamais cherché à savoir mon QI, et le résultat correspondait bien à mon image de moi-même, donc ça ne m’a pas heurtée.
    Il l’a fait à son tour, avec un résultat de 145. C’est là que j’ai réalisé. Il a sans doute fait ça pour que je comprenne enfin. Et j’ai compris. Une vraie prise de conscience.

    Je me suis mise à lire des articles et des témoignages, quelques bouquins discrètement. J’ai enfin mis des mots sur ces décalages que je sentais entre nous. La notion clé pour moi a été celle de « faux-self ».

    Je me suis fixé comme objectif de faire en sorte que dans notre couple, à la maison, il n’ait pas besoin de faux-self.

    Je l’ai vu tel qu’il était, avec son esprit qui va trop vite, et sa sensibilité qui le rend parfois verbalement violent. Quand il s’inquiète pour moi, par exemple, il m’engueule comme du poisson pourri. Jusque là c’était un truc qui me faisait peur et mal, et là j’ai compris que c’était un débordement émotionnel dur à vivre en premier lieu pour lui.
    J’ai réalisé tous les efforts d’adaptation qu’il avait eu à fournir dans sa vie et qu’il devait fournir avec moi. J’ai réalisé à quel point ce n’était pas évident pour lui de me faire rentrer dans son intimité.

    J’ai compris, et il a compris que j’avais compris. Nous n’en avons pas parlé parce qu’il est très triste lorsque l’on évoque la douance. Mais il s’est détendu, il montre qu’il a confiance, et moi je montre que j’imagine (un peu) ce qu’il ressent. Ça nous a beaucoup rapproché en fait.

    Mon amoureux est un surdoué solitaire et misanthrope. Je pensais qu’il se sentait supérieur aux autres, et son refus de fréquenter mes amis et d' »honorer » des conventions sociales que j’apprécie me heurtait. Là, plus de questions, j’ai compris qu’il n’avait simplement pas envie de fournir cet effort, que ce n’était pas un plaisir pour lui.
    La maison (nous vivons ensemble) est devenue un cocon protecteur où il peut faire ce qu’il veut comme il veut. Je lui ai dit et montré que je serai muette comme une tombe sur toutes les réflexions qu’il voudrait me livrer, qu’il peut partager avec moi son univers farfelu de zèbre sans jugement. Je ne comprends pas toujours tout, mais je fais bouillir mon cerveau tous les jours dans de longues discussions avec lui. Et j’adore ça ! J’ai l’impression de progresser intellectuellement.

    Nous nous disputons beaucoup moins depuis que j’ai compris sa douance. Enfin, compris qu’elle était là. Parce que je ne peux pas me mettre à sa place, évidemment. Tout ce que je peux faire, c’est me rappeler qu’il est un peu différent de moi et que le premier à en souffrir, c’est lui. Depuis, il lui arrive même de me confier sa souffrance (« j’ai dit ça au bureau, et j’ai encore eu l’impression que personne n’a compris, je ne sais pas comment le formuler pour qu’ils comprennent, ça me fait mal »)

    En conclusion, je vais dire ceci : je crois que mon couple est viable. Je vais pas dire le contraire, je suis folle amoureuse de lui :)
    Il est viable parce que je ne suis pas en compétition avec lui, que je veux le soutenir, que je suis curieuse d’apprendre et comprendre. Il est viable parce que nous avons beaucoup de passions et de loisirs communs (sport, lectures, etc) et un projet de vie commun. Il est viable parce que mon compagnon me respecte et me tolère. Il est viable parce que le monde est assez vaste pour qu’il soit stimulé intellectuellement tous les jours sans se lasser de moi en particulier.

    Je suis le petit âne qui trotte derrière le zèbre à la découverte de l’univers :-D

    • Lise dit :

      Bonjour Paula,

      Je suis THQI, mon mari ne l’est pas…
      Notre couple vacillerait s’il venait à se penser âne et moi zèbre.
      Je l’admire énormément… il sait faire des choses dont je suis incapable, ces réflexions sont intéressantes, il me stabilise, il arrive qq part alors que je m’éparpille. Et parfois c’est l’inverse.
      Ni l’un ni l’autre ne trottons derrière en permanence – et si l’un le pensait, la faille serait là!
      Etre HPI, c’est avoir des différences…
      Et qui n’en n’a pas?
      L’intelligence, c’est dur à quantifier, qualifier.. La compréhension que nous en avons aujourd’hui est nécessairement limitée!
      Avoir des capacités très élevées, ça ne signifie pas arriver à réaliser. On ne porte pas qq 1 aux nues parce que il a un haut potentiel, mais parce qu’il réalise qqc de beau.
      Votre compagnon vous aime: vous êtes nécessairement merveilleuse. Il est introverti, vous avez un autre fonctionnement… Il faut regarder ça aussi, pas juste le potentiel.
      J’ai passé le WAIS, avec un diagnostic THQI confirmé… J’ai passé des tests QI sur Internet avant ça, j’ai eu dans les 100… ces tests ne veulent rien dire.

      Vous êtes sans doute une licorne qui s’ignore – ne vous dévalorisez pas.
      attention à ce que votre amour ne vous isole pas. certains HPI font de très bons pervers narcissiques.
      Très belle journée à vous

      • paula dit :

        Merci Lise pour votre réponse.
        J’ai oublié de préciser dans mon témoignage que mon compagnon a été testé dans les règles de l’art à l’école. Il est évident que les tests gratuits sur Internet, et toute forme de test non supervisé, sont des bêtises. Ici, il s’agissait pour lui de m’amener à réfléchir à cette particularité que je ne prenais pas en compte.
        Je dirais pour compléter que l’essentiel dans notre couple, c’est la liberté de parole et l’humour. Nous rions de nos différences et de nos différends. Mais cela demande beaucoup de confiance mutuelle car je pense qu’il est difficile pour l’un comme pour l’autre de se dévoiler. Le faux-self n’aide pas. Mais c’est un cheminement commun à tous les couples, même sans la composante HP.
        Et enfin, Elise, vous avez raison, c’est vrai que l’âne n’a pas à trotter derrière, nous trotterons donc à deux de front :)

  26. Valérie 44 dit :

    Bonjour,
    Il en est peu question dans les commentaires, voire pas du tout, mais les neurosciences progressent énormément et on sait, avec un scanner cérébral, reconnaître la douance, le haut potentiel. On arrive même à faire la différence entre le cerveau d’un HP dit « laminaire » et celui d’un HP dit « complexe ». Cela a un certain coût si on le fait en dehors du parcours de santé, donc non remboursé par la sécu. Ce n’est toutefois pas plus cher qu’un bilan psychométrique et le résultat n’est pas sujet à interprétation. Pour celleusses qui ont peur du bilan psychométrique, cela peut être une alternative.
    Ma nièce a passé l’an dernier un scanner cérébral (dans une tout autre optique) et c’est par ce biais-là qu’elle a appris, à 35 ans, sa douance. Ca a été une révélation bénéfique pour elle et ça a changé beaucoup de choses dans sa vie.
    Donc voilà, pensez-y, il peut y avoir d’autres cordes à l’arc…

  27. A.Cos dit :

    Bonjour.
    Merci pour ton article.

    J’ai une question quand même. Je sais que le haut QI correspond à une réalité et ne veux pas du tout le nier.
    Mais peut-il y avoir des personnes qui obtiennent un score de, par exemple, juste 130, et qui pour autant ont un cerveau « normal » (fonctionnant de manière « normale » et non HP au sens QUALITATIF), avec simplement de bonnes capacités et un bon entraînement ? Par l’effet du seuil qui serait parfois légèrement arbitraire.

    En gros peut-il y avoir des erreurs sur un léger écart de points ?



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