Enfants dyslexiques, hyperactifs : profs et médecins, on doit travailler main dans la main (L’Obs, décembre 2014)
L'Obs publie ce matin un article en lien avec le nouveau livre du Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre : "Enfants & parents en souffrance. Dyslexie, anixété scolaire, maladies somatiques..."
Un chouette article sur un excellent bouquin qui m'a été donné de lire récemment & dont je voulais parler ! L'article de L'Obs tombe donc à point nommé
Comme je l'écrivais en introduction, Fatma Bouvet de la Maisonneuve est psychiatre mais aussi addictologue à l’hôpital Saint Anne de Paris ; & honnêtement, je n'avais jamais lu aucun de ses ouvrages jusqu'à présent ni ne connaissais son nom.
Mais le bouquin publié, aux éditions Odile Jacob, a naturellement attiré mon attention, puisqu'il traite des enfants qui n'entrent pas dans le moule...
Présentation de l'éditeur :
Quelles sont les solutions pour retrouver une dynamique de réussite lorsque votre enfant, souffrant d'un trouble de dyslexie, d'hyperactivité, d'anxiété scolaire ou de précocité, se trouve stigmatisé à l'école ? Qui consulter ? Qui est le ou la meilleur(e) spécialiste à rencontrer, quand votre enfant atteint de maladie - aiguë ou chronique - est confronté à des soignants qui sous-estiment ses besoins psychiques ?
Telles sont les questions et les angoisses des parents en recherche de solutions, souvent livrés à eux-mêmes. Dans ce livre, à partir de témoignages percutants, Fatma Bouvet de la Maisonneuve s'interroge sur la façon dont notre société exerce une certaine forme de « maltraitance médico-éducative » vis-à-vis des enfants au parcours atypique. Elle formule des propositions pour que chaque enfant en difficulté trouve une écoute et un suivi attentifs à son mieux-être.
Encore un livre qui fait du bien (mais ne vous réjouissez pas trop vite ! J'en ai lu un ce week-end beaucoup moins top & aussi agaçant que décevant... Il fera l’objet d'un autre billet )
Quel parent d'enfant hors norme n'a pas connu l'incompréhension, les jugements hâtifs, voire le parcours difficile avant le bon diagnostic
Se battre pour que son enfant puisse exister tel qu'il est épuisant, surtout lorsqu'on est seuls avec notre petit bout, sans soutien & sans aide face à un mur d'hostilité &/ou de méconnaissance.
Ce livre est très déculpabilisant. Il rassure & tente de faire que tous les acteurs de la vie d'un enfant parviennent à se donner la main, pour l'accueillir comme il se doit & le regarder avec bienveillance
Un extrait de l'article de L'Obs :
Parents d'enfants "différents", hyperactifs ou dyslexiques, ils sont nombreux à être livrés à eux-mêmes. D'un côté, des professionnels de santé qui ne les prennent pas toujours au sérieux, et de l'autre, des enseignants pas forcément sensibilisés à ces problématiques. La psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve alterte sur l'urgence d'une approche collégiale face à ces situations.
Lorsque votre enfant souffre d’un trouble plus ou moins sévère (précocité, dyslexie, hyperactivité, peur de l’école, maladie physique grave etc.), vous vous sentez rapidement perdus. Brutalement votre monde s’effondre et vous êtes désemparés.
Qui aller voir ? Qui est le ou la meilleur(e) spécialiste à consulter ? Quelle école acceptera votre enfant et à quelles conditions ? À une époque où la performance prime, pour être reconnu socialement, un jeune peut difficilement trouver sa place s’il est différent. Différent par son rythme d’apprentissage, par un profil médical particulier ou, simplement, par ce qu’il est.
Et voici le sommaire du livre :
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre 1 : Enfants en difficulté, trouble non diagnostiqué
La dyslexie
Dyslexie & syndrome TDA/H associés
Devoir d'alerteChapitre 2 : Des rendez-vous manqués
Précocité : vers le chemin de l'intelligence sans souffrance
Anxiété scolaire : pourquoi l'école fait-elle si peur ?
Le harcèlement à l'écoleChapitre 3 : Face à un enfant en difficulté
La réaction de l'école
Le désarrois des parents
Le regard des professeurs
Accepter les différences : les Anciens sont-ils plus modernes ?Chapitre 4 : La maltraitance médico-éducative est-elle une forme de maltraitance sociale ?
Une violence à divers degrés banalisée
Réagir face à la maltraitance socialeDEUXIÈME PARTIE
Chapitre 5 : Pour un meilleur accompagnement
Pas assez de repérage
Les patients doivent être informés
Reconsidérer la relation au patient
Un sacré métier, un métier sacréChapitre 6 : Jeune citoyen en souffrance cherche respect
Briser les frontières des expertises : des solutions pour nos enfants
La place des mères : idées reçues ou méconnaissance ?Conclusion
Un ouvrage, vous l'aurez compris, dont je conseille vivement la lecture, à tous !
Que l'on soit parent, professionnel de santé, enseignant, auxiliaire de vie scolaire ou encore que l'on arbore plusieurs de ces casquettes à la fois, il apporte un certain nombre de réflexions à mon sens très intéressantes, & pourtant peu évoquées dans la littérature en psychologie.
Celle-ci se fixe généralement sur un aspect très descriptif d'un trouble précis, d'une particularité ciblée... mais ne balaye pas comme le fait ce livre la réalité de l'humain qui est derrière cette description très clinique
Cette réalité qui fait que, bien au delà d'une étiquette d'enfant à haut potentiel intellectuel par exemple, ou d'enfant Dys, d'enfant TDA ou TDA-H, il y a un quotidien avec des difficultés (qui parfois rongent la vie & la famille), des blocages, des idées reçues qu'il faut affronter tant bien que mal.
Beaucoup de parents ont cette phrase au sortir du cabinet du psy, lorsque l'enfant est identifié EIP notamment :
Et maintenant ? on fait quoi ?
Parce que c'est ça la réalité du terrain : les parents se sentent la plupart du temps vraiment peu soutenus pour ne as dire abandonnés quand la parenthèse du bilan se referme (& je ne parle pas d'accompagner l'enfant sur quelques séances psy, mais bien d'aiguiller & de soutenir les familles dans les questions quotidiennes, face aux difficultés concrètes qu'elles rencontrent chaque jour, de manière pragmatique)
Le livre du Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve fait ce lien, ou en tous cas, essaie de le faire (pour qu'il s'établisse enfin, il faut je crois le concours de la bonne volonté de tous... Mais je veux croire que ce type de livres contribue à faire évoluer les esprits dans ce sens) !
Elle dénonce très justement cette maltraitance médico-éducative ordinaire qui fait saigner & détruit tant d'enfants hors norme
En conclusion "Enfants & parents en souffrance. Dyslexie, anixété scolaire, maladies somatiques..." est un excellent bouquin à mes yeux, vraiment très attentif à ce que vivent les familles & qui mérite par conséquent d'être largement connu & surtout d'être lu, j'espère, par le plus grand nombre
POUR lire la suite DE l'ARTICLE de L'Obs c'est par là !
& par ici, un document réalisé par l'Onisep Auvergne (Office National d'Information Sur les Enseignements & les Professions) pour le Ministère de l’Éducation nationale / Ministère de l’Enseignement supérieur & de la Recherche qui explique & détaille ce que sont les PAI, PPRE, PPS, CLIS & autres PASS, etc. : « Scolariser_les_publics_a_besoins_educatifs_particuliers » :
10 commentaires à “Enfants dyslexiques, hyperactifs : profs et médecins, on doit travailler main dans la main (L’Obs, décembre 2014)”
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merci pour l’information. je suis abonnée à l’obs mais je ne trouve pas cet article. où est-il?
merci
Vous avez le lien en bas de mon billet
« POUR lire la suite DE l’ARTICLE de L’Obs c’est par là ! »
(http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1285399-enfants-dyslexiques-hyperactifs-profs-et-medecins-on-doit-travailler-main-dans-la-main.html)
C’est tellement vrai le :
« Et maintenant ? on fait quoi ? »
…
j’aime bien les termes « maltraitance médico éducative » surtout accolés à « ordinaire ».
Tout le devient à l’école notamment, le harcèlement insidieux…tant par les élèves que par certains adultes qui refusent d’entendre l’atypisme de nos enfants…
fiston malmené, voire maltraité à l’école depuis son entrée au CP, se heurte cette année encore au refus de l’adulte d’entendre son atypisme.
Je croyais qu’ayant mis enfin un mot (et ce n’est pas faute d’avoir cherché!) sur celui-ci, le dialogue pourrait peut-être s’amorcer? que nenni!
je relevais sur le site de la direction académique, un document destiné aux adultes travaillant dans les écoles, pour dénoncer le harcèlement avec signalement des violences telles que coups, insultes (y compris racistes), etc etc. Dans la pratique, ce document n’a jamais été renseigné pour fiston…
mais cette maltraitance médico éducative, alimentée bien souvent par de petites remarques voire de graves fautes de la part d’adultes à qui nous confions chaque jour nos enfants…à qui les dénoncer? la hiérarchie (inspecteur de circonscription entre autre) refuse de prendre en compte les dires de l’enfant victime, même si la classe entière pourrait témoigner (« attention ce ne sont que des enfants, ils peuvent facilement raconter n’importe qui! ») tout en insistant sur la confiance qui doit être de mise
Je ne sais pas si mon coup de gueule a sa place ici mais … Aujourd’hui mon fils rentre dans la voiture , regard triste , quand c’est comme ca j’attends qu’il parle : N’IMPORTE quoi si j’étais SI intelligent on m’aurai pas changer de groupe en Anglais en plus sans me prévenir et il enchaine de toutes facons c’est décider je ne ferai pas plus d’effort la bas. Car leurs niveaux est nul , on a fait ca en 6 eme . Arriver a la maison , nous avons regarder sa moyenne qui es de 11/20 et la je lui demande t,en pense quoi ? Silence et ouiais je comprends leurs réactions si on se base sur mes notes ouf!!!! Et la il me fait un gros calin je le rassure en lui disant qu’on bas arranger ca mais que lui aussi doit faire sa part de travail , il me dit ok mamoune !!!c C ´est vrai que par rapport a son niveau d,anglais et ce qu’il peut produire c’est très peu mais il me semble que la il FONT PLUTOT LE contraire de qu’il faut faire .
Il aurai juste fallu que le prof parle avec lui , lui redonne confiance en lui, lui dise qu’il comprend son désarroi qui es de travailler dans un systeme qui ne lui correspond pas , mais qu’il n,as pas le choix pour l’instant , qu’il est la pour l’aider , qu’il croit en lui etc…..hrrrrrrr
Bon ce soir lettre a la Vie scolaire et au prof principal , prendre rendez-vous avec son prof d’anglais et envoyer encore une fois de plus un guide pour les enfants précoce .
Merci et bonne soirée.
Je comprends votre désarroi. Une petite fille qui a plongé en CE1, qui pleurait tous les soirs à 7ans en disant qu’elle était nulle et n’y arriverait jamais. Un papa au chômage qui a travaillé avec elle…elle était dans les 10% des meilleures évaluations nationales en fin de CE1. Puis la 5ème. Des « copines » en mode harcèlement, une prof d’anglais psycho rigide qui fait une évaluation à chaque devoir et considère toutes ses classes comme une classe bilingue et que les élèves n’ont qu’à suivre, une prof de français, latin, théâtre, 6h30 par semaine qui l’a prise en grippe (ses notes passent de 17 à 10 tout juste), et lui donne deux lignes de théâtre à apprendre pour l’année, des notes d’implication à la moyenne alors qu’elle s’investit pleinement, et jamais une explication.
La panique finit par être si grande qu’en maths (avec une prof qui ne connaît toujours pas les prénoms des élèves qu’elle n’a pas eu l’année précédente), elle finit par m’écrire 2=1…(Mais il faut réduire maman, c’est la prof qui le dit, et gros bouillons). En larmes tous les soirs.
A la question des parents d’élève sur comment ça se passe pour préparer le conseil de classe, j’ai mentionné que remettre un peu de dialogue et de de bienveillance dans ses échanges avec des élèves de 12 ans ne me semblerait pas inutile…Une telle pression sur les notes à 12 ans me sidère. La vie est longue, et ce n’est pas ce que je veux pour ma fille.
Comme elle refuse de changer de classe (je lui ai proposé) et ne supporte pas l’idée de l’échec, on revoit la méthode de travail, mais bon sang, je fatigue vraiment quand je sais qu’un tout petit peut de dialogue, des réponses aux questions, un peu d’humour, pourrait changer ça du tout au tout….
J’ai côtoyé Fatma Bouvet dans l’industrie pharmaceutique, elle travaillait au marketing pour un anti migraineux pendant bon nombre d’année … Avant la énième restructuration ….
Après il a fallu qu’elle se refasse une crédibilité medicale apres tant d’année dans un labo à surfer sur le lobbying
oui, et alors?
on est tous différents, on a tous droit à l’erreur.
J’ai pas aimé ce livre :-( Je l’ai trouvé trop déprimant : une longue, très longue dénonciation de notre système, tous les problèmes sont énumérés, développés et on attend des solutions… Mais la partie solution est plus que tronquée, si on choisit de faire le catalogue des dispositifs de l’EN, faut aller jusqu’au bout…Et surtout, l’auteur ne voit pas que les choses évoluent, que le lien entre le médical et l’enseignement est de plus en plus concret. Oui c’est long, oui c’est lourd mais ça bouge ! Si ce livre avait été écrit il y a dix ans, j’aurais adhéré. Je ne remets pas en cause les témoignages et suis d’accord avec de nombreux constats mais l’analyse de la situation me semble injuste. Comme quand on dit d’un élève qu’il est en échec alors qu’il est en pleine progression !!!! J’aime tellement mieux les livres d’Olivier REVOL qui s’appuient aussi sur de vraies histoires non pas pour perdre espoir mais pour proposer de vraies solutions !!!
Merci quand même Alexandra pour tes conseils de lecture, j’adhère très souvent et j’adore tes commentaires qui guident très souvent mes achats de livres ;-)