Haut potentiel : potentiellement fragile ! (Le petit journal des profs, février 2017)
Le e-magazine Le petit journal des profs vient de publier un article sur les élèves à haut potentiel
Le papier est signé Claire Nunn, & titré : "Haut potentiel : potentiellement fragile !"
L'auteure est enseignante de français en disponibilité, devenue depuis graphothérapeute.
Elle a notamment écrit en 2016 "Des blogs & des livres" & "La peur du saut… de classe", & en 2015 "Quand l’enfant à haut potentiel n’est pas celui qu’on pense…"
Voici donc un nouvel article. Extrait :
Adapter pour les enfants à haut potentiel ?
C’est une question qui peut agacer. Nous aimerions croire que tous les élèves intellectuellement précoces (EIP) sont forcément doués, épanouis, et « s’en sortiront toujours car ils sont intelligents » : dans ce cas-là, la question ne se poserait pas en effet. Les enfants qui vont bien et qui souvent d’ailleurs ne sont pas « diagnostiqués précoces », n’ont vraisemblablement pas besoin de prise en compte particulière. Ils existent bien sûr, heureusement !
Mais parfois, l’EIP n’est pas scolairement doué et/ou personnellement épanoui. Penser qu’un QI élevé garantit le bien-être et la réussite scolaire serait comme imaginer qu’une personne de haute taille est forcément douée pour le basket. Aussi, les EIP peuvent faire partie des élèves à besoins éducatifs particuliers.
Il y a 40 ans, Jean-Charles TERRASSIER, psychologue et fondateur de l’ANPEIP a mis en valeur les possibles « dyssynchronies » des enfants intellectuellement précoces. Depuis le rapport Delaubier en 2002, nous avons beaucoup progressé dans la prise en compte des EIP : en 2013, le ministère de l’Éducation Nationale a élaboré un livret : scolariser les enfants intellectuellement précoces.
Petit à petit, le cliché du surdoué obligatoirement « petit génie » a laissé place à des images plus diversifiées, à une pléiade de possibilités, et la prise en compte des EIP devient envisageable. Elle ne doit pas être systématique et il n’est pas question qu’elle soit une réponse à la seule demande des parents qui réclament parfois sans raison une différenciation en tendant le WISC de leur enfant : « Voilà le test, maintenant que va faire l’école pour mon enfant ? » Non ! Il ne s’agit pas non plus d’écouter tous les parents qui justifient les difficultés de leur enfant en affirmant un haut potentiel qui n’a jamais été décelé… Il est question de répondre à un besoin quand celui-ci se présente et d’y répondre avant que la situation ne se dégrade trop.
POUR LIRE la SUITE c'est ici !
& voici les références données en fin de chronique :
Pour en savoir plus :
Association ANPEIP
Association Phobie Scolaire
Que sais-je ? Les enfants intellectuellement précoces, Gabriel Walh (ma critique par ici, NDLR)
Accompagner l’enfant surdoué, Tessa Kieboom (ma critique par ici, NDLR)
Je suis précoce, mes profs vont bien, Elsa Autain-Pléros (ma critique par ici, NDLR)
100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel, Olivier Revol et Roberta Poulin (& Doris Perrodin !!! ma critique par ici, NDLR)
L’Enfant surdoué, Jeanne Siaud-Facchin (ma critique par ici, NDLR)
Les Tribulations d’un Petit Zèbre, Alexandra Reynaud
2 commentaires à “Haut potentiel : potentiellement fragile ! (Le petit journal des profs, février 2017)”
more »
A priori, l’article partirait d’un bon sentiment. Celui de donner l’impression d’être à l’écoute et d’avoir une démarche compréhensive. Pour les parents, les assos, les intervenants pro, cela serait positif. Cela dit, l’émotion passée, l’auteure, Claire Nunn, « prof de français en disponibilité, devenue graphothérapeute et coach scolaire ne livre pas d’informations éclairées, et éclairante pour les enseignants confrontés à la problématique EIP, dans leur classe, au cas pratique.
Je suis gêné par « l’EIP n’est pas scolairement doué et/ou personnellement épanoui ». Les raisons d’un problème en classe, plus qu’une difficulté, sont multiples. D’ordre psychologique car l’enfant développe un « faux soi » qui lui pose bien des problèmes, psychologiques, et incidemment scolaire. Il se cache, cache son avancée scolaire et de fait il est potentiellement doué pour le scolaire mais pas personnellement épanoui. IL est possible de prendre tout les exemple possible, c’est le manque d’épanouissement qui sera la cause du « problème » scolaire. Il n’est pas question qu’il soit, ne soit pas « scolairement doué », non !
« pas question qu’elle soit une réponse à la seule demande des parents qui réclament »
Il est certain qu’il n’y a rien de plus naturel que de trouver des parents admiratifs de leur progéniture. De se retrouver face à des parents pris dans les modes médiatisées, de la précocité intellectuelle. Mais si l’enfant a un problème, pourquoi ne pas examiner loe problème à la lumière de cet angle particulier. Et s’il y a un test psychotechnique qui confirme les affirmations des parents, pourquoi le rejeter (soulignons que ce test devrait être pris en compte, avant que le référent académique n’ait à intervenir; puisqu’il est reconnu)
« Non ! Il ne s’agit pas non plus d’écouter tous les parents qui justifient les difficultés de leur enfant »
Eh bien si ! Si justement, il est question d’écouter tous les parents qui justifient les difficultés de leur enfant parce que leur enfant est en difficulté, ou y court à vitesse grand « V ». Qu’il soit DYS, qu’il ait des troubles de la vision, de l’audition, de la motricité, des troubles neurovisuels, qu’il souffre d’exclusion.. parce qu’il est EIP, qu’il serait différent., parce qu’il est normal… juste parce qu’il a un problème et le temps est à l’école inclusive. Il convient d’écouter et d’adapter, particulièrement en prenant en compte les bilans des professionnels. Il est question de répondre à un besoin AVANT que celui se présente, et non « quand il se présente » et d’y répondre avant que la situation ne se dégrade… un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout. Pourquoi attendre, juste pour voir si ?
« quand « il s’éteint » (phrase si souvent prononcée par les parents) » Ah ! Encore les parents ! Ces maudits parents !: Mais pourquoi font-ils des enfants ? Bien ! Heureusement, un constat « il est nécessaire de chercher ce qui pourra l’aider à aller mieux » Fallait-il attendre ?
« Il ne s’agit pas ici de victimiser les EIP » Un aveu, non c’est certain, cela serait mal venu. Mais tout de même, merci de l’avoir souligné, des fois que personne ne s’en soit aperçu.
Mais merci de reconnaître « la question du saut de classe si peu fréquent pose vraiment question. Comment conserver le goût d’apprendre quand on doit subir un apprentissage que l’on maîtrise déjà » Il faut le dire. Alors il faut répéter « MERCI » de l’écrire. Et il convient que le saut ou glissement de classe ne faisait pas tant de problèmes il y a quelques années. Surtout, que les enfants d’enseignants étaient surreprésentés dans ces sauts/glissements.
Ce qui est assurément positif c’est de participer à un élan pour « Comprendre le fonctionnement unique d’un enfant, au-delà même de son potentiel ou de ses troubles, aide à porter un regard adapté et constructif ». Et que les aménagements, les soutiens des enseignants pour des enfants ayant des particularités est toujours délicats. Bien des pistes, mais chacune d’entre elle n’est pas valable pour tous.
Un article plein de bon sens